Turquie - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/turquie/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Wed, 03 Apr 2024 06:36:15 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Turquie - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/turquie/ 32 32 L’opposition l’emporte aux municipales en Turquie https://mondafrique.com/a-la-une/lopposition-lemporte-aux-municipales-en-turquie/ Wed, 03 Apr 2024 06:12:56 +0000 https://mondafrique.com/?p=107203 Le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a remporté les élections locales qui ont eu lieu dimanche en Turquie, en obtenant 37% des voix, selon un décompte quasi-définitif d’un scrutin qui a eu lie, comme toutes les élections en Turquie, est grosso modo démocratique contrairement à l’image que renvoient les medias […]

Cet article L’opposition l’emporte aux municipales en Turquie est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a remporté les élections locales qui ont eu lieu dimanche en Turquie, en obtenant 37% des voix, selon un décompte quasi-définitif d’un scrutin qui a eu lie, comme toutes les élections en Turquie, est grosso modo démocratique contrairement à l’image que renvoient les medias français d’un pays qui n’est pas une dictature à la Poutine.

L’opposition arrive devant l’AKP, le Parti de la justice et du développement, le parti du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui avait remporté les élections législatives il y a un an. Le CHP reste à la tête des deux grandes villes du pays, Istanbul et Ankara et prend les commandes de ville de l’Anatolie, la région de l’ouest de la Turquie, habituellement acquise à l’AKP.

C’est la première fois depuis 2002 que le Parti de la justice et du développement (AKP), le parti du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, perd une élection. Le taux de participation, environ 76%, est bien plus faible que celui des élections législatives de 2023. Cette baisse de participation a été défavorable au parti au pouvoir, alors que l’électorat turc se fragmente. 

La crise économique que traverse la société turque (l’inflation a atteint 67% sur les 12 derniers mois), ainsi que la guerre en cours à Gaza, ont fédéré les électorats de petits partis, très critiques de la politique du Président Erdogan.

Les relations coupables avec Israel

Représentant le courant islamiste, le Nouveau parti de la Prospérité (YRP) a, en effet, remporté 6,2% des voix, ce qui en fait le 3e parti du pays. Il a mis au coeur de sa campagne l’inflation et la dénonciation des liens commerciaux entre la Turquie et Israël : un commerce qui pèse neuf milliards de dollars.

« Les autorités turques ont beau qualifier publiquement Israël d’“Etat terroriste” et accuser les Occidentaux de “double standard”, ils n’ont absolument rien changé à leurs affaires, avance le journaliste. Les flux de marchandises, comme l’acier et le pétrole, qui alimentent pourtant la machine de guerre de Tel-Aviv, se poursuivent comme si de rien n’était, mettant en évidence l’hypocrisie et le double discours des dirigeants. »

Depuis le déclenchement des frappes, Metin Cihan a répertorié un total de 450 navires partis de Turquie vers Israël. Avec l’aide de la base de données du site Marinetraffic.com, il pointe les expéditions quotidiennes de Limak Holding, un géant industriel connu pour être lié aux cercles du pouvoir, depuis le port d’Iskenderun. Celles aussi, régulières, partant du port stambouliote Ambarli Akçansa, de l’important Sabanci Group. Sur le chantier naval de Sefine, installé au bord de la mer de Marmara et propriété de Kolin Holding, proche du gouvernement, s’effectue, selon les recherches du journaliste, la maintenance du pétrolier chargé d’acheminer le carburant aux avions de chasse israéliens.

A force d’exploiter les données, Metin Cihan repère un navire effectuant des transports fréquents vers Israël et appartenant à un certain Ibrahim Güler, un ancien président de la formation au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP), de la province du Hatay. Il découvre aussi que l’entreprise Pamukkale Kablo, propriété de Mustafa Semerci, dirigeant fondateur du Parti de la grande union (BBP), une formation ultranationaliste d’extrême droite membre de la coalition gouvernementale, a continué, après le 7 octobre, à fournir des câbles à l’Etat hébreu. Le BBP s’était pourtant fait remarquer ces dernières semaines pour ses appels au boycott d’Israël dans son ensemble et ses descentes musclées contre des cafés Starbucks, pris pour cible pour leur soutien supposé à Tel-Aviv.

Municipales, la ville de Konya en Anatolie fidèle à Recep Erdogan

Cet article L’opposition l’emporte aux municipales en Turquie est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le Président Erdogan s’oppose à une intervention militaire au Niger https://mondafrique.com/international/le-president-erdogan-soppose-a-une-intervention-militaire-au-niger/ Fri, 02 Feb 2024 10:24:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=104444 Après s’être entretenu jeudi avec le Premier ministre du Niger, Lamine Zeine, le Président turc Recep Erdogan a réitéré sa ferme opposition à une intervention militaire ouest-africaine dans ce pays.  La rencontre en tête à tête s’est poursuivie par une réunion de travail au Palais présidentiel en présence du ministre turc des Affaires étrangères Hakan […]

Cet article Le Président Erdogan s’oppose à une intervention militaire au Niger est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Après s’être entretenu jeudi avec le Premier ministre du Niger, Lamine Zeine, le Président turc Recep Erdogan a réitéré sa ferme opposition à une intervention militaire ouest-africaine dans ce pays. 

