Lors de son voyage auLiban ce jeudi 6 mai, Jean Yves Le Drian devrait annoncer que la France allait adopter des « mesures restrictives » à l’encontre des personnalités libanaises qui entravent la formation d’un nouveau gouvernement.
Michel Touma
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian est attendu ce jeudi à Beyrouth où il s’entretiendra avec les dirigeants et principaux responsables politiques libanais des moyens de surmonter la crise gouvernementale dans laquelle se débat le Liban depuis août dernier, suite à la double explosion apocalyptique qui s’était produite le 4 août au port de Beyrouth.
Selon certaines sources libanaises à Beyrouth, le ministre français devrait informer ses interlocuteurs de la décision de la France d’imposer des mesures punitives à l’encontre des personnalités qui entravent la sortie de crise au Liban ou qui sont reconnues coupables de corruption. Le chef du Quai d’Orsay avait annoncé ces mesures lors de sa récente visite à Malte, précisant qu’il s’agit de « mesures restrictives en matière d’accès au territoire français ». Affirmant que la France ne restera pas « inactive » face aux « acteurs du système politique qui font obstruction à une sortie de crise au Liban », M. Le Drian a souligné que Paris se réserve le droit d’adopter « des mesures supplémentaires » à l’encontre des personnalités en question, en coordination avec « les partenaires internationaux » de la France.
Il n’est pas clair au stade actuel si les identités des personnalités concernées par ces sanctions – qui ne disent par leur nom – seront divulguées officiellement. Ils pourraient être communiquées aux interlocuteurs du chef du Quai d’Orsay, la semaine prochaine.
Deux voyages en six mois de Macron
Au terme de deux visites au Liban, le président Macron avait soumis le 1er septembre aux leaders libanais une feuille de route axée sur la formation d’un « gouvernement de mission » regroupant des experts totalement indépendants des formations politiques. Cette initiative française a, depuis, fait du surplace. Les sources de l’opposition libanaise accusent le Hezbollah d’entraver la mise sur pied d’une nouvelle équipe ministérielle (par le biais de ses alliés, le président Michel Aoun et sa formation politique, le Courant patriotique libre) pour des considérations en rapport avec la stratégie régionale des pasdarans iraniens.