Rien ne vas plus entre les puissantes milices de Misrata et celles de Tripoli, principales composantes de la coalition islamique de Fajr Libya (Aube de la Libye) qui a pris possession de l’Ouest libyen par les armes en juillet 2014. Les factions de la capitale rangées principalement derrière les forces des anciens djihadistes d’Afghanistan du Groupe islamique combattant de la Libye (GICL) ont établi une liste de groupes armés Misratis désormais bannis de Tripoli. Le grand mufti de Libye Sadiq al-Ghariani a confirmé en personne cette nouvelle fatwa, ramenant ces anciens alliés au rang d’ « ennemis à chasser de la ville » au même titre que les Zintans. Une véritable purge suivie de la prise en otage de 54 membres des milices de Misrata a fait grimper la tension dans les rues de Tripoli, rappelant le mini-pogrom dont avaient fait l’objet les ressortissants de Zintan l’année dernière. Leurs familles avaient été alors chassées et les domiciles saccagés. Les divergences au sujet des négociations en cours sur la formation d’un gouvernement d’union et les convoitises de pouvoir qu’elles suscitent, semblent être à l’origine de cette brouille sévère entre les anciens frères d’armes, alliés aux Frères musulmans de Libye. La récente prise de fonction du nouvel émissaire de l’ONU, Martin Kobler, depuis le 17 novembre, risque d’être quelque peu chahutée.