La rencontre en tête à tête s’est poursuivie par une réunion de travail au Palais présidentiel en présence du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan et de son collègue de la Défense, Yasar Guler, rapporte l’agence de presse Anadolu.

Un communiqué publié par la présidence de la République de Turquie indique que le président Erdogan et le Premier ministre nigérien ont discuté des relations politiques et économiques entre Ankara et Niamey, de la lutte contre le terrorisme et des questions régionales et internationales. 

Erdogan a exprimé ‘’Le soutien de la Turquie aux mesures prises par le Niger pour renforcer son indépendance politique, militaire et économique’’, souligne le communiqué. « La Turquie s’oppose et continuera de s’opposer aux interventions militaires étrangères visant le peuple nigérien’’, a insisté le dirigeant turc.

Si les documents officiels ne le mentionnent pas, il est probable que le déplacement du Premier ministre nigérien ait visé l’acquisition de matériel militaire, en particulier des drones et des munitions. Le Niger, sous sanctions drastiques de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest depuis le coup d’Etat du 26 juillet, se prépare pour une intervention militaire de la CEDEAO soutenue par la France et les Etats-Unis. 

Cet article Le Président Erdogan s’oppose à une intervention militaire au Niger est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le Premier ministre du Niger en visite à Moscou, Ankara et Téhéran https://mondafrique.com/international/le-premier-ministre-du-niger-en-visite-a-moscou-ankara-et-teheran/ Mon, 15 Jan 2024 09:33:22 +0000 https://mondafrique.com/?p=103240 Une importante délégation nigérienne s’envole lundi pour Moscou. Cette tournée diplomatique la conduira ensuite en Serbie, en Turquie et en Iran, a appris Mondafrique de source proche du gouvernement.  Le Premier ministre Lamine Zeine est accompagné, notamment, des ministres de la Défense, du Pétrole, de la Jeunesse et des Sports, de l’Agriculture, du Commerce et […]

Cet article Le Premier ministre du Niger en visite à Moscou, Ankara et Téhéran est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Une importante délégation nigérienne s’envole lundi pour Moscou. Cette tournée diplomatique la conduira ensuite en Serbie, en Turquie et en Iran, a appris Mondafrique de source proche du gouvernement. 

Le Premier ministre Lamine Zeine est accompagné, notamment, des ministres de la Défense, du Pétrole, de la Jeunesse et des Sports, de l’Agriculture, du Commerce et de la Santé. 

Décidées à diversifier leurs partenaires, les autorités souhaitent explorer des coopérations tous azimuts, dans le domaine de la défense mais aussi de l’agroalimentaire, de l’énergie, des équipements de santé et du pétrole. Le pétrole brut produit dans l’est du Niger sera très bientôt disponible à l’exportation à partir du port en eau profonde de Sèmè, au Bénin. 

La délégation gouvernementale voyagera à bord du Mont Gréboun, l’avion présidentiel, dont l’équipage est désormais entièrement nigérien. 

Depuis leur arrivée au pouvoir, le 26 juillet dernier, les officiers nigériens ont clairement énoncé leur volonté de se libérer de la tutelle française et, plus généralement, occidentale. Ils ont obtenu le départ du contingent français et annoncé que tous les accords de coopération militaire seraient revisités à la lumière des intérêts du Niger. Les Etats-Unis, qui disposent d’une importante base de drones à Agadez, dans le nord du pays, ont été informés de cette volonté de souveraineté mais leurs intérêts militaires ne sont pas remis en cause pour le moment. 

Le Niger est toujours sous blocus de la Communauté économique ouest-africaine, suite aux sanctions d’une sévérité sans précédent ordonnées contre Niamey après le renversement du Président Mohamed Bazoum. Des discussions ont toutefois pu commencer en vue d’une sortie de crise. Les médiateurs désignés par la CEDEAO, les Présidents togolais et sierra-léonais, seront sans doute reçus à Niamey une fois la mission de retour, à la fin du mois. 

Cet article Le Premier ministre du Niger en visite à Moscou, Ankara et Téhéran est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
La rue en Turquie mobilisée contre Israël https://mondafrique.com/limage-du-jour/la-rue-en-turquie-mobilisee-contre-israel/ Sun, 22 Oct 2023 16:55:39 +0000 https://mondafrique.com/?p=98678 Les cortèges massifs en soutien aux Palestiniens se succèdent sur tous les continents. Les images des manifestations dans le monde arabe sont impressionnantes tant par le nombre de participants que par la colère qui s’en dégage. En Turquie, elles ont commencé dès les premiers bombardements d’Israël sur Gaza, depuis la frappe sur l’hôpital Al-Ahli, les […]

Cet article La rue en Turquie mobilisée contre Israël est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Les cortèges massifs en soutien aux Palestiniens se succèdent sur tous les continents. Les images des manifestations dans le monde arabe sont impressionnantes tant par le nombre de participants que par la colère qui s’en dégage. En Turquie, elles ont commencé dès les premiers bombardements d’Israël sur Gaza, depuis la frappe sur l’hôpital Al-Ahli, les cortèges sont devenues quotidiens. Des islamistes radicaux à la gauche laïque et républicaine. Mais sans se mélanger

Ce 17 octobre, moins d’une heure après que la nouvelle du bombardement de l’hôpital, les Turcs sont les premiers à sortir spontanément, avant même les Palestiniens de Cisjordanie, ou les Jordaniens. A Ankara, ils se massent devant l’ambassade israélienne, à Incirlik, ils tentent de prendre d’assaut la base de l’OTAN. A Istanbul, les manifestants, dont la très grande majorité sont des hommes, affluent devant le consulat d’Israël aux cris d’ »Allahou akbar ».

