Depuis son incarcération le 26 août dernier, l’ancien Premier Soumeylou Boubeye Maïga n’a plus été entendu par une autorité judiciaire.
Pour ses avocats et ses proches, cette absence de progrès confirme la machination politique qui se cache derrière les poursuites pour « faux, escroquerie, usage de faux et favoritisme » visant l’ancien ministre de la défense du président Ibrahim Babacar Keita (IBK). Après avoir classé l’enquête sur les conditions d’achat en 2013 de l’avion présidentiel et du matériel militaire, la justice malienne a récemment rouvert très opportunément ce dossier au motif qu’elle a trouvé de nouveaux éléments. Depuis le décès en décembre 2020 de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne, Boubeye Maïga est considéré comme un des candidats le plus sérieux à la présidentielle prévue en 2022 pour trouver un successeur au colonel Assimi Goïta qui dirige la période de transition.
A 67 ans, l’ancien Premier ministre a perdu près de dix kilogrammes depuis son incarcération et souffre de problèmes respiratoires en raison de la mauvaise qualité de l’air ambiant dans la cellule qu’il partage avec 80 autres co-détenus. En dépit des appels répétés et insistants de la CEDEAO et de la MINUSCA pour la remise en liberté de l’ancien PM, la junte militaire est restée inflexible. Même l’option d’une mise en résidence surveillée de M. Boubeye Maïga, au regard des garanties de représentation qu’il offre, n’a pas convaincu le pouvoir de Bamako de le sortir de prison.