Israël - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/israel/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Wed, 19 Jun 2024 05:11:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Israël - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/israel/ 32 32 « Beyrouth entre parenthèses », un roman du libanais Sabyl Ghossoub https://mondafrique.com/loisirs-culture/beyrouth-entre-parentheses-sabyl-ghossoub/ Tue, 18 Jun 2024 16:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=76927 Il est défendu à un citoyen libanais de se rendre en Israël. Mais dans « Beyrouth entre parenthèses », le livre de  Sabyl Ghoussoub, le narrateur, un jeune photographe franco-libanais, décide d’enfreindre la loi de son pays et de ne pas suivre l’avis de sa famille. Arrivé à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, il subit un interrogatoire […]

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Il est défendu à un citoyen libanais de se rendre en Israël. Mais dans « Beyrouth entre parenthèses », le livre de  Sabyl Ghoussoub, le narrateur, un jeune photographe franco-libanais, décide d’enfreindre la loi de son pays et de ne pas suivre l’avis de sa famille.
Arrivé à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, il subit un interrogatoire de plusieurs heures. Les questions fusent et se répètent. « Comment s’appelle votre mère ? Comment s’appelle votre père ? Comment s’appelle votre grand-père ? Comment vous appelez-vous ? » Des questions qui reviennent comme une berceuse et qui voudraient obliger le narrateur à se définir de manière définitive. Lui qui avait pensé faire ce voyage pour mettre de côté sa part libanaise, mettre Beyrouth entre parenthèses…

Nous serions tous morts
Depuis longtemps si nous n’avions pas
Notre sens de l’humour.
Waguih Ghali.

Voilà un livre comme on aimerait en écrire. Une longue phrase qui coule, et qui ne recherche jamais un effet de style. Un livre qui vous transporte dans la peau d’un autre : artiste, mi-Libanais mi-Parisien, et qui soudainement rend lumineux tout ce qui vous paraissait compliqué. Beyrouth entre parenthèses est une vraie réussite. On l’ouvre, on le lit, et on ne le referme qu’à la dernière page. Sabyl Ghoussoub vous fait goûter au bonheur d’errer, à la liberté d’aller là où vous ne devez pas aller.

Les deux côtés de la table

Dans l’édition de poche, ce long interrogatoire, à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv occupe 100 pages exactement. 100 pages dans une petite pièce vétuste.  Le photographe y est interrogé pendant un temps infini par une soldate de Tsahal qui désire débusquer « l’arabe » qui est en lui. Cet échange est savoureux. Deux mondes s’affrontent: celui du noir et blanc, de l’ordre et de la peur, et celui de la couleur, du désordre et du plaisir de vivre. Le réel et la fiction. D’un côté de la table, une femme réduit les choses à ce qu’elles sont extérieurement, face à elle, un bonimenteur transforme ce qu’il vit en une pièce de théâtre à sketches, pour rire de ce qui devrait le faire pleurer.

J’erre dans les rues de Haïfa. Je me prends pour l’écrivain Émile Habibi, à marcher les mains derrière le dos en attendant une paix qui ne viendra jamais. Je me transforme en Sa’îd le Peptimiste, l’un de ses personnages de roman, avec cette philosophie que tout va pour le mieux, parce que tout pourrait aller plus mal. Je suis, moi aussi, peptimiste. À la question : « Quand Israéliens et Palestiniens accepteront finalement de s’asseoir à la table des négociations, choisirez-vous de vous asseoir avec les Israéliens ou avec les Palestiniens ? », Émile Habibi avait répondu : Je choisirai d’être la table.

Un roman endiablé, composé de saynètes qui s’enchaînent comme autant de claps

Le roman de Sabyl Ghoussoub est composé de chapitres courts, pareils à des saynètes. Cela m’a rappelé les 1200 claps tournés jadis par Marc-Henri Wajnberg (vous pouvez visionner sur son site internet quelques uns de ses claps). Les chapitres (comme les claps) se succèdent à la vitesse de l’éclair, et se bousculent l’un l’autre, sans fin ni début. Ainsi en va-t-il de nos vies. Nous essayons bien maladroitement de les transformer en récit, alors que tout est sauts et syncopes. Il y a dans ce roman la saveur absurde d’un monde vaste, si vaste, qui permet de voyager, de jouir avec insouciance, avec en arrière-plan, le spectacle d’un pays, le Liban, que plusieurs cousins déchiquettent.

Comment se délester du poids de l’histoire ? Comment affronter les silences qui règnent dans les familles ? L’histoire de la guerre du Liban entre 1975 et 1980 n’a pas encore été écrite, et sans ce récit, comment imaginer autre chose? Il y a un trou noir. C’est de ces silences qu’est né le besoin de mettre Beyrouth « entre parenthèses », d’enfreindre la loi, pour aller rencontrer des hommes et des femmes de l’autre côté. Découvrir un peuple et non un concept haï, qui permet seulement de structurer son dépit.

Comment échapper à son identité

Le narrateur veut partir en sa qualité de Français, de  « citoyen du monde ». Mais, dès le vol dans l’avion, puis dans le long interrogatoire, il est ramené à son pays d’origine. Pareil à une mouche sur son ruban, il est englué, contraint de revenir à son nom, à sa langue maternelle, étouffé par sa famille, par la politique ; sommé d’expliquer ses œuvres photographiques, de les réduire à ce qu’elles montrent et non à ce qu’elles sont, comme on peut le voir dans la série de photos reproduites dans le roman, de personnages la tête recouverte de Keffiehs palestiniens.

Sabyl Ghossoub, Rêve imaginaire, série photographique, 2013.

Le jeune photographe, après avoir été démasqué par l’interrogatrice (sa faiblesse c’est sa mère), est relaxé, mais il demeure happé par l’identité à laquelle on l’assigne. La deuxième partie du livre se déroule dans le Fairouz café, jardin clos libanais à Tel Aviv.

Comment peut-on bombarder les lieux de son enfance

La saynète finale est bouleversante. Sabyl Ghoussoub nous parle de l’œuvre de l’artiste israélien Dor Zlekha Levy à propos de la synagogue de Beyrouth et du témoignage d’un soldat israélien né à Beyrouth, puis venu la bombarder en 1982. Ce soldat, « Isaac Balaila, israélien, juif d’origine libanaise se rappelle ses souvenirs d’enfance à Beyrouth et son retour dans sa ville de naissance en tant que soldat ».

