Un comité des sages créé à l’initiative de la Commission nationale des droits humains a offert mardi ses services pour tenter une médiation de la dernière chance, à moins de sept semaines d’une élection législative et présidentielle disputée et tendue au Niger.
Lors d’une conférence de presse, le comité s’est dit « préoccupé par le climat socio-politique qui prévaut en prélude aux élections locales, législatives et présidentielles que le Niger s’apprête à organiser dans un contexte sécuritaire connu de tous. »
« Eu égard aux propos à caractère haineux véhiculés dans les media et les réseaux sociaux », il a lancé un appel aux citoyens et aux leaders de la classe politique en vue de « créer un climat d’apaisement dans l’intérêt supérieur du Niger », constatant « des propos et des agissements susceptibles de compromettre la paix et la quiétude sociale. » Il demande « la création des conditions d’un dialogue politique sincère en vue de parvenir à un consensus sur le processus électoral en cours » et offre « ses bons offices pour créer les conditions d’un rapprochement entre les différentes parties en vue de parvenir à des élections apaisées, consensuelles, crédibles et transparentes ».
Enfin, il invite toutes les institutions impliquées dans l’organisation de ces élections à « jouer leur partition conformément à leur mission. »
Le comité, qui félicite le Président de la République pour son « attitude responsable et historique » de respecter la limitation des mandats prévue par la Constitution au bout de deux mandats, l’exhorte à « peser de tout son poids pour favoriser le nécessaire dialogue au sein de la classe politique dans son ensemble. »
Le comité des sages, présidé par le professeur Khalid Ikhiri, qui a pris l’initiative de cette démarche début octobre, a rencontré successivement le président de la Commission électorale nationale indépendance, le président du Conseil national de dialogue politique, les responsables des partis membres de l’opposition, le ministre de l’Intérieur et les responsables des partis membres de la majorité.
Le dialogue est rompu depuis plusieurs années au Niger entre le pouvoir et son opposition. Le processus de préparation des élections s’est déroulé sans l’opposition, qui avait posé certains préalables qui n’ont pas pu être satisfaits. La polarisation extrême du paysage et du débat politique fait craindre, notamment en cas d’invalidation de la candidature du chef de file de l’opposition Hama Amadou, des risques pour la cohésion sociale.