Les relations diplomatiques entre la Mauritanie et la France connaissent depuis quelques années un froid qui s’est manifesté par le manque de visite de grands responsables français à la Mauritanie, l’absence de celle-ci à plusieurs sommets organisés par la France et sa non participation à l’intervention militaire française au Nord Mali.
Ce froid diplomatique entre les deux pays s’est aussi manifesté par le non renouvellement des contrats des experts militaires français qui sont rentrés chez eux en mai 2016. La polémique entre la France et la Mauritanie par communiqués interposés distillés de temps à autre par certains milieux dénotent d’une incompréhension au plan sécuritaire et militaire.
Insécurité à Nouakchott
En plus du communiqué du porte parole du ministre français de la défense relatif à l’intervention de la force Barkhane en territoire mauritanien et la réponse de l’armée mauritanienne, un communiqué de l’ambassade de France en Mauritanie mettant en garde ses compatriotes contre l’insécurité dans la capitale Mauritanienne auquel a répondu sur la TV officielle le directeur de la sureté de l’Etat, Sidi Ould Babe El Hassen.
Tout comme les organisateurs du concours Vendée Globe en novembre 2016 ont mis en garde les concurrents de ne pas s’approcher des côtes mauritaniennes considérées comme peu sûres et de se placer au moins à cent kilomètres.
Malgré la précision de l’ambassade de France en Mauritanie que l’origine de cette mise en garde n’est pas officielle, les organisateurs ont confirmé que leur prudence est fondée sur des informations fournies par les autorités françaises.
L’opération Serval, le déclencheur
Les relations diplomatiques entre la Mauritanie et la France ont commencé à se détériorer lorsque la France a qualifié de grandes zones du pays comme zones rouges très dangereuses à visiter par ses compatriotes, ce qui eût des conséquences désastreuses sur le secteur du tourisme en Mauritanie. Selon les sources d’Al Akhbar, le refroidissement des relations entre la Mauritanie et la France a commencé à la suite du refus de la Mauritanie de participer à l’opération Serval au Nord Mali.
Un refus engendré par le désistement de François Hollande de visiter la Mauritanie comme il l’aurait promis à Ould Aziz lors de son évacuation en France en 2012 pour se soigner à la suite de la balle amie de Toueila. Les relations ont continué à se détériorer après l’absence d’Ould Abdel Aziz au sommet de Dakar et son refus d’envoyer trois mille soldats mauritaniens à placer dans la zone de Gao dans le cadre de l’opération Barkhane et se suffisant simplement d’envoyer des officiers à Bamako et Tombouctou en qualité d’experts et de conseillers pour travailler dans le cadre d’échange de renseignements avec la force internationale de l’opération.
D’autres facteurs exogènes ont aussi interagi pour complexifier les relations entre Nouakchott et Paris, notamment le rapprochement entre le Sénégal et la France sur le compte de rapports équilibrés avec la Mauritanie et le grand réchauffement des relations entre la France et le Maroc, surtout au cours de l’avènement de Hollande à l’ombre de la crise silencieuse entre Nouakchott et Rabat qui dure depuis quelques années.