Sabyl Ghoussoub écrit :

Je m’étais toujours demandé ce qu’un soldat israélien, né à Beyrouth, avait ressenti en pénétrant au Liban dans son char en 1982. Ce que ça faisait de venir bombarder les lieux de son enfance. On en avait souvent parlé avec Rose. […]. Isaac apparaît à l’écran. Chauve, trapu, la chemise ouverte, la chaîne en argent qui brille, il est l’archétype du soldat israélien. Je clique sur play : « Je suis né à Beyrouth en 1960, je suis parti quand j’étais un petit garçon. Mes souvenirs de la ville sont très clairs. Je me souviens très bien de Wadi Abou Jmil, le quartier juif de Beyrouth, et de la synagogue Maghen Abraham. » Il poursuit l’entretien et décrit ces lieux avec détails. Fier de son drapeau, de son uniforme, de son armée, il raconte ensuite combien Tsahal a fait du bien au Liban, il parle des siens comme des libérateurs. Cela dure cinq minutes, cinq minutes interminables où j’ai envie de jeter mon iPhone au sol et de voir la tête d’Isaac se fracasser en mille morceaux. Puis un plan de coupe vient arrêter Isaac. Il réapparaît, pensif. Il lève les yeux au ciel et confesse à l’artiste : « Écoute. Pour moi la guerre, c’était presque un rêve. C’était même impossible que ce soit la guerre. Je ne pouvais voir cette ville détruite, en ruines. J’ai vu mon enfance face à moi. Je me suis senti à la maison. La vérité, c’est que je n’ai jamais pensé que le Liban était un pays ennemi. Le Liban, cette terre, je l’aime de tout mon cœur. Jusqu’à aujourd’hui, dit-il alors qu’il éclate en sanglots, je désire cette patrie. Tu sais, cela peut sonner étrange pour moi, Beyrouth est ma patrie, non pas Israël.

Rédigé « avant que le cœur des Libanais n’explose » le 4 août, ce livre tente de faire de ce pays une promesse, et non plus une division.

Renseignements

Le livre de Sabyl Ghoussoub est paru en 2020, peu après le « mouvement du 17 octobre ». Dans un premier temps, après ce soulèvement, l’auteur avait pensé renoncer à publier son ouvrage face à l’inconnue dans laquelle était plongé le Liban. Il paraîtra finalement peu avant la catastrophe du 4 août. Il ressort aujourd’hui dans la collection L’antilopoche.

Biographie

Sabyl Ghossoub. Photo: Olivier Roller

Né à Paris dans une famille libanaise, Sabyl Ghoussoub a publié trois romans (Beyrouth-Sur-SeineLe Nez juif, Beyrouth entre parenthèses). Chroniqueur, il a correspondu pendant deux ans avec la commissaire d’exposition franco-israélienne Laura Schwartz sur le blog « En attendant la guerre » hébergé par le site du quotidien Libération. Depuis février 2021, il tient la chronique littéraire intitulée « Quoi qu’on en lise » dans le quotidien francophone libanais L’Orient-Le Jour. Journaliste, il collabore avec différents médias (Konbini Arts, Blind Magazine, Libération, L’Orient-Le Jour, L’oeil de la Photographie, Historia, L’Officiel Levant, Remue, Mashallah News, Agenda Culturel…). Photographe, il a publié ses images dans divers journaux (The Guardian, Fotografia Magazine…) et expose à Paris, Beyrouth ou New-York. Commissaire d’exposition et programmateur, il a été entre 2012 et 2015 directeur du festival du film Libanais de Beyrouth.  

Un entretien entre Sabyl Ghossoub et Diane Mazloum dans La Grande table des idées, le jeudi 27 août 2020

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-idees/beyrouth-ville-memoire-l-identite-libanaise-en-ruine-7163845

L’interview de Sabyl Ghossoub dans Magreb Orient Express sur TV5 Monde le 11 septembre 2020

https://www.youtube.com/watch?v=DnoXu-LybC8

L’installation Shomer de l’artiste Dor Zlekha Levy

L’artiste présente cette série comme suit : « Shomer (2019) est une installation multimédia qui comprend des œuvres vidéo, des pièces de projection, des affiches imprimées et des sculptures imprimées en 3d. L’œuvre démonte et réassemble la structure et l’histoire de la synagogue Magen Abraham à Beyrouth pour explorer des concepts tels que l’authenticité et la préservation, et leur relation avec la mémoire humaine. Le mouvement du spectateur dans l’espace de la galerie révèle différentes couches de l’installation, présentant des moments de l’histoire complexe de la synagogue. Les visiteurs se promènent sur les deux étages tout en écoutant une bande sonore grâce à des écouteurs sans fil. Cette bande sonore est basée sur une interview d’un Israélien d’origine libanaise, qui évoque ses souvenirs d’enfant ayant grandi à Beyrouth et de soldat israélien retournant dans sa ville natale pendant la guerre. »

On trouvera des images de l’installation Shomer sur le site de l’artiste.

L’installation Rêve imaginaire de Sabyl Ghossoub

L’artiste présente cette série comme suit : « Dès leur plus jeune âge, les enfants issus du monde arabo-musulman sont très vite confrontés au problème palestinien. Le sujet est omniprésent. Lors des repas de famille mais aussi à la télévision, dans les journaux. Couvrir d’un keffieh tous les membres d’une ascendance, c’était exprimer mes étouffements familial et politique. Comme dans un rite initiatique, le foulard se passe de main en main. Ici, le grand le donne au petit, et ainsi de suite. Un jeu qui mène parfois à la mort ou à l’étourdissement : le jeu du foulard appelé aussi rêve bleu, ou rêve imaginaire. » On trouvera des images de la série photographique sur le site de l’artiste.

Sabyl Ghossoub. Photo: Olivier Roller.

https://mondafrique.com/rejoignez-le-groupe-whatsapp-de-mondafrique/

 

 

 

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Israël / Cisjordanie: la génération Tik Tok ne baisse pas les armes https://mondafrique.com/international/israel-cisjordanie-la-generation-tik-tok-ne-baisse-pas-les-armes/ Wed, 22 May 2024 05:39:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=85837 Benjamin Netanyahou est sur deux fronts simultanément. Il doit mener à bien sa réforme du système judiciaire israélien contre une opposition qui manifeste dans les rues, bloque les voitures de députés de la majorité et tente de dresser les Démocrates américains et les institutions juives américaines contre lui. Simultanément, le Premier ministre israélien doit affronter […]

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Benjamin Netanyahou est sur deux fronts simultanément. Il doit mener à bien sa réforme du système judiciaire israélien contre une opposition qui manifeste dans les rues, bloque les voitures de députés de la majorité et tente de dresser les Démocrates américains et les institutions juives américaines contre lui.

