Tunisie - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/tunisie/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Tue, 13 May 2025 01:28:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Tunisie - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/tunisie/ 32 32 L’incroyable destin de l’homme d’affaires tunisien Chafik Jarraya https://mondafrique.com/politique/splendeur-declin-de-chafik-jarraya-roi-de-contrebande-tunisienne/ Sun, 11 May 2025 03:30:23 +0000 https://mondafrique.com/?p=17291 La Cour d’appel de Tunis a ramené, dans une décision du 9 mai, la peine de prison de l’homme d’affaires Chafik Jarraya de 101 ans à 4 ans, une information confirmée par son avocat Fayçal Jdellou. Il a bénéficié de la confusion des peines prononcées le 26 décembre 2024, dans une quinzaine d’affaires distinctes de […]

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La Cour d’appel de Tunis a ramené, dans une décision du 9 mai, la peine de prison de l’homme d’affaires Chafik Jarraya de 101 ans à 4 ans, une information confirmée par son avocat Fayçal Jdellou. Il a bénéficié de la confusion des peines prononcées le 26 décembre 2024, dans une quinzaine d’affaires distinctes de corruption et de falsification, dont le cumul atteignait 95 ans, et six ans dans six autres dossiers.

Détenu depuis 2017, il pourrait donc être libéré, mais il reste en détention provisoire dans l’attente d’un procès devant la chambre spécialisée dans les affaires de terrorisme pour « collaboration avec une armée étrangère en temps de paix », reporté au mois de juin.

Chafik Jarraya avait été arrêté le 23 mai 2017 pour « trafic d’armes et intelligence avec une puissance étrangère et complot contre l’État ». Il avait en effet établi des relations d’affaires avec le libyen Abdelhakim Belhaj, l’un des leaders du mouvement islamiste Fajr Libya qui avait pris le contrôle de Tripoli et de l’ouest du pays après la chute de Kadhafi, lui permettant de développer ses activités transfrontalières avec la Libye, alors que le commerce informel prospérait. Les soupçons de liens entre commerce informel et trafic d’armes avaient justifié son arrestation, ainsi que celle deux cadres sécuritaires accusés d’avoir permis la libération de jihadistes en échange de renseignements obtenus grâce aux relations de Chafik Jarraya. Accusation dont ils ont été innocentés en avril 2019. L’homme d’affaires avait été innocenté à son tour six mois plus tard, mais maintenu en détention pour des affaires de corruption.

Mais c’est surtout son soutien à la tentative de Hafedh Caïd Essebsi, fils du président Béji Caïd Essebsi, de prendre le contrôle du parti Nidaa Tounes, qui lui avait valu l’hostilité de son rival, l’ambitieux Youssef Chahed, alors Chef du gouvernement, qui l’avait fait arrêter sous couvert d’une opération « main propre ».

Chafik Jarraya était devenu, avant 2011, l’une des figures de la corruption du régime de Ben Ali. C’est lui qui avait initié Imed Trabelsi (le neveu de Leïla Trabelsi) aux affaires en lui permettant, au début des années 2000, de prendre le monopole de l’importation de bananes d’Amérique latine, point de départ de la montée en puissance du clan Trabelsi qui avait mis la main sur l’économie tunisienne. Et tremplin aussi pour Chafik Jarraya, qui y avait gagné au passage le surnom de « Chafik Banana ».

Après 2011, il avait réussi à se recycler en mettant ses relations au service des nouveaux maîtres du pays, Ennandha d’abord, puis Béji Caïd Essebsi. Et se pensait intouchable en raison du capital de vilains petits secrets qu’il détient sur les uns et les autres.

Alors qu’on le pensait définitivement hors circuit, il est cité avec insistance comme l’auteur d’un des témoignages anonymes sur lesquels reposent les accusations dans l’affaire du « complot ». Une allégation niée par son avocat.
Il est tentant de voir dans la réduction de sa peine, une mesure de clémence pour service rendu, lui permettant une nouvelle fois de rebondir. Mais dans l’attente de la conclusion de son prochain procès, rien ne permet d’en être sûr.

                                                                                Selim Jaziri

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                  Splendeur et déclin de Chafik Jarraya

Surnommé « Chafik Banana », ou encore « monsieur Banane »; en raison des premiers succès commerciaux de ce modeste enfant de Sfax dans la vente des fruits et légumes, Chafik Jarraya force le respect par le parcours incroyable qui fut le sien. Mêlé aux pires turpitudes financières lors de ses débuts en Libye en compagnie du clan Trabelsi, du nom de l’épouse de l’ex président Ben Ali, Leila Trabelsi, ce bandit souriant traversa sans encombres le printemps arabe de 2011.

L’ancien allié d’une dictature qui emprisonna et tortura des milliers d’islamistes noua une solide alliance avec les proscrits d’hier et passa ainsi à travers les gouttes des ennuis judiciaires qui auraient du l’attendre.

L’intermédiaire obligé

Au mieux avec les dirigeants islamistes d' »Ennahdha » qu’il arrosa généreusement une fois ceux ci parvenus au pouvoir en 2012 et 2013, le généreux homme d’affaires noua également une alliance solide avec Abdelhakim Belhadj, un des chefs libyens du mouvement « Fajr Libya », qui rêgna en maitre sur les milices et les puits de pétrole de la région de Tripoli avant de ses consacrer aujourd’hui aux ventes d’armes en compagnie de ses amis turcs.

En l’absence de toute relation diplomatique entre la Tunisie et la Libye dans les années post printemps arabe, « monsieur Banane » devint l’intermédiaire obligé entre Tunis et Tripoli et joua le « monsieur Bons Offices » entre les deux capitales. Ce qui ne l’empêcha pas de vendre  de nombreux biens immobiliers aux anciens cadres du régime de Khadafi réfugiés en Tunisie avec des sacs remplis de dollars. De l’art de joindre l’utile et l’agréable….

C’est l’époque où l’on découvre l’ami Jerraya dans les cafés de l’avenue Bourguiba proposant l’échappée belle, tous frais payés, chez ses « frères » libyens. Ainsi Isabelle Mandraud, responsable à l’époque du Maghreb au journal « Le Monde », répondit à l’invitation qui déboucha sur un livre qui fera date et qui était consacré au parcours d’Abdelhakim Belhadj. Le titre, largement mensonger, « du jjihad aux urnes » est à mettre au crédit des efforts de communication de Jerraya.

Pour peu que les islamistes tunisiens quittent le pouvoir fin 2013, et ce communicant hors pair se rapproche du fils du nouveau président tunisien, Hafedh Caïd Essebsi, à qui son père confie la direction du mouvement, Nidaa Tounes, fondé en 2012. Hafedh et Chafik font la paire, ne se quittent plus et concluent ensemble, à l’ombre de l’Etat, de juteux contrats.

