“Le Système B”, le documentaire choc de RSF sur le système Bolloré, explique comment l’homme d’affaires verrouille l’information dans les medias qu’il contrôle notamment sur les dossiers africains et utilise à cet effet des méthodes brutales. Le procès qui est fait par des journalistes victimes de ces agissements est évidemment justifié et courageux.
Reste que RSF qui prétend défendre la liberté d’information et le fait souvent de façon sélective (voir son traitement frileux du dossier des gilets jaunes) est financé en partie par de l’argent public et fonctionne en symbiose avec les autorités françaises. Ce qui pose la question d’une offensive survenant au début d’une campagne présidentielle contre un industriel dont les positions politiques très conservatrices déplaisent à l’Élysée.
Pourquoi ces attaques contre Bolloré aujourd’hui? Et pourquoi seulement contre lui alors que la mainmise des grands groupes privés sur les médias français déborde largement le cas Bolloré? Autant de questions auxquelles RSF devrait bien répondre.
La rédaction de Mondafrique
Reporters sans frontières (RSF) diffuse un court documentaire sur son système de contrôle de l’information, Le Système B. Pour enrayer cette mécanique d’emprise et d’intimidation exercée sur les journalistes, RSF formule des recommandations. Le documentaire Le Système B., produit par RSF et diffusé le 13 octobre sur les réseaux sociaux, est une série exclusive de témoignages de journalistes sur les méthodes utilisées par l’homme d’affaires Vincent Bolloré dans le paysage médiatique. En 15 minutes, 11 témoins décrivent la mécanique d’emprise et d’intimidation mise en place par Vincent Bolloré lorsqu’il prend le contrôle d’un média ou lorsque des journalistes enquêtent sur ses activités industrielles.
Ces pratiques représentent, il est vrai, un véritable danger pour la la liberté de la presse, mais aussi pour la démocratie. Les protagonistes s’expriment à visage découvert malgré les risques, que le système Bolloré pratique volontiers. RSF a réuni d’anciens journalistes du groupe Canal+ et d’Europe 1, dont Patrick Cohen et Pascale Clark, qui ne s’étaient jamais exprimés publiquement sur le sujet.
Un univers impitoyable
Des journalistes d’investigation comme Tristan Waleckx (France Télévisions) et Benoît Collombat (Radio France) dénoncent les procédures utilisées par le groupe Bolloré pour réduire les journalistes au silence. Leurs témoignages sont complétés par l’éclairage des auteurs du livre d’enquête « Vincent tout-puissant », Jean-Pierre Canet et Nicolas Vescovacci, ainsi que celui d’Isabelle Robert, cofondatrice du site Les Jours et co-autrice de la série L’Empire, qui décrypte l’univers médiatique impitoyable de Vincent Bolloré.