Dire que Simplice Sarandji ait déçu les Centrafricains, beaucoup de députés, les chancelleries diplomatiques de Bangui, les représentants de la Minusca et le Secrétariat général de l’ONU est un doux euphémisme. Les cent premiers jours décevants de Touadera sont largement dûs à son Premier ministre. Caractériel, aveuglé par un tiermondisme d’un autre âge, revanchard contre ceux qui l’avaient chassé avec Touadera après les Accords de Libreville, soumis à des pasteurs évangéliques peu conciliants avec les musulmans, incapable de mettre en oeuvre le programme présidentiel, cet universitaire ombrageux et sans expérience politique ne pourra plus longtemps se contenter d’actions médiatiques lassantes pour le peuple centrafricain replongé dans la tourmente. Vers une motion de censure? Devant cette situation générale dégradée, qui ressemble de plus en plus à celle de l’automne 2012, le maintien à son poste de Simplice Sarandji se pose. Des voix nationales et étrangères souhaitent, de plus en plus ouvertement, son remplacement afin d’éviter le chaos qui, cette fois-ci, ne pourra plus être arrêté par la Force Sangaris. Ces voix seront-elles entendues par un chef de l’État de plus en plus isolé. Son irrésolution va-t-elle conduire à une motion de censure de députés de plus en plus remontés par leurs électeurs ? Si, d’une maniere ou d’une autre, les jours du premier ministre apparaissent comptés, c’est le nom de Sylvain Maliko qui revient souvent dans les milieux autorisés de Bangui, pour lui succéder. Cet ancien ministre d’État au plan, à l’économie et à la coopération internationale du premier ministre Touadera avait montré son indépendance vis-à- vis de Bozize, ce qui l’amena à quitter son poste en décembre 2011. Cet ancien haut fonctionnaire de l’Union africaine a rejoint la BAD où il est considéré comme une valeur sûre. Représentant résident de la BAD en RDC, cette forte personnalité est très appréciée des milieux financiers internationaux notamment pour les succès qu’il avait obtenus lorsqu’il était Ministre d’État à Bangui. Il avait remis sur les rails l’économie du pays avec le retour du FMI, suite au point d’achèvement de l’initiative PPTE et la validation du DRSP. Grand organisateur, fin politique, ayant un sens aigu de l’Etat, n’ayant pas accompagné Bozize dans sa chute, Sylvain Maliko semble devenir de plus en plus incontournable au yeux de nombreux observateurs étrangers et de nombreux hommes politiques centrafricains. Si une telle hypothèse se concrétisait, Sylvain Maliko retrouverait comme interlocuteur exigeant son ancien collègue Karim Meckassoua, qui lui succéda comme Ministre d’Etat.
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