Après la CAN remportée avec panache par les Eléphants à l’issue d’un incroyable repêchage, Emerse Faé, l’homme de ce sacre inattendu, au vu du scénario, a été désigné, lundi, entraîneur africain de l’année à Marrakech, au Maroc, lors de la cérémonie des Awards 2024 qui ont vu le triomphe de l’attaquant nigérian d’Atalanta, Ademola Lookman, dans la catégorie des joueurs.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
Impossible de redescendre de ses nuages. Emerse Faé, 40 ans, coach des Eléphants qui a donné une troisième étoile à la Côte d’Ivoire à l’issue d’un scénario incroyable, a été désigné, le lundi 16 décembre, entraîneur de l’année par la Confédération africaine de football (CAF) lors de la cérémonie des Awards 2024 qui s’est tenue à Marrakech au Maroc.
Si l’ivoirien partait favori pour la simple raison que son équipe a remporté cette CAN, en revanche, pour lui, c’est un happy end comme seul Hollywood sait le mettre en scène. D’autant qu’il ne faisait pas partie du scénario au début du tournoi. Car au coup d’envoi, il était l’adjoint de l’entraîneur français Jean-Louis Gasset, 71 ans, sorti d’une dernière expérience pas tout à fait heureuse aux Girondins de Bordeaux. Mais pour Diallo Ousseynou, le président de la Fédération ivoirienne de football, Gasset est l’homme de la situation.
Jusqu’au bout, la panique
Il croit tellement en cet entraîneur qu’il le défendra jusqu’au bout sur tous les plateaux de télévision face à des sportifs ivoiriens, journalistes et simples observateurs, incrédules. Alors quand la Côte d’Ivoire est laminée 4-0 par la Guinée Equatoriale sous les coups de boutoir d’un attaquant en fin de carrière Emilio Nsue, c’est tout le pouvoir ivoirien qui panique.
Aidé par son premier ministre, le gouvernement ivoirien songe alors à recruter l’entraîneur français Hervé Renard qui avait déjà permis aux Eléphants d’étrenner leur deuxième étoile en 2015. Sauf que celui-ci dirige l’équipe féminine française est sous contrat avec la Fédération française de football.
Le gouverneur ivoirien n’en démord pourtant pas. Il tente alors de forcer une mise à disposition de quelques semaines, le temps que la CAN s’achève. Mais la FFF s’y refuse. Diallo Ousseynou décide alors de faire confiance à son jeune entraîneur, Emerse Fae, qui remportera tous ses matches, y compris en finale (2-1) contre l’ogre nigérian qui en terrorisait plus d’un.
C’est un miracle. En plus, l’équipe est séduisante et on sent la patte de l’entraîneur qui réalise moult coachings gagnants durant la compétition.
Une revanche sur le destin
Avant de devenir cet entraîneur génial, Emerse Faé était un talent prometteur. Milieu de terrain d’une équipe niçoise intraitable, il met malheureusement fin à sa carrière de footballeur non moins prometteuse le 1er février 2012 à la suite de phlébites à répétition. Emerse Fae avait 28 ans seulement et totalisait 44 sélections avec les Eléphants de Côte d’Ivoire. Avec cette CAN et cette distinction, il prend ainsi une revanche sur le destin.
L’attaquant atalantais, Série A italienne, Ademola Lookman, lui, sacré Ballon d’Or africain au terme de sa saison exceptionnelle. Le Nigérian et finaliste malheureux de la CAN 2024 Ademola Lookman obtient néanmoins une récompense logique au vu de son apport décisif pour les Super Eagles et pour son club de l’Atalanta Bergame. Chez les femmes, c’est la Zambienne Barbra Banda qui a été sacrée.