Togo - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/togo/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Tue, 21 Jan 2025 05:34:38 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Togo - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/togo/ 32 32 L’artiste togolais Alex Ayivi reconnu par la Fondation Cartier https://mondafrique.com/loisirs-culture/lalliage-de-la-tradition-et-de-la-malex-ayivi-lart-contemporain-africain/ Tue, 21 Jan 2025 04:35:05 +0000 https://mondafrique.com/?p=125414 Lauréat du Prix Traversées africaines 2024, Alex Ayivi mêle tradition et modernité dans des œuvres vibrantes lors d’une exposition événement à la galerie Mariton de Saint-Ouen-sur-Seine.. Son projet Artification, une fusion audacieuse de peinture et sculpture, traduit une vision novatrice saluée par la Fondation Cartier. Un nouveau souffle traverse l’art contemporain africain. Alex Ayivi, artiste […]

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Lauréat du Prix Traversées africaines 2024, Alex Ayivi mêle tradition et modernité dans des œuvres vibrantes lors d’une exposition événement à la galerie Mariton de Saint-Ouen-sur-Seine.. Son projet Artification, une fusion audacieuse de peinture et sculpture, traduit une vision novatrice saluée par la Fondation Cartier.

Un nouveau souffle traverse l’art contemporain africain. Alex Ayivi, artiste franco-togolais au talent protéiforme, a décroché le prestigieux Prix Traversées africaines 2024.  Né en France de parents togolais, Ayivi a fait de son double héritage une force créatrice explosive. Entre les Beaux-Arts de Bourges et l’ENSAV La Cambre à Bruxelles, il a forgé un style unique qui mêle sérigraphie, dessin et peinture. Ses œuvres vibrantes se caractérisent par des aplats de couleurs vives, des lignes fluides, et une juxtaposition du quotidien urbain avec des figures familiales. Artification, le projet qui lui vaut cette distinction, marque un tournant dans sa carrière. Pour la première fois, l’artiste fusionne peinture et sculpture dans une narration audacieuse qui brise les codes traditionnels. 

Le jury, composé de figures influentes du milieu artistique, a été conquis par sa vision novatrice. Entre réalité et fiction, Ayivi questionne l’homme africain dans son histoire contemporaine, créant des récits qui réinventent l’avenir du continent.

Son parcours impressionne déjà : expositions au Centre de la Gravure de La Louvière, à la Cité Internationale des Arts de Paris, résidence prestigieuse en 2019… À 30 ans, Ayivi s’impose comme une figure incontournable de sa génération. Le Prix Traversées africaines, initiative de l’association Pour l’art pour l’Afrique, met en lumière depuis 2019 les talents contemporains du continent et de sa diaspora. Pour Ayivi, cette reconnaissance constitue une nouvelle étape dans une carrière prometteuse.

Deux œuvres acquises par la Fondation Cartier

Artification est une expérience immersive totale où des sculptures monumentales en métal recyclé côtoient des toiles grand format aux couleurs éclatantes. L’artiste crée un dialogue entre matériaux nobles et objets du quotidien, entre tradition et modernité. Inspiré par les archives familiales, les photos des années 70 au Togo et l’effervescence des rues parisiennes, ses œuvres établissent des ponts entre ces deux mondes. Cette démarche séduit jusqu’à la Fondation Cartier, qui a récemment acquis deux pièces majeures pour sa collection permanente.

Le succès d’Ayivi reflète un moment particulier pour l’art contemporain africain. Les galeries internationales rivalisent pour exposer les talents du continent, et les foires d’art leur consacrent des sections entières. L’artiste insiste cependant sur l’importance de dépasser l’effet de mode pour valoriser une réalité artistique complexe et diverse.

Entre ses racines togolaises et son ancrage français, Alex Ayivi trace sa route avec une liberté rafraîchissante. Son art, à la croisée des cultures, redéfinit les frontières du paysage artistique contemporain.

On n’a pas fini d’entendre parler de cet artiste flamboyant !

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Carnet de route (4/8), Lomé, cette capitale qui somnole ! https://mondafrique.com/societe/series-dete-lome-son-port-ses-plages-et-ses-projets-1030/ Tue, 30 Jul 2024 23:38:00 +0000 http://www.mondafrique.info/?p=1328 La capitale du Togo, coincée entre le Bénin et le Ghana, fait sa toilette, et se rêve un avenir de place forte financière régionale. Encore un effort… Il est frappant de constater, en venant du Ghana par la route, que le contraste entre les postes frontières demeure – il s’est même accru. Côté Ghana, les […]

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La capitale du Togo, coincée entre le Bénin et le Ghana, fait sa toilette, et se rêve un avenir de place forte financière régionale. Encore un effort…

Il est frappant de constater, en venant du Ghana par la route, que le contraste entre les postes frontières demeure – il s’est même accru. Côté Ghana, les bâtiments sont propres et les parkings aérés. La police et les douanes travaillent avec des outils informatiques modernes, presque comme dans les aéroports. Les voyageurs sont pris en photo, leurs empreintes digitales prélevées. Les uniformes sont comme amidonnés, les fonctionnaires ne perdent pas leur agaçante rigidité y compris quand on leur glisse discrètement quelques cedis [la monnaie locale, ndlr] pour les amadouer.

Côté Togo, l’anarchie prédomine. Les agents de service valident passeports et visas sous un hangar sommaire dans un mélange de bonne humeur et de tracasseries intéressées. Des liasses de billets – l’argent des bakchichs ! – se laissent deviner alors qu’un policier dont la discrétion n’est pas la qualité première se lève de sa chaise. Bien que situé quasiment au cœur de la capitale togolaise, le poste frontière d’Aflao ne paie pas de mine, et n’encourage pas le visiteur à considérer qu’il entre dans un pays désireux de mettre en avant son « dynamisme économique ».

Réformes (de façade ?) 