Au fil du temps, la foule enfle, jusqu’à 80 000 personnes, un soir, seront rassemblées avec des appels à aider les frères musulmans de Palestine « qui se font massacrer par les sionistes ». Assez rapidement la situation dégénère, des projectiles sont lancés sur le consulat, la police réplique avec des gaz lacrymogènes. Même si ces manifestants sont pour la plupart des islamistes proches de l’AKP, le parti du Président Erdogan, les forces de l’ordre sont obligées de garantir la sécurité de l’emprise diplomatique.

Bilan : un mort d’un arrêt cardiaque, 63 blessés, dont 23 policiers, la plupart ont été victimes de malaises dus à ces gaz, de fabrication brésilienne, particulièrement toxiques.

Le lendemain, autre lieu, autre ambiance… L’alliance pour le travail et la démocratie, représentant la gauche laïque opposante à Erdogan a organisé un défilé pour défendre Gaza près de la place Taksim. Munis de drapeaux jaunes et oranges, les manifestants dénoncent « La colonisation, l’impérialisme occidental et son soutien au projet sioniste. » 

En Turquie, il n’y a pas de front commun, pas d’amalgame entre les différents courants de la cause palestinienne. Si religieux et laïques le même soutien aux Gazaouis, il n’est pas envisageable qu’ils manifestent ensemble. Il n’empêche, de chaque côté de l’échiquier politique, la condamnation d’Israël est unanime.

Erdogan joue sur du velours

Depuis la frappe sur l’hôpital d’Al-Alhi les rassemblements devant le consulat d’Israël à Istanbul sont devenus des rendez-vous quotidien de la colère. Devant le danger, Tel Aviv a demandé à tous ses ressortissants de quitter ce pays, le consulat américain à Adana est fermé jusqu’à nouvel ordre. Toujours après cet événement tragique, dont personne en Turquie n’émet un doute sur la provenance de la frappe, Erdogan a été le seul président à décréter trois jours de deuil national.

Après la conférence de l’Organisation de Coopération Islamique à Djeddah le 18 octobre, le président turc a eu des mots très durs envers Israël employant le terme de « génocide contre la population de Gaza » et s’en est pris  également au Conseil de Sécurité qu’il a jugé « de plus en plus inefficace et a une fois de plus failli à sa mission. Les pays occidentaux, qui ont tant parlé des droits de l’homme et des libertés, n’ont rien fait d’autre que de jeter de l’huile sur le feu. »

Confronté à une grave crise économique et à un fort mécontentement populaire, le chef de l’Etat turc sait que la cause palestinienne transcende les partis. Il n’hésite donc pas à hausser le ton et à s’en prendre à ses alliés de l’OTAN comme à Tel Aviv, pour autant comme le rappelle un militant de la gauche turque : « il affiche un discours antisioniste, certes, mais dans la pratique il garde des liens étroits avec Israël. »

Le « en même temps » d’Erdogan qui risque d’être de plus en plus difficile à tenir…

Cet article La rue en Turquie mobilisée contre Israël est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Hakan Fidan, le nouveau visage de la diplomatie turque https://mondafrique.com/limage-du-jour/hakan-fidan-le-nouveau-visage-de-la-diplomatie-turque/ Tue, 06 Jun 2023 08:36:58 +0000 https://mondafrique.com/?p=91315 Quelques jours après sa réélection à la tête de la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a opéré quelques changements à l’intérieur de son équipe gouvernementale. Après sept années passées comme chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavusoglu a cédé sa place à Hakan Fidan. Ce dernier a été pendant treize ans – de 2010 […]

Cet article Hakan Fidan, le nouveau visage de la diplomatie turque est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Quelques jours après sa réélection à la tête de la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a opéré quelques changements à l’intérieur de son équipe gouvernementale.

Après sept années passées comme chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavusoglu a cédé sa place à Hakan Fidan. Ce dernier a été pendant treize ans – de 2010 à 2023 – le chef des Milli Istihbarat Tiskilat (MIT), les services de renseignements turcs. Hakan Fidan, né en 1968 à Ankara, est désormais le nouveau visage de la diplomatie turque.

Hakan Fidan est diplômé de l’École de combat des forces terrestres et de l’École de langues des forces terrestres. Il a terminé la majeure partie de sa formation universitaire pendant son service dans les forces armées turques (TSK). Au cours de sa mission à l’OTAN à l’étranger, Hakan Fidan a obtenu un diplôme en sciences politiques et de gestion de l’Université du Maryland. Il a ensuite obtenu sa maîtrise et son doctorat à l’Université de Bilkent, au Département des relations internationales.

Se concentrant sur la vie universitaire après son service au sein de l’armée, Hakan Fidan a donné des conférences dans le domaine des relations internationales aux universités Hacettepe et Bilkent.

