Les autorités sénégalaises mettent les bouchées doubles pour sortir la ville de Touba des eaux de pluies qui ont envahi plusieurs quartiers à l’occasion des dernières inondations dans le pays qui menacent la grande fête du Magal. Celle-ci est célébrée chaque année par la communauté mouride en hommage au départ forcé en exil de son fondateur, Cheikh Ahmadou Bamba.
Le ministre de l’eau et de l’assainissement du Sénégal, Cheikh Tidiane Dieye, s’est rendu à Touba en fin de semaine dernière pour tenter de soulager les populations frappées par les inondations. Le président Bassirou Diomaye Faye, lui, était attendu ce lundi 19 août dans la ville sainte où des dizaines de milliers de Sénégalais sont attendus le 23 août pour rendre un hommage à Cheikh Ahmadou Bamba dont la déportation en exil, au Gabon, est célébrée chaque année depuis 1928 par les Sénégalais.
L’Etat fait donc son possible. Mais le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement arrivé sur les lieux la semaine dernière n’a pas beaucoup de solutions. Pour lui, le gouvernement ne pourra pas « régler tous les problèmes en trois mois », parce qu’« il y aura de l’eau », a-t-il ajouté. Et pour cause, croit-il : « ce n’est pas parce qu’il y a eu quelques accalmies ces derniers jours au niveau de la pluie, qu’il n’y en aura pas. La pluie va revenir avec l’aide de Dieu. Il y aura peut-être encore des risques d’inondation, mais j’avais dit que tout ce qui était possible techniquement, financièrement et humainement serait fait. On vient de le réaliser », a-t-il dit.
Des investissements massifs
Le gouvernement a donc acheminé des machines à Touba pour pomper les eaux de pluies pour retirer les eaux qui ont envahi les quartiers et qui donnent une vision de ville flottante à Touba. Mais cela n’a pas apaisé les inquiétudes du Cheikh Abdoulahad Mbacké Gaindé Fatma, le président de la Commission culture et communication du comité d’organisation.
Pour lui, la situation n’est pas encore meilleure dans plusieurs zones de la ville, « même si on a connu une certaine accalmie qui nous a permis de pomper les eaux dans certains quartiers », dit-il. Alors, Cheikh Abdoulahad Mbacké Gaindé Fatma pense déjà à l’après Magal. « Nous pensons qu’au sortir du Magal, il faudra faire des investissements massifs au niveau de la ville de Touba pour que les inondations puissent être surmontées », conseille-t-il au gouvernement.
Avec le Magal, les Sénégalais commémorent le départ en exil, au Gabon, du fondateur de la confrérie, des mourides Cheikh Ahmadou Bamba, en 1895. Cette fête est célébrée depuis 1928 qui est l’année ayant suivi la mort de Bamba. En 2023, le grand Magal a rassemblé presque six millions de pèlerins. C’est de loin la plus importante fête religieuse de la confrérie mouride (musulmane) du Sénégal. Le Magal signifie en wolof « rendre hommage, célébrer, magnifier ». C’est donc une occasion pour la communauté musulmane des mourides de rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits.
La date du Magal est fixée selon le calendrier de l’hégire, qui est un calendrier lunaire. Pour cette raison, il a lieu chaque année une dizaine de jours plus tôt et peut, des fois, être célébré deux fois la même année solaire, comme cela s’est produit en 2013.