Le 25 juin devant la commission de la sécurité et de la défense, le porte-parole du gouvernement de Youssef Chahed, Iyed Dahmani, est revenu sur la situation de Lotfi Brahem, le ministre de l’intérieur tunisien qui vient d’être limogé par son patron.
Beaucoup s’étaient interrogés, l’hiver dernier, sur la visite du chef de la police tunisienne en Arabie Saoudite, où il avait été reçu par le souverain lui même. La visite de Lotfi Brahem était tout à fait « légale », a tenu à préciser le porte parole du gouvernement avant d’ajouter, non sans perfidie: « Qui a demandé cette visite? Je l’ignore ». Vraiment?
Un ministre VIP
Le porte parole du gouvernement tunisien ignore-t-il vraiment la réponse à cette question? Elle figurait en tout cas récemment sur un site algérien, Al-Chourouk, généralement bien informé, que les collaborateurs d’Iyed Dahmani doivent bien consulter de loin en loin. Surtout quand dans sa rubrique politique au mois de juin, ce media en langue arabe publie la copie d’une lettre émanant des autorités saoudiennes et adressée à l’ancien ministre. On y apprend que c’est Lotfi Brahem lui même qui a pris l’initiative du voyage séoudien grâce à la caution de l »ambassadeur du Royaume à Tunis. On découvre que l’ancien ministre émet le souhait que le Royaume mette à sa disposition un avion pour son retour en Tunisie.
Pour prendre de telles libertés avec le protocole diplomatique habituel, il fallait que l’ancien ministre soit chaudement recommandé auprès des autorités de Ryad, alliées privilégiées des Emiratis.