Le Premier ministre du Niger, Lamine Zeine, a annoncé la reprise de la coopération de son pays avec l’ensemble de la communauté internationale à son retour des assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD) à Nairobi.
« Je viens d’arriver des assemblées annuelles de la BAD. Notre pays a été valablement représenté à cette grande rencontre et ce qu’il faut retenir à la fin de cette mission, c’est que nous pouvons dire à ce jour que notre pays a repris intégralement sa coopération avec l’ensemble de la communauté internationale », a déclaré Lamine Zeine le 1er juin selon l’Agence nigérienne de presse.
« Malgré la modicité de nos moyens, nous avons pu faire face à l’apurement des arriérés qui constituaient un obstacle pour la plupart de ces institutions », a-t-il ajouté.
Avec la suspension du Niger du marché financier régional et de la banque centrale régionale par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA), dans le cadre des sanctions ordonnées contre le pays après le coup d’Etat du 26 juillet, le Niger avait accumulé d’importants arriérés de service de sa dette extérieure et intérieure.
Un accord préliminaire conclu avec le FMI
Le même 1er juin, le Fonds monétaire international et le Niger ont annoncé être parvenus à un accord au niveau des services sur la 4e et la 5e revues de la facilité élargie de crédit (FEC) et la première revue de la facilité de résilience et durabilité (FRD). A l’issue d’une mission de dix jours à Niamey, le chef de mission Antonio David a publié des conclusions préliminaires faisant part de ces accords et annonçant des « perspectives économiques favorables à court et moyen terme, avec une croissance projetée à 10,6 pour cent cette année, tirée par les exportations de pétrole et la reprise de l’activité économique après la levée des sanctions. » Il a toutefois estimé que ces perspectives étaient « sujettes à des risques, en particulier ceux liés à la situation sécuritaire et aux vulnérabilités aux chocs climatiques. »
En cas d’accord du siège sur cet accord préliminaire en juillet prochain, le FMI pourra décaisser environ 26,1 millions de dollars US au titre de la FEC et 45,3 millions de dollars US au titre de la FRD.
M. David a souligné que si la croissance économique avait ralenti à 2,4 pour cent en 2023, « en raison principalement des effets des sanctions, ainsi qu’une campagne agricole relativement défavorable, les perspectives économiques (étaient) favorables à court et moyen terme. La croissance réelle du PIB est projetée à 10,6 pour cent en 2024 en raison du début des exportations de pétrole et des effets d’entraînement qui en résultent sur l’économie, la levée des sanctions, ainsi que l’augmentation attendue de la production agricole. »
Lamine Zeine cumule le portefeuille de l’Economie et des Finances avec celui de Premier ministre. Financier de formation, il a été représentant résident de la Banque africaine de développement au Tchad.