Hakan Fidan a occupé des postes critiques dans les domaines de la politique étrangère et de la sécurité au niveau gouvernemental. Il a ensuite été sous-secrétaire adjoint chargé de la politique étrangère et des questions de sécurité au Premier ministère, puis membre du conseil d’administration de l’Agence internationale de l’énergie atomique, représentant spécial du Premier ministre, sous-secrétaire adjoint du MIT, chef du MIT et représentant spécial du président de la République de Turquie. Il était à la tête du MIT depuis 13 ans (le 27 mai 2010). Hakan Fidan est marié et père de trois enfants.

 

Cet article Hakan Fidan, le nouveau visage de la diplomatie turque est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le scrutin présidentiel turc « inéquitable » pour RSF https://mondafrique.com/confidentiels/le-scrutin-presidentiel-turc-inequitable-pour-rsf/ https://mondafrique.com/confidentiels/le-scrutin-presidentiel-turc-inequitable-pour-rsf/#comments Tue, 30 May 2023 16:50:43 +0000 https://mondafrique.com/?p=91085 Le système déloyal de hyper-présidentialisation de Recep Tayyip Erdogan , selon RSF, aurait aussi été renforcé ces dix dernières années par les attaques et subterfuges multiformes du pouvoir qui ont fragilisé les médias d’opposition, et, toujours selon RSF, tué le pluralisme de l’information. Mondafrique publie le texte de RSF qui parait pourtant particulièrement sévère alors […]

Cet article Le scrutin présidentiel turc « inéquitable » pour RSF est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le système déloyal de hyper-présidentialisation de Recep Tayyip Erdogan , selon RSF, aurait aussi été renforcé ces dix dernières années par les attaques et subterfuges multiformes du pouvoir qui ont fragilisé les médias d’opposition, et, toujours selon RSF, tué le pluralisme de l’information. Mondafrique publie le texte de RSF qui parait pourtant particulièrement sévère alors que le scrutin présidentiel n’a pas été fraudé et que le candidat de l’opposition a pu, sans être inquiété, mené une campagne vigoureuse. Le score de 52% obtenu par Erdogan plaiderait en faveur d’une certaine mesure dans les termes employés par RSF pour qualifier l’état de la démocratie en Turquie 

« La justice, à la botte d’Ergodan, n’a de cesse d’emprisonner et de harceler les journalistes. Depuis juin 2022, au moins 32 journalistes et collaborateurs de médias pro kurdes ont été arrêtés pour “appartenance à l’organisation illégale du PKK”. Seuls neuf d’entre eux ont retrouvé la liberté le 16 mai dernier. Depuis 20 ans, environ 200 journalistes comparaissent chaque trimestre devant les tribunaux, sur la base de la législation antiterroriste (TMK) ou du code pénal (TCK) en raison de leur activité professionnelle. Le “délit de lèse majesté” toujours en vigueur dans le code pénal turc, a aussi permis de poursuivre quelque 200 autres journalistes depuis août 2014 pour “insulte envers le président Erdogan”. Soixante-quatorze d’entre eux ont été condamnés à de la prison ou amende.

D’après le site Bianet, partenaire de RSF en Turquie, en 2022, la justice a également censuré sur Internet pas moins de 550 contenus journalistiques (articles, éditoriaux, enquêtes), en grande partie sur la corruption et clientélisme politique et les mauvaises pratiques des cercles proches du pouvoir. 

A ces pressions judiciaires s’ajoutent celles du Conseil chargé des annonces publiques (BIK) qui a modifié le code éthique de la presse qui conditionne l’accès à la publicité publique et qui peut pénaliser les quotidiens récalcitrants. Le Haut Conseil de l’audiovisuel (RTÜK) contribue aussi à affaiblir financièrement des chaînes critiques, en les sanctionnant avec des amendes astronomiques. En 2022, 75 % des amendes infligées l’avaient été aux dépens des sept principales chaînes critiques (Halk TV, Fox TV, Tele1, KRT, Habertürk TV, Flash TV et TGRT Haber)… »

La Turquie a perdu 16 places au dernier Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF et se situe désormais à la 165e place sur 180 pays. 

Cet article Le scrutin présidentiel turc « inéquitable » pour RSF est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/confidentiels/le-scrutin-presidentiel-turc-inequitable-pour-rsf/feed/ 1
L’économie turque au bord de la crise de nerfs https://mondafrique.com/economie/leconomie-turque-au-bord-de-la-crise-de-nerfs/ Wed, 24 May 2023 08:46:28 +0000 https://mondafrique.com/?p=90674 Le vainqueur de l’élection présidentielle turque, ce dimanche, héritera d’une économie en crise et de l’inquiétude des classes populaires turques. L‘inflation en Turquie reste tenace à 44 %. Les mères de famille turques ne savent plus comment nourrir leurs familles avec des revenus rongés par l’inflation. L’inquiétude des classes populaires turques durement frappées par l’inflation et […]

Cet article L’économie turque au bord de la crise de nerfs est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le vainqueur de l’élection présidentielle turque, ce dimanche, héritera d’une économie en crise et de l’inquiétude des classes populaires turques.

L‘inflation en Turquie reste tenace à 44 %. Les mères de famille turques ne savent plus comment nourrir leurs familles avec des revenus rongés par l’inflation. L’inquiétude des classes populaires turques durement frappées par l’inflation et le tremblement de terre qui a ravage le pays le 6 février dernier, est une donnée que le futur président turc devra gérer en priorité ;

Si le président Recep Tayyip Erdogan reste au pouvoir le 28 mai, il devra sans doute mener une politique contraire à celle qui lui aura assuré sa réélection.