Et pourtant, quelque chose est en train de se passer. Pour en prendre la mesure, il faut se remémorer le contexte de blocage politique et de quarantaine diplomatique dans lesquels le Togo a longtemps survécu, à la faveur d’une ouverture démocratique à laquelle rechignait le défunt président Gnassingbé Eyadéma. Pendant une bonne quinzaine d’années, le pays a été « blacklisté » par une Union européenne exaspérée par les fraudes électorales et les épisodes de répression à répétition. Ce qui a eu pour conséquence un tarissement significatif de l’aide et des financements internationaux. Mais en dix ans de pouvoir, Faure Gnassingbé a réussi à nouer des alliances internationales et à engager des réformes (de façade, selon un grand nombre d’observateurs) qui lui ont permis de briser l’isolement de son pays. Et la principale bénéficiaire du retour d’un certain nombre d’opportunités est la ville de Lomé.

Longtemps défraîchie et à l’abandon, Lomé a fait sa toilette ces dernières années. Le boulevard du Mono, sa vitrine de prestige en bord de mer est, par la force des choses, partie intégrante de la route transafricaine qui doit, à terme, longer tout le continent du Caire au Cap. Il a du coup bénéficié d’un financement de la Banque africaine de développement (BAD) qui, en sortant son carnet de chèques dès 2010, a permis sa réhabilitation.

D’autres chantiers sont en cours, qui pourraient faire évoluer l’image de Lomé, encore considérée comme une grosse bourgade quasi « provinciale » en comparaison à ses voisines, la moderne Accra (Ghana) et à l’hyperactive Cotonou (Bénin). Notamment le « grand contournement », route qui permettra de désengorger les principaux axes de la ville, qui seront de plus en plus pris d’assaut par les gros camions sortant du port autonome de Lomé. D’un point de vue économique, Lomé est d’abord et avant tout une ville portuaire. Tout naturellement, les grands chantiers d’infrastructures qui se déploient visent d’abord et avant tout à améliorer la compétitivité du port, et sa capacité à assurer la continuité de la chaîne logistique – les camions qui viennent ici récupérer des marchandises doivent pouvoir desservir rapidement les villes de l’intérieur et les pays voisins. C’est ainsi que l’axe reliant Lomé à Cinkassé, à la frontière avec le Burkina Faso, pays sahélien enclavé, est en cours de réhabilitation depuis octobre dernier. A terme, la boucle ferroviaire qui reliera Abidjan, Ouagadougou, Lomé, Niamey et Cotonou accroîtra certes la concurrence entre les différents ports de la côte ouest-africaine, mais démultipliera les opportunités pour chacun d’entre eux, dès lors qu’ils pourront être efficaces dans le cadre de stratégies dites « multimodales » mettant à contribution le rail, la route et le maritime.

Une ville où on s’ennuie

Alors que la légende des nanas benz togolaises, prestigieuses négociantes en pagnes venus de Hollande, s’épuise sous les coups de la contrefaçon asiatique et des cotonnades africaines meilleur marché, et que le gigantesque marché de Dantokpa au Bénin, temple du commerce informel de masse, renforce naturellement le port de Cotonou, par ailleurs situé à 200 kilomètres du Nigeria et de ses opportunités, Lomé peut-elle se contenter d’être une ville portuaire d’importance moyenne ?

Il y a quelques décennies, alors qu’il apparaissait encore comme un pays stable, sécurisé, hospitalier et surtout minuscule, le Togo fut surnommé, certes un peu complaisamment, « la petite Suisse de l’Afrique ». C’est sans doute fort de cette image que le pays a choisi d’attirer de grandes institutions financières régionales, notamment en leur proposant des accords de siège plus qu’avantageux. Lomé abrite aujourd’hui les sièges d’Ecobank, d’Orabank, de Coris Bank International, de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et de la Banque d’investissement de la CEDEAO (BIDC). Le fait que la capitale togolaise soit le hub de la compagnie régionale Asky, filiale d’Ethiopian Airlines, qui dessert quotidiennement un grand nombre de grandes villes d’Afrique centrale et de l’Ouest, est un atout certain.

C’est dans le cadre de cette stratégie d’ensemble que les autorités ont lancé la construction de Lomé II, un quartier d’affaires se voulant futuriste. « Certes, c’est un bon début. Mais il faut aller plus loin. Les capacités de Lomé en termes de logements de standing par exemple sont insuffisantes et cela peut décourager de nombreux groupes qui songeraient à y installer leur siège », note un cadre de haut niveau d’une institution financière internationale.

Pour s’imposer comme la « place forte » financière de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Lomé doit aussi travailler à être attirante pour les cadres africains « mondialisés ». Plus « sexy » et plus « urbaine », donc. « Certes, il y a des choses qui se passent, les plages en pleine ville, c’est un vrai plus, mais on s’ennuie ici.

Rien de comparable à Abidjan, la ville qui ne dort jamais », confie un jeune entrepreneur. De fait, il y a peu de gros événements, de concerts et de festivals à Lomé. Et, en dehors d’un certain nombre de lieux de « résistance », notamment des night-clubs comme le Free Time, la Villa et le Privilège –, la principale ville togolaise s’endort un peu trop tôt pour la grande tribu des noctambules.

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Des exercices militaires internationaux au Niger…sans la France https://mondafrique.com/confidentiels/des-exercices-militaires-internationaux-au-niger-sans-la-france/ Sat, 01 Jun 2024 15:50:33 +0000 https://mondafrique.com/?p=111972 Le Niger accueille depuis le 20 mai un exercice militaire international « d’envergure » avec le Mali, le Burkina, le Tchad et le Togo. Ce qui rappele les grandes heures de la Task Force Takuba, qui rassemblait des forces spéciales européennes sous commandement français jusqu’à leur départ forcé du Mali en 2022.   Au Centre de formation des […]

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Le Niger accueille depuis le 20 mai un exercice militaire international « d’envergure » avec le Mali, le Burkina, le Tchad et le Togo. Ce qui rappele les grandes heures de la Task Force Takuba, qui rassemblait des forces spéciales européennes sous commandement français jusqu’à leur départ forcé du Mali en 2022.  

Au Centre de formation des forces spéciales de Tillia, dans le nord-ouest du Niger, les forces spéciales de cinq pays – les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (Niger, Burkina Faso, Mali) et « les pays amis » du Tchad et du Togo – participent jusqu’au 3 juin à l’exercice baptisé Tarha-Nakal (Amour de la patrie en tamachek), a annoncé le ministère nigérien de la Défense. 

