À l’occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique, Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et ministre des Affaires étrangères, a rencontré à Pékin les ambassadeurs de plus de 50 États africains ainsi que le représentant de l’Union africaine en Chine.
Lyazid BENHAMI
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations sino-africaines et de la consolidation d’un partenariat stratégique global fondé sur des principes d’égalité, de coopération mutuellement bénéfique et de solidarité historique.
- Un partenariat fondé sur l’histoire et la réciprocité
Dans son discours, Wang Yi a rappelé les fondements historiques de la relation sino-africaine, soulignant que cette dernière repose sur une solidarité forgée durant les luttes pour l’indépendance, la souveraineté nationale et le développement. L’amitié sino-africaine est présentée comme durable, ayant traversé différentes périodes de l’histoire contemporaine, et marquée par une fidélité aux principes d’égalité, de justice et d’avantages mutuels.
Le ministre chinois a mis en exergue le rôle personnel du président Xi Jinping dans la dynamisation de cette coopération, à travers notamment cinq visites officielles en Afrique et la promotion d’une politique extérieure caractérisée par la sincérité, la confiance réciproque et l’efficacité.
- Le Forum sur la coopération sino-africaine : vecteur institutionnel de la relation bilatérale
L’année 2025 marque également le 25e anniversaire du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), cadre institutionnel majeur du dialogue et de la coopération sino-africains. Wang Yi a souligné les avancées réalisées dans le cadre du FOCAC, en particulier les « dix grandes actions de partenariat » définies par le président Xi lors du dernier sommet de Beijing. Ces initiatives visent à favoriser la modernisation conjointe, l’industrialisation, l’urbanisation et l’autonomisation des économies africaines à travers une coopération multidimensionnelle.
La Chine entend utiliser la prochaine réunion ministérielle du Forum comme levier pour mettre en œuvre les consensus de haut niveau, créer des modèles de coopération de qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », et renforcer l’impact concret des politiques de développement sur les populations africaines.
- Une convergence stratégique face aux défis globaux
Wang Yi a également contextualisé la coopération sino-africaine dans l’environnement international actuel, marqué par une résurgence des logiques de guerre froide, des politiques de puissance et un déficit croissant en matière de paix, de développement, de sécurité et de gouvernance. Dans ce contexte, la Chine et l’Afrique, en tant que plus grande nation en développement et plus grand continent en développement respectivement, sont appelées à renforcer leur solidarité, à promouvoir un multilatéralisme effectif, à défendre le rôle central de l’ONU et à s’opposer à toute forme d’hégémonie ou d’ingérence.
- La position africaine : reconnaissance, réciprocité et convergence de vues
Les ambassadeurs africains ont exprimé leur reconnaissance à l’égard du soutien constant de la Chine, notamment dans la lutte contre les injustices historiques et pour le respect de la souveraineté des États africains. Ils ont salué le rôle structurant du FOCAC dans la promotion du développement durable du continent, ainsi qu’à la défense des intérêts partagés des pays du Sud.
Les représentants africains se sont montrés enthousiastes quant aux perspectives offertes par les initiatives globales lancées par la Chine et ont réitéré leur engagement à œuvrer à la construction d’une communauté sino-africaine de destin partagé dans le cadre de la nouvelle ère.
La rencontre du 26 mai 2025 illustre le renforcement continu de la relation sino-africaine, fondée sur une convergence historique, des intérêts stratégiques partagés et une volonté commune de promouvoir un ordre international plus équitable. Dans un contexte mondial en mutation, le partenariat sino-africain se positionne comme un modèle alternatif de coopération Sud-Sud, articulé autour de principes de souveraineté, de solidarité et de développement inclusif.