Un bilan contrasté

Au cours des dix premières années de son mandat M. Erdogan a contribué à une croissance économique spectaculaire qui a sorti des millions de personnes de la pauvreté. Mais ces dernières années, les politiques budgétaires expansives ont amené une chute de la monnaie nationale qui a perdu 80% de sa valeur par rapport au dollar et une inflation annuelle, qui a atteint 80% l’année dernière et s’est stabilisée à 44% le mois dernier.

Plutôt que d’augmenter les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, M. Erdogan les a réduit sdans l’espoir que des taux de crédit bas favoriseraient la croissance et les exportations.

À l’approche des élections, Recep Tayyip Erdogan a cherché à atténuer les effets de l’inflation en augmentant à plusieurs reprises le salaire minimum, en augmentant les salaires des fonctionnaires et en autorisant des millions de Turcs à toucher des pensions gouvernementales anticipées. Ces largesses budgétaires ont aggravé la dévaluation de la monnaie turque et l’inflation.

 

La faute au tremblement de terre

Le tremblement de terre du 6 février oblige encore aujourd’hui le gouvernement à mener une politique de dépenses massives. Les dommages sont estimés à 103 milliards d’euros, soit environ 9 % du produit intérieur brut de cette année.

Pour ralentir la baisse de la livre turque, M. Erdogan a vendu des devises étrangères. Début mai, les réserves de change de la Turquie ont diminué de 7,6 milliards de dollars pour atteindre 60,8 milliards de dollars, selon les données de la banque centrale.


La plus forte baisse de ce type en plus de deux décennies.

Cet article L’économie turque au bord de la crise de nerfs est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
La communauté turque de France soutient Erdogan https://mondafrique.com/limage-du-jour/la-communaute-turque-de-france-soutient-erdogan/ Sat, 20 May 2023 05:30:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=90282 En France, en 2018, la communauté turque avait massivement voté pour Recep Tayyip Erdogan. Il n’est pas exclu qu’il en aille de même en 2023. En 2018, le président sortant Recep Tayyip Erdogan avait obtenu 65,3% des suffrages de la diaspora turque de l’Hexagone. Erdogan était arrivé en tête dans cinq des grandes villes françaises […]

Cet article La communauté turque de France soutient Erdogan est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
En France, en 2018, la communauté turque avait massivement voté pour Recep Tayyip Erdogan. Il n’est pas exclu qu’il en aille de même en 2023.

En 2018, le président sortant Recep Tayyip Erdogan avait obtenu 65,3% des suffrages de la diaspora turque de l’Hexagone. Erdogan était arrivé en tête dans cinq des grandes villes françaises où le scrutin était organisé : Paris, Bordeaux, Nantes, Strasbourg et Lyon, où il a même recueilli même 86,8% des suffrages (25 769 voix).  

En revanche, à Marseille, c’est Selahattin Demirtas, le candidat du parti prokurde HDP, qui était arrivé en tête, avec 45,8% des voix. Mais Erdogan le talonnait avec 43,7% des suffrages.

Comme l’avait expliqué à franceinfo Sami Kilic, ancien journaliste de l’hebdomadaire Zaman France – proche de la mouvance de l’imam Fethullah Gülen, accusé par le pouvoir turc d’avoir fomenté la tentative de coup d’Etat en 2016 –, « il y a un attachement très fort, quasi irrationnel, à la personne d’Erdogan » chez les Turcs en France.

Peu de mariages mixtes 

Dans Marianne, Didier Billon, specialiste de la Turquie à l’IRIS estime qu’en 2023, le pourcentage ne devrait pas être totalement différent. « Il est fort probable qu’encore une fois, Erdogan fasse un meilleur score en France qu’en Turquie » affirme-t-il.

Ce vote islamiste de la communauté turque en France tient à son caractère « très endogène, qui ne se mélange pas beaucoup… Il y a peu de mariages mixtes même s’ils ont tendance à se développer. Il m’est arrivé de rencontrer des femmes turques qui étaient en France depuis de nombreuses années mais ne parlaient pas un mot de français. Tout cela est un indicateur du fait qu’il n’y a pas beaucoup d’intégration à la France » ajoute Didier Billon.

L’Anatolie conservatrice

 « Une partie importante de la communauté turque en France est venue directement des provinces anatoliennes sans passer par la case des grandes villes turques telles qu’Ankara et Istanbul. Or, on sait très bien que cette partie de l’électorat est particulièrement conservatrice, attachée aux traditions ». En Turquie, toute l’Anatolie vote pour le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir).

Pour Didier Billon, « il ne faut pas sous-estimer le rôle des imams en France. Jusqu’à présent, les imams étaient envoyés par l’État turc en France. Salariés de l’État, ce sont des gens qui, bien souvent, ne parlent pas Français et donnent des cours de religion en turc. Les valeurs défendues par ces imams ne sont pas particulièrement progressistes mais plutôt en faveur d’Erdogan. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la France a estimé qu’elle devait mieux contrôler la typologie des imams qu’Ankara envoie à Paris. Toujours est-il que les imams installés en France, depuis des années, sont une façon déguisée de faire de la propagande à la gloire
du président Erdogan ».