Tout allait donc pour le mieux dans le royaume enchanté de Chafik Jerraya, jusqu’à ce jour fatal où il s’est bêtement embrouillé avec son nouvel associé, le fils du Président. Et de là vont naitre tous ses ennuis…..

Coup de tonnerre

Par une belle journée de mai 2017 dans ce quartier des Berges du lac, dont il possède une bonne partie de l’immobilier, notre flamboyant homme d’affaires est interpellé. Qui plus est, il est mis au secret par la justice militaire, qui n’a de comptes à rendre qu’au chef de l’Etat. Et elle l’inculpe d’intelligence avec l’ennemi et de trahison, dans un contexte de terrorisme qui fait de lui l’homme à abattre.

L’opération de communication organisée autour de cette arrestation est parfaitement orchestrée. Sans attendre, le jeune Premier ministre, Youssef Chahed, entame une vaste croisade contre l’argent sale. « C’est la corruption ou l’Etat, déclare-t-il, la corruption ou la Tunisie. J’ai choisi la Tunisie et l’Etat ». Autant de déclarations qui lui assurent une popularité soudaine dans une opinion publique touchée de plein fouet par la crise et lasse de voir la corruption s’installer au coeur de l’Etat.

Depuis une année au moins, la hache de guerre avait été déterrée entre Chafik Jerraya et l’entourage présidentiel. « Le Premier ministre n’est pas en mesure de mettre une chèvre en prison », avait-il déclaré, fanfaron et sur de son impunité puisqu’assis sur son tas de secrets. C’était sans compter sur l’action de Sihem Bensedrine, l’ancienne opposante à Ben Ali devenue la présidente de « l’Instance Vérité et Dignité » chargée d’enquèter sur les atteintes aux droits humains sous la dictature. Or dans les premiers mois de 2017, cette opposante déterminée de la corruption ambiante et adversaire du président Beji était décidée à élargir son champ de compétence et à s’intéresser, au delà des droits de l’homme, aux malversations économiques. Ce qu’elle fit dans les premiers jours du mois de mai 2017 en interrogeant dans sa prison Imed Trabelsi, le neveu de la femme de Ben Ali, qui se disait prèt à livrer quelques secrets de fabrication.

Panique au Palais de Carthage

Dans l’entourage du président Beji, on craint le pire. Dans la foulée, Sihem Bensedrine que rien n’arrête s’apprèterait à interroger Chefik Jerraya, Et ce dernier, imprévisible et rancunier, pourrait bien raconter les frasques commises avec Hafedh, le fils de Beji. Il fallait agir rapidement. La décision est prise au sommet de l’Etat d’en appeler à la justice militaire plus facile à manipuler  et de faire passer Jerraya pour un ennemi de la patrie.

Encore fallait-il trouver l’affaire pendable qui permettrait à la justice militaire de « doubler » ainsi l' »Instance Vérité et Dignité » et de prévenir tout bavardage inutile. C’est ainsi qu’un dossier va être monté de toutes pièces pour habiller la mise en cause de Chafik Jerraya. Plus grave, deux grands patrons de l’anti terrorisme au ministère de l’Intérieur vont payer de leur liberté la minable cabale montée contre Jerraya. Il s’agit d’Imed Achour et de Sabbeur Laajili qui avaient été nommés en décembre 2015 respectivement directeur général des services spéciaux et chef de la brigade anti terroriste nationale. Après l’année noire des attentats en 2015, ces deux patrons de la police antiterroriste ont permis de reconstruire l’appareil sécuritaire.

Ce sont eux deux notamment qui purent contrer l’offensive des commandos djihadistes venus de Libye qui avaient investi, le 7 mars 2016, la ville frontière de Ben Gardane. Or ces deux grands flics sont aujourd’hui en prison accusés eux aussi de trahison en raison de leur supposée complicité avec Chafik Jerraya. Cette situation inédite provoque un profond malaise au sein des forces sécuritaires tunisiennes qui sept ans après le départ du président Ben Ali et l’éviction de nombreux cadres de la police liés au régime passé, commençaient à se réorganiser enfin.

Une mascarade judiciaire

Venons en aux faits qui leur sont reprochés. Avec l’accord de leur ministre, à l’époque Najem Gharsali qui devrait être lui aussi mis en examen prochainement, Imed Achour et Sabbeur Laajili avaient reçu à sa demande Chafik Jerraya. Lequel leur avait proposé, avec la rouerie qui lui est propre et son sens aussi des réseaux, de les mettre en relation avec ses amis islamistes libyens de « Farj Libya »i. Ces derniers en effet détenaient à la maison d’arrêt de Sebrata, un des fiefs djihadistes en Libye, des jeunes tunisiens susceptibles d’être interrogés et de dévoiler leurs secrets.

Dans une pure logique de renseignement, les deux patrons de l’anti terrorisme acceptèrent le deal qui leur permit en effet d’obtenir de précieuses informations sur les cellules dormantes de l’Etat Islamique. En 2016, de nombreuses arrestations de djihadistes furent possibles qui doivent beaucoup à ces discrets échanges entre les milices de Farj Libya et le ministère tunisien de l’Intérieur. Et c’est cela qui leur est aujourd’hui reproché bien à tort dans ce qui s’apparente à une mascarade judiciaire.

La face cachée de l’affaire Jerraya, la voici: l’Etat tunisien n’a pas hésité à décapiter ses services anti terroristes pour faire taire un chef contrebandier. Ce n’est pas glorieux !

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Tunisie, rendez nous l’ex président Zine Ben Ali ! https://mondafrique.com/libre-opinion/tunisie-rendez-nous-ben-ali/ https://mondafrique.com/libre-opinion/tunisie-rendez-nous-ben-ali/#comments Tue, 22 Apr 2025 04:13:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=86345 Des dizaines de personnalités – pêle mêle des opposants démocrates, des journalistes indépendants, des hommes d’affaires, des islamistes conservateurs et pour des raisons mystérieuses, le français Bernard Henri Lévy-  sont poursuivies dans le cadre d’un hypothétique  complot contre l’État mis en avant par le président tunisien, Kaïs Saïed, saisi par une espèce de paranoia messianique […]

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Des dizaines de personnalités – pêle mêle des opposants démocrates, des journalistes indépendants, des hommes d’affaires, des islamistes conservateurs et pour des raisons mystérieuses, le français Bernard Henri Lévy-  sont poursuivies dans le cadre d’un hypothétique  complot contre l’État mis en avant par le président tunisien, Kaïs Saïed, saisi par une espèce de paranoia messianique qui laisse loin derrière, en termes d’atteintes aux libertés,  le régime despotique qu’avait instauré l’ex Président Ben Ali entre 1987 et 2011 (1). « La culpabilité des mis en cause a été établie par l’histoire, a-t-il déclaré devant les cadres du ministère de l’Intérieur, avant de l’être par les tribunaux ».