Simultanément, le Premier ministre israélien doit affronter une tension croissante avec la génération islamiste Tik Tok en Cisjordanie. Ces jeunes qui affrontent les troupes israéliennes n’appartiennent à aucun groupe islamiste répertorié, mais sont armés et financés par le Hamas ou le Jihad Islamique quand ce n’est pas par les brigades al Aqsa de l’Autorité Palestinienne. Ils se distinguent du guérillero palestinien traditionnel en ce qu’ils ont renoncé à la mythologie nationale palestinienne et font volontiers des vidéos d’eux-mêmes en trans de brandir des armes, vidéos qu’ils mettent ensuite en ligne pour épater les jeunes filles.

Les troupes israéliennes à Naplouse

 Les troupes israéliennes sont entrées mercredi à Naplouse pour arrêter ces miliciens Tik Tok qui planifiaient une attaque de type terroriste. Il en est résulté une fusillade qui a fait six morts parmi les hommes armés, mais en réalité beaucoup plus. Un Palestinien âgé serait décédé également ainsi que d’autres qui semblent ne faire partie d’aucun groupe. Le raid aurait ainsi fait en tout onze victimes. L’affrontement a eu lieu cette fois ci non pas dans un quartier isolé, mais au centre ville près d’un supermarché très fréquenté.

Le processus d’intervention de l’armée israélienne est souvent le même : des véhicules civils transportant des soldats sans uniforme ou des policiers en civil arrivent sur le lieu de l’affrontement et fixent les combattants, puis les véhicules de transport blindés débarquent et ceinturent le périmètre de combat, généralement une maison ou un immeuble. Aisément reconnaissables, ces véhicules blindés déchainent la fureur de la population qui les inonde de projectiles en tous genres tout au long de leur déplacement dans les rues de Naplouse ou Jenine.

Les deux derniers mois ont été le début d’année le plus meurtrier en Cisjordanie depuis au moins 2000. Selon un décompte du Wall Street Journal, au moins 60 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie et à Jérusalem-Est depuis soixante jours. 

Ces jeunes qui meurent

Selon la journaliste Amira Hass du journal Haaretz, ces jeunes qui meurent en Cisjordanie, ne sont pas des combattants très aguerris et ne pèsent pas lourd face aux snipers et aux voitures de transports de troupes blindées de l’armée israélienne.

Après le raid meurtrier, la police israélienne a relevé son niveau d’alerte dans tout le pays mercredi soir, craignant des représailles. Une opération israélienne similaire à Jenine fin janvier qui a fait 10 morts a été rapidement suivie par l’attaque d’une synagogue à Jérusalem ou sept Israéliens ont trouvé la mort, soit l’attaque la plus meurtrière dans la ville depuis 2008. Le gouvernement israélien a promis une répression sévère contre l’activisme palestinien à l’approche du mois de Ramadan, à fin mars.

Les tensions en Cisjordanie ont aussi réveillé les tensions avec le Hamas. Le mouvement islamiste qui contrôle Gaza a tiré six roquettes en direction du territoire israélien. Ces roquettes ont été interceptées part Iron Dome, le système de défense anti-missile des Israéliens.  Néanmoins, en riposte contre ces tirs de roquette contre la population civile israélienne, l’aviation israélienne est intervenue. Une usine de fabrication d’armes et un site militaire du Hamas à Jabalia, dans le nord de Gaza ont été détruits.

Les responsables palestiniens à Gaza n’ont signalé aucun blessé, bien que le site soit situé dans un quartier résidentiel près d’une école et d’un dispensaire. 

Des « boucliers humains »

L’armée israélienne a dénoncé l’utilisation de « boucliers humains » par le Hamas qui « place ses moyens militaires au milieu de la population civile ». Le Hamas a juré que les frappes n’arrêteraient pas ses actions contre Israël et a déclaré que « la réponse à l’agression de l’occupation demeurera ».

L’envoyé des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, s’est rendu dans la bande de Gaza jeudi matin. M. Wennesland rencontrera des responsables du Hamas dans le cadre des efforts visant à éviter que le conflit ne devienne incontrôlable, a déclaré un diplomate. 

 

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Abdelmadjid Tebboune coincé entre l’Algérie et les Emirats Arabes Unis https://mondafrique.com/international/les-reticences-dabdelmadjid-tebboune-dans-la-crise-entre-lalgerie-et-les-emirats-arabes-unis/ https://mondafrique.com/international/les-reticences-dabdelmadjid-tebboune-dans-la-crise-entre-lalgerie-et-les-emirats-arabes-unis/#comments Wed, 07 Feb 2024 10:34:59 +0000 https://mondafrique.com/?p=104727 Abu Dhabi avait  ouvert à la fin de 2020 un consulat au Sahara Occidental, où il ne compte aucun ressortissant, pour signifier clairement à Alger qu’ils ne sont plus définitivement dans le même camp. Les Emirats et l’Algérie vivaient une lune de miel à l’époque du défunt Ahmed Gaid Salah, chef de l’armée algérienne. Mais […]

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Abu Dhabi avait  ouvert à la fin de 2020 un consulat au Sahara Occidental, où il ne compte aucun ressortissant, pour signifier clairement à Alger qu’ils ne sont plus définitivement dans le même camp. Les Emirats et l’Algérie vivaient une lune de miel à l’époque du défunt Ahmed Gaid Salah, chef de l’armée algérienne. Mais depuis l’arrivée  d’Abdelmadjid Tebboune au pouvoir et ses compromis avec le lobby truc, les relations ont été totalement sabotées et dérivent vers une dangereuse guerre froide.

Un article de notre partenaire  The North Africa Journal

Alors que des désaccords sur la manière de traiter les  du Mali ont peut-être été le dernier catalyseur de cette crise, l’Algérie travaille à réduire la présence des Émirats arabes unis dans l’industrie algérienne, en commençant par le ministère de la Justice ordonnant la suspension des contrats liant la United Tobacco Company à la Société algérienne des tabacs émiratie. En envoyant son ordre aux notaires impliqués dans la rédaction des contrats, le ministère de la Justice a déclaré que sa décision était « une mesure préventive, destinée à mettre fin à toutes les opérations suspectes ».

Hésitations présidentielles

Bien que le président algérien Abdelmadjid Tebboune reste hésitant à aborder la question des Émirats arabes unis, il est soumis à une pression intense pour rompre avec la nation du Golfe, qui a été accusée par ses détracteurs de s’immiscer dans la politique algérienne et de soutenir des groupes au Maghreb et au Sahel qui s’opposent aux politiques et à l’agenda de l’Algérie dans la région. Trois domaines où l’Algérie estime être contrecarrée par les Émirats arabes unis sont le soutien qu’ils apportent au seigneur de guerre libyen Khalifa Haftar, le soutien au Maroc et les efforts pour nuire aux relations entre le Mali et l’Algérie, avec la récente fin de l’Accord d’Alger annoncé par Bamako, vu par Alger comme une influence directe des Émirats arabes unis.