Au total, la diaspora turque à l’étranger, c’est trois millions d’électeurs seulement. Mais en cas de scrutin serré, ce vote marginal peut faire la différence.

Cet article La communauté turque de France soutient Erdogan est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Erdogan en passe de remporter le second tour https://mondafrique.com/politique/erdogan-en-passe-de-remporter-le-second-tour/ https://mondafrique.com/politique/erdogan-en-passe-de-remporter-le-second-tour/#comments Thu, 18 May 2023 09:07:29 +0000 https://mondafrique.com/?p=90422 Les responsables turcs et les sources proches d’Erdogan se montrent confiants dans sa capacité à remporter une victoire éclatante au second tour. Par Elijah J. Magnier, site emagnier.com Plusieurs facteurs clés jouent en faveur d’Erdogan lors du second tour. Tout d’abord, il jouit d’une position dominante au parlement, où son parti, le Parti de la […]

Cet article Erdogan en passe de remporter le second tour est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Les responsables turcs et les sources proches d’Erdogan se montrent confiants dans sa capacité à remporter une victoire éclatante au second tour.

Par Elijah J. Magnier, site emagnier.com

Plusieurs facteurs clés jouent en faveur d’Erdogan lors du second tour. Tout d’abord, il jouit d’une position dominante au parlement, où son parti, le Parti de la justice et du développement (AKP), et son allié, le Parti d’action nationaliste (MHP), disposent d’une majorité parlementaire. Deuxièmement, l’opposition est loin d’être cohésive et unie, avec un risque important de fragmentation après le premier tour. Kilicdaroglu a dirigé une coalition non dominante dont on ne s’attendait pas à ce qu’elle forme un futur gouvernement s’il remportait la présidence. Les responsables de l’AKP affirment que « le peuple turc ne veut pas voter pour une alliance multipartite dans un gouvernement qui, selon eux, ne réalisera pas ce que le peuple veut en raison de son incompatibilité idéologique ou organisationnelle, hormis son entente pour essayer de vaincre le président actuel».

Le tremblement de terre pardonné! 
Selon des sources turques proches d’Erdogan, « le président devrait concentrer ses efforts sur Istanbul, Ankara et Izmir, car il a défait Kilicdaroglu à l’élection présidentielle, mais pas lors du vote parlementaire ». On estime que le fait de remporter l’élection présidentielle à Istanbul mène souvent à la victoire dans la course générale, comme ce fut le cas pour Erdogan en 1994-1998, alors qu’il était maire d’Istanbul. Toutefois, les résultats de l’élection présidentielle d’aujourd’hui remettent en cause cette idée, car Erdogan a été en mesure de remporter des victoires dans les régions rurales, notamment dans la plupart des provinces du sud touchées par le tremblement de terre de cette année. La capacité d’Erdogan à tenir ses promesses, notamment dans les régions où l’opposition n’a pas le poids parlementaire nécessaire pour tenir les promesses de gaz gratuit et de reconstruction, a contribué à son succès dans ces régions.

Sinan Ogan a réussi à réduire le nombre de voix revenant à Erdogan en Anatolie centrale, en particulier à Diyarbakir, au cœur de la région kurde. De manière surprenante, le candidat nationaliste d’extrême droite antikurde a obtenu 1,2 % des voix dans cette province kurde, où 72 % des électeurs ont voté contre Erdogan. Ce résultat dans la région kurde met en évidence le rôle influent de l’intervention étrangère, en particulier celui des États-Unis et de l’UE, dans l’affaiblissement du soutien d’Erdogan. Sans l’appui des Kurdes, Kilicdaroglu n’aurait pas eu la confiance nécessaire pour se présenter aux élections. En réalité, Kilicdaroglu a obtenu 35 % des voix au Parlement, les Kurdes qui avaient voté pour lui à l’élection présidentielle ne l’ayant pas soutenu dans la course au Parlement. Erdogan, quant à lui, a obtenu 49 % des sièges parlementaires et le même pourcentage à l’élection présidentielle.

Alors que la Turquie se prépare à l’inévitable second tour de l’élection présidentielle, un certain nombre de facteurs laissent présager que le président Recep Tayyip Erdogan est en passe de remporter une victoire certaine. Erdogan, qui a obtenu 49,51 % des voix au premier tour, n’a besoin que d’une augmentation marginale de 0,5 % par rapport à son score actuel pour revendiquer la présidence. En outre, le principal rival d’Erdogan, Kemal Kilicdaroglu, a beaucoup de mal à attirer le soutien d’autres candidats, en particulier le candidat nationaliste d’extrême droite Sinan Ogan, qui n’est pas prêt à transférer les voix qu’il a accumulées.

AKP, une position dominante 

La force d’Erdogan réside non seulement dans sa capacité à obtenir éventuellement des voix kurdes supplémentaires, mais aussi dans sa position dominante au parlement. Le Parti de la justice et du développement (AKP), en alliance avec le Parti d’action nationaliste (MHP), dispose d’une majorité parlementaire, ce qui donne à Erdogan l’avantage d’un soutien solide dans sa tentative d’obtenir un second mandat. Cette majorité parlementaire devrait avoir un impact significatif sur le résultat de l’élection présidentielle.

