Les tensions entre le recteur de la Mosquée et la communauté juive

La tragédie qui se joue à Gaza provoque toutes sortes de remous au sein des communautés juive et musulmane en France. Le torchon brûle entre la LICRA et Chems-eddine Hafiz, le recteur de la Grande mosquée de Paris, qui a multiplié les ouvertures vers les organisations de la communauté juive à Paris. 

La convention du CRIF en 2023 s’est tenue en présence de l’ambassadrice israélienne à Paris. À la tribune, se trouvent Kamel Temal sénateur du Val d’Oise, le président du CRIF, l’écrivain Benjamin Stora et Hafiz Chems Eddinne, le recteur de la Mosquée

Cette convention signée il y a trois ans avec le recteur de la Grande mosquée Chems-eddine Hafiz visait à « lutter en commun contre le racisme, le racisme antimusulman et l’antisémitisme », mais elle est « à présent caduque », a affirmé la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) jeudi soir dans un communiqué.

Tout a commencé après une interview au Figaro le 17 mai de l’ancien patron de Charlie Hebdo Philippe Val, qui, « oui », se revendiquait islamophobe en estimant qu’on « peut être phobique d’une religion quand elle commence à essayer d’exister par la terreur ».Le recteur de la Grande mosquée a rapidement annoncé son intention de porter plainte contre Philippe Val pour ce discours « irresponsable mais également dangereux ».

Une décision commentée « avec stupeur » jeudi par la Licra, pour qui « la critique des idées, des opinions et des croyances » est « garantie par les principes républicains ». La Licra s’est également dite « profondément étonnée » de la « réception enthousiaste » réservée le 22 mai par M. Hafiz à la candidate LFI aux européennes Rima Hassan à la Grande mosquée de Paris, alors que selon l’association son discours « ne contribue en rien à une recherche de la paix ».

La Mosquée, passerelle vers le monde juif

Durant les années 1980, la Mosquée de Paris, inaugurée le 15 juillet 1926 par le président français Gaston Doumergue, est tombée sous le contrôle des autorités algériennes qui s’en servirent pour encadrer la communauté algérienne, mais aussi pour jeter des passerelles discrètes vers le monde juif.  

C’est l’écrivain André Chouraqui qui eut l’idée d’une association qui diffuserait une connaissance réciproque et respectueuse des trois religions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam.Bientôt rejoints par le jésuite Michel Riquet, l’homme de lettres Jacques Nantet, et le recteur de la grande mosquée de Paris Si Hamza Boubakeur, ils fondèrent « la Fraternité d’Abraham »

Cette association a joué le rôle d’un utile façade pour des discrets échanges entre Algériens et Israéliens, mais sous contrôle. Miloud Benamara, nommé par Alger en 1993 directeur de l’administration générale et numéro deux de la Mosquée, est chargé de surveiller cette association pour le compte des services algériens. Son frère n’est autre que le général Mansour Benamara, alias Hadj Redouanen, revenu aux affaires ces dernières années après avoir été le chef de cabinet, pendant dix neuf ans, du tout puissant patron de l’ex DRS (services secrets) évincé en 2015, le général Toufik

Depuis la disparition de l’association « la Fraternité d’Abraham », le recteur actuel de la Mosquée de Paris, Hafiz Chems Eddinne, joue les émissaires discrets et utiles entre l’Algérie et la communauté juive. C’est ainsi qu’il participe aux conventions du CRIF (Conseil Rerésentatif des Institutions Juives) et signe des conventions avec la LICRA

Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique

Logo de la LICRA.