L’ex otage de 76 ans, Sophie Petronin, est rentrée illégalement au Mali en mars dernier sans que personne alors ne s’en émeuve. Ve retour est jugé aujourd’hui « irresponsable », selon le gouvernement français.
Ce retour n’est pas une suprise. Pétronin, qui a toujours préféré nommer ses ravisseurs « groupe d’opposition » plutôt que « terroristes », n’avait jamais caché son intention de retourner au Mali.
Une attitude « irresponsable »
Le porte-parole du gouvernement français, Georges Attal, a critiqué mercredi une « forme d’irresponsabilité » de la part de Sophie Pétronin, vis-à-vis de « sa sécurité » mais aussi vis-à-vis « de la sécurité de nos militaires », susceptibles d’être appelés à intervenir pour libérer des otages.L’ancienne otage française Sophie Pétronin s’est défendue ce mercredi auprès de l’AFP d’avoir agi de manière « irresponsable » en retournant au Mali, où elle a été détenue pendant près de quatre ans mais où elle dit être chez elle. « Pourquoi irresponsable? Je suis chez moi ici », a dit Sophie Pétronin au téléphone à un correspondant de l’AFP, répondant ainsi au gouvernement français.
Les voix gouvernementales autorisées font également état de la part de l’ex otage d’une forme d’indécence par rapport aux sacrifices de l’armée française au Mali. Or s’il est vrai que certaines libérations d’otages peuvent provoquer la mort de certains militaires donant l’assaut aux groupes armés, tel n’a pas été le cas pour Sophie Petronin . C’est une négociation entre le gouvernement malien d’alors, cornaqué par les Français, qui a permis la libération de plusieurs otages, la plupart des maliens. Au prix de la libération de deux cent djihadistes emprisonnés qui à l’époque avaient crié victoire sur tous les réseaux sociaux et avaient pubiié des photos des agapes qui avaient célébré ce deal particulièrement avantageux.
« Il suffit d’un espoir »
Pourquoi et comment Sophie Pétronin, 76 ans, est retournée de Suisse au Mali via le Sénégal, en avion, en bus, en moto-taxi et à nouveau en bus, avec l’aide de son fils (qui avait mené une campagne acharnée pour sa libération), notamment pour retrouver sa fille adoptive Zeinabou : le voyage est raconté par le journaliste Anthony Fouchard dans
Mediapart. Ex-correspondant au Mali, Fouchard est l’auteur d’un livre consacré à Sophie Pétronin,
Il suffit d’un espoir(Les Arènes)
.
De façon très surprenante, très peu de voix s’élèvent aujourd’hui pour évoquer le sort du dernier otage français détenu encore au Mali par un groupe armé, le journaliste Olivier Dubois qui collaborait au Point, à Libération et à Mondafrique.
Le journaliste Olivier Dubois otage au Mali: un coup dur pour l’Élysée