Contrairement aux attentes occidentales qui prévoyaient la chute d’Erdogan, la bataille à venir pour la présidence turque semble être plus favorable au dirigeant sortant. L’Occident doit se préparer à faire face à un président qui donnera la priorité aux intérêts de son pays tout en maintenant un équilibre dans ses relations extérieures, sans rompre les liens avec l’Occident ni s’aligner exclusivement sur la Russie. Cependant, des défis restent à relever sur le plan économique, car l’inflation et la dévaluation de la monnaie locale exigent l’attention du nouveau président turc.

À l’approche du second tour, Erdogan reste donc bien placé pour remporter la victoire, grâce à sa majorité parlementaire, à l’augmentation potentielle du vote kurde et à l’influence parlementaire limitée des candidats rivaux.

ENCADREn 49,51% DES VOIX POUR ERDOGAN

Les résultats définitifs des élections législatives et présidentielles en Turquie ont confirmé la tenue d’un second tour le 28 mai. Recep Tayyip Erdogan, le président sortant, a obtenu 49,51 % des voix, soit une marge de moins de 0,5 % (environ 400 000 voix sur les 58 millions d’électeurs inscrits). Son principal rival, Kemal Kilicdaroglu, du Parti républicain du peuple (CHP) de centre gauche, a obtenu 44,88 % des voix, tandis que le candidat ultranationaliste Sinan Ogan a recueilli 5,17 % des suffrages.

*Source : emagnier.com

Cet article Erdogan en passe de remporter le second tour est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/politique/erdogan-en-passe-de-remporter-le-second-tour/feed/ 1
Présidentielle turque, Recep Tayyip Erdogan est seul contre tous ! https://mondafrique.com/libre-opinion/presidentielle-turque-recep-tayyip-erdogan-au-pied-du-mur/ Sat, 13 May 2023 06:52:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=90122 L’actuel président Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa propre réélection lors de la Présidentielle de ce dimanche 14 mai après vingt et un an au pouvoir, ne part pas favori d’après la plupart des sondages, traditionnellement peu crédibles, sur lesquels s’appuient les commentaires pour annoncer la victoire hautement probable de l’opposition. L’état calamiteux de l’économie […]

Cet article Présidentielle turque, Recep Tayyip Erdogan est seul contre tous ! est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
L’actuel président Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa propre réélection lors de la Présidentielle de ce dimanche 14 mai après vingt et un an au pouvoir, ne part pas favori d’après la plupart des sondages, traditionnellement peu crédibles, sur lesquels s’appuient les commentaires pour annoncer la victoire hautement probable de l’opposition.

L’état calamiteux de l’économie turque, le choc d’un tremblement de terre dévastateur, l’amenuisement du capital de sympathie acquis auprès de la classe moyenne, l’hostilité des partenaires occidentaux expliquent les inquiétudes du camp présidentiel. Il reste que le fait même qu’on puisse s’interroger sur une éventuelle défaite de Recep Erdogan « l’autocrate » démontre que le président turc, certes autoritaire, n’est pas pour autant un dictateur à la Poutine que décrivent beaucoup en France, dont l’entourage d’Emmanuel Macron, avec une hostilité à peine contenue.

Erdogan, un autre Poutine?

Une certitude, les chances du président Recep Tayyip Erdogan d’être réélu président, viennent d’être réduites par l’abandon de Muharrem Ince; le troisième homme de ce scrutin. Le retrait de ce dernier permet au principal candidat de l’opposition désormais unie de remporter la majorité dès dimanche ou de provoquer, le 28 mai, un second tour très serré. Kemal Kilicdaroglu peut jouer plus que jamais un « Tous contre Erdogan » ravageur pour le Président turc après vingt et un ans de pouvoir qui provoqueraient une certaine usure chez n’importe quel chef d’État.

Les élections présidentielles détermineront l’avenir d’un État clé en Méditerranéenne orientale. Ce pays possède en effet une économie, hier florissante, à l’intersection de l’Europe et du Moyen Orient, participe comme membre de l’OTAN et par son activisme diplomatique à l’équilibre mondial et évite à l’Europe de voir déferler trois ou quatre millions de Syriens qui, dans leur fuite de la dictature syrienne, ont trouvé refuge en Turquie. Les opposants d’Erdogan veulent faire croire que son éventuelle victoire abolirait tout obstacle sur la voie du despotisme. Rappelons que le virage brutal du régime turc en 2016 s’explique par la tentative avérée de coup d’état de la confrérie islamiste « Gulen ». Les cadres de ce mouvement fondamentaliste avaient investi l’armée, la magistrature et le coeur de l’État profond.

Les purges brutales de dizaines de milliers de fonctionnaires qui ont accompagné la riposte du président Erdogan ont fait obstacle à un Islam politique obscurantiste. Mais cela au prix d’une dégradation de l’image de la Turquie comparée sans discernement à la Russie de Poutine. 

Pour l’instant et qu’on sache, le maitre du Kremlin n’a jamais été menacé comme l’est Erdogan par une élection présidentielle démocratique. Les observateurs de bonne foi reconnaissent le caractère non fraudé des scrutins qui ont eu lieu en Turquie en vingt et un ans. Tous, rappelons le, ont été remportés par Erdogan sans que l’opposition turque soit apparemment réduite au silence, comme c’est le cas à Moscou. 

