Mardi 9 mai après-midi, des avions israéliens ont détruit une voiture roulant dans les rues de Gaza avec à son bord des miliciens du Jihad Islamique et des armes antichars. Deux Palestiniens ont été tués, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.
Dans la nuit de lundi à mardi, des frappes aériennes israéliennes ont détruit le domicile de trois dirigeants du Jihad Islamique Palestinien. Les trois responsables visés ont été tués ainsi que leur famille. Il s’agissait de Tareq Izzedine, qui dirigeait les opérations du groupe en Cisjordanie depuis Gaza ; Khalil al-Bahitini , haut commandant militaire du Jihad islamique ; et le secrétaire militaire du groupe, Jihad Ghannam. L’armée israélienne a déclaré que tous les trois avaient été impliqués dans des tirs de roquettes et des attaques contre des Israéliens dans les territoires sous contrôle de l’Autorité Palestinienne.
Peu après le décès de Khader Adnan, un membre du Jihad Islamique emprisonné en Israel et mort de faim en raison de sa grève de la faim, plus de cent roquettes ont été tirées sur la population civile israélienne. En représailles, l’armée israélienne a tué des chefs du Jihad Islamique. Depuis janvier 2023, 16 civils Israéliens et deux étrangers ont été tués dans des attaques palestiniennes. En représailles, plus de 100 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes dont une majorité de miliciens.
Le Jhad inféodé à l’Iran
Deuxième puissance militaire de Gaza derrière le Hamas, le Jihad islamique a été fondé dans les années 1980 par l’Iran. Ce mouvement est entièrement inféodé à l’Iran, contrairement au Hamas qui est une émanation des Frères Musulmans et qui est aussi financé par le Qatar.
Aujourd’hui, l’Iran arme et soutient financièrement les deux groupes qui participent à l’encerclement d’Israël avec le Hezbollah au Liban et différentes milices pro-iraniennes en Syrie. Le Jihad islamique agit souvent indépendamment du Hamas. Mais le Hamas tient à marquer qu’il définit seul sa ligne stratégique. Parfois le Hamas rentre dans la bataille, mais il arrive également qu’il se tienne à l’écart quand le Jihad islamique s’oppose à Israël. Aujourd’hui encore, le Hamas ne s’est pas porté au secours du Jihad islamique.
Le porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Richard Hecht, a reconnu qu’Israël avait ciblé principalement le Jihad islamique palestinien faisant le pari que le Hamas ne se joindrait pas au conflit.
En 2019 et 2022, des chasseurs à réaction israéliens ont assassiné de hauts responsables du Jihad islamique, déclenchant plusieurs jours durant des tirs de roquettes sur la population civile israélienne. Le Hamas est resté en dehors des combats à ces deux occasions.
« Notre principe est distinct et clair : quiconque nous fait du mal, nous lui ferons du mal, et avec plus de force », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une déclaration vidéo mardi soir. De son côté, le Jihad islamique a déclaré que « le sang des martyrs augmentera notre volonté. La résistance continuera avec l’aide de Dieu ».
L’Egypte, le Qatar et les Nations Unies travaillent avec les dirigeants israéliens et palestiniens à calmer la situation.