Il s’agit de « renforcer l’interopérabilité et la coopération » entre les militaires des pays participants. Mille-cinq-cents hommes et plusieurs centaines de véhicules sont mobilisés.

Tarha-Nakal a pour but de cultiver « l’esprit de camaraderie entre les sections de combat des différents pays dans la rigueur professionnelle et le sens de l’honneur face à une simulation réaliste d’une tentative de sécession par un groupe rebelle bénéficiant d’un fort appui extérieur et ayant des connections avec des groupes armés terroristes ou criminels. » 

Fruit du « partenariat militaire entre le Niger et des pays amis tels que le Mali, le Burkina Faso, le Togo et le Tchad », l’exercice comprend « des manœuvres tactiques » et « des initiatives visant à renforcer les liens avec les populations locales ».

Les armées de quatre des cinq pays participants se sont déjà côtoyées au sein de l’éphémère et infructueux G5 Sahel, créé à l’initiative de Paris. Le nouveau venu est le Togo, qui s’est rapproché des trois membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pour contourner le blocus du Niger ordonné par la communauté économique ouest-africaine au lendemain du coup d’Etat contre Mohamed Bazoum. La pression des groupes djihadistes qui ont essaimé à partir du Mali s’exerce désormais dans les régions nord des pays du Golfe de Guinée, comme le Togo. Si le Tchad continue d’abriter une grande base militaire française, il a refusé, cependant, de servir de base arrière à une action de déstabilisation contre son voisin nigérien. Sa présence à l’exercice en cours est un nouveau signal d’une certaine complicité du Président tchadien avec l’AES. 

Tchad, le dernier bastion français au Sahel encerclé par les Russes

 

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Le président togolais, Faure Gnassimbé, plaide contre l’immobilisme face au Niger https://mondafrique.com/confidentiels/le-president-togolais-faure-gnassimbe-plaide-contre-limmobilisme-face-au-niger/ Sun, 18 Feb 2024 08:19:30 +0000 https://mondafrique.com/?p=105594 Faure Gnassimbé, le Président du Togo, a été reçu vendredi à Abidjan par son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, pour tenter d’esquisser des solutions dans le bras de fer qui oppose les trois membres de l’Alliance des Etats du Sahel avec les organisations régionales. Le Togolais a été désigné comme médiateur auprès du Niger par la […]

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Faure Gnassimbé, le Président du Togo, a été reçu vendredi à Abidjan par son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, pour tenter d’esquisser des solutions dans le bras de fer qui oppose les trois membres de l’Alliance des Etats du Sahel avec les organisations régionales. Le Togolais a été désigné comme médiateur auprès du Niger par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Cette visite du président togolais en Cote d’ivoire semble dessiner une légère percée après plus de six mois de blocage total. Alassane Ouattara, qui fait partie des faucons de la CEDEAO, a remercié son homologue pour son travail de facilitation en vue de  « nous aider à trouver une solution pour le Niger», et il a conclu son très bref propos en affirmant que «l’Afrique de l’Ouest est un bloc où les choses se sont toujours très bien passées jusqu’à présent. Et nous devons tout faire pour que ça continue.»

Faure Gnassimbé lui a succédé plus longuement au micro. Il a qualifié la discussion de «difficile, parce que les problèmes le sont.»«Notre région n’a jamais connu de telles épreuves. Le problème du terrorisme qui nous affecte tous car quand un pays est affecté, l’ensemble de la communauté est affectée. Et un problème qui dure», a-t-il dit.

Le terrorisme a fait son apparition dans la région au début des années 2000 et il a déstabilisé gravement le Mali à partir de 2012, puis ses voisins du Niger et du Burkina Faso. Ces trois pays ont décidé de s’organiser au sein de l’Alliance des Etats du Sahel, créée en septembre dernier pour affronter ensemble leurs problèmes communs, les groupes armés terroristes d’une part et les organisations régionales d’autre part. Ces dernières exigent le retour des trois pays dirigés par des juntes à l’ordre constitutionnel.

Le Niger subit depuis plus de six mois des sanctions inédites de l’organisation contre un de ses membres : fermeture totale des frontières et gel total de ses avoirs financiers à la banque centrale ouest-africaine et dans les banques commerciales de la région. La CEDEAO a même menacé le Niger d’une intervention militaire pour rétablir le Président Mohamed Bazoum dans son fauteuil.

La nécessité de réexaminer les sanctions

«Nous avons des Etats, un pays qui est sous sanction, d’autres qui sont suspendus et qui font encore face à des difficultés qu’ils connaissaient déjà. Donc nous sommes préoccupés, le Président Ouattara et moi-même, de la situation humanitaire dans les différents pays», a poursuivi Faure.

Alassane Ouattara et lui-même se sont «interrogés sur la nécessité, peut-être, de réexaminer ou de réévaluer notre stratégie de gestion et de règlement de ces crises-là», a-t-il dit, semblant dessiner une issue. «Nous sommes préoccupés également par la décision prise par nos frères de quitter la CEDEAO et nous croyons qu’un dialogue est toujours possible.»

Le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont annoncé leur départ de la CEDEAO et menacent de faire de même avec l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest.

Evoquant le sort du Président Bazoum, retenu prisonnier dans sa résidence à l’intérieur du Palais présidentiel depuis le 26 juillet, il a estimé que les deux situations étaient tristes, «l’un qui est en otage et d’autres populations qui souffrent». «Mais cela ne règle pas le problème. Quel sens ont les sanctions que nous prenons? Comment faire pour dépasser cela, parce que le statu quo, l’immobilisme que nous connaissons aujourd’hui n’est plus possible», a-t-il martelé.

«Il ne s’agit pas de dire que telle partie a raison, une autre partie a tort. Il s’agit d’avoir un espace régional qui retrouve la paix, qui retrouve la sécurité et des populations qui vaquent librement à leurs occupations.»