Voici le président tunisien, Kaïs Saïed, qui, sur fond d’une faillite économique retentissante et d’un populisme crapuleux contre les migrants, détecte chaque jour ou presque des complots et des tentatives d’assassinat pour expliquer les pénuries grandissantes ou les résistances à ses dérives autocratiques.

Où s’arrêtera la folle spirale répressive du chef de l’État tunisien qui a accaparé l’essentiel du pouvoir depuis son coup de force du 25 juillet 2021? Certes, ses récentes attaques indignes contre les migrants sub-sahariens, sources de tous les maux, lui valent un regain momentané de popularité auprès de certaines franges de la population tunisienne. Kaïs Saîed a même rallié  ainsi le soutien du gouvernement italien d’extrême droite trop heureux de le voir contenir les flux migratoires. Pour le reste, le président tunisien, déja lâché par les  Américains, est de plus en plus isolé sur le plan international. À l’exception du soutien discret  des régimes syrien et iranien et de l’engagement à ses cotés des services secrets algériens devenus omniprésents à Tunis.

Zine Ben Ali , président entre 1987 et 2011, n’a pas eu l’intelligence politique d’ouvrir son régime à la démocratie, mais il a eu au moins le mérite de moderniser son pays

Emmanauel Macron, en retard d’un train

Dans un tel contexte délétère, on assiste au grand silence de Paris alors que certains ressortissants français-BHL et d’autres-, sont poursuivis par une justice aux ordres. Au nom d’une hypothétique stabilité régionale et par peur d’un retour  sur le devant de la scène des islamistes du mouvement Ennahdah, qui furent aux commandes en 2012 et 2013. Ces notables pieux exercèrent alors le pouvoir pour pour le meilleur, grace à une capacité d’intégration politique, emais ausi pout le pire, qui prit la forme d’un bilan économique calamiteux. 

Plus grave, Emmanuel Macron a apporté en novembre 2023 son soutien à « son ami Kaïs Saïed » et a souhaité que « le changement politique en cours (???) puisse aller jusqu’à son terme ». Une façon, alors que le Président tunisien élimine méthodiquement le moindre contre pouvoir démocratique, d’effacer l’immense espoir démocratique du printemps tunisien en 2011, date de la fuite de l’ex Président Ben Al vers l’Arabie Saoudite, une confortable maison de retraite pour autocrates fatiqués.  

La diplomatie française sous la houlette d’Emmanuel Macron reproduit les errements de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy face à feu Ben Ali, mais en pire. Le tournant messianique pris désormais par le régime de Kaïs Saied est autrement plus dévastateur que la gouvernance autoritaire du général Ben Ali. C’est avec une telle  posture que la France de Macron  prépare le revirement anti français d’une opinion publique tunisienne certes francophile, mais attachée aux acquis démocratiques de cette dernière décennie.

Le niveau baisse

De Ben Ali à Kaïs Saied, le niveau a considérablement baissé. Le premier était un vrai dictateur, le second en est une pâle copie, sans colonne vertébrale, ni réels soutiens au sein de l’État. Certes, Zine Ben Ali, en bon militaire, ne possdait pas un logiciel démocratique. Mais il a eu au moins le mérite de moderniser son pays, au point d’être le premier chef d’état en Afrique à signer un accord de libre échange économique avec l’Europe. À l’époque, les taux de croissance oscillaient autour de 6%, sauf à la toute fin de son règne et on trouvait du pain et des médicaments dans les souks tunisiens. .

En revanche, Kaïs Saied, confronté à une crise économique sans précédent, semble dépassé, incapable même de boucler un accord avec le FMI. Le président tunisien ne sait que dénoncer l’affairisme, la corruption, les migrants ou encore le parlementarisme, mais sans formuler le moindre projet, ni pondre la moindre réforme. 

Un fascisme d’opérette

Les deux dictateurs diffèrent par leur capacité de négociation respective. Le premier était capable d’incarcérer et de torturer des milliers d’islamistes, mais il a su négocier avec d’autres forces sociale, qu’il s’agisse de ses partenaires occidentaux, de certains opposants ralliés au régime ou encore de la puissante UGTT, le grand syndicat tunisien qui aura constitué un contre pouvoir incontournable depuis l’Indépendance de La Tunisie.

Premier flic du pays, le général Ben Ali savait contrôler l’appareil sécuritaire, voire sanctionner certains dérapages en excluant 2000 policiers du ministère de l’Intérieur en dix sept ans. Seul contre tous face au peuple tunisien dont il flatte la part sombre, Kais Saied navigue à vue. On le découvre incapable du moindre compromis, toute critique s’apparentant désormais à un complot..

Malgré la corruption du clan présidentiel et les dérives de l’appareil policier, qui avaient gangrené la Tunisie de 1987 à 2011, le Président Ben Ali tenait son pays, certes d’une main de fer, mais en s’appuant sur une technocratie efficace. Ce n’est plus le cas de Kaïs Saïed qui glisse par dérives successives vers un fascisme d’opérette, que notre ancien professeur de droit constitutionnel semble incapable d’organiser, et encore moins de revendiquer clairement, tans le pouvoir tunisien est désormais hors sol..

(1) Le signataire de cette libre oponion, co-auteur avec Jean Pierre Tuquoi et Catherine Graciet, de deux livres sur la dictature tunisienne -« Notre ami Ben Ali » et « la Régente de Carthage »- ne peut pas être suspecté de la moindre indulgence pour le bilan global du régime défunt de l’e dictateur.

(2) Lire dans « le Monde » (daté 02/03) l’excellente contribution de Hatem Nafti, « le régime de Kais Saied ,n’a pas changé de nature, mais de degré de répression ».

https://mondafrique.com/la-terreur-se-repand-en-tunisie/

  

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Le nouvel ambassadeur américain Bill Bazzi met la Tunisie sous pression https://mondafrique.com/international/le-nouvel-ambassadeur-americain-bill-bazzi-met-la-tunisie-sous-pression/ Wed, 02 Apr 2025 04:27:22 +0000 https://mondafrique.com/?p=130946 Le président Donald Trump poursuit sa recomposition en profondeur de la diplomatie américaine, en désignant Bill Bazzi, le maire de Dearborn Heights dans le Michigan, l’un de ses fervents soutiens, comme nouvel ambassadeur « en treillis militaire » à Tunis, en remplacement de Joey R. Hood, en fonction depuis février 2023. Que sait-on de ce nouvel « ambassadeur […]

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Le président Donald Trump poursuit sa recomposition en profondeur de la diplomatie américaine, en désignant Bill Bazzi, le maire de Dearborn Heights dans le Michigan, l’un de ses fervents soutiens, comme nouvel ambassadeur « en treillis militaire » à Tunis, en remplacement de Joey R. Hood, en fonction depuis février 2023. Que sait-on de ce nouvel « ambassadeur en treillis militaire » comme aiment certains à le décrire.

