Noureddine Bongo, arrêté le 30 aout 2023 à Libreville au Gabon lors du renversement de son père Ali Bongo a été jeté en prison. Mondafrique revient sur la chute, aussi brutale qu’ inattendue, de celui que l’on présentait comme le « prince héritier du royaume du Gabon ».
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Les images ont fait le tour de la toile et ont été vus par des téléspectateurs de plus en plus nombreux de la télévision gabonaise : Noureddine Bongo aux côtés de l’un de ses proches, Ian Ngoulou, se tient devant plusieurs valises remplies de billets de banque contenant plusieurs milliards de Francs CFA
Ian Gislain Ngoulou, très puissant il y a quelques jours encore, a répondu lorsqu’on lui a demandé d’où provient tout cet argent: « de l’argent pour la campagne » (présidentielle) a-t-il répondu d’une voix étouffée dans un quasi-sanglot
À côté de lui, Nourredine Bongo, les traits tirés, calvitie prononcée et barbe broussailleuse, regard perdu, vêtu d’un tee-shirt noir Givenchy à 450 euros d’un pantalon sombre et de claquettes s’adresse à son compagnon désormais d’infortune : « Est-ce que tu réalises ? »
« Prince héritier du Royaume du Gabon »
Personne en effet ne réalise vraiment – à commencer par lui-même – que celui qui était tout désigné comme devant être le troisième Bongo à diriger le Gabon se retrouve ainsi exposé à subir le sort que la télévision officielle réserve en principe aux délinquants, criminels et « autres ennemis du président ».
Étroitement associé au pouvoir de son père alors qu’il était encore au très select Eton College,
Après la présidence, avait été nommé au bureau politique de l’ancien parti unique – mais toujours parti Etat – le Parti Démocratique Gabonais (PDG-Fondé en 1967) et avait supervisé la campagne électorale d’Ali Bongo d’août 2023.
Dans les « affaires », Noureddine Bongo est à la tête de plusieurs entreprises entre Libreville, Londres et Dubaï….
Case prison
Jeté en prison par le parquet dirigé par le procureur général André Patrick Roponat qui fut jadis aux ordres de son père (donc de lui), Noureddine Bongo réalise qu’une page s’est tournée. Il n’en revient pas que c’est ce même magistrat qui menaçait à la télévision tous ceux qui aurait été tenté de contester vivement la réélection programmée d’Ali Bongo de subir la rigueur de la loi qui est le supérieur de celle qui a décidé de l’envoyer dans cette « prison bidonville », la sinistre prison centrale de Libreville que les Gabonais appellent « sans famille » …
Les faits qui lui sont reprochés par la Justice gabonaise sont nombreux. On peut citer haute trahison, détournement de fonds publics, imitation de la signature d’Ali Bongo et …. Trafic de drogue !
Un prince déchu
Certes, Noureddine Bongo est toujours à la tête d’une très importante « fortune », ses entreprises, ses comptes en banque semblent n’avoir subi aucun dommage. Fils chéri, d’Ali bongo, Noureddine Bongo, « Nono » pour les intimes, peut aussi compter sur la générosité de son père (qui est libre de ses mouvements et bénéficie d’une immunité de fait) qui possède selon le magazine Forbes 1 milliard de dollars soit 500 milliards de Francs CFA…
À sa sortie de prison, Noureddine Bongo pourra toujours se consoler en comptant sur ses propres millions qui sont géré avec sa propre mère, Sylvia Bongo (elle aussi aux arrêts). Sans parler du milliard de dollars de son père.
Au moins, il n’aura pas tout perdu…
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Nourredine Bongo se lance dans le business à Londres.
Autre chose sur Nourredine Bongo, c’est que le fait qu’il soit arrêté et donc finit ses rêves de succession monarchique à son père, ça montre qu’il a été vaincu dans sa lutte pour la succession au trône de son père, avec son jeune oncle et rival sérieux Omar Dénis Bongo Ondimba, frère d’Ali Bongo et dernier fils de Omar Bongo avec l’ancienne et défunte première dame du Gabon, Edith Lucie Bongo Ondimba (née Sassou Nguesso, fille aînée du président congolais).
