Le 30 août 2023, l’armée gabonaise renversait Ali Bongo, mettant ainsi fin à 14 ans de règne du fils d’Omar Bongo, qui lui-même avait dirigé le Gabon pendant 42 ans. Comment se porte le Gabon 6 mois après le coup d’État ? Mondafrique y répond dans le deuxième volet de la série consacrée à la situation du Gabon 6 mois après la prise de pouvoir par l’armée.
Alors que six mois se sont écoulés depuis le coup d’État qui a propulsé la junte militaire au pouvoir, le Gabon se retrouve face à un bilan social en demi-teinte. Malgré quelques initiatives, les attentes de la population, confrontée à une multitude de défis quotidiens, demeurent immenses.
Pauvreté et chômage : des fléaux persistants
Bien que le Gabon soit classé comme un pays à revenu intermédiaire par la Banque mondiale, il n’échappe pas aux profondes inégalités. Près de 40% de ses habitants vivent sous le seuil de pauvreté, soit plus de 900 000 personnes. Le chômage, lui, atteint un niveau alarmant de 30%, frappant particulièrement la jeunesse et compromettant ses perspectives.
L’absence criante de mesures sociales d’urgence
Malgré l’existence d’une assurance maladie publique, ses lacunes en termes d’efficacité et de couverture demeurent flagrantes. Les mesures, telles que la prime de 50 000 francs CFA (soit 75 euros) allouée aux militaires et le budget de 200 milliards de francs CFA pour le Comité de Transition et de Restauration des Institutions (C.T.R.I.), ne répondent en aucune manière aux besoins urgents des Gabonais les plus vulnérables.
Flambée des prix et vie chère : un quotidien difficile
Libreville, classée deuxième ville la plus chère d’Afrique, est marquée par une inflation galopante. Les efforts déployés pour contrer la hausse des prix des denrées alimentaires et des transports n’ont eu aucun impact significatif. L’absence d’un système de transport en commun efficace ne fait qu’aggraver la situation, mettant en lumière un paradoxe dans un pays pourtant riche en pétrole.
Pénurie d’eau et d’électricité : des services défaillants
L’accès à l’eau potable et à l’électricité reste un problème majeur, en particulier dans la capitale. Les coupures d’électricité récurrentes et les pénuries d’eau courante rythment la vie quotidienne des Gabonais, renforçant leur sentiment d’abandon.
Les nouvelles autorités ont promis de s’attaquer à ces problèmes, mais les Gabonais, partagés entre espoir et fatigue, attendent des actions tangibles. La réussite de la transition, prévue pour août 2025, dépendra en grande partie de la capacité du régime à répondre aux attentes sociales et à améliorer les conditions de vie de la population.
Le Gabon six mois après le Coup d’Etat (1) : un régime toujours autoritaire