L’immobilisme des deux organisations a radicalisé le Mali, le Burkina Faso et le Niger qui se sont tournés vers des acteurs à l’extérieur de l’espace régional, en particulier la Russie, pour desserrer l’étau. Le Président togolais a conclu sur « une note d’espoir » : « un rendez-vous dans les prochaines semaines pour essayer de trouver une solution.»  

 

 

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Niger : le fils du président Bazoum libéré https://mondafrique.com/a-la-une/niger-la-liberation-du-fils-du-president-bazoum-se-precise/ Mon, 08 Jan 2024 20:15:53 +0000 https://mondafrique.com/?p=102641 Salem Bazoum, le fils du Président nigérien déchu Mohamed Bazoum, détenu auprès de ses parents depuis le coup d’Etat du 26 juillet, a quitté Niamey lundi soir en compagnie du ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, a appris Mondafrique. Il avait bénéficié dans la journée d’une mesure de libération provisoire dans une procédure de […]

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Salem Bazoum, le fils du Président nigérien déchu Mohamed Bazoum, détenu auprès de ses parents depuis le coup d’Etat du 26 juillet, a quitté Niamey lundi soir en compagnie du ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, a appris Mondafrique.

Il avait bénéficié dans la journée d’une mesure de libération provisoire dans une procédure de justice militaire intentée contre lui après l’évasion manquée de l’ancien Président en octobre dernier.

La médiation togolaise

Le Président togolais Faure Gnassimbe est ainsi conforté dans sa position de négociateur clé entre les autorités militaires au pouvoir à Niamey et leurs voisins de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Grâce au port de Lomé, il a facilité le contournement du blocus commercial et bancaire infligé au Niger après le renversement du régime, en particulier pour la fourniture de médicaments. Les modalités de la libération de Salem Bazoum faisaient l’objet de discussions depuis des semaines entre Faure Gnassimbe et le gouvernement nigérien. Le Togolais s’est porté garant de l’étudiant âgé de 22 ans, qui a accès aux comptes bancaires de son père, ce qui inquiétait Niamey. Le jeune homme avait été surpris par le coup d’Etat alors qu’il était en vacances chez ses parents, de retour de Dubaï où il est installé.

Une sortie de crise?

Le ministère togolais des Affaires étrangères a remercié officiellement lundi soir le général de brigade Abdourahamane Tiani, les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le Premier ministre Lamine Zeine pour « leur ferme volonté et leur engagement à oeuvrer pour l’apaisement, socle d’une paix durable et d’une reprise effective du développement dans le pays frère du Niger. » Cette libération « à titre humanitaire » est le résultat de la médiation entreprise par les deux Présidents du Togo et de la Sierra-Leone, rappelle le communiqué officiel, mandatés par la CEDEAO auprès du Niger. Si les apparences diplomatiques sont sauves, seul le Togolais a pourtant agi dans cette affaire, tirant profit de la confiance bâtie ces derniers mois avec Niamey.

L’épouse du Président Bazoum, Hadiza Mabrouk, devrait également bientôt quitter la résidence présidentielle où elle est retenue aux côtés de son mari depuis plus de cinq mois.

Depuis décembre, des discussions de sortie de crise ont commencé entre le Niger et la CEDEAO pour la levée des sanctions sévères infligées au pays après le renversement du régime.

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Des élections bien peu démocratiques en Afrique de l’Ouest https://mondafrique.com/decryptage/les-elections-traduisent-un-recul-des-libertes-civiques-en-afrique-de-louest/ Tue, 13 Oct 2020 10:03:38 +0000 https://mondafrique.com/?p=40870 Les élections présidentielles et législatives en Afrique de l’Ouest ont marqué un recul de l’espace civique et des droits humains, d’après le classement du Civicus Monitor. Au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Niger et au Togo, dans des contextes différents, les groupes pro-démocratie, les journalistes et les opposants sont réprimés, le trafic internet […]

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Les élections présidentielles et législatives en Afrique de l’Ouest ont marqué un recul de l’espace civique et des droits humains, d’après le classement du Civicus Monitor.

Au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Niger et au Togo, dans des contextes différents, les groupes pro-démocratie, les journalistes et les opposants sont réprimés, le trafic internet perturbé, les manifestations interdites, tandis que l’usage excessif de la force et le harcèlement se systématisent. Selon le classement du Civicus Monitor, l’espace civique dans ces pays est désormais « obstrué ». 

Le Civicus Monitor est un outil qui permet d’analyser des données sur l’état des libertés civiques dans 196 pays, au sein d’un consortium de plus de 20 organisations de recherche de la société civile. François Patuel, consultant spécialiste des droits de l’Homme en Afrique de l’Ouest, vient de publier le 13 octobre un rapport de Civicus sur le sujet.

Il évalue l’état de la liberté d’association, la liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique, les trois piliers de l’espace civique, dans les cinq pays concernés.

Elections présidentielles à haut risque

Des élections présidentielles à haut risque se tiennent le 18 octobre en Guinée, le 31 octobre en Côte d’Ivoire, le 27 décembre au Niger et en avril 2021 au Bénin. Elles se sont tenues le 22 février 2020 au Togo. Elles se traduisent, à chaque fois, par l’installation d’un climat de peur au sein des oppositions et des militants de la société civile.

Une sorte de « kit » au service du recul des droits civiques se dessine dans ce rapport : adoption de dispositions pénales réprimant les manifestations et pourchassant les activités en ligne ; interdiction de l’opposition ou des candidatures d’opposants ; coupures intempestives d’internet pendant les élections et, naturellement, recours abusif à la force, à la violence et parfois même à des mauvais traitements.

Bénin

Au Bénin, les particuliers et Ong se sont vu retirer le droit de saisir la Cour de justice de la CEDEAO et la Cour africaine des droits de l’Homme ; les journalistes, blogueurs et militants sont harcelés en vertu d’un nouveau texte, le code du numérique, adopté en 2018 ; les élections de 2019 ont été entachées de violations diverses (coupures d’internet, usage excessif de la force, interdiction de manifester, assassinats et arrestations de manifestants).