Les investissements émiratis en question

Étant donné l’approche présumée prudente du président Tebboune pour traiter avec les Émirats arabes unis, et afin de contourner l’utilisation directe d’arguments politiques, les autorités algériennes ont dû utiliser les termes des contrats où il y avait des violations apparentes et présumées. Dans ce cas, l’instruction du ministère de la Justice suit des plaintes des autorités algériennes contre le côté émirati pour non-respect d’un accord commercial signé en 2005.

Selon ces dernières, les Émiratis devaient augmenter la capacité de production de la société de tabac et faire de l’Algérie un exportateur vers l’Europe et l’Afrique. Bien que cet argument soit faible, les Algériens affirment que « ces engagements n’ont jamais été respectés, suscitant même des soupçons de détournement possible de millions de dollars et du secteur du tabac, avec des pertes s’élevant à des milliards pour l’Algérie sur plus de deux décennies. »

Les médias algériens disent également qu’en 2008 déja, les investissements émiratis en Algérie étaient censés dépasser 50 milliards de dollars au cours des cinq années suivantes, citant des déclarations du ministre émirati de l’Économie de l’époque, Soltane Ben Saeed Al Mansur. « Mais jusqu’à présent, ils n’ont atteint que 5 milliards de dollars. »

Tensions entre Tebounne et MBZ

Les relations entre l’Algérie et les Émirats arabes unis ont commencé à rencontrer des vents contraires depuis que feu le président Bouteflika a été renversé et remplacé par Tebboune. En juin 2023, une campagne médiatique en Algérie a été déclenchée contre les Émirats arabes unis, commençant par la fausse nouvelle de l’expulsion de l’ambassadeur émirati à Alger. Le journaliste Abdou Semmar d’Algérie Part a alors rapporté que le président algérien Abdelmadjid Tebboune voulait apaiser les tensions avec une visite proposée à Abu Dhabi, avec qui il entretenait des relations tendues depuis qu’il est devenu président. Mais la visite officielle proposée aurait été invalidée par Mohammed bin Zayed Al Nahyan, le président des Émirats arabes unis, qui aurait refusé de saluer formellement Tebboune. Le président algérien n’a finalement été invité qu’à « se reposer » à Abu Dhabi en chemin vers la Chine.

« l’Algérie a demandé à l’ambassadeur des Émirats de quitter son territoire »

 Cette décision, selon Semmar, a été perçue par les Algériens comme du mépris pour l’ensemble de l’Algérie. Et c’est à la suite de cet épisode diplomatique, considéré comme offensant par Alger, que le déchaînement médiatique sans précédent contre les Émirats a été organisé par des groupes de pression en Algérie. Le mardi 20 juin 2023, la chaîne algérienne Ennahar a annoncé que « l’Algérie a demandé à l’ambassadeur des Émirats de quitter son territoire. Il lui a été donné 48 heures. Cette décision d’expulsion fait suite à l’arrestation de quatre ressortissants émiratis qui espionnaient pour le compte de l’agence de renseignement israélienne Mossad. »

Le lendemain, le président algérien Abdelmajid Tebboune a limogé son ministre de la Communication après que les autorités ont rejeté toutes les allégations médiatiques. Le communiqué annonçant le limogeage n’a pas expliqué les raisons de la décision. Bien que ces événements de l’année dernière aient peut-être empêché une crise diplomatique dramatique avec les Émirats arabes unis grâce à une action rapide de la présidence algérienne, le drame entre les deux pays persiste, notamment en ce qui concerne le prétendu soutien militaire et financier des Émirats arabes unis au Maroc, son ingérence de plus en plus envahissante en Tunisie et le prétendu lobbying des Émirats en Mauritanie pour que le pays normalise ses relations avec Israël.

Regain de pression

La version 2024 de ces événements est la pression continue et croissante sur le président Tebboune, cette fois-ci présumée par les plus hautes autorités militaires. Diverses sources, dont Abdou Semmar, affirment que les chefs de l’armée algérienne ont exercé des pressions sur Tebboune pour qu’il prenne des mesures décisives pour rompre les liens avec les Émirats arabes unis. Pour ce faire, ils ont même sollicité l’aide de personnalités de partis d’opposition pour faire des déclarations publiques directes attaquant les Émirats arabes unis comme voulant saper l’Algérie.

En Algérie, la manière d’aborder les Émirats arabes unis est un gros problème. Tebboune reconnaît que les Émirats arabes unis ne sont pas seulement un petit acteur régional, mais un influenceur mondial majeur. Il n’est pas enthousiaste à l’idée de rompre les liens de manière aussi abrupte, mais ceux qui recherchent un divorce sont forts sur la scène de la propagande et sont susceptibles de maintenir la pression. De l’autre côté, les Émirats arabes unis sont également susceptibles de subir leur propre pression. Plusieurs groupes ont beaucoup à gagner à voir les tensions entre les deux éclater, et donc les chances pour l’Algérie et les Émirats arabes unis de rester en bons termes sont de plus en plus compromises.

 

 

 

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Israel détient le record du nombre de journalistes en prison https://mondafrique.com/confidentiels/israel-detient-le-record-du-nombre-de-journalistes-en-prison/ Sat, 03 Feb 2024 04:39:14 +0000 https://mondafrique.com/?p=104486 Israël est désormais l’un des pays du monde, cont qui comptent le plus grand nombre de journalistes emprisonnés, selon une étude récemment publiée par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York. Chaque année, cette organisation publie un rapport faisant état du nombre de journalistes se trouvant derrière les barreaux. Au 1er décembre […]

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Israël est désormais l’un des pays du monde, cont qui comptent le plus grand nombre de journalistes emprisonnés, selon une étude récemment publiée par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York.

Chaque année, cette organisation publie un rapport faisant état du nombre de journalistes se trouvant derrière les barreaux. Au 1er décembre 2023, ce nombre s’élevait à 320, soit le deuxième le plus élevé depuis que ce classement a été créé en 1992. D’un certain point de vue, la dynamique est encourageante : le record en la matière – 367 – avait été enregistré en 2022.

Il n’en demeure pas moins que le fait qu’autant de représentants du secteur des médias soient en prison est profondément préoccupant. Leur emprisonnement porte atteinte à la liberté de la presse et, souvent, aux droits humains.