L’annonce d’une relance des Accords d’Abraham alors que Donald Trump à désigné un proche, le libano-américain Bill Bazzi, pour le représenter à Tunis, va mettre à l’épreuve la solidité de la position tunisienne face à Israël.

 Selim Jaziri

Le choix de Trump comme ambassadeur des États-Unis à Tunis – en remplacement de Joey Hood, en poste depuis février 2023 et jusqu’en juillet prochain – est tout sauf anodin. Bill Bazzi, jusque là maire de Dearborn Heights, Michigan, dans l’agglomération de Détroit, fait partie, en effet, du cercle de confiance du Président américain.

Récompense

« Bill », Bilal Bazzi, chiite originaire du sud-Liban, a servi 21 ans dans le corps des Marines, notamment au sein de la police militaire, en tant que chef du renseignement, et comme responsable de la sécurité des données, avant de travailler dans les des compagnies privées (Ford et Boeing). Sa nomination est une manière de récompenser le rôle très actif qu’il a joué durant la campagne présidentielle en faveur de Trump, auprès de la plus importante communauté arabo-musulmane des États-Unis. Contribution qui s’est avérée décisive pour emporter ce « swing state », avec 80 000 voix d’avance sur 5,6 millions d’électeurs. A Dearborn Heights, le ticket Biden-Harris l’avait emporté  en 2020, avec 69% des voix, en 2024, Trump a battu Kamala Harris par 44% contre 38% (et 15% pour la candidate écologiste Jill Stein). Amer Ghalib, maire d’une municipalité voisine, Hamtramck, a été nommé en poste au Koweït pour les mêmes raisons.

Les électeurs arabes avaient bien sûr sanctionné l’administration Biden pour son soutien sans faille au génocide à Gaza, et Kamala Harris pour son incapacité à accorder la moindre considération aux voix palestiniennes et à se démarquer de la ligne du Président sortant durant sa campagne.

Mais Donald Trump était également parvenu à convaincre une partie des électeurs arabes, avec l’appui de relais comme Bill Bazzi et Amer Ghalib, qu’il était en mesure de mettre fin à la guerre et d’instaurer une paix durable au Proche Orient.

Relancer les Accords d’Abraham

On connaît la conception trumpienne de la paix, elle consiste à épouser les contours du rapport de force et à se conformer aux intérêts américains, pas à fonder un ordre stable sur un principe de justice. C’est la logique des Accords d’Abraham qu’il avait lancés à partir de l’été 2020 : ils consistent à promouvoir la normalisation entre les États arabes et Israël, tout en entérinant la colonisation de la Cisjordanie avec ses terres et ses ressources aquifères, le contrôle israélien sur la Vallée du Jourdain et l’annexion de Jérusalem-Est, en échange d’un futur État palestinien morcelé et sans réelle souveraineté. En d’autres termes il s’agit de dissoudre les droits politiques palestiniens dans les promesses d’investissements saoudiens, émiratis et qataris, et d’enterrer ainsi définitivement la question palestinienne. Le Maroc, les Émirats arabes unis, Bahrein et le Soudan ont conclu un tel accord. Les Saoudiens étaient sur le point de le faire avant l’attaque du 7 octobre.

Bien que les paramètres de ce « deal du siècle » outrageusement favorable à Israël aient contribué à convaincre le Hamas de renverser la table et de lancer son opération, Donald Trump a annoncé vouloir le relancer lors d’un Iftar à la Maison banche, le 27 mars, en présence de représentants de la communauté musulmane, et notamment de « Bill » Bazzi. « Nous tenons nos promesses envers la communauté musulmane, a-t-il déclaré lors de ce dîner. Mon administration mène une diplomatie active pour instaurer une paix durable au Moyen-Orient, en s’appuyant sur les accords d’Abraham, qui constituent une avancée historique… ».

C’est donc cette stratégie que le nouveau diplomate est chargé d’appliquer à Tunis, dans un contexte dramatisé par la mise en œuvre d’un plan de déportation de masse des habitants de la bande de Gaza totalement détruite, de la préparation de l’annexion d’une partie de la Cisjordanie et de la liquidation de la question des réfugiés.

La Tunisie en position de faiblesse

Bill Bazzi est un proche de Massad Boulos, lui aussi libanais, conseiller du Président pour les affaires arabes (et accessoirement beau-père de sa fille Tiffany Trump). Donald Trump a également choisi deux autres Libanais pour des postes sensibles : Thomas Barrack à Ankara et Michel Issa à Beyrouth. Plus qu’une récompense, la désignation de Bill Bazzi, semble donc éminemment politique et indique que la nouvelle administration américaine a des projets pour la Tunisie.

La pression sur Tunis pour avancer vers une normalisation avec Israël risque donc de s’accroître alors que les prétentions de Kaïs Saïed à affirmer la souveraineté nationale et à marquer sa distance avec le camp occidental reposent sur une base matérielle et une donne géopolitique qui lui laissent, en réalité, peu de marge de manœuvre.

Sa fragilité financière rend la Tunisie dépendante des contributions extérieures, et notamment de l’Arabie saoudite, globalement alignée sur les objectifs de l’administration Trump dans la région.

L’armée tunisienne ne cesse, elle, de renforcer son intégration au dispositif stratégique américain en Afrique. Elle est équipée et formée par les États-Unis, elle participe aux exercices de l’AFRICOM. Tunis a accueilli en décembre dernier le forum « Silent Warrior » organisé par l’armée américaine, qui réunit les forces chargées des opérations spéciales sur le continent.

Sur un plan régional, le « Front du refus » opposé à la normalisation avec Israël est de plus en plus dégarni. La priorité des nouveaux dirigeants syriens est désormais d’obtenir la levée des sanctions américaines et d’être sortis de la liste des organisations terroristes, alors que le potentiel militaire de la Syrie a été quasiment intégralement détruit par Israël dans les semaines qui ont suivi la chute de Bachar el Assad. L’Iran, privé du relais du Hezbollah, est dans le collimateur des États-Unis.

La normalisation avec Israël est le cauchemar de l’Algérie qui y verrait la dilapidation de son héritage anticolonial et une défaite face au rival marocain, solidement amarré à la rive atlantique. Mais Alger n’a plus que la Tunisie pour échapper son encerclement stratégique et n’a plus guère d’autre option que de renforcer aussi ses liens avec les États-Unis, jugés plus fiables que la Russie pour sécuriser le Sahel et investir dans l’exploitation des ressources énergétiques.

Rhétorique et groupuscule face à une lame de fond

Kaïs Saïed a beau avoir inscrit dans le Préambule de la Constitution de 2022 le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et la libération de « sa terre volée ». La Tunisie considère tout rapprochement avec Israël comme un crime de haute trahison. La présidence s’en tient à une ligne diplomatique pointilleuse pour éviter tout ce qui constituerait une reconnaissance de « l’entité sioniste », y compris l’emploi du terme « normalisation ». Kaïs Saïed pourra-t-il dépasser le stade rhétorique?

