L’ex Président Mohamed Ould Abdel Aziz est jugé à partir de mercredi, sous l’accusation d’avoir abusé du pouvoir pour amasser une fortune immense pendant les onze années (2008-2019) où il a régné sur la Mauritanie.
La justice mauritanienne a fait arrêter l’ex Président Aziz, mardi dernier, en vue de son procès, a rapporté un de ses avocats, Maitre Ciré Cledor Ly. Dans l’impossibilité constitutionnelle de se présenter pour un troisième mandat, l’ex-président avait cédé la place à son chef d’état major, Mohamed Ould Ghazouani, il y a moins de quatre ans. Mais ce retrait du pouvoir n’était dans son esprit que provisoire. Et l’ancien chef d’état n’avait cessé, depuis son départ, de mobiliser ses réseaux, d’entraver la gestion de l’État, de tenter de se faire nommer à la tète du mouvement politique majoritaire et enfin de neutraliser son successeur par une tentative de xoup s’état qui avait échoué.
L’occasion ratée
Ainsi l’ex président Aziz devient, dans le cadre d’une instruction transparente et indépendante, devient un des rares chefs d’Etat à répondre d’enrichissement illicite devant les tribunaux. S’il avait, grâce notamment au professionnalisme de son chef d’état major devenu son successeur, réussi sur le plan sécuritaire dans le cadre du G5 créé par la France, sa gestion économique aura été calamiteuse, alors que la Mauritanie, riche en ressources de fer, d’or et de pêche, avait les moyens d’un réel essor économique.
L’ex Président isolé
L’es Président Aziz doit surtout répondre avec d’anciens Premiers ministres et ministres et des hommes d’affaires d’accusations d’ « enrichissement illicite », d’ « abus de fonctions », de « trafic d’influence » ou de « blanchiment ». Ce à quoi il a répondu, cet automne dans le journal « Jeune Afrique », qu’il s’était certes enrichi, mais sans détourner un seul ouguiya des caisses publiques. Du travail au noir alors?
Très isolé sur le plan international, y compris aux Émirats arabes unis où il avait placé une partie de sa fortune mais qui l’ont lâché à la fin de son deuxième quinquennat au profit du président Gazouani, jugé infiniment plus solide et noncorrompu, Mohamed Ould Abdel Aziz tente de mobiliser ses réseaux internes qui, hélas pour lui, se sont réduits à une poignée d’anciens ministres.
Querelles de Palais
ll semble bien que les élites mauritaniennes tout comme l’immense majorité de la population ont découvert, lors de l’instruction du procès qui démarre, l’immensité des détournements commis par l’ex Président. Aussi bien en matière immobilière qu’en placements fonciers dans le Sud du pays à la frontière avec le Sénégal. Et jusqu’à l’achat pour l’équivalent de deux millions d’euros, de boutons de manchette et autres breloques!
Le plus cocasse est que la famille de l’ex Président Aziz se déchire sur un héritage qui provient des détournements opérés justement par Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir.. La veuve de son fils Ahmedou Ould Mohamed Ould Abdel Aziz, traduit en effet son beau-père devant la justice à propos des fonds qui lui reviendraient ainsi qu’à son petit-fils.
Et Aziz lui même serait décidé, d’après la rumeur qui court à Nouakchott, à se retourner contre sa propre épouse !
L’ex Président Mohamed Ould Abdel Aziz jugé à partir du 25 janvier