Dans une courte déclaration, l’Autorité de l’aviation civile d’Oman a fait savoir jeudi 23 février, qu’elle ouvrait son espace aérien à toutes les compagnies aériennes qui respectent les réglementations du pays. Sans le dire, Oman a ainsi autorisé les avions israéliens à survoler son espace aérien.
Cette annulation d’une interdiction vieille de plusieurs décennies marque une nouvelle avancée dans les efforts d’Israël soutenus par les États-Unis pour mettre fin à des décennies d’isolement régional.
En réalité, il était prévu qu’Oman accompagne l’Arabie saoudite, à l’été 2022, lorsque ce pays a autorisé le survol de son territoire par les avions israéliens. Mais sans que l’on comprenne pourquoi, Oman a mis sept mois à concrétiser l’ouverture de son espace aérien. Les responsables américains et israéliens avaient déclaré à l’époque qu’ils n’avaient jamais obtenu de réponses claires sur les raisons qui ont amené Oman à reporter sa décision.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a qualifié la décision d’Oman de « décision historique ». Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a salué cette décision comme une étape historique que les États-Unis ont aidé à sécuriser grâce à un « engagement diplomatique discret ».
Comme l’Arabie saoudite, Oman n’a pas de relations diplomatiques officielles avec Israël. Et comme l’Arabie Saoudite jusqu’à une date récente, Oman conditionnait son ouverture à Israël au retrait des troupes israéliennes de la Cisjordanie et à la création d’un État palestinien à sa frontière.
Un voyage officiel à Oman
Mais la menace iranienne a rebattu les cartes. Les menées déstabilisatrices de Téhéran au Moyen Orient, sa prise de contrôle indirecte du pouvoir au Liban, au Yémen, en Irak et en Syrie ont incité Oman, l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes outrepasser le blocage palestinien et à tranquillement nouer des liens avec Israël au fil des ans. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est ainsi ouvertement rendu à Oman en 2018.
En 2020, M. Netanyahu a travaillé avec l’administration Trump pour négocier une série d’accords diplomatiques avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Ces accords ont contribué à créer un nouvel élan pour des pourparlers similaires avec l’Arabie saoudite et d’autres pays.
Benjamin Netanyahou, revenu au pouvoir après 18 mois dans l’opposition, devrait faire de la reconnaissance d’Israel par l’Arabie Saoudite, l’une de ses priorités clés. Un succès ne semble pas impossible… à moins que la recrudescence des violences en Cisjordanie et à Gaza n’en décide autrement. L’âge avancé de Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité Palestinienne, les manœuvres autour d’une succession qui n’est pas officiellement ouverte accentuent les risques de désordre sur le terrain. Cette escalade de la violence suscite de nouvelles réserves dans diverses capitales arabes et musulmanes à l’idée d’une paix ouverte avec Israël.