Trois ministres de l’actuel gouvernement tunisien devraient être très prochainement remplacés. « Maghreb Afrique Confidentiel » le tient de source proche de la présidence. En vertu de la nouvelle constitution tunisienne, le président de la république est en effet autorisé à intervenir dans la nomination des ministres occupant des postes de souveraineté nationale.
Affaires étrangères, défense, intérieur
Ainsi l’actuel Minisitre des affaires étrangères, Mr Taieb Baccouche, unanimement considéré comme n’ayant pas été à la hauteur de la tâche, est sur le départ. Des gaffes successives et une atonie caractérisée dans l’expression de la diplomatie tunisienne l’ont complètement mis hors course. Il devrait être remplacé par celui qui l’a précédé à ce poste, Mr Mongi Hamdi qui est en train de réussir dans la mission qui lui a été confiée par l’ONU dans la stabilisation de la situation au Mali.
Le ministère de la défense, actuellement occupé par un brillant juriste, Mr Farhat Horchani, mais disqualifié pour diriger un département qui prend de l’ampleur pour cause de guerre contre le terrorisme, récupère le poste de ministre de la justice. Il n’est pas exclu qu’un général à la retraite accède pour la première fois dans l’histoire du pays au ministère de la défense.
Reste le ministre de l’intérieur Najem Gharsalli qui doit sa nomination à un deal passé entre le leader d’Ennahda Rached Ghanouchi et le président Béji Caïd Essebsi. S’il peut se prévaloir d’un relatif succès dans la prévention d’actes terroristes qui auraient pu causer d’irréparables dommages à l’état tunisien, sa proximité avec Ennahdha constitue désormais un handicap. D’autant qu’une semaine plus tôt, le premier ministre a fait appel sans tenir compte des éventuelles réticences d’Ennahdha à tous les anciens grands patrons du ministère sous Ben Ali. Difficile de concevoir une coexistence entre eux et l’actuel ministre.