Pour Jean-Louis Pérez, auteur de « Anne Lauvergeon, le pouvoir à tout prix », « Atomic Anne » est responsable des pertes phénoménales d’Areva en 2014
Dans son livre « Anne Lauvergeon, le pouvoir à tout prix », Jean-Louis Pérez décrit le parcours de l’ancienne patron d’Areva, une marche triomphale sous les ors de la République. Elle devient à 31 ans la secrétaire générale adjointe de l’Élysée, mais surtout le sherpa de François Mitterrand. En 1999, nommée par Lionel Jospin, elle prend la tête de la Cogema, qu’elle transforme bientôt en Areva, un énorme groupe aux capitaux très majoritairement publics. Ainsi, elle préside aux destinées de la filière nucléaire française. Un État dans l’État. Elle y régnera dix ans.
Mais c’est déjà la fin d’une success story. À l’occasion de son deuxième mandat, ses décisions à la direction d’Areva sont de plus en plus contestées : la fin du chantier de l’EPR finlandais est sans cesse retardée; l’achat d’Uramin tourne à la débâcle financière; le contrat jamais signé à Abou Dhabi pénalise toute l’industrie du pays… Des milliards d’euros que les contribuables voient partir en fumée.
Jean-Louis Pérez a bien voulu répondre aux questions de nos journalistes, Jacques-Marie Bourget et Nicolas Beau.