« Le Bénin se dirige vers une élection présidentielle difficile en avril 2021, peut-être sans la participation des candidats de l’opposition », écrit François Patuel. « Les groupes d’opposition n’ont pas été autorisés à se présenter aux élections législatives du 28 avril 2019, situation qui a nourri les tensions politiques et déclenché des manifestations de masse dans tout le pays. » 4 personnes sont mortes tuées par balle et des militants de la société civile et des dirigeants de l’opposition, y compris des membres du parlement, ont été arrêtés. Le taux de participation a été le plus bas de l’histoire du pays (27,12%).

Le code du numérique a permis de poursuivre et incarcérer au moins 17 bloqueurs, journalistes et militants politiques. La correspondante de France 24 est toujours privée de son accréditation et menacée de « solutions extrêmes » par la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication. Le  nouveau code pénal criminalise « tout attroupement non armé qui pourrait troubler la tranquillité publique » et toute provocation à un attroupement non armé. Plus de 70 personnes, dont des opposants politiques et des dirigeants de la société civile, ont été arrêtées dans le cadre des élections législatives. Le droit de grève a également été restreint.

Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, des dispositions restrictives entravent la liberté d’expression des militants, des journalistes et des cyberactivistes. Des manifestations contre le 3e mandat du Président Alassane Ouattara se sont traduites par au moins 12 morts et plus de 100 arrestations. Comme au Bénin, la Côte d’Ivoire s’est retirée du protocole permettant aux particuliers et aux organisations de la société civile de saisir directement la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples.

La stabilité relative du pays, écrit François Patuel, pourrait être menacée par la candidature du Président Ouattara et l’exclusion des listes électorales des chefs de l’opposition Laurent Gbagbo et Guillaume Soro en raison de leurs condamnations pénales. 17 proches de Guillaume Soro ont été arrêtés, « certains dans des conditions s’apparentant à des disparitions forcées. » Les candidatures de Soro et Gbagbo ont été invalidées le 14 septembre par la Cour Constitutionnelle, tandis que dans la foulée, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ordonnait à la Côte d’Ivoire « de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever tous les obstacles empêchant Soro de jouir de ses droits d’élire et d’être élu de permettre à Gbagbo de s’inscrire sur la liste électorale. »

Comme au Bénin, la Côte d’Ivoire a adopté un nouveau code pénal « contenant  des dispositions qui violent le droit à la liberté d’expression, notamment la criminalisation des offenses au chef de l’Etat, la publication de fausses nouvelles, les propos injurieux sur internet et la publication de données pouvant porter atteinte à l’ordre public. » 6 journalistes au moins ont été condamnés à de lourdes amendes depuis mars, et 2 d’entre eux ont été détenus sans condamnation. Plusieurs cyberactivistes « perçus comme proches des groupes de l’opposition ont été arrêtés et victimes de procès injustes.»  Des allégations de mauvais traitements et de torture ont été avancées. Plusieurs défenseurs des droits humains ont été arrêtés et emprisonnés dans le cadre de manifestations contre le 3e mandat du président.

Guinée

En Guinée, des dizaines de personnes ont été tuées depuis octobre 2019 lors de manifestations contre le 3e mandat du Président Alpha Condé, l’accès aux réseaux sociaux a été bloqué au moment du référendum sur le changement de Constitution, des arrestations arbitraires, des poursuites et des actions de harcèlement judiciaire contre les militants pro-démocratie et les défenseurs des droits humains ont été constatées, ainsi que l’adoption d’une législation répressive restreignant les libertés fondamentales.

Des violences ont entaché le referendum constitutionnel controversé couplé aux élections législatives. Les partenaires régionaux, onusiens, l’Union européenne, la France et les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude face à ces violences. 37 personnes au moins ont été tuées entre le 22 et le 24 mars et en mai suivant, 30 personnes ont officiellement trouvé la mort à Nzérékoré. Le risque de violences électorales, malheureusement habituelles en Guinée, est élevé.

La loi sur la prévention et la répression du terrorisme, le nouveau code pénal, la loi sur la cybersécurité sont utilisées contre la liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique. L’accès aux réseaux sociaux a été bloqué pendant et après le double scrutin référendaire et législatif. Près de 300 membres et dirigeants de la société civile et pro-démocratie ont été arrêtés et « soumis à des procès injustes, à la torture et à d’autres mauvais traitements  (…)Les autorités guinéennes ont violemment réprimé des manifestations de masse organisées par des groupes d’opposition et des organisations de la société civile », faisant plusieurs dizaines de morts et impliquant « des membres des forces de sécurité» dans un contexte d’impunité.

Des tracasseries administratives empêchent l’inscription légale des Ong par la délivrance de certificats d’inscription temporaires qui deviennent difficiles ou impossibles à renouveler.

Niger

Le Niger est inscrit dans la liste de surveillance du Civicus Monitor « en raison de menaces immédiates et urgentes pesant sur l’espace civique du pays. » On y retrouve l’adoption de lois répressives, dont la loi de 2020 sur l’interception des messages électroniques et celle de la lutte contre la cybercriminalité, utilisées pour poursuivre les militants et les journalistes ; le harcèlement judiciaire des défenseurs des droits humains, notamment les journalistes, et l’interdiction systématique des manifestations de la société civile, l’usage excessif de la force et l’arrestation de manifestants pacifiques.

François Patuel rappelle le contexte de tension politique et de processus électoral non consensuel qui prévaut dans le pays à l’approche des élections locales, législatives et présidentielles de décembre. La légalisation des interceptions des communications, sans contrôle indépendant, suscite l’inquiétude, tandis que la loi sur la cybercriminalité a permis l’arrestation et l’emprisonnement de 11 personnes au moins, dont des journalistes, ainsi que celle d’une femme ayant été poursuivie à cause d’une conversation privée sur Whatsapp.

Les manifestations pacifiques continuent d’être réprimées. « Les forces de sécurité recourent fréquemment à un usage excessif de la force, entraînant des blessures et la mort. Les manifestations pacifiques convoquées par les organisations de la société civile sont interdites presque systématiquement. » Leurs organisateurs poursuivis et emprisonnés, parfois pendant de longs mois.

