Depuis qu’il a été renversé le 30 août 2023, s’il reçoit des visiteurs étrangers (chefs d’Etat notamment) les soutiens – dont certains se disaient indéfectibles – d’Ali Bongo l’ont abandonné.
Les deux images contrastent, celle d’un Ali Bongo – tout de blanc vêtu – triomphant, entouré de ses courtisans et de nombreux soutiens en campagne en août dernier ; et celle d’un Ali Bongo le 30 août 2023 l’air hagard, dans sa résidence, demandant en anglais à ses soutiens et amis de le soutenir de faire du bruit pour lui « to make some noise ».
De ses amis, Ali Bongo ne recevra aucun soutien. Seule la Chine si lointaine aura le communiqué le plus ferme. Son appel à faire du bruit « to make some noise » est entendu… mais par les internautes qui s’en moquent en chansons et en chorégraphies !
« Ali Bongo est maudit »
Lors de la cérémonie du 04 septembre 2023 au cours de laquelle l’ancien patron de sa garde prétorienne la Garde Républicaine, Le Genéral Brice Oligui Nguema, officialise sa prise de pouvoir. Des soldats de la Garde Républicaine chantent en cœur « Ali Bongo est maudit ». Conspué par cette garde créée justement pour protéger le chef de l’exécutif gabonais des coups d’Etats et dirigée depuis plus de 30 ans par des membres de la famille Bongo tout un symbole ! Il est vrai que dans aucune caserne personne n’a pensé à défendre Ali Bongo pourtant déclaré « élu » par le Centre Gabonais des Elections dirigé par un autre fidèle… Aucune caserne à commencer par la compagnie de protection du palais de la Garde Républicaine ni même la plus lointaine mais non moins stratégique base de la Garde Républicaine dans le Haut Ogooué province présentée à tort comme un fief politique du clan Bongo.
« Ali Bongo appartient au passé »
Ancien parti unique et parti Etat, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) s’est bien gardé de demander que celui qu’ils appelaient jadis « Distingué Camarade président de la République » (sic) soit remis sur son fauteuil d’autant plus qu’il a été déclaré élu à plus de 60% des suffrages ! Personne dans le parti ne demande que les militaires qui leur ont si longtemps obéi ne se conforment pas à l’ordre constitutionnel en remettant Ali Bongo sur son fauteuil. La parti s’est bien sûr réuni, mais pour apporter son soutien…aux militaires ! Il faut dire que beaucoup d’anciens ministres d’Ali Bongo se sont recyclés dans le gouvernement instauré par les militaires et louent aujourd’hui Brice Oligui Nguema comme ils louaient Ali Bongo il y a quelques mois encore.
« Ali Bongo appartient au passé » confirme à Mondafrique un ancien proche du chef de l’Etat déchu.
« Nous, on prenait juste l’argent »
Restent les partisans d’Ali Bongo au Gabon et à l’étranger, là aussi silence radio. Si au Gabon plus personne n’ose se réclamer publiquement d’Ali Bongo, le plus étonnant sont ses partisans à l’étranger qui ne juraient que par lui. En France, pas le moindre mouvement pour demander que leur « champion » soit remis sur son fauteuil ne serait que par principe. Étrange, surtout lorsque certains témoins disent qu’Ali Bongo avait envoyé 1 million d’euros (650 millions de Francs CFA) pour faire sa campagne en France où vit la plus grande communauté gabonaise à l’étranger.
Un de ces soutiens les plus fervents d’Ali Bongo en France nous a déclaré goguenard dans un café parisien : « Nous on prenait juste l’argent ! »
Pendant ce temps, Ali Bongo, sous bonne garde dans sa résidence de la Sablière à Libreville – et officiellement libre de quitter le Gabon – est choyé par sa mère Marie-Josephine Bongo née Nkama connue également sous son nom d’artiste Patience Dabany.
L’Amour d’une mère, c’est aussi le titre d’une chanson de Patience Dabany dédiée à Ali Bongo…