Gabon – Quand Brice Oligui Nguema imite Charles de Gaulle

Brice Oligui Nguema et Charles de Gaulle. Montage : Mondafrique.

Le Chef de l’État du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a annoncé la création d’un « Ordre de la Libération » qui s’inspire clairement de l’ordre de la Libération fondé par Charles de Gaulle en 1940.

C’est le 5 août 2024, dans la cour du Palais de la Rénovation, le palais présidentiel du Gabon, là où, il y a presque un an, des militaires annonçaient « la fin du régime en place » d’Ali Bongo, qu’a eu lieu la « Cérémonie des Grandes Couleurs ».

Au cours de cette cérémonie, qui ressemble plus à un raout de la nomenklatura ancienne et nouvelle du Gabon qu’à une fête patriotique, il a été annoncé la création au Gabon d’un « Ordre de la Libération ». Cet ordre de la Libération, nouvellement créé au Gabon, s’inspire directement de l’ordre de la Libération fondé par Charles de Gaulle le 16 septembre 1940, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le Général Brice Oligui Nguema, qui n’a jamais caché son admiration pour le Général de Gaulle, est donc, comme l’homme du 18 juin, le grand maître de son « ordre de la Libération ». Cet ordre, comme celui dont il s’inspire, a aussi ses « compagnons de la Libération », composés de tous ceux qui ont pris part au coup d’État qui a renversé Ali Bongo le 30 août 2023 et porté au pouvoir le commandant en chef de sa garde prétorienne.

Brice Oligui Nguema revêtu des insignes de Grand Maître de l’Ordre National de la libération.

«S’ils disent merci à De Gaulle ils doivent aussi  me dire merci»

Brice Oligui Nguema, qui a déclaré dans un meeting dans le nord du Gabon qu’on pouvait clairement le comparer à Charles de Gaulle (mais aussi à Thomas Sankara et Jerry Rawlings !) , n’a pourtant vraiment rien en commun avec le Général de Gaulle, à propos duquel l’actuel maître du Gabon avait dit, en toute méconnaissance de l’histoire,  qu’après  son « coup »  de Gaulle a eu « une transition de 5 ans sans aller au vote » (sic),  « De Gaulle les français lui ont donné 5 cadeau » (sic), «S’ils disent merci à De Gaulle ils doivent aussi  me dire merci» (sic).

Le 19 mai 1958, au palais d’Orsay, Charles De Gaulle, au cours d’une conférence de presse, a déclaré : « Est-ce que j’ai jamais attenté aux libertés publiques fondamentales? Je les ai rétablies! Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans je commence une carrière de dictateur?» Brice Oligui Nguema, qui détient les pleins pouvoirs et qui se voit bien rester encore en autocrate  à la tête du Gabon pendant plusieurs années, ne pourrait pas en dire autant.

 

La Garde Républicaine du Gabon (1/3), une création de Jacques Foccart