La première place de la Chine

Avec ses 44 journalistes emprisonnés, la République populaire de Chine occupe la première position. Elle est suivie par le Myanmar (43), la Biélorussie (28), la Russie (22) et le Vietnam (19). Israël et l’Iran occupent conjointement le sixième rang (17 chacun).

Si la baisse par rapport à 2022 est indéniablement un phénomène positif, les statistiques révèlent quelques tendances inquiétantes.

Le CPJ ne se contente pas d’effectuer un simple décompte ; il examine également les accusations dont les journalistes font l’objet. En 2023, dans près des deux tiers des cas, les journalistes sont emprisonnés pour des faits que l’on peut globalement qualifier d’« atteinte aux intérêts de l’État » – une notion qui recouvre des inculpations pour espionnage, terrorisme, diffusion de fausses nouvelles, et ainsi de suite.

En d’autres termes, dans les pays concernés, les autorités considèrent le journalisme comme une sorte de menace existentielle qui doit être combattue à l’aide des lois protégeant la sécurité nationale.

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D’un génocide à l’autre, la Namibie soutient le procès contre Israël https://mondafrique.com/a-la-une/dun-genocide-a-lautre-la-namibie-soutient-pretoria-dans-son-proces-contre-israel/ Sun, 14 Jan 2024 12:01:06 +0000 https://mondafrique.com/?p=103154 Dans un communiqué publié samedi, le Président de la Namibie, Hage Geingob, a dénoncé le soutien apporté la veille par l'Allemagne à Israël dans le procès pour génocide intenté devant la plus haute juridiction des Nations Unies par l'Afrique du Sud, invoquant les crimes de guerre commis contre son pays par Berlin au début du 20e siècle. 

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Dans un communiqué publié samedi, le Président de la Namibie, Hage Geingob, a dénoncé le soutien apporté la veille par l’Allemagne à Israël dans le procès pour génocide intenté devant la plus haute juridiction des Nations Unies par l’Afrique du Sud, invoquant les crimes de guerre commis contre son pays par Berlin au début du 20e siècle. 

 Un siècle après l’impitoyable répression à laquelle elle s’est livrée contre les peuples autochtones du Sud-Ouest africain lors de la colonisation de l’actuelle Namibie, l’Allemagne a reconnu pour la première fois avoir commis un génocide  contre les populations des Herero et Nama pendant l’ère coloniale. Elle va verser au pays plus d’un milliard d’euros d’aides au développement.

Une entreprise d’extermination engagée alors même que le corps expéditionnaire allemand venait pourtant de briser militairement et définitivement l’insurrection Herero lors de la bataille de Waterberg le 1er août 1904.

« L’Allemagne a commis le premier génocide du 20e siècle sur le sol namibien en 1904-1908, au cours duquel des dizaines de milliers de Namibiens innocents sont morts dans les circonstances les plus inhumaines et brutales. Le gouvernement allemand n’a jamais entrepris de réparer le génocide qu’il a commis sur le sol namibien. Pour cette raison, à la lumière de l’incapacité de l’Allemagne à tirer les leçons de son histoire terrible, le Président Geingob fait part de sa profonde inquiétude suscitée par la décision hier du gouvernement de la République Fédérale d’Allemagne qui rejette l’accusation contre Israël (…) intentée par l’Afrique du Sud devant la Cour Internationale de Justice sur le génocide des Palestiniens de Gaza en cours », indique le communiqué publié par la Présidence de Namibie.

75% de la population exterminée  

A la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, on estime que 75% de la population namibienne aurait été exterminée dans les combats contre les colons allemands. La Namibie est ensuite passée sous contrôle sud-africain, vivant dans un dur régime d’apartheid jusqu’à la reconnaissance de son indépendance en 1988 seulement. 

« De façon préoccupante, poursuit la Présidence de la Namibie,ignorant la mort violente de plus de 23 000 Palestiniens à Gaza et les différents rapports des Nations Unies mettant en lumière le déplacement interne de 85% des civils de Gaza, dans un contexte de pénuries aigües de nourriture et de services essentiels, le gouvernement allemand a choisi de défendre devant la Cour Internationale de Justice les actes génocidaires et macabres du gouvernement israélien contre les civils innocents à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés. »

« L’Allemagne ne peut pas moralement invoquer devant les Nations Unies son engagement contre le génocide, y compris la réparation du génocide commis en Namibie, tout en soutenant l’équivalent d’un holocauste et d’un génocide à Gaza. » 

Cour Internationale de Justice, Israel accusé de « génocide »

L’Allemagne invitée à soutenir Gaza

Le Président Geingob conclut son communiqué par une invitation du gouvernement allemand à « reconsidérer sa décision d’intervenir en tant que tierce partie en défense et en soutien des actes génocidaires d’Israël devant la Cour Internationale de Justice. » 

Vendredi, le gouvernement allemand s’est constitué en tant que tierce partie devant la Cour Internationale de Justice de La Haye pour soutenir Israël. Dans son communiqué, le gouvernement allemand avait invoqué «l’histoire allemande et le crime contre l’Humanité que fut la Shoah» comme raison de «se sentir particulièrement lié à la Convention contre le génocide», refusant «toute instrumentalisation politique de ces textes» devant la plus haute juridiction des Nations Unies.

L’Allemagne reconnait un génocide en Namibie

 

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« Le camp de la colère » vent debout contre Benjamin Netanyahou. https://mondafrique.com/decryptage/le-camp-de-la-colere-se-dresse-contre-le-sort-fait-a-gaza/ Sat, 02 Dec 2023 04:43:56 +0000 https://mondafrique.com/?p=100298 Depuis le 7 octobre dernier, le drame israélo-palestinien polarise des opinions irréductibles comme une sorte de cristallisation des antagonismes autour d’un moment de crise paroxystique. Il ne s’agit pas d’une guerre de civilisations mais d’une opposition entre deux visions du monde au sein même des nations occidentales. Non pas les civilisés contre les barbares, les euros-ricains contre les sous-développés, les philosémites contre les islamo-gauchistes, et encore moins les Juifs contre les Arabes dont nombre sont des occidentaux. 

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Depuis le 7 octobre dernier, le drame israélo-palestinien polarise des opinions irréductibles comme une sorte de cristallisation des antagonismes autour d’un moment de crise paroxystique. Il ne s’agit pas d’une guerre de civilisations mais d’une opposition entre deux visions du monde au sein même des nations occidentales. Non pas les civilisés contre les barbares, les euros-ricains contre les sous-développés, les philosémites contre les islamo-gauchistes, et encore moins les Juifs contre les Arabes dont nombre sont des occidentaux. 

Ahmed Boubeker, universitaire et écrivain

Les deux camps qui campent chacun d’un côté du drame israélo-palestinien évoquent plutôt les nouvelles frontières intérieures propres à nos sociétés.

