Gabon – Quand Brice Oligui Nguema chante… la Marseillaise !

Brice Oligui Nguema, lors de son discours à la Nation du 31 décembre 2023.

 Le chef de l’État gabonais, Brice Oligui Nguema, a surpris en entonnant la Marseillaise, suscitant des interrogations et des critiques notamment sur internet. Cet acte inhabituel pour un chef d’État soulève des questions sur son patriotisme affiché et les contradictions de son discours nationaliste. 

Lors de son récent séjour en France, le chef de l’État gabonais, Brice Oligui Nguema, a chanté l’hymne national français. L’image a fait le tour d’Internet. On y voit Brice Oligui Nguema, lors du forum Gabon-France qui s’est tenu fin mai à Paris , en compagnie de plusieurs personnes, dont le ministre des Finances, Mays Mouissi, chanter la Marseillaise à la suite de l’hymne national du Gabon, la Concorde.

Patriotisme de pacotille

Si cela pose quelques questions pour le ministre des Finances du Gabon, c’est assez inhabituel de la part d’un chef d’État. Ce qui est d’autant plus curieux, c’est que Brice Oligui Nguema se veut d’un patriotisme exacerbé au Gabon, où lui et les autres membres de la junte militaire constituée au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) citent à tout crin des passages de l’hymne national du Gabon.

À ce patriotisme de pacotille s’ajoute un nationalisme douteux qui fait la promotion des « Gabonais de souche » et qui demande que le futur candidat à la présidence du Gabon soit gabonais de père et de mère et soit marié à une Gabonaise ! Une telle mesure, si elle avait été appliquée, n’aurait pas permis par exemple à Jean Ping d’être candidat à l’élection présidentielle en 2016.

« Honneur et fidélité »

Toutefois, ce n’est pas la première fois que Brice Oligui Nguema, qui jure à qui mieux mieux « honneur et fidélité à la Patrie » (après avoir juré et clamé « Honneur et Fidélité » à… Ali Bongo qu’il a renversé le 30 aout 2023 !), fait allégeance à un autre État. Lors de sa première visite au Congo, Brice Oligui Nguema avait salué militairement Denis Sassou Nguesso (qui est aussi général) en disant « À vos ordres M. le Président »

 

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