L’agenda diplomatique de Tebboune enjeu de la Présidentielle

Le haut commandement et ses services de sécurité ne souhaitent pas voir le président algérien incarnant une dimension internationale. Certains experts imputent le fiasco de sa visite au Portugal à ce segment du système sécuritaire qui n’aspire qu’au contrôle total des rouages des appareils de l’Etat et de sa diplomatie.

L’agenda présidentiel pour les six prochains mois bouscule la donne et place Tebboune en position de candidat naturel à sa propre succession. Or, le commandement ne s’opposerait pas frontalement mais préfère mettre sur la table les modalités d’un second mandat soumises à l’étude entre l’ensemble des protagonistes du système.

La visite en France contestée

C’est la visite à Paris qui suscite l’appréhension des décideurs. Il faut se rappeler du report de la visite du président algérien planifiée les 2 et 3 juin à Paris mai et que l’affaire « Amira Bouraoui » l’a volée en éclat. Là aussi, les services de sécurité français sont montrés du doigt dans l’exfiltration de l’opposante franco algérienne de l’aéroport de Tunis. Si le scénario de la crise diplomatique enclenché dans cette affaire d’exfiltration revêt une réalité avérée avec des acteurs physiques, celui conçu à Tel aviv relève, jusqu’à la preuve du contraire, du narratif journalistique.

Le dernier contact entre Paris et Alger était l’entretien téléphonique entre les deux chefs de l’Etat. Depuis, ni l’Elysée ni El Mouradia n’ont commenté la visite du président algérien en France. La prudence est de mise ; aucune date n’est annoncée car les interférences peuvent surgir de toute part.

La visite à Moscou confirmée

Le président algérien a confirmé sa visite prochaine à Moscou lors de son interview à El Jazeera prévue en Janvier au début de l’année passée et qui a été reportée pour des raisons d’agenda du côté russe. Là aussi, la date est tenue secrète mais certaines voix autorisées donnent la date du 12 juin dans le prolongement de sa visite à Paris. Mais, l’information de la visite du président algérien à Moscou est révélée par le journal économique russe Védomosti.

Le journal est connu pour sa qualité d’information. Il s’appuie sur deux sources, l’une diplomatique qui donne la date du 12 juin et la seconde plus sûre qui provient du comité de coopération militaire et technique, censée préparer cette visite sur le secteur de défense. Car, il est question de négocier l’achat de certaines armes, coordonner leur coopération technique et discuter des projets industriels dans le domaine de la défense.

Dans le discours l’Algérie maintient une neutralité dans la guerre russo-ukrainienne en s’abstenant lors du vote de la commission des droits de l’homme de l’ONU. Mais dans la pratique, elle s’aligne sur la position Russe tant que le noyau dominant au sein de l’armée y veille. Elle l’a bien manifestée au dernier sommet arabe à Riyad avec la présence du président Ukrainien.

1 COMMENTAIRE

  1. « Là aussi, les services de sécurité français sont montrés du doigt dans l’exfiltration de l’opposante franco algérienne de l’aéroport de Tunis ».

    Les services de sécurité français se sont comportés en terrains conquis en Algérie et en Tunisie. Ils se croyaient au temps de la colonisation. Les responsables algériens n’ont pas rempli leur devoir dans cette affaire. Ils ont failli sur toute la ligne.

    Cela me rappelle les années 1960 -1970 où Bob Denard avec l’accord des différents gouvernements français multipliait les coup d’état dans l’intérêt de la France coloniale.

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