Comme en Guinée, la liberté d’association est entravée par « l’ingérence des autorités dans les activités des associations au moyen du report ou de la suspension arbitraire de leur inscription. »

Togo

Enfin, au Togo, on retrouve l’interruption et la coupure régulières de l’accès à internet, notamment le jour de l’élection présidentielle, la répression des manifestations et l’usage de la force meurtrière contre les manifestants, l’adoption d’une législation restrictive( notamment la loi sur les conditions d’exercice de la liberté de réunion et la loi sur la cybersécurité), la détention et la poursuite arbitraires des défenseurs des droits humains et les sanctions fréquentes des journalistes et média s par le régulateur national des médias.

Le Président Faure Gnassingbé a été élu pour un quatrième mandat le 22 février dernier. Les manifestations de masse de ces trois dernières années ont été réprimées par la force, faisant des dizaines de morts, dont des enfants, des dizaines d’arrestations de dirigeants de l’opposition et de la société civile. Ces derniers, après une période d’incarcération, sont interdits de parole ou ont préféré quitter le pays. L’espace civique, retreint depuis longtemps, se dégrade encore dans le pays. Coupures d’internet, espionnage des conversations téléphoniques par la société israélienne NSO group, nouveaux pouvoirs permettant aux autorités locales d’assigner à résidence, de retenir en rétention et d’expulser les étrangers et de bloquer ou supprimer des contenus en ligne, loi sur la cybersécurité restreignant gravement la liberté d’expression « par l’instauration de peines de prison pour les injures en ligne, la diffusion de fausses nouvelles, l’atteinte aux bonnes mœurs et la diffusion de données de nature à troubler l’ordre », un code pénal révisé criminalisant la diffamation et les offenses contre les autorités publiques font partie de l’arsenal utilisé pour réprimer la liberté d’expression et la liberté de manifestation, interpeller les défenseurs des droits humains et les condamner à des peines de prison.

Une nouvelle loi sur les rassemblements, adoptée en 2019, restreint considérablement le droit à la liberté de réunion pacifique en interdisant, de manière générale, les manifestations sur les routes nationales, dans les zones de forte activité économique des centres urbains, dans les zones proches des institutions de l’Etat ou des ambassades et locaux des organisations internationales.

On retrouve enfin les tracasseries administratives pour saper le travail des organisations de la société civile par le rallongement des processus d’inscription et l’ingérence dans leurs activités.

Il faut soutenir et financer la société civile

« Ciblées dans leur pays, les organisations de la société civile ont besoin du soutien de partenaires régionaux et internationaux pour être en sécurité, pour s’assurer que leur vois sera entendue dans les instances internationales et régionales et pour accroître la pression sur les autorités nationales pour qu’elles respectent davantage les droits humains », conclut François Patuel.

Le chercheur appelle les partenaires internationaux à apporter aux organisations de la société civile un soutien financier, politique, organisationnel, juridique et judiciaire ainsi qu’à les appuyer en communication, en méthodes de recherche, sur la participation aux mécanismes des droits humains au niveau international et régional et dans les contentieux stratégiques devant les instruments régionaux. Il invite enfin au renforcement de la Cour africaine des droits de l’homme et  à une meilleure participation des ONG dans les processus de prise de décisions de la CEDEAO.

Lire le rapport complet : https://civicus.org/documents/reports-and-publications/eena-reports/west-africa-report-2020_fr.pdf

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Le Nigérian Buhari rappelle à l’ordre ses pairs de la CEDEAO https://mondafrique.com/confidentiels/le-nigerian-buhari-rappelle-a-lordre-ses-pairs-de-la-cedeao/ Tue, 08 Sep 2020 08:53:16 +0000 https://mondafrique.com/?p=40333 A l’occasion du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO lundi à Niamey, le Président nigérian Muhammadu Buhari a rappelé à l’ordre ses pairs d’Afrique de l’Ouest sur le respect des règles démocratiques, au moment où l’institution régionale maintenait sa position de fermeté à l’endroit de la junte malienne, sommée de désigner un président de […]

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A l’occasion du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO lundi à Niamey, le Président nigérian Muhammadu Buhari a rappelé à l’ordre ses pairs d’Afrique de l’Ouest sur le respect des règles démocratiques, au moment où l’institution régionale maintenait sa position de fermeté à l’endroit de la junte malienne, sommée de désigner un président de transition civil avant le 15 septembre.

Cité sur twitter par son porte-parole, Gaba Shehu, il a  demandé aux dirigeants ouest-africains d’arrêter d’allonger leurs mandats car cela devient une source de problèmes. « En tant que dirigeants de nos Etats membres de la CEDEAO, nous devons adhérer aux dispositions constitutionnelles de nos pays, particulièrement en ce qui concerne la limitation des mandats. Car ce domaine est cause de crises et de tensions politiques dans notre sous-région », a-t-il déclaré, visant non seulement le Guinéen Alpha Condé mais aussi l’Ivoirien Alassane Ouattara.

Le Président nigérian est allé encore plus loin en précisant que cette retenue devait aussi embrasser « la nécessité de garantir des élections libres, justes et crédibles. » « Cela doit être le socle de la démocratie qu’il faut soutenir dans notre sous-région, de la même façon que le respect de l’état de droit. »

La veille, le porte-parole avait évoqué explicitement les élections législatives et présidentielles prévues cette année au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée et au Niger, annonçant que le Président Buhari rappellerait, à l’occasion du sommet, « l’impératif de renforcer la démocratie dans la sous-région en respectant les dispositions constitutionnelles, l’état de droit et les résultats  de scrutins libres et équitables. »

La CEDEAO a été beaucoup perçue comme un club des chefs d’Etat prompts à défendre l’un des leurs lorsque Ibrahim Boubacar Keita a été renversé par une junte, après des mois de troubles et de protestations dans son pays et des élections législatives marquées par un double contexte de pandémie et d’insécurité et l’enlèvement du chef de file de l’opposition.