-D’une part la vague d’émotion suscitée par les massacres du 7 octobre dernier sur laquelle surfent tous les « bénis-Bibi » couronnés à l’ouest d’Allah, d’autre part le courant de protestation contre le martyre de Gaza.

-D’une part un soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël au nom d’un droit à l’autodéfense virant à la vengeance indiscriminée, d’autre part le rappel à l’ordre historique contre le confusionnisme qui tend à inverser les rôles de victime et de coupable.

-D’une part les micros d’une propagande politicomédiatique déchaînée, d’autre part les échos de la rue arabe dans celles de villes américaines ou européennes.

La rue, précisément.

Bruit et fureur remontent de la rue, qui font trembler le trône des maréchal Sissi, prince MBS, fils de « petit roi » et autre altesse, prêts à sacrifier la cause palestinienne au profit des « accords d’Abraham ». En occident, l’expression de la rue conteste l’OPA des élites politico-médiatiques sur le débat démocratique. Souffrant plus que jamais de son atavisme jacobin, la France a d’abord interdit les manifestations pour un cessez le feu. Puis, à l’exception des Insoumis, tout le ban et l’arrière ban de la classe politique a même tenté de reprendre la rue au nom de la République contre la chienlit virant à « l’antisémitisme-couscous ». Tandis qu’à Gaza on bombarde même les ambulances, la patrie des droits de l’homme n’a d’autre priorité que de défiler avec le Rassemblement National pour Dieudonniser le parti de Mélenchon, les vilains petits tagueurs de banlieue et autres islamo-gauchos-pro-palestiniens ! Comme en conclut le journaliste pacifiste israélien Michel Warschawski, il n’y a plus que le chevalier De Villepin pour sauver la grandeur de l’héritage gaulliste car « La France est un pays minable, avec une direction minable. » (L’humanité, 23/10/2023)

En terres occidentales donc, et plus particulièrement en France, reprenons donc les termes du dialogue de sourds entre deux camps d’une opinion publique combattante à l’ère de l’information

Commençons par les minoritaires

Nous, les autres occidentaux, en rupture de ban avec le grand « nous » dominateur d’un occident qui se veut le sel de la terre. Nous sommes Européens, Américains, ou Israéliens (Israël n’est-il pas une pointe avancée de l’occident ?) étrangers en nos propres pays du fait de nos origines, nos convictions, notre foi ou notre esprit critique. Nous ne sommes pas tous des militants propalestiniens et encore moins des barbus. Et la plupart d’entre nous (pas tous malheureusement !) compatissent à la douleur de la société israélienne et comprennent sa colère. L’échappée de la résistance palestinienne hors-les murs de sa prison à ciel ouvert a entraîné de terribles massacres. Quels qu’en soient les auteurs, il faut condamner de la manière la plus ferme les attaques lancées contre une population civile, aux portes de Gaza comme ailleurs. Et cela même si, comme l’écrit Amira Hass dans le journal Haaretz le 10 octobre 2023, « En quelques jours, les Israélien.ne.s ont vécu ce que les Palestinien.ne.s vivent depuis des décennies

Mais nous aussi sommes en colère ! En colère contre la « bande à Bibi ».« Bibi », « la bande à Bibi », « Bibi le bidouilleur » sont autant de petits noms en Israël qui disent à la fois la popularité et l’ambivalence des sentiments que suscite la longévité politique de Benjamin Netanyahou.

Netanyahu et ses soutiens politiques inconditionnels de Biden à Macron dans « un combat des enfants de la lumière contre les enfants des ténèbres » (dixit Netanyahou) virant u risque d’une dérive génocidaire. En colère aussi contre nos institutions dites démocratiques qui restent sourdes aux appels des ONG ou même de l’ONU pour arrêter la furie et la rage de vengeance d’Israël contre la population de Gaza. Silence on tue ! Silence ? Que nenni ! La fureur du monde déborde de nos plateaux télé dans une cacophonie propagandiste. Les chaînes d’infos continues en particulier s’engagent sans vergogne au service de la stratégie israélienne dans une union sacrée contre le terrorisme islamique : les victimes gazaouis ne sont plus que des dommages collatéraux, des morts sans visage, tués par des bombardements droit-de-l’hommiste sans intention de tuer.

Le journalisme de guerre

Une incontestable pathologie affecte ainsi le traitement de l’information dans un journalisme de guerre qui ne dit pas son nom. Chaque martyr israélien a un visage, un nom, une famille tandis que les victimes palestiniennes ne relèvent que de la statistique ou des clichés médiatiques d’une altérité monstrueuse. C’est une véritable entreprise de crétinisation publique, un pilonnage médiatique qui déverse cathodiquement des tombereaux d’insanités idéologiques et de fake news au détriment de la raison. Le politiquement correct virant à une police du langage sous contrôle de la « com » de « Tsahal » – n’est-ce pas déjà une opération de com réussie que d’appeler une armée d’occupation par son petit nom ? – les images d’horreur livrées à brûle pourpoint, sans un mot d’explication sur le contexte historique, tout cela donne l’impression que c’est la Palestine qui occupe Israël et non l’inverse.

« Les seules personnes dignes d’être pleurées, les seules qui sont éligibles au deuil, sont les Israéliens, car la scène de « guerre » est désormais une scène qui oppose les Juifs aux animaux qui veulent les tuer. » (AOC, 13/12/2023) Judith Butlerr

Ce mode de vie qui est d’abord un mode de consommation – prêt à porter, manger, penser…- était aussi celui de la société Israélienne jusqu’au 7 octobre dernier. Le haut-lieu de la start-up nation a vu ce jour-là tomber sous les coups assassins du Hamas le mur high-tech sensé la protéger de l’intrusion des Palestiniens dont on sait depuis Golda Meir qu’ils n’existent pas – du moins pas comme de vrais êtres humains comme nous autres occidentaux ! Cette clôture sécuritaire dont l’écroulement aurait, selon le journaliste Gidéon Lévy « arraché le manteau de l’arrogance et de l’indifférence israélienne » (Haaretz, 12/10/2023), n’est pas sans rappeler le mur de Trump ou ceux de la citadelle Europe. Car chez nous aussi les civilisés, il faut bien se protéger de ces hordes de clandos qui s’évertuent à nous rappeler leur droit à l’existence en sabotant les barrières de notre mauvaise conscience, quitte à crever comme des bêtes au large de Mare nostrum. D’ailleurs si les Palestiniens sont des sortes de migrants en leur propre pays, nos migrants sont quant à eux de plus en plus amalgamés à la cinquième colonne d’un complot Barbaro-islamiste.