En novembre 2023, il avait demandé au Président de l’Assemblée Ibrahim Bouderbala de retirer le texte sur la criminalisation de toute forme de relation avec « l’entité sioniste », en cours d’examen, en raison « des effets négatifs [qu’il] représente […] sur la sécurité extérieure de la Tunisie et ses intérêts ». Il n’aurait pu évoquer plus clairement les pressions étrangères. De fait, le projet maximaliste aurait abouti à la criminalisation de milliers d’individus engagés dans des relations personnelles.

Déjà, durant la rédaction de la Constitution votée en 2014, les députés avaient dû renoncer sous la pression de Human Rights Watch, mais surtout de l’Allemagne et des États-Unis à voter les articles proscrivant la normalisation « avec le sionisme et l’État sioniste ».

L’ensemble des forces politiques est opposée à la normalisation, mais sa criminalisation ne fait pas consensus et certains acteurs ne souhaitent pas mettre à mal les partenariats avec les pays occidentaux. On imagine mal Kaïs Saïed céder sur une question quasi-existentielle à ses yeux, mais même lui doit composer. Habib Bourguiba en son temps se méfiait des positions maximalistes et ménageait ses alliés américains. Ben Ali avait entamé une discrète coopération économique et sécuritaire avec Israël. La normalisation est historiquement une ligne rouge pour l’UGTT, mais l’organisation syndicale a perdu l’essentiel de sa puissance depuis 2021 et n’a plus le rôle de co-gestion de l’État qu’elle avait hérité de sa contribution au mouvement national avant l’indépendance.
L’opposition de la rue serait suffisante pour contrer une pression américaine ? La sympathie pour la cause palestinienne est très largement partagée dans l’opinion tunisienne, mais le mouvement anti-normalisation organisé peine à dépasser le stade groupusculaire et la mobilisation populaire depuis le début du génocide à Gaza est sans commune mesure avec les manifestations qu’on a pu voir à Rabat par exemple. Du reste, comme à l’époque de Ben Ali, le régime se méfie de manifestations qui pourraient rapidement se tourner contre lui.

Alors que s’accélère une recomposition régionale dont le futur Ambassadeur s’annonce comme l’un des messagers, et dans laquelle l’administration est prête à engager toute sa force, la Tunisie n’aura plus beaucoup de profondeur stratégique pour maintenir un rempart où les brèches se multiplient, et contenir cette lame de fond.

 

 

 

 

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Tunisie, souvenons nous de Khémaïs Toumi, amoureux de la liberté https://mondafrique.com/libre-opinion/tunisie-khemais-toumi-lamoureux-de-la-liberte/ Sun, 23 Feb 2025 03:35:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=20801 Alors que la Tunisie s’enfonce à nouveau dans une nuit sans fin avec la dictature aveugle de Kaïs Saied, souvenons nous de cette figure incontournable de l’opposition au régime du général Ben Ali que fut Khémaïs Toumi qui s’est s’éteint à Tunis dans la nuit du 20 au 21 juin 2018. L’hommage de Frédéric Brun […]

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Alors que la Tunisie s’enfonce à nouveau dans une nuit sans fin avec la dictature aveugle de Kaïs Saied, souvenons nous de cette figure incontournable de l’opposition au régime du général Ben Ali que fut Khémaïs Toumi qui s’est s’éteint à Tunis dans la nuit du 20 au 21 juin 2018.
L’hommage de Frédéric Brun et Nicolas Beau.
Notre ami Khémaïs nous a quittés en cette nuit sans lune. Le monde s’est soudainement assombri. Khémaïs était en effet un  forcené de la liberté, un amoureux de l’amitié, un pourfendeur de l’injustice. Jusqu’à la déraison…

Excès de vie !

Comment oublier ces journées de l’après Ben Ali où tout semblait possible! La joie de ce grand opposant qui regagnait la Tunisie en janvier 2011 au mépris des mandats d’arrêt qui n’avaient pas encore été effacés des ordinateurs de la police de la dictature! La table ouverte, les emportements salvateurs, les discussions fiévreuses qu’il animait, entre deux coupes de champagne, dans la suite louée à l’hôtel Sheraton, devenu durant l’hiver 2011 la joyeuse agora d’une Tunisie trop longtemps cadenassée et enfin réconciliée avec elle même.
Les tirs de barrages de quelques juges corrompus et insensibles au nouvel élan révolutionnaire l’empêchèrent de retrouver ses biens. Jamais Khémaïs ne fut saisi par le découragement ou le ressentiment. A l’attaque! Le monde de demain sera meilleur, il le croyait, et il avait la belle habitude de rêver sa vie.
Les accidents vasculaires qui l’avaient frappé n’entamèrent guère son optimisme. La maladie qu’il traitait par le mépris eut finalement raison de lui. C’est que malgré l’immense énergie qu’il a toujours manifestée, son état de fragilité lui était devenu insupportable. Mourir pour mourir, Khémaïs a choisi de mourir libre, avant que la dépendance ne le guette.

Le devoir d’amitié

Sa souveraineté d’homme l’a toujours rendu inclassable. Ce qui en fit un des opposants les plus irréductibles au général Ben Ali. Nombreux sont les adversaires de la dictature, même si certains l’ont oublié, qui lui doivent une fière chandelle financière. Les ouvrages comme « Notre ami Ben Ali » paru en 1999 ou « La Régente de Carthage » publié en 2009 n’auraient jamais existé sans sa force de persuasion et son sens politique. C’est Khémaïs qui eut la fantastique intuition que la dénonciation de la corruption du régime serait plus efficace que les pétitions en faveur des droits de l’homme qui, hélas, n’émouvaient plus personne.
Les amis de Ben Ali ne s’y trompèrent pas qui virent en Khémaïs Toumi l’homme à abattre. Via les réseaux de Charles Pasqua, le défunt ministre français de l’Intérieur qui n’avait rien à refuser à la dictature, le palais de Carthage fit tout pour obtenir son extradition en décembre 2002. Heureusement, des magistrats français courageux ne marcheront pas dans cette mascarade judiciaire et éviteront à Khémaïs, mais de peu, d’aller croupir dans les geôles tunisiennes.

