Le président du Centre des Stratégies pour la Sécurité du Sahel Sahara (Centre 4S), Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre mauritanien et ex-sous-secrétaire général de l’ONU, a été l’invité de la cinquième édition de l’émission « Mon Heure d’Afrique » (MHA). Ce numéro se penche sur les trafics d’or dans le Sahel, qui entravent le développement de la région et alimentent le terrorisme.
La nouvelle édition de « Mon Heure d’Afrique » explore les défis posés par les trafics d’or dans trois pays sahéliens : le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie. Le Mali, devenu le deuxième producteur d’or en Afrique après le Ghana, a récemment promulgué un nouveau code minier visant à réduire les exonérations fiscales et augmenter les revenus de l’État. Au Burkina Faso, la fermeture de cinq mines industrielles et de nombreux sites d’orpaillage artisanal infiltrés par des djihadistes illustre l’ampleur des problèmes sécuritaires. En Mauritanie, malgré les efforts pour réguler l’orpaillage clandestin, la ruée vers l’or persiste, avec des conséquences environnementales et sociales notables.
Appel à une meilleure régulation des ressources aurifères
Ahmedou Ould Abdallah prône un meilleur contrôle des ressources aurifères et une régulation plus transparente du secteur par les États. Il aborde sans détour les implications des différents acteurs dans ces trafics, incluant États, multinationales, sociétés nationales et communautés villageoises. Il soulève également la question de la traçabilité de cet or, qui finance le djihadisme, avec Dubaï (Émirats arabes unis) souvent identifié comme un des principaux bénéficiaires.
Experts et solutions
Parmi les experts présents, Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), questionne Ould Abdallah sur la déstabilisation des États sahéliens par ces détournements et les solutions possibles. Jérémie Taieb, de AfricaRail, l’interpelle sur l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et l’utilisation de nouvelles technologies pour améliorer la traçabilité de l’or, telles que la blockchain et le processus de Kimberley. Mirabell Mayack, de African Investment Intelligence, l’interroge sur la privatisation de la sécurité des sites miniers et l’absence des Touaregs dans la résolution du conflit au nord du Mali, récemment réinvesti par l’armée malienne.
Un point de vue africain
Conçue et réalisée par la journaliste Christine Holzbauer Gueye, « Mon Heure d’Afrique » défend, depuis son lancement en 2021, un point de vue africain indépendant grâce à des reportages réalisés par des télévisions africaines partenaires. Dans la rubrique finale « Honni ou Béni », l’émission aborde la présence française au Sahel, cherchant à faire évoluer cette présence en fonction des réalités actuelles, en soulignant l’importance des réseaux sociaux dans la formation de l’opinion publique en Afrique.
Pour soutenir Mon Heure d’Afrique cliquez ICI.
Ahmedou Ould Abdallah, la corruption omniprésente