Au cœur des ténèbres.

On ne peut pas comprendre le soutien inconditionnel des Euros-ricains à l’égard du gouvernement Netanyahou sans se référer à une dérive du grand repli sécuritaire qui tend à restaurer la vieille frontière coloniale entre « nous et les autres ». La chute du mur de Gaza fait écho à l’effondrement des barrières de la culture et des idéaux hérités des Lumières. L’universel abstrait de nos valeurs n’était-il que simulacre ? La célébration des Lumières a toujours dissimulé « l’horreur occidentale » affirme le philosophe Philippe Lacour-Labarthe dans sa critique du chef d’œuvre de Joseph Conrad, « Au cœur des ténèbres ». On se souvient du héros de la nouvelle, Kurtz – soit dit en passant, on le retrouve en colonel incarné par Marlon Brando dans l’Apocalypse Now de Coppola – le pionnier colonisateur qui finit par sombrer dans une sauvagerie sidérante[1]. Dans une note de bas de page de son journal qui se veut pourtant un vibrant appel à l’altruisme vis-à-vis des peuplades congolaises, il griffonne « Exterminez toutes ces brutes ! » Ce qui n’est pas sans évoquer les frappes ointes de valeurs humanistes sur Gaza. Ou encore, pour remonter plus loin, l’effroyable formule du légat du pape lors de la Croisade contre les Albigeois : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! » 

Mais la terrible sentence de Kurtz témoigne d’abord du mensonge des missions civilisatrices de la domination coloniale. Sous le vernis de la civilisation, Marlow le narrateur de l’histoire découvre l’avidité, l’avilissement, la terreur : l’horreur occidentale dans son plus simple appareil ! Mais son drame, c’est d’être complice de ce mensonge tant il est empêtré dans la contradiction entre le devoir sacré de porter le fardeau civilisateur de l’homme blanc et l’impossibilité de dire ce qu’est vraiment la colonisation vécue par ceux qui la subissent.

Et c’est là qu’il faut revenir en Israël bien avant la brutalisation et le radicalisme colonial façon Netanyahou. Car depuis la déclaration Balfour, ce sont les puissances occidentales qui ont permis au sionisme de réaliser son projet de coloniser « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Pour une Europe gangrénée par l’antisémitisme, la création d’un foyer national juif est apparue comme la seule solution pour régler le « problème juif ». Et pour payer sa dette à l’égard des rescapés de la shoah… en faisant casquer les Palestiniens ! Ces « indigènes » ne comptaient pas vraiment aux yeux des maîtres du monde qui en rajoutaient ainsi dans la pathologie coloniale à l’origine de la catastrophe européenne. Les Israéliens vont reprendre à leur manière le fardeau de l’homme blanc en développant des colonies dans les territoires palestiniens en violation même du droit international. Qu’importe ! Les occidentaux ferment les yeux au nom de la légende héroïque du petit Etat des victimes de la shoah assiégé par les Arabes.

Dès lors, on ne saurait réduire le conflit israélo-palestinien à une haine ancestrale entre les enfants d’Abraham ou circonscrire localement celui-ci, comme si ses origines n’étaient pas politiques et européennes. Et comme si les occidentaux pouvaient jouer les Ponce Pilate, oublier leur propre histoire et laisser sur place les Israéliens et les Palestiniens gérer dans une éternelle guerre les errements et les avatars monstrueux de l’impérialisme occidental. Le paradoxe c’est que l’occident qui ne croit plus lui-même en ses propre valeurs morales et politiques les brandit en magnifiant la démocratie israélienne contre la barbarie islamiste. C’est un cadeau empoisonné comme le souligne dans son blog (27/10/2023) Mona Chollet, car cette grille de lecture héroïque qui s’oppose à une grille coloniale place encore les Juifs en première ligne, à la fois comme peuple éclairé, gardien des valeurs et des intérêts occidentaux au Proche-Orient, et comme créanciers d’une dette antisémite qu’il s’agit de faire payer, non seulement aux Palestiniens, mais aussi à tous les postcoloniaux infiltrés entre les lignes du grand récit de la modernité. C’est ainsi que même l’extrême droite peut se refaire une virginité, en s’imaginant qu’elle n’a jamais été antisémite tant elle est islamophobe. En France, l’alignement politique sur le radicalisme du gouvernement Netenyahou relève ainsi d’un retour du refoulé colonial. Ancien ambassadeur de Palestine, l’écrivain Palestinien, Elias Sanbar le reconnaît : « En France, la guerre d’Algérie n’a toujours pas été réglée, et beaucoup pensent que c’est le moment de répondre, de marquer un point. C’est cela le nœud et c’est un nœud spécifiquement français » (L’humanité, 27 octobre 2023).

Il s’agit d’évoquer plus largement la posture de l’autre camp occidental. Le camp dominant. Le camp de la mauvaise foi.

[1] Lacoue-Labarthe souligne ainsi qu’un sauvage peut en cacher un autre et que c’est le vertige de la destruction propre à l’occident qui est l’objet de la nouvelle de Conrad : « Cette horreur est moins celle de facto de la sauvagerie que le pouvoir de fascination qu’elle exerce sur les civilisés qui reconnaissent là soudain le « vide » sur quoi repose – ou ne parvient jamais à reposer – leur volonté de conjurer l’horreur. C’est sa propre horreur que l’occident cherche à faire disparaître. D’où son œuvre de mort et de destruction, le mal qui provoque et qu’il étend jusqu’aux confins de la terre (…) l’occident exporte son mal intime. » Philippe Lacoue-Labarthe La réponse d’Ulysse et autres textes sur l’occident. Editions Lignes, 2012

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44ème jour de guerre : Mahmoud Abbas en appelle à Biden https://mondafrique.com/video/44eme-jour-de-guerre-mahmoud-abbas-en-appelle-a-biden/ Mon, 20 Nov 2023 09:24:44 +0000 https://mondafrique.com/?p=100244 Lors d’une allocution télévisée, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a demandé dimanche 19 novembre au président américain Joe Biden d' »intervenir immédiatement » pour « mettre fin » au « génocide en cours » contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, au 44ème jour de la guerre entre le Hamas et Israël.  Ces affrontements meurtriers ont démarré […]

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Lors d’une allocution télévisée, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a demandé dimanche 19 novembre au président américain Joe Biden d' »intervenir immédiatement » pour « mettre fin » au « génocide en cours » contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, au 44ème jour de la guerre entre le Hamas et Israël. 