Une générosité romanesque

Le citoyen du monde qu’il resta toute sa vie avait la passion de la fraternité. Seules ses deux filles, Nour et Yasmina, qu’il chérissait par dessus tout, pouvaient le détourner de son devoir d’amitié. Notre jeunesse en Tunisie ou en France, nos combats politiques qui ont suivi auront été indissociables de cette force d’entrainement qu’il manifesta dans des cercles d’amitiés toujours renouvelés. Sa générosité était inépuisable, surtout dans les pires moments de la vie. Le nombre et la qualité des personnalités qu’il a soutenues est impressionnante. Au détriment de sa propre survie financière, lui qui n’avait besoin de rien, sauf du superflu.
Libertaire aux accents bonapartistes, Khémaïs ne comptait ni son temps, ni son argent pour séduire des milieux les plus divers, dont certains sentaient le souffre et d’autres le jasmin. Ce grand militant percevait les enjeux politiques avec une intuition particulière et l’acuité des anciens trotskistes. Notre ami se mettait en danger constamment, et pas seulement au volant de sa voiture, mais dans des aventures quotidiennes politiques, personnelles ou professionnelles. Ce qui nous fascinait par dessus tout, nous qui avons adopté des existences plus conformes.
« Il y a une faille en toute chose, a chanté Leonard Cohen, c’est par là qu’entre la lumière ». Khémaïs était cette tache de lumière qui nous réconfortait dans un monde trop gris.
Qu’il repose en paix auprès de ses parents dans le cimetière de Grombalia au sud-est de Tunis.

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La lourde condamnation de Rached Ghannouchi, le leader islamiste tunisien https://mondafrique.com/politique/larrestation-de-ghannouchi-le-faux-pas-de-trop/ https://mondafrique.com/politique/larrestation-de-ghannouchi-le-faux-pas-de-trop/#comments Thu, 06 Feb 2025 07:54:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=89332 Des journalistes et plusieurs personnalités politiques tunisiennes, dont le plus célèbre des opposants au président Kaïs Saïed, Rached Ghannouchi, ont été condamnées mercredi 5 février à de lourdes peines de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Le verdict a aussitôt été critiqué par des proches d’accusés et par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), […]

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Des journalistes et plusieurs personnalités politiques tunisiennes, dont le plus célèbre des opposants au président Kaïs Saïed, Rached Ghannouchi, ont été condamnées mercredi 5 février à de lourdes peines de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Le verdict a aussitôt été critiqué par des proches d’accusés et par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), qui l’ont qualifié de « politique » et d’« injuste ».

M. Ghannouchi, 83 ans et chef du parti islamo-conservateur Ennahda qui fut l’homme clé de ce qu’on a appelé le printemps arabe où il aura montré de vraies qualités de modération et de capacité de compromis;  a été condamné à vingt-deux ans de prison, ont annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) deux avocats. Condamné dans plusieurs autres affaires, il se trouve déjà derrière les barreaux.

Nicolas Beau, le directeur de Mondafrique, en entrtien avec Rached Ghannouchi avant que le président Kaïs Saïed réprime violemment tous les partis politiques d’opposition

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La lourde condamnation contre le leader islamiste tunisien qui fut l’homme fort du pays après le départ du défunt président Ben Ali du pouvoir enterre définitivement le printemps arabe né en 2011, marqué par la participation au pouvoir du mouvement Ennahdha de Ghannouchi et l’espoir d’un alliage des valeurs démocratiques et des valeurs islamistes.

Miné apparemment par la maladie et enfermé dans la solitude du Palais de Carthage avec un soutien sans conviction de l’armée tunisienne, une crise économique gravissime, un appareil sécuritaire tout puissant qui est l’ultime survivance d’un État, le Président tunisien abandonné à lui même et à ses dérives, avec le soutien des Algériens, des Iraniens et des Syriens du moins jusqu’à la chute du tyran de Damas.

Kaïs Saîed se prive avec cette déclaration de guerre à la mouvance islamiste, de tout compromis avec une force qui tout comme le puissant syndicat de l’UGTT, est capable de canaliser la révolte populaire qui, un jour, pourrait l’emporter comme elle a balayé le général Ben Ali et les siens.

L’arrestation du leader islamiste provoque un séisme sans précédent au sein d’une société tunisienne désemparée et fracturée.  Sans passé politique ni projet pour des lendemains sombres, le président tunisien, en situation d’apesanteur, tente quelques dernières cartouches démagogiques comme la condamnation de tout opposant et la chasse aux migrants sub sahariens, comme l’explique un ancien ministre: « Des hordes d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne déferlent sur la Tunisie. Ils sont à l’origine de violences, de crimes et d’actes inacceptables. […] dans le but de métamorphoser la composition démographique de la Tunisie et de la transformer seulement en un Etat africain qui n’appartienne plus au monde arabo-islamique ».

Le Président tunisien, qui n’est clairement pas à niveau, est désormais sur un siège éjectable ! 

 

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Sept influenceurs tunisiens maintenus en détention https://mondafrique.com/confidentiels/sept-influenceurs-tunisiens-maintenus-en-detention/ Fri, 24 Jan 2025 09:26:29 +0000 https://mondafrique.com/?p=125670 La justice tunisienne poursuit ses actions contre les créateurs de contenus jugés inappropriés sur les réseaux sociaux. Parmi les huit influenceurs qui comparaissaient devant la cour d’appel, sept restent finalement en prison en attendant un verdict définitif prévu pour le 5 février.  Afifa Ben Abdallah, influenceuse populaire sur TikTok, est la seule à avoir été […]

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La justice tunisienne poursuit ses actions contre les créateurs de contenus jugés inappropriés sur les réseaux sociaux. Parmi les huit influenceurs qui comparaissaient devant la cour d’appel, sept restent finalement en prison en attendant un verdict définitif prévu pour le 5 février. 

Afifa Ben Abdallah, influenceuse populaire sur TikTok, est la seule à avoir été libérée après avoir purgé deux mois de détention. Initialement condamnée à un an et demi de prison, sa libération a été confirmée ce mercredi par son avocat, Mounir Ben Salha.

La Cour d’appel de Tunis a en revanche décidé de maintenir la détention provisoire de sept autres créateurs de contenus. Ces derniers, condamnés en première instance à des peines allant jusqu’à cinq ans, contestent les accusations d’atteinte aux bonnes mœurs et d’incitation à des comportements immoraux. La décision finale de la cour est attendue pour le 5 février.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une campagne initiée le 27 octobre dernier, trois semaines après la réélection de Kaïs Saïed. Un communiqué du ministère de la Justice avait annoncé que des poursuites pénales seraient engagées contre « toute personne qui se livre intentionnellement à la production, à la diffusion ou à la publication d’informations, images ou vidéos de nature à porter atteinte aux valeurs morales ». Une action qui divise l’opinion publique tunisienne, entre protecteurs des préceptes islamiques et défenseurs de la liberté d’expression.