Dénis Omar a toujours lorgné ce fauteuil présidentiel gabonais, avec l’appui bien entendu de son grand père maternel Sassou Nguesso, auprès duquel il vit. Et cela a envenimé les relations entre les deux pays sous Ali Bongo. D’ailleurs dans mes différentes analyses sur le coup d’État ici et là, en parlant des probables commanditaires ou co commanditaires de ce coup de force au Gabon, je parle justement du président congolais qui pouvait être l’un des acteurs de ce putsch vue l’animosité entre Sassou et Ali Bongo. À voir seulement l’arrivée de Oligui au Congo Brazzaville, la manière qu’il s’est présenté devant Sassou et la manière que ce dernier l’accueilli chaleureusement, ça renforce mes hypothèses du moins pour l’heure, voyons le futur. Pour ceux qui n’ont pas la vidéo de cette arrivée, voici le lien: https://youtu.be/ysyAYBFedTM?si=nsyT5e7SOGWHuVvo
Alors pour revenir à Nourredine Bongo, il a perdu donc la partie face à son rival et jeune oncle Omar Dénis, qui a un boulevard devant lui pour finir un jour, président du Gabon, et je parle justement de cette rivalité sur fond de succession monarchique de la part de Nourredine, dans mon article scientifique sur les 3 familles dynastiques présidentielles africaines à savoir les familles Eyadema Gnassingbé du Togo, Bongo Ondimba du Gabon (même si Ali Bongo n’est plus mais en quelque sorte c’est toujours la même famille qui est au pouvoir, juste le noyau détenteur du pouvoir qui a changé, et je l’avais même prédit dans mon travail,ce drame shakespearien dans la famille Bongo, avant même le coup de force de Oligui, rires), et Obiang Nguema en Guinée équatoriale. Voici le lien de cet article pour les intéressés qui veulent en savoir plus: https://www.academia.edu/105664836/EYADEMA_GNASSINGBE_BONGO_ONDIMBA_et_OBIANG_NGUEMA_Trois_Familles_Présidentielles_Dynastiques_Africaines_Uniques_au_Monde
Bon article. Eh oui c’est vraiment le prince déchu, il me rappelle le destin inachevé du prince Bokassa quand son père devenu empereur de Centrafrique , a été évincé du pouvoir.
Pour ce qui est du Gabon, les militaires au pouvoir au Gabon doivent geler les comptes bancaires de Nourredine et de sa mère y compris même de son père, et même les comptes bancaires affiliés aux entreprises mafieuses obtenues grâce aux fonds de l’État dont a parlé ici, leur appartenant, le temps d’enquête et même après l’enquête, demander à transférer ces fonds (se trouvant dans des comptes bancaires au Gabon et à l’extérieur) dans les comptes bancaires de l’État Gabonais.
Car un individu comme Nourredine ne peut pas logiquement posséder 10 millions de cfa/euros par exemple, donc c’est de l’argent volé soit par lui-même ou ses parents.
Bien entendu que nous savons que, ce n’est que la partie de l’iceberg si leurs comptes sont gelés et l’argent transféré dans les comptes bancaires de l’État Gabonais, puisque nous savons que d’autres sommes peut-être plus importantes que même celles qui se trouvent dans des comptes portant leurs noms, se trouvent dans des comptes bancaires des tiers (cousins, neveux, amis, etc…), histoire de dispatcher le butin et le mettre à l’abri des situations comme celles qui se passent avec la traque.
Mais au moins geler leurs comptes bancaires officiels c’est à dire portant leurs noms et ceux de leurs entreprises mafieuses, et transférer les montants s’y trouvant, dans des comptes bancaires de l’État Gabonais, sera déjà un grand pas et un message très symbolique contre l’impunité au Gabon.
Et cerise sur le gâteau après cette traqué financière: Nourredine et sa mère méritent une lourde peine même de 20 ans ferme avec possibilités de sortie après 15 ans, comme ça ils sortiront de prison avec une leçon et perdront pendant leurs années de prison, la saveur de leurs richesses financières.