Face au bilan qui s’aggrave (1000 personnes contaminées et 105 décès le 3 avril), le haut commandement militaire a pris le contrôle des opérations.
Les Algériens ont compris que le domaine réservé de l’institution militaire couvrait l’ensemble des activités régaliennes. Sans même évoquer la réception de matériel médical provenant de Chine dont l’armée algérienne s’est chargée au seul profit des hôpitaux militaires, le plan de lutte contre la crise sanitaire est d’abord l’affaire désormais des hauts gradés.
C’est ainsi que l’extension du confinement à de nombreuses wilayas, annoncée par le président Tebboune lors de son intervention à la télévision, avait été actée, quelques jours auparavant, par une réunion des plus hauts gradés de l’armée au siège des Forces terrestres à Ain Naadja..
Au coeur du pouvoir militaire
Participaient à ce conclave, outre le chef d’état major, Saïd Chengriha, les généraux Mohamed Kaidi et Bouazza Ouassini, patrons des services secrets (ex DRS), ainsi que le tout puissant patron des transmissions, Abdelkader Lachkham, le secrétaire général du ministère de la Défense, Abdelhamid Ghriss, et les généraux Hassan Alaymiya et Cherif Zerrad.
Ce colloque discret a prévu le contrôle prochain de l’armée en cas d’aggravation de la propagation de la pandémie grâce notamment au contrôle logistique des approvisionnement alimentaire dans les wilayas affectése. Les questions politiques ont été abordées, lors de cette même réunion, pour préparer l’après confinement? Ce qui revient à concevoir des stratégies de neutralisation du Hirak, un sujet sur lequel le haut commandement militaire est divisé..
Un confinement imparfait
L’Algérie a franchi hier vendredi 3 avril la barre des 1000 cas confirmés et celle des 100 morts du coronavirus Covid-19. Selon le bilan officiel publié vendredi 3 avril vers 18h00, le nombre de décès a bondi de 22 en une journée pour atteindre 105, alors que le nombre de contaminations a enregistré une hausse de 185, sa plus forte hausse journalière depuis l’apparition de la pandémie en Algérie.
Le Dr Lyes Merabet, président du Snpsp (Syndicat national des praticiens de la santé publique) notait la forte progression de la pandémie en Algérie. « Je rappelle que le 19 mars, on parlait de 90 cas confirmés de et de 9 décès du coronavirus Covid-19. Aujourd’hui, soit semaines après, on parle de 1171 cas confirmés, et malheureusement de 105 décès. Il y a deux semaines, on parlait de 17 wilayas touchées, aujourd’hui il y a 40 wilayas où sont recensés des cas de Covid-19 », a-t-il souligné dans une vidéo postée sur les réseaux dans la soirée du vendredi 3 avril, tout en pointant du doigt le « non-respect du confinement sanitaire. »