À l’occasion de cette Présidentielle, six partis d’opposition (dont un d’extrême droite et violemment anti kurde) se sont unis pour soutenir la candidature d’un candidat commun à la présidence, Kemal Kilicdaroglu. Cet ancien fonctionnaire a juré que s’il gagne, il restaurera l’indépendance des institutions de l’État, libérera les prisonniers politiques et renforcera les normes démocratiques.Qui vivra verra !

La possible défaite du président Erdogan ne pourrait que réjouir le président français, EmmanuelMacron, qui entretient des relations houleuses avec le régime turc actuel

Une politique étrangère brillante 

L’élection aura des conséquences sur la politique étrangère de la Turquie. Sous Erdogan, la Turquie s’est comportée comme un Etat non aligné, ce qui a parfois déconcerté ses alliés de l’OTAN. Le dossier ukrainien a permis au Président Erdogan, victime de son franc parler notamment dans ses relations houleuses avec le président français Emmanuel Macron, de se révéler en « faiseur de paix » et  en négociateur hors pair. La Turquie est le seul pays qui est parvenu à entretenir des relations confiantes tant avec l’Ukraine qu’avec la Russie. C’est notamment sous la médiation d’Ankara et avec la bénédiction des Nations Unies que la Russie et l’Ukraine ont signé fin juillet à Istanbul un accord pour l’exportation de céréales.

On a surpris encore le président turc en visite officielle en Égypte, qui s’oppose pourtant  à Ankara en Libye par alliés interposés. On l’a vu enfin  en Arabie saoudite, un pays avec qui la Turquie était au plus mal depuis plusieurs années notamment en raison de la volonté d’Erdogan d’exercer un leadership, via l’islam, sur une partie du monde arabe. Or le président Erdogan s’était notamment rendu en Arabie saoudite en mai dernier rencontrer le roi Salmane mais aussi le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ce qui aura été une rencontre que l’on peut qualifier d’historique.

Le Président Erdogan a aussi tiré profit de la position de la Turquie dans l’OTAN pour poursuivre le combat ancestral de la Turquie contre le séparatisme kurde soutenu par un mouvement de nature terroriste, le PKK. La Turquie s’est ainsi opposée à l’adhésion de la Suède qui offrait un généreux asile à des militants kurdes aux visées radicales. 

La crise économique, talon d’Achille

L’économie est sans doute le principal talon d’Achille du président Erdogan, notamment après l’épouvantable tremblement de terre qui a ravagé une partie du pays, causé la mort de 50000 personnes et déplacé des dizaines de milliers de Turcs. e nombreux économistes attribuent l’inflation, qui a dépassé 80 % l’an dernier, aux politiques financières irréalistes conduites par le Président Erdogan dans son combat contre les taux d’intérêts galopants particulièrement risqué en période inflationniste.

Les déséquilibres économiques ont été aggravés par la fièvre présidentielle. De façon démagogique mais largement partagée par tous les dirigeants démocratiques du monde, le gouvernement turc a ainsi augmenté, avant les échéances électorales, le salaire minimum, gonflé les traitements des fonctionnaires, modifié la réglementation pour permettre à des millions de Turcs de recevoir plus jeunes des retraites  et élargi les programmes d’aide aux pauvres.

Le charisme d’Erdogan

Les instituts de sondages turcs qui se sont révélés peu fiables dans le passé ont donné une légère avance à M. Kilicdaroglu,  Il reste que le président Erdogan, malgré l’usure du pouvoir et un autoritarisme jamais démenti, reste populaire auprès de nombreux  Turcs séduits par sa rhétorique nationaliste ottomane, sa fidélité à des valeurs islamiques dominantes dans la société et son charisme que personne ne conteste. 

En se  présentant comme un leader qui a accru la stature de la Turquie sur la scène mondiale, Erdogan a positionné un navire de guerre de construction turque dans le centre d’Istanbul, il s’est affiché comme le premier propriétaire de la première voiture électrique produite en Turquie et a observé, par liaison vidéo, la première livraison de carburant à une centrale nucléaire de construction russe près de la Méditerranée.

Le président turc sait également surfer en véritable animal politique sur la vague populiste. Lui et ses ministres ont attaqué l’opposition comme étant incompétente, soutenue par des puissances étrangères et cherchant à saper les valeurs familiales en élargissant les droits des LGBT.

C’est peu dire que Paris et Bonn comme Moscou et Washington, seront focalisés sur l’élection en Turquie ce dimanche en s’interrogeant sur la capacité d’Erdogan à résister aux mauvais démons d’une fraude massive dans l’hypothèse où il arriverait en deuxième position. Il ne fait pas pour autant sous estimer la capacité politicienne d’Erdogan qui a su, ces dernières années, utiliser toutes les ficelles constitutionnelles et transformer les crises les plus dures en de formidables opportunités politiques.

Certains diplomates évoquent un scénario où « une éventuelle défaite d’Erdogan s’accompagnerait d’une victoire au Parlement de l’AKP, ce mouvement présidentiel historique et soudé dont le soutien n’a jamais fait défaut au président turc ». Une façon parmi d’autres pour Erdogan de trouver une porte de sortie honorable après vingt et un ans d’un règne qui a redonné une forme de fierté à la Nation turque.

Les secrets de la popularité africaine du président Erdogan

Cet article Présidentielle turque, Recep Tayyip Erdogan est seul contre tous ! est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>