Dans une vidéo diffusée sur son site internet le 9 mai, l’un des leaders du renseignement privé, la société américaine Stratfor basée au Texas, donne la parole au consultant Stephen Rakowski qui se présente sur internet comme un expert en management du risque spécialiste de l’Afrique subsaharienne.
Au cours de l’entretien consacré aux interventions militaires françaises en Afrique, il explique comment la diminution des ressources à disposition de l’Etat mauritanien et sa concentration aux mains du clan présidentiel pourrait, à l’avenir, déstabiliser le régime du président Mohamed Ould Abdelaziz.
Voici la traduction de son intervention, en anglais, sur la Mauritanie :
« Selon notre analyse, la Mauritanie est un Etat fragile qui bénéficiait jusqu’à présent de circonstances favorables. Toutefois aujourd’hui, il fait face à une diminution des richesses qui ont traditionnellement été utilisées par les dirigeants pour obtenir l’appui des différentes factions tribales du pays. Cette baisse des ressources, qui, en plus, se concentrent entre de plus en plus entre les mains du président et de son clan, pourrait, à la longue, priver l’Etat central du soutien dont il a besoin. A l’avenir, si le gouvernement continue de semer ainsi l’agitation parmi les tribus, nous pourrions assister à une montée des frustrations qui se règlent traditionnellement dans ce pays par coup d’Etat. Il est possible de voir les tribus se soulever contre le président afin de rééquilibrer le pouvoir.
Par ailleurs, Aqmi est présent sur le territoire mauritanien qui a longtemps servi de zone de transit avant le lancement d’attaques, notamment au Mali. Alors que le pays est membre de plusieurs organisations anti terroriste dans la sous-région, il reste à la marge de la zone d’action de l’opération Barkhane, par rapport au Mali ou au Burkina Faso. Si la situation en Mauritanie se détériorait, la France pourrait réaffirmer ses impératifs sécuritaires dans ce pays. »