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Tunisie : 75 % des jeunes veulent partir https://mondafrique.com/confidentiels/maghreb/tunisie-75-des-jeunes-veulent-partir/ Wed, 22 Jan 2025 14:24:02 +0000 https://mondafrique.com/?p=125548 Organisé à Sousse, le Forum régional d’information sur la migration de travail a mis en lumière une réalité préoccupante : une majorité écrasante de jeunes Tunisiens aspire à quitter leur pays. Un désir d’ailleurs massif qui apparaît comme un signal d’alarme pour les autorités…   L’enquête révélant que 75 % des jeunes en Tunisie souhaitent […]

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Organisé à Sousse, le Forum régional d’information sur la migration de travail a mis en lumière une réalité préoccupante : une majorité écrasante de jeunes Tunisiens aspire à quitter leur pays. Un désir d’ailleurs massif qui apparaît comme un signal d’alarme pour les autorités…

 

L’enquête révélant que 75 % des jeunes en Tunisie souhaitent migrer est certainement l’information majeure donnée lors de cet événement, qui s’inscrit dans le cadre du partenariat entre l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

Ce sondage, obtenu auprès de 750 participants, reflète un malaise profond et des aspirations à chercher de meilleures opportunités à l’étranger.  Il révèle également l’incapacité des autorités tunisiennes à mettre en œuvre des solutions adaptées pour retenir les talents et offrir des perspectives prometteuses à cette jeunesse.

Cette statistique a été révélée par Ghada Hadhbaoui, responsable de la communication pour THAMM-OFII, un projet régional mis en œuvre pour développer une approche globale de la gestion de la migration de main-d’œuvre en Afrique du Nord.

 

Les migrants de retour : des profils variés

Les données de l’enquête sur la migration internationale dressent également un portrait intéressant des migrants tunisiens de retour, estimés à 211 000 individus âgés de 15 ans et plus. Parmi eux, les diplômés de la formation professionnelle ne représentent que 4,7 %, preuve de leur meilleure intégration sur les marchés étrangers.

À l’inverse, ceux ayant un niveau d’éducation primaire dominent (36,8 %), suivis par les niveaux secondaire (25,4 %), inférieur au primaire (17,1 %), et enfin supérieur (16 %). Ces chiffres, rapportés par Mosaïque FM, montrent une diversité de parcours mais posent également la question de l’accès aux opportunités pour les diplômés.

 

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Agriculture en Tunisie : le soutien de l’Europe https://mondafrique.com/confidentiels/maghreb/agriculture-en-tunisie-le-soutien-de-leurope/ Tue, 21 Jan 2025 10:15:26 +0000 https://mondafrique.com/?p=125461 Si certains résultats sont encourageants, d’autres signaux, tels que la baisse des investissements et les défis climatiques, montrent que des efforts soutenus restent nécessaires pour pérenniser ces acquis. Pour y parvenir, la Tunisie pourrait s’inspirer du Green Deal européen, un projet qui prône une transition vers une agriculture durable.   En 2024, la Tunisie a […]

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Si certains résultats sont encourageants, d’autres signaux, tels que la baisse des investissements et les défis climatiques, montrent que des efforts soutenus restent nécessaires pour pérenniser ces acquis. Pour y parvenir, la Tunisie pourrait s’inspirer du Green Deal européen, un projet qui prône une transition vers une agriculture durable.

 

En 2024, la Tunisie a enregistré un excédent de sa balance commerciale alimentaire de 1 404,2 millions de dinars (MD), contre un déficit de 211,4 MD en 2023. Des résultats prometteurs portés par une forte progression des exportations agricoles, notamment l’huile d’olive (+27,4%) et les dattes (+20,3%). Ces performances reflètent une stratégie efficace de diversification des marchés, avec une demande accrue en Europe et sur d’autres continents, confirmant le potentiel des produits agricoles tunisiens à l’international.

Mais bien qu’il affiche des succès à l’exportation, le secteur agricole tunisien souffre d’une baisse significative des investissements. Entre janvier et octobre 2024, les projets approuvés par l’APIA (Agence de Promotion des Investissements Agricoles en Tunisie) ont diminué de 20,4 % en valeur par rapport à 2023. Aussi, les conditions climatiques restent un défi majeur pour le pays, avec une sécheresse persistante qui affecte les rendements agricoles, malgré des efforts pour accroître les surfaces cultivées. Ces obstacles freinent la modernisation et la résilience d’un secteur qui représente 10 % du PIB national et qui emploie 15 % de la population active.

 

Vers un Green deal tunisien ?

Un atelier organisé par l’Observatoire tunisien de l’agriculture (Onagri) et la Commission européenne a eu lieu les 15 et 16 janvier à Gammarth, en Tunisie, pour discuter des implications du Green Deal européen sur l’agriculture tunisienne. Ce projet, qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, pourrait inspirer le pays en vue de transformer son secteur agricole pour le rendre plus durable face aux défis climatiques et à la raréfaction des ressources. Les participants, incluant experts européens et tunisiens, ont échangé sur des thèmes tels que la réduction de l’empreinte carbone, la gestion durable de l’eau, et le développement de l’agriculture biologique.

Cet événement, organisé dans le cadre du programme Taiex, un instrument d’assistance technique et d’échange d’information de Bruxelles, a précédé la rencontre entre Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, et le Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères Mohamed Ben Ayed. Une entrevue qui coïncide avec le 30e anniversaire de l’accord Tunisie-UE et qui intervient près de 18 mois après la signature d’un partenariat centrée sur la lutte contre l’immigration irrégulière, malgré la politique controversée menée en la matière par le président Kaïs Saïed.

 

 

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Une Tunisie paralysée quatorze ans ans après la fin de l’ère Ben Ali https://mondafrique.com/confidentiels/maghreb/une-tunisie-paralysee-quatorze-ans-ans-apres-la-fin-de-lere-ben-ali/ Wed, 15 Jan 2025 05:22:42 +0000 https://mondafrique.com/?p=124972 Quatorze ans après le soulèvement qui a chassé Ben Ali, la Tunisie célèbre une date hautement symbolique, marquée cette année par des manifestations contre la répression du président Kaïs Saïed. Le 14 janvier 2025, date emblématique marquant l’anniversaire de la révolution tunisienne de 2011, Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), a […]

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Quatorze ans après le soulèvement qui a chassé Ben Ali, la Tunisie célèbre une date hautement symbolique, marquée cette année par des manifestations contre la répression du président Kaïs Saïed.

Le 14 janvier 2025, date emblématique marquant l’anniversaire de la révolution tunisienne de 2011, Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), a entamé une grève de la faim illimitée depuis sa cellule à la prison de Manouba, près de Tunis. Par cet acte, elle proteste contre son incarcération injuste et arbitraire, reposant sur des accusations infondées et des procédures entachées d’irrégularités.

Voici le président tunisien, Kaïs Saïed, qui, sur fond d’une faillite économique retentissante et d’un populisme crapuleux contre les migrants, détecte chaque jour ou presque des complots et des tentatives d’assassinat pour expliquer les pénuries grandissantes ou les résistances à ses dérives autocratiques.

