Saïd Ramadan, le père de Tariq, travaillait pour la CIA

Les archives déclassifiées de Suisse révèlent que Saïd Ramadan, le père de Tariq Ramadan, travaillait pour les services secrets américains. Un article de Ian Hamel

Les archives suisses ont déclassifié une note des services secrets, adressée à un certain Monsieur Gelzer et datée du 29 juin 1967. Ce document révèle que Saïd Ramadan, le gendre d’Hassan Al-Banna, le fondateur des Frères musulmans égyptiens, et le père de Tariq et d’Hani Ramadan, travaillait pour les services suisses. Plus grave, il était soupçonné d’œuvrer pour les Anglais et les Américains. En clair, il trahissait ses compagnons de route.

La note, consultable à Berne, aux archives fédérales et dont Mondafrique détient une photocopie, révèle que : « Saïd Ramadan est, entre autres, un agent d’informations des Anglais et des Américains ». De plus, ajoute ce monsieur Geizer: « Je crois savoir qu’il a rendu des services – sur le plan d’informations – à la BUPO [la police fédérale suisse] ».

« Notre foi en Dieu »  

Les ennemis de mes ennemis, dit-on, sont mes amis. Lles Américains, a l’époque, soutenaient les Frères musulmans, adversaires de Nasser, allié aux Soviétiques. Le site Oumma.com avait d’ailleurs publié en octobre 2011 un article montrant sur une photo Saïd Ramadan en compagnie du président américain Dwight Eisenhower, qui déclare : « Notre foi en Dieu devrait nous donner un objectif commun : la lutte contre le communisme et son athéisme ». L’ouvrage du journaliste américain Ian Johnson, lauréat du prix Poulitzer, Une mosquée à Munich. Les nazis, la CIA et la montée des Frères musulmans en Occident, raconte que Saïd Ramadan traitait avec Bob Dreher, un agent de la CIA installé à Munich.

Face à ces accusations, les deux frères Ramadan ont menacé de porter plainte, mais ils s’en sont finalement bien gardés, confrontés aux kilos de documents en défaveur de leur père, Saïd Ramadan, mis à disposition par les archives fédérales.

Tariq Ramadan est fort embarrassé, tant son comportement a toujours été très ambigu. Pendant des années, lorsqu’il était enseignant de français dans un collège à Genève, il a toujours refusé de militer en faveur des Palestiniens. Une cause chère à la librairie arabe « L’Olivier », installée dans la cité de Calvin. « Il n’en avait rien à faire de la Palestine. Son truc à lui, c’était de devenir footballeur professionnel. Quand il s’est aperçu qu’il était limité physiquement, il s’est rabattu sur l’islam. Ce n’est que du business», raconte l’un de ses anciens amis.

Et le même d’ajouter: « En privé, il n’a jamais fait sa prière ».