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Présidentielles Togo, une élection sans surprise pour Faure Gnassingbé https://mondafrique.com/politique/togo-vers-un-quatrieme-mandat-pour-faure-gnassingbe/ Sat, 22 Feb 2020 11:13:41 +0000 https://mondafrique.com/?p=35367 Ce samedi 22 février 2020, a lieu l’élection présidentielle au Togo. Parmi ceux-ci, le président sortant Faure  Gnassingbé ne devrait pas se faire beaucoup de soucis pour accomplir un quatrième mandat présidentiel.  Ayant succédé à son père,  le Général Gnassimgbe Eyadema, en 2005, président putschiste de 1967 à 2005, Faure Gnassingbé ( 53 ans ) […]

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Ce samedi 22 février 2020, a lieu l’élection présidentielle au Togo. Parmi ceux-ci, le président sortant Faure  Gnassingbé ne devrait pas se faire beaucoup de soucis pour accomplir un quatrième mandat présidentiel. 

Ayant succédé à son père,  le Général Gnassimgbe Eyadema, en 2005, président putschiste de 1967 à 2005, Faure Gnassingbé ( 53 ans ) compte bien appliquer le dicton africain :  » on ne prépare pas les élections pour les perdre ».

La dynastie Gnassingbé 

Ce samedi, sept candidats se présentent au suffrage de 3,6 millions d’électeurs. Mais tout a été mis en place pour la réélection du sortant, y compris les observateurs internationaux. Son challenger historique, Jean-Pierre Fabre et les cinq autres prétendants que sont Agbéyomé Kodjo, Georges Kuessan, Aimé Gogué, Wolou Komi et Tchassona Traoré risquent fort de se retrouver dans la situation classique des opposants s’estimant floués par le scrutin. Ils pourraient bien rejoindre le Camerounais  Maurice Kamto, le Gabonais Jean Ping, les Congolais-B Guy-Brice Kolelas et Jean-Pierre Mokoko, le Congolais de RDC Martin Fayulu, le Centrafricain Anicet-Georges Dologuélé et tant d’autres.

Le droit et la démocratie 

Evidemment pour en arriver là, il a fallu que Faure Gnassingbé exige quelques contorsions juridiques et fasse des interventions bien ciblées dans le processus électoral. La constitution a dû être modifiée par un vote des parlementaires. Ayant déjà accompli trois mandats, Faure Gnassingbé ne pouvait plus candidater. Cet obstacle fut vite supprimé. Les nouvelles dispositions constitutionnelles ont remis les compteurs à zéro.

La rétroactivité ayant été rejetée, Faure Gnassingbé est desormais éligible à deux nouveaux mandats. Outre cette élection de 2020, le président pourra se représenter en 2025. Il sera alors âgé de 58 ans. Tous les espoirs lui seront encore permis, si le laxisme de la communauté internationale existera encore.

Comme tant d’autres présidents africains, Faure Gnassingbé se s’est pas embarrassé des règles constitutionnelles et de l’opinion internationale. Ce passage en force n’a pas suscité de réactions négatives de la communauté internationale. Il y a une telle accoutumance ! La voie est donc ouverte pour d’autres présidents qui  pourraient se heurter à des obstacles constitutionnels temporaires.

La montée des périls

Certes, le mode de scrutin uninominal est passé à deux tours, la diaspora pourra voter et le président bénéficiera d’une immunité à vie pour sa gestion. Encore une fois, ces dispositions sont précaires et participent à ce mirage de la démocratie que sont les élections dans beaucoup de pays africains.

Peu à peu, la nécrose de l’État devient de plus en plus perceptible, les conflits ethniques se renforcent à mesure que les conditions de vie deviennent plus en plus déplorables et exacerbent les tensions incontrôlables. La démocratie ne peut se résumer à des élections, d’autant qu’elles sont rarement transparentes et équitables.

Les mouvements islamistes rôdent

Le bilan de quinze ans de pouvoir de Faure Gnassingbé n’est pas le plus négatif. Incontestablement des progrès ont été réalisés dans le développement et la sécurité.

Toutefois, l’absence de respiration démocratique et les conditions de vie toujours aussi déplorables donnent des opportunités aux mouvements se réclamant du djihadisme transnational et de mieux en mieux implantés localement.Les exemples du Mali, du Burkina Faso et du Niger devraient faire réfléchir. Les élections présidentielles ont bien eu lieu avec leurs résultats prévisibles. Au Togo, elles auront lieu le 22 février 2020, tandis que les menaces djihadistes se font de plus en plus précises du côté de Dapaong à la frontière du Burkina Faso. Le terreau est déjà là. 

Après les manifestations monstres de 2018, réclament la démission de Faure Gnassingbé,  beaucoup d’électeurs  » voteront avec leurs pieds », ce qui donnera un faible taux de participation

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Afrique de l’Ouest, la démocratie en danger de mort https://mondafrique.com/politique/afrique-de-louest-la-democratie-en-danger-de-mort/ Wed, 15 May 2019 07:02:18 +0000 https://mondafrique.com/?p=29113 Bénin, Sénégal, Mali, Niger, Togo, Guinée… Partout en Afrique de l’Ouest des coups de canif sont portés contre la démocratie dans une sous-région déjà meurtrie par le terrorisme. Une chronique de Francis Sahel Coup sur coup, deux vitrines de la démocratie en Afrique de l’Ouest se sont brisées en moins de deux mois d’intervalle. Ce […]

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Bénin, Sénégal, Mali, Niger, Togo, Guinée… Partout en Afrique de l’Ouest des coups de canif sont portés contre la démocratie dans une sous-région déjà meurtrie par le terrorisme. Une chronique de Francis Sahel

Coup sur coup, deux vitrines de la démocratie en Afrique de l’Ouest se sont brisées en moins de deux mois d’intervalle. Ce fut d’abord le tour du Sénégal, pays de longue tradition démocratique avec un multipartisme instauré dès 1974, d’enregistrer des reculades. Pour la première fois dans l’histoire du pays, Macky Sall, président sortant, a utilisé le système judiciaire pour neutraliser ses deux challengers les plus sérieux : Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade pressenti pour être le candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) ainsi que Kalifa Sall, Maire de Dakar, envoyé opportunément en prison par une inspection d’Etat commanditée par la présidence de la république. Par Macky Sall pour être tout à fait exact. On connait la suite de l’histoire : le Conseil constitutionnel a déclaré Macky Sall vainqueur du scrutin dès le premier tour avec plus de 58 % de voix. Tant pis  pour « l’exemplarité de la démocratie sénégalaise »

