Le printemps arabe en France !

Samedi 7 mai, le think tank Centre International de Géopolitique et de Prospective Analytique (CIGPA) organise, à la Maison de la Recherche de la Sorbonne à Paris, un colloque consacré à l’impact des « printemps arabe ». 

Cinq ans après son irruption dans le monde arabo-musulman, le printemps arabe est passé au crible des analystes qui tentent de tirer un bilan sous l’angle géopolitique, économique et sécuritaire.

Ce samedi 7 mai, le think-tank Centre International de Géopolitique et de Prospective Analytique (CIGPA) organise, à la Maison de la Recherche de la Sorbonne à Paris, un colloque consacré à ce tournant déterminant de l’histoire récente des pays arabes. A cette occasion, plusieurs invités de marque algériens, tunisiens, palestinien, africains, italiens ayant joué un rôle déterminant dans leurs pays seront réunis.

Parmi eux, Sid-Ahmed Ghozali, ex Premier ministre algérien qui a eu à gérer la crise politique et sociale de 1991 et qui préside, depuis 2000, le Front Démocratique, un parti d’opposition. Kamel Morjane, actuel ministre de la Défense tunisien qui occupait les fonctions de ministre des Affaires étrangères au moment de la « révolution du jasmin ». Il dirige aujourd’hui son parti néo-destourien Al-Moubadara. Mohammed Dahlan, fidèle compagnon de Yasser Arafat et ancien puissant ministre de l’Autorité palestinienne qui avait croisé le fer avec le Hamas à Gaza. Certaines chancelleries occidentales considèrent ce « renard de la politique », qui a l’oreille des dirigeants des Emirats et du Président égyptien Abdel Fattah El-Sissi, comme le successeur probable de Mahmoud Abbas. Sylvain Ndoutingaï, neveu du Président centrafricain François Bozizé ayant occupé plusieurs ministères stratégiques avant de s’exiler en France. Vittorio Craxi, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères italiennes et fils du célèbre homme d’Etat Bettino Craxi.

Plusieurs experts et spécialistes de renom interviendront également lors de cette journée : Bernard Godard, « Monsieur Islam » du ministère de l’Intérieur et des Cultes durant plus d’une décennie. Il fut le véritable architecte du Conseil français du culte musulman (CFCM). Christian Harbulot, ancien proche d’Alain Juillet (SGDN) qui dirige l’Ecole de guerre économique de Paris (EGE). Richard Labevière, ex-rédacteur en chef à Radio France International (RFI), puis chef du service étranger.

Tous se pencheront sur les trois thèmes principaux qui rythmeront le colloque :

1-Rétrospective : les causes historiques, politiques, sociologiques et économiques du « printemps arabe »

2-Bilan politique, économique, social et sécuritaire du « printemps arabe »

3-Prospective : Conséquences géopolitiques, régionales et internationales du « printemps arabe ».

Ces débat aborderont de nombreuses questions comme les causes endogènes et exogènes des révoltes arabes, le spectre de l’islamisme en Afrique, le terrorisme et la mondialisation, les causes, les mécanismes, et la prévention du terrorisme en Europe, la crise migratoire et le rôle de la Turquie, la stratégie des Frères musulmans et du salafisme jihadiste en France, ou encore les évolutions de la communication terroriste et ses limites opérationnelles. Les débats seront animés par Jacques-Marie Bourget (Mondafrique) et Yves Thrérard (Le Figaro).

 

Le « Centre International de Géopolitique et de Prospective Analytique » (CIGPA) est un think tank créé par Mezri Haddad, philosophe tunisien et ancien ambassadeur de son pays auprès de l’UNESCO. Un poste dont il a démissionné la veille du départ de Ben Ali. En 2011, il publie l’un des premiers ouvrages critiques des révolutions arabes, annonçant le triomphe de l’islam politique : « La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque ». Avant sa carrière diplomatique, il codirigeait, avec le géopoliticien français Michel Korinman, le Daedalos Institute of Geopolitics, un think tank lié au ministère des affaires étrangères chypriote. Cinq ans après son départ de l’UNESCO, Mezri Haddad renoue donc avec le monde de l’analyse géopolitque.

« Durant ces cinq dernière années, j’ai observé l’évolution des individus et de la société, du pays en somme, et j’ai pu mesurer l’ampleur de la décadence. Une régression sociale, économique, culturelle, politique et morale telle, qu’un parti politique, si puissant soit-il n’y pourra rien. Alors, j’ai choisi de créer un think tank plutôt qu’un parti politique dans un pays où il y en a 130 ! », déclare-t-il. « Le CIGPA a une vocation qui dépasse très largement la Tunisie pour englober l’Europe, l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et bien évidemment le Monde arabe. Toutes ces régions connaissent les mêmes problèmes (économiques, sociaux…) et affrontent les mêmes défis (terrorisme islamistes, migration…) »

Le colloque se déroulera ce samedi 7 mai de 13h à 18h, à la Maison de la Recherche de la Sorbonne, 28 rue Serpente 75006 Paris. Inscription obligatoire par email : contact@cigpa.org