Soucieux que le nouveau Premier ministre qu’il a enfin nommé ce jeudi ne soit pas défait par une motion de censure, Emmanuel Macron s’était enquis auprès de Marine Le Pen, la patronne du Rassemblement National (extrême droite), fort de 126 députés, de savoir quelles personnalités avaient ses préférences. C’est Michel Barnier qui au sein des Républicains (droite conservatrice) a toujours adopté un profil très conservateur qui l’a apparemment remporté.
Agé de 73 ans et à ce titre le plus vieux des Premiers ministres de la Veme République, ce commissaire européen qui a négocié le Brexit avec le gouvernement britannique avec un vrai talent dispose d’une longue carrière comme ministre de Balladur, de Chirac et de Sarkozy, d’un ancrage fort en Savoie et d’un attachement européen constant. Décidé à ne pas mettre en cause les grandes réformes du Président, Michel Barnier est marqué très à droite sur les sujets de société comme l’homosexualité, l’IVG ou l’immigration.
Il semble que Nicolas Sarkozy, qu’Emmanuel Macron écoute volontiers, ait été beaucoup dans cette union des droites que Marine le Pen aspire depuis longtemps à rejoindre
Déni de démocratie
Le choix par Emmanuel Macron d’une majorité formée par les macronistes et la droite classique et tolérée en sous main par l’extrême droite apparait à beaucoup comme un déni de démocratie alors que les Français qui avaient voté en très grand nombre en juillet avaient placé en tète de leurs suffrages, le Front Populaire qui regroupe les partis de gauche.
Détai qui tue, le secrétaire général de l’Élysée et bras droit d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler,avait rencontré deux fois Michel Barnier cet étén sans que le nom de ce dernier apparaisse et alors qu’on assistait à un défilé incessant de candidats à Matignon à l’Élysée. Le scénario était-il écrit d’avance? Emmanuel Macron a-t-il roulé tout le monde dans la farine en lançant des ballons d’essai alors que sa décision avait été prise très tôt? Ces questions sont désormais posées !