Bénin, une totale régression

 A peine avait-on digéré l’effondrement démocratique du Sénégal, que le Bénin, premier pays d’Afrique francophone à avoir expérimenté, dès 1990, la Conférence nationale qui avait ouvert la voie à la démocratisation, entre dans de violentes convulsions, mêlant dérives autoritaires et affairisme du président Patrice Talon. Il y a peu, nul n’aurait parié un seul franc CFA sur l’hypothèse d’organiser au Bénin des élections législatives à l’exclusion de toute l’opposition. Nul n’aurait non plus parié un autre franc CFA sur la possibilité que le président Talon réserve à sa mouvance les 83 sièges de députés à l’Assemblée nationale, à l’issue d’un scrutin qui a enregistré un taux de participation de 23% seulement. Et comme pour achever le forfait, le pouvoir a ordonné la suspension d’internet dans le pays le 28 avril 2019 jour du scrutin alors que les forces de l’ordre tiraient à balles réelles sur les partisans de l’opposition qui manifestaient le 1er et le 2 mai 2019 pour dénoncer les conditions d’organisation des législatives. Fait inédit dans l’histoire politique du pays, au moins deux manifestants ont succombé à des blessures par balles.

Gnassingbé père et fils, un règne sans fin

 Bien avant l’épisode des législatives contestées, le pouvoir de Patrice Talon a jeté en pâture un journaliste et des opposants politiques à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).

Avec des trajectoires politiques différentes de celles du Bénin et du Sénégal, le Niger et le Mali ont également connu des revers démocratiques. En effet, ce n’est qu’au forceps et après avoir emprisonné son principal Challenger Hama Amadou que le président nigérien Mahamadou Issoufou a réussi à se faire réélire lors de la présidentielle de février 2016. Son homologue malien Ibrahim Boubakar Keita (IBK) n’a guère fait mieux en réussissant lui aussi un passage en force pour se faire réélire lors de la présidentielle de juillet 2018. En dépit des appels réitérés de ses adversaires et de certaines missions d’observation, IBK et ses partisans ont refusé le gage de transparence de publier les résultats du scrutin bureau de vote par bureau de vote.

A regarder des près les perspectives politiques dans la sous-région, le recul démocratique observé en Afrique de l’Ouest devrait se poursuivre et même se traduire par le refus de l’alternance démocratique. Le Togo vient justement d’ouvrir la voie avec l’adoption jeudi 8 mai par voie parlementaire d’une nouvelle Constitution qui permet à Faure Gnassingbé de rester au pouvoir jusqu’en 2030. Il aura alors passé 25 années à la tête du Togo contre 38 ans pour son père Eyadema Gnassingbé, décédé en 2005.

Alpha Condé, 91 ans en 2020

L’opposant historique guinéen Alpha Condé, 81 ans, devenu chef de l’Etat, se dirige tout droit vers une modification constitutionnelle qui va lui permettre de rester encore dix années au pouvoir à partir de la fin de son mandat en 2020. Il aura alors 91 ans, dont 20 années au pouvoir.

En Guinée où la répression des manifestations contre le pouvoir a déjà fait plus de 80 morts depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir en 2010, le projet de troisième mandat nourrit par le président Alpha Condé pourrait être lourd de conséquences.

A la différence de l’Afrique centrale, qui a résisté à la démocratisation (Cameroun, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée-Equatoriale), l’Afrique de l’Ouest a connu au début des années 1990 un cycle d’élections libres et transparences ainsi que des alternances au sommet de l’Etat. Le plongeon de la démocratie intervient aujourd’hui alors que la sous-région semble totalement démunie face à la menace terroriste.

Francis Sahel

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Togo, Macron pour des élections libres https://mondafrique.com/video/togo-macron-pour-des-elections-libres/ Mon, 11 Jun 2018 08:04:56 +0000 https://mondafrique.com/?p=20540 Pris à partie par des opposants togolais lors de son récent voyage au Canada, le président français Emmanuel Macron s’est dit opposé à toute intervention française, de quel type de ce soit, pour faire partir la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis 1967. Par contre il s’est prononcé pour des prochaines élections libres. http://mondafrique.com/videos/Macron%20Togo.mp4 “[…]J’ai eu […]

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Pris à partie par des opposants togolais lors de son récent voyage au Canada, le président français Emmanuel Macron s’est dit opposé à toute intervention française, de quel type de ce soit, pour faire partir la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis 1967. Par contre il s’est prononcé pour des prochaines élections libres.

“[…]J’ai eu l’occasion de m’exprimer déjà sur ce sujet à plusieurs reprises. Il y a une démarche qui est lancée par l’Union Africaine et les représentants de cette institution pour qu’il y ait des élections libres et que la Constitution soit respectée. […] que la Constitution inscrive la limitation des mandats dans le temps, que le peuple puisse s’exprimer et procéder à une transition démocratique”, a-t-il souhaité.

Au sujet de l’alternance et de la constitution de 1992, le chef de l’Etat Français a déclaré qu’il ne veut pas tomber dans “des pratiques d’un autre âge où c’est la France qui va expliquer à un pays ce qu’il doit faire“,  mais  qu’il « soutient totalement la démarche l’Union Africaine » qui fait tout pour « qu’il  y ait alternance ».

Poussé a dire impérieusement « quelque chose à Faure Gnassingbe pour qu’il quitte le pouvoir“, Emmanuel Macron  a fait contraste en indiquant à son interlocuteur qu’il ne répétera pas “les erreurs du passé“ en demandant à Faure de céder le pouvoir après plus de deux mandats.  “J’agis,  la France agit de manière cohérente depuis le début,  c’est-à-dire que je respecte la souveraineté des États et aux côtés de l’Union Africaine“, a laissé entendre M. Macron.

A la question de savoir s’il va encore recevoir Faure Gnassingbe, lui et son gouvernement”, le président Français a rétorqué  son interlocuteur Togolais en ces termes : “Est-ce que je l’ai reçu déjà en voyage bilatéral ou est-ce que je m’y suis rendu ? “

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