Ces affrontements meurtriers ont démarré le 7 octobre dernier, après l’attaque du mouvement islamiste palestinien en territoire israélien, qui a fait 1 200 morts selon le ministère israélien des Affaires étrangères. Le ministère de la Santé à Gaza a de son côté indiqué que plus de 13 000 Palestiniens ont perdu la vie depuis le 7 octobre. 

Dans le même temps, les combats entre l’armée israélienne et le mouvement pro-iranien du Hezbollah se poursuivaient dimanche dans le sud du Liban. Si le second front que redoute l’État hébreu au nord de son territoire n’est pas encore officiellement ouvert, les affrontements entre les deux parties sont quotidiens et, pour l’instant, limités au sud du pays du Cèdre.

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Yves Loiseau: Israel verrouille l’information https://mondafrique.com/libre-opinion/yves-loiseau-israel-verrouille-linformation/ Fri, 17 Nov 2023 04:18:15 +0000 https://mondafrique.com/?p=100133 Ce qui apparait aujourd’hui insupportable à notre chroniqueur Yves Loiseau, c’est « l’arrogance » d’Israël en matière d’information. Et surtout « l’indifférence que cette arrogance suscite dans la presse occidentale. » L’armée israélienne s’est acharnée sur les seuls journalistes qui vivaient à Gaza. D’abord en interdisant toute intrusion de journalistes occidentaux – on peut également demander des comptes sur […]

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Ce qui apparait aujourd’hui insupportable à notre chroniqueur Yves Loiseau, c’est « l’arrogance » d’Israël en matière d’information. Et surtout « l’indifférence que cette arrogance suscite dans la presse occidentale. »

L’armée israélienne s’est acharnée sur les seuls journalistes qui vivaient à Gaza. D’abord en interdisant toute intrusion de journalistes occidentaux – on peut également demander des comptes sur le sujet aux Égyptiens : ont ils été sollicités par des rédactions étrangères, américaines ou européennes, pour ouvrir le passage d’Égypte vers Gaza-. Ensuite, en tuant la grande majorité d’entre eux : le plus grand meurtre de journaliste dans le monde, 41 journalistes tués en un mois. Plus d’un journaliste tué par jour. 36 d’entre eux étaient palestiniens. Certains ont été tués à leur domicile par des bombes ciblées comme celles qui ont frappé l’Agence France Presse et Reuters qui ont été prévenues à l’avance : ce qui est une preuve irréfutable de la volonté de faire taire.

Dans un nouveau chapitre, par la voix d’un groupe de pression israélien installé aux Etats-Unis et au Canada, « HonestReporting », on a cherché à discréditer nommément ceux qui étaient encore en vie en les accusant d’être des agents du Hamas. 6 pigistes qui travaillaient pour les agences de presse Reuters et Associated Press, le New York Times et CNN. Associated Press et CNN ont mis fin au contrat avec l’un des photographes alors que le New York Times et Reuters ont soutenu leurs correspondants. L’objectif est clair : totalement contrôler les images et les témoignages pour diffuser un message clean d’une intervention sauvage et de transformer un génocide qui est également un nettoyage ethnique en une vulgaire opération de police contre un nid de guêpes…. Mais le silence mis en place par la force et la terreur ne fonctionne pas obligatoirement : dans son attaque d’un des principaux hôpitaux de Gaza, l’armée israélienne transmettait la photo d’un vieil homme avec une canne aidé par des soldats ! Quelle prévenance sauf que les réseaux sociaux ont diffusés quelques heures plus tard une photo prise par sa fille montrant le même vieillard étendu par terre après avoir purement et simplement été exécuté par les soldats qui avaient pris la photo de propagande.

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L’interminable attente de l’invasion de Gaza https://mondafrique.com/decryptage/linterminable-attente-de-linvasion-de-gaza/ Thu, 02 Nov 2023 08:06:07 +0000 https://mondafrique.com/?p=99000 Les Etats Unis freinent les Israéliens dans leur désir d’éradiquer le Hamas. Mais il semble que Benjamin Netanyahou a aussi ses raisons de retarder l’échéance Le président des Etats Unis Joe Biden a soutenu sans réserve le droit d’Israël à se défendre contre le Hamas : visites de haut niveau (y compris la sienne), mobilisation militaire, aide […]

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Les Etats Unis freinent les Israéliens dans leur désir d’éradiquer le Hamas. Mais il semble que Benjamin Netanyahou a aussi ses raisons de retarder l’échéance

Le président des Etats Unis Joe Biden a soutenu sans réserve le droit d’Israël à se défendre contre le Hamas : visites de haut niveau (y compris la sienne), mobilisation militaire, aide financière … Mais ses conseillers glissent confidentiellement à la presse qu’il a aussi méthodiquement et méticuleusement poussé à retarder l’invasion de Gaza.

Quelles raisons Joe Biden a-t-il de retarder l’invasion ?

Si l’on en croit Axios, une lettre d’information généralement bien introduite, l’administration américaine souhaiterait :

  1. Limiter une crise humanitaire à Gaza et empêcher une réaction mondiale massive.
  2. Faire sortir les 500 et quelques citoyens américains coincés à Gaza et que le Hamas a empêché de sortir jusqu’à présent.
  3. Donner à la présence militaire américaine au Moyen-Orient les moyens de se préparer à un élargissement du conflit avec d’autres milices pro-iraniennes. En d’autres termes, si les Etats Unis doivent faire la guerre au Moyen Orient, ils veulent être prêts.
  4. Être sûr que l’opération israélienne ne s’enlise pas des semaines, voire des mois dans une sanglante bataille de rue.
  5. Donner du temps à Benjamin Netanyahu, qui a ses propres raisons de retarder l’opération. Le Premier ministre israélien douterait de la capacité de l’armée israélienne à agir rapidement et de manière décisive en milieu urbain. Il est donc ouvert à des pourparlers sur la libération des otages ce qui donne à l’armée israélienne du temps pour mieux se prépare à une attaque terrestre.

Mais la droite israélienne soupçonne le président américain d’avoir des raisons cachées non seulement de retarder l’invasion, mais peut être aussi de l’empêcher de crainte qu’elle dégénère en conflit régional. Que disent des intellectuels comme Gadi Taub, journaliste, sociologue et historien ? Que l’administration américaine tente de sauver une politique d’apaisement de l’Iran qui fait eau de toute part et n’a jamais donné les résultats escomptés. Les Etats Unis sont peut-être conscients de leur échec diplomatique avec l’Iran, mais ils souhaiteraient éviter d’en payer le prix avec une guerre contre l’Iran à moins de douze mois des prochaines présidentielles.

Cette volonté d’éviter la guerre expliquerait que, dès le 7 octobre, date du pogrom meurtrier du Hamas sur Israel, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve « directe