Les intérêts américains et israéliens dans le conflit en cours à Gaza commencent à diverger sérieusement, en raison notamment du soutien que l’aile gauche du parti démocrate américain apporte aux Palestiniens, à l’exception de Bernie Sanders, candidat malheureux à la Présidentielle et connu pour ses sympathies palestiniennes, qui a estimé qu’il comprenait que Israel refuse tout cessez le feu.
Le gouvernement israëlien qui faute de resnseignements suffisamment précis sur ses vééritables intentions ménageait le Hamas jusqu’au 7 octobre, date de l’attaque surprise qui a fait 1400 morts et 200 otages, le considère désormais comme une menace existentielle. L’éradication de cette branche des Frères Musulmans est devenue un objectif national qui unit toutes les forces du pays. Benjamin Netanyahou a été formel : il a déclaré à Anthony Blinken, secrétaire d’Etat américain, qu’il n’y aura pas de trêve ni de cesser le feu tant que les otages israéliens seront toujours détenus à Gaza par le Hamas.Le soutien absolu apporté par les États-Unis à Israel au début du conflit – deux porte-avions en Méditerranée, une aide militaire de 14 milliards de dollars et des avertissements solennels formulés à l’encontre de l’Iran et du Hezbollah -, montre aujourd’hui quelques signes de faiblesse. Les luttes intestines se propagent au sein du parti Démocrate au pouvoir et menacent la réélection de Joe Biden en 2024.
Les juifs libéraux qui sont d’importants contributeurs financiers du Parti Démocrate sont furieux de l’indulgence affichée par tant de démocrates progressistes envers le Hamas qui a massacré leurs familles et leurs amis en Israël. Certains menacent de quitter le parti.
Les démocrates pro-palestiniens, les démocrates Black Lives Matter et autres LGBT sont indignés par le nombre de morts à Gaza et accusent Joe Biden d’une coupable indifférence.
Près de 20 % des quelque 300 employés du Democratic National Committee ont signé une lettre demandant à leur patron d’exiger un cessez-le-feu, rapporte la lettre d’information confidentielle Axios. Toujours selon Axios, un jeune administrateur du Département d’État a organisé un « câble de dissidence » sur la messagerie interne du Departement d’Etat pour mettre en accusation la politique israélienne de l’administration Biden. Le même a affirmé sur les réseaux sociaux que Biden était « complice du génocide » à Gaza.
Plus le temps passe, plus le nombre de démocrates élus à la Chambre des représentants critiquent les opérations terrestres d’Israël, et appellent à un cessez-le-feu.
« Nous nous en souviendrons en 2024 »
Dans une vidéo publiée vendredi, Rashida Tlaib, élue démocrate du Michigan d’origine palestinienne, a accusé Biden de soutenir le « génocide » des Palestiniens. « Monsieur le Président, le peuple américain n’est pas avec vous sur ce point », a-t-elle déclaré en regardant la caméra après avoir montré des scènes d’effusion de sang à Gaza. « Nous nous en souviendrons en 2024. »
Sur les campus universitaires, les violences antisémites se multiplient. Les dirigeants universitaires, notamment à Harvard, sont critiqués pour avoir toléré la montée de l’antisémitisme.
La position politique de Biden était déjà fragile avant la guerre. Elle l’est devenue encore plus après le 7 octobre. Les sondages montrent que les jeunes électeurs qui votaient Démocrate sont moins pro-israéliens que leurs parents. Ils pourraient alors faire défaut au candidat Démocrate l’an prochain.
La fracture de l’age
Un sondage Quinnipiac publié jeudi a montré une forte fracture selon l’âge : à la question : « Approuvez-vous ou désapprouvez-vous la manière dont Israël répond à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre ? La moitié des personnes interrogées à approuvé contre 35 % de personnes qui désapprouvent. Mais ce rapport s’inverse si l’on considère l’âge : 32 % des 18 – 34 ans seulement ont approuvé la réponse d’Israël, alors que 58 % des 50 ans et plus approuvent la riposte d’Israel.
Tous les Démocrates ont été indignés par la barbarie du Hamas le 7 octobre, mais nombreux sont ceux qui aujourd’hui déplorent les difficiles conditions de vie faites aux Palestiniens de Gaza.
En fin de compte : chaque jour est un exercice d’équilibre pour Joe Biden et le secrétaire d’État Antony Blinken. Ils tentent de soutenir Israël tout en tentant de donner des gages à l’opposition antisioniste au sein de leur parti.
Le formidable dispositif militaire américain au Moyen Orient