Où s’arrêtera la folle spirale répressive du chef de l’État tunisien qui a accaparé l’essentiel du pouvoir depuis son coup de force du 25 juillet 2021? Certes, ses récentes attaques indignes contre les migrants sub-sahariens, sources de tous les maux, lui valent un regain momentané de popularité auprès de certaines franges de la population tunisienne. Kaïs Saîed a même rallié  ainsi le soutien du gouvernement italien d’extrême droite trop heureux de le voir contenir les flux migratoires. Pour le reste, le président tunisien, discrédité chez les occidentaux, est de plus en plus isolé sur le plan international. À l’exception du soutien discret  des régime séoudien qui boucle les fins de mois de l’État failli et iranien et de l’engagement à ses cotés des services secrets algériens devenus omniprésents à Tunis.

Sihem Ben Sedrine, cette icone

Le14 janvier 2011, le dictateur Zine el-Abidine Ben Ali renonçait au pouvoir sous la pression populaire et s’envolait précipitamment pour l’Arabie saoudite. Une fuite qui fut le point d’orgue d’une révolution qui trouve ses prémices dans le sort tragique de Mohamed Bouazizi, un jeune vendeur de fruits et légumes qui s’immola par le feu un mois auparavant pour protester contre l’ultime humiliation infligée par une administration corrompue.

La révolution tunisienne, inédite de par sa rapidité et sa forme, inaugurant l’interaction entre les réseaux sociaux et la rue, avait été le point de départ d’une vague de contestation qualifiée de « printemps arabe » en Occident, et qui a touché plusieurs pays, du Maroc au Moyen-Orient en passant par l’Égypte.

Sihem Ben Sedrine, âgée de 75 ans, est une figure de la lutte pour les droits humains en Tunisie. Opposante farouche au régime de Ben Ali, elle a contribué à concrétiser les objectifs de la révolution tunisienne, notamment en présidant l’IVD de 2014 à 2018. Cet organisme a joué un rôle important dans la mise en œuvre de la justice transitionnelle en Tunisie, documentant les graves violations des droits humains commises entre 1955 et 2013 et transmettant 205 dossiers aux juridictions spécialisées dans lesquels sont poursuivis plus de 1000 responsables sécuritaires. Malgré ses contributions majeures, elle fait face à un acharnement judiciaire manifeste visant à discréditer la justice transitionnelle et à perpétuer l’impunité pour les crimes passés.

Manifestation contre la répression

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés à Tunis ce mardi pour célébrer le 14ᵉ anniversaire de la révolution de 2011 et dénoncer la répression politique sous le président Kaïs Saïed. Cette mobilisation intervient alors que le président tunisien a supprimé la commémoration officielle du 14 janvier pour la remplacer par le 17 décembre, date de l’immolation de Mohamed Bouazizi et point de départ des soulèvements populaires à travers tout le pays.

À l’appel du Front de salut national (FSN), coalition d’opposition dont fait partie le parti islamiste Ennahdha, les protestataires ont exigé la libération des détenus politiques. Des slogans comme « Libertés ! » et « Fidèles au sang des martyrs » ont résonné sur l’avenue Bourguiba, encadrée par une forte présence policière.

Les manifestants brandissaient des portraits de figures incarcérées, telles que l’ancien Premier ministre Ali Larayedh et le juriste Jawher Ben Mbarek, accusés respectivement dans un dossier qui concerne l’envoi de djihadistes en Syrie et de complot contre la sûreté de l’État.

Sihem Ben Sedrine, autre détenue politique, a choisi pour sa part cette date emblématique pour entamer une grève de la faim depuis sa cellule à la prison de Manouba, près de Tunis. La présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) souhaite par cette action protester contre son incarcération jugée injuste et arbitraire par le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT).

L’inquiétant président Saïed

Selon l’expression consacrée par le livre d’Hatem Nafti, « notre ami Kaïs Saïed, essai sur la démocrature tunisienne » (éditions Riveneuve, 2024), l’homme incarne depuis son accession au pouvoir en 2019 une « démocrature » marquée par un populisme exclusif, une justice muselée et une rhétorique complotiste. Sous couvert d’assainissement, le président tunisien a érodé les contre-pouvoirs, transformant la justice en un outil pour réprimer ses opposants. Cette stratégie s’accompagne d’une vision populiste où le « peuple » se limite à ses partisans, même minoritaires, comme l’illustre l’adoption d’une nouvelle constitution avec seulement 28,5 % des voix rapportées au corps électoral.

Kaïs Saïed a également exacerbé les tensions raciales avec des politiques migratoires fondées sur la théorie du « Grand Remplacement », dénoncées comme racistes et discriminatoires. Cette approche, bien que critiquée, trouve un soutien implicite chez certains partenaires européens, qui privilégient la coopération migratoire au détriment des droits humains.

Le régime de Saïed s’appuie enfin sur un discours conspirationniste, accusant des complots externes pour justifier les échecs internes. Cette méthode lui permet de consolider son autorité, tout en détournant l’attention de la grave crise socio-économique que traverse le pays, héritage d’une révolution pourtant portée par des aspirations démocratiques et sociales.

 

 

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Les migrants en Méditerranée: plus de 300% cette année https://mondafrique.com/limage-du-jour/lexode-des-jeunes-tunisiens-vers-litalie/ Wed, 06 Nov 2024 06:02:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=20307 Jamais les migrants sub sahariens n’ont été aussi nombreux à tenter de traverser la Méditerranée, a déclaré sur RFI le patron de Frontex, l’organisation européenne de régulation de l’immigration: plus 300% par rapport à l’année dernière. Près de 40000 auraient tenté la traversée de la Méditerranée La Tunisie est un des points de passage privilégiés […]

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Jamais les migrants sub sahariens n’ont été aussi nombreux à tenter de traverser la Méditerranée, a déclaré sur RFI le patron de Frontex, l’organisation européenne de régulation de l’immigration: plus 300% par rapport à l’année dernière. Près de 40000 auraient tenté la traversée de la Méditerranée

La Tunisie est un des points de passage privilégiés par cet exode. Des embarcations fragiles d’un nouveau type, d’après Frontex, sont construites sur le sol tunisien, le cout du passage qui s’élève à 400 euros par migrant est à la baisse. Les Corps affluent dans la morgue de Sfax, près de deux cent pour les six premiers mois de 2023. Dans la vidéo tournée par Mondafrique, nous découvrons comment le port luxuriant de Zarzis, à quarante kilomètres de la frontière libyenne, est un des points de départ d’une émigration massive de Tunisiens vers l’Italie ou la France.

Les jeunes Tunisiens sont aussi concernés que les migrants sub sahariens ne sont pas les seuls concernés. La plupart s’embarquent  depuis l’île de Kerkena, à quelques kilomètres de la grande ville de Sfax, ou du port de Zarzis, où nous nous sommes rendus.

Mondafrique retrouvé des images d’archives sur le départ du premier chalutier bourré de clandestins qui quitte la Tunisie peu après le départ en 2011 du dictateur tunisien vers l’Arabie Saoudite.

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