Accusé par le maire de Montréal Denis Coderre d’être « une menace à la paix publique », Hamza Chaoui, jeune imam installé à Montréal, connu pour ses prêches radicaux, exige des excuses.
Depuis plusieurs semaines, l’imam Hamza Chaoui faite la une de la presse québécoise. Accusé par le maire de Montréal, Denis Coderre, d’être « une menace à la paix publique” et “un agent de radicalisation”, le jeune prêcheur de 29 ans lui a fait parvenir une mise en demeurre exigeant des excuses publiques.
Prêches radicaux
D’origine marocaine, Hamza Chaoui est un vrai barbu de chez barbu. Arrivé au Québec pour faire des études de Génie électrique, il abandonne cette spécialité une fois son diplôme en poche pour devenir “imam et prêcheur à la ville de Montréal”. Très controversé, il affirme dans ses prêches et sur sa page Facebook que la “démocratie n’est pas compatible avec l’islam” puisque, notamment, les “homosexuels et les athées” peuvent s’y faire élire députés. Des affirmations qui passent mal dans un Québec qui se pose justement des questions récurantes quant à son identité.
Toujours dans la nuance, Hamza Chaoui affirme que “les hommes ont autorité sur les femmes” et que celles ci “ont besoin d’un tuteur”, que l’on devrait “arrêter de diffuser de la musique” et qu’il est normal que les voleurs aient les mains coupées. On peut s’étonner que ces propos radicaux soient relayés mais” la démocratie incompatible avec l’islam”, en raison de la liberté d’expression, autorise de telles affirmations. Hamza Chaoui n’est pas le seul à publier de telles affirmations en Amérique du Nord mais tout va bien tant qu’il n’y a pas d’appel à la violence.
Or, il y a quelques mois on se rend compte que l’un des convertis qui est entré les armes à la main dans le Parlement fédéral d’Ottawa et qui a tué un militaire canadien était un habitué de la mosquée dans laquelle sévit alors Hamza Chaoui. A l’époque, le jeune imam est alors en négociation pour louer un local à Montréal Est et le transformer en lieu communautaire d’où la prière n’est pas exclue… L’initiative provoque un tollé. S’appuyant sur des règlements municipaux qui ne laissent pas prises au fond, la demande de permis de construire est rejetée. Le maire de Montréal et celui du quartier sont la main dans la main. Chaoui ne pourra pas ouvrir son centre communautaire. L’enseignement de ce prêcheur sunnite reste tout de même dispensé sur “l’institut Atlas” premier institut d’études islamiques en ligne” diffusé par internet et dont il est le “coordinateur pédagogique”. De nombreux intervenants de ce site sont des résidents québécois.
Laïcité québecoise
Dans l’échange de propos médiatiques qui s’ouvre alors le maire de Montréal profère ses accusations. Hamza Chaoui demande que les propos du maire soient rapportés et donnent lieu à des excuses. Nouveau tollé dans la presse. Le maire a déjà fait savoir qu’il était hors de question qu’il revienne sur ce qu’il avait dit “s’il persiste j’irai devant les tribunaux”.
Le Québec est sonné d’avoir constaté que les deux attentats qui ont eu lieu sur son sol soient le fait de deux jeunes convertis qui ont fréquenté les mosquées canadiennes. Dont celle de Chaoui. C’est pourquoi on ne tolérerait pas que le 1er magistrat de Montréal revienne sur ses propos…. La population lui donne raison de les avoir prononcés. De leurs côté les médias jugent également que l’imam est une “menace pour la paix publique” et un “agent de radicalisation”.
Le débat a toutes les chances de perdurer parce que les anglophones et les francophones n’ont pas du tout la même idée de la cohabitation des religions et des communautés culturelles…. Dans le reste du Canada, c’est le multiculturalisme qui sert de base à l’organisation sociale. Au Québec le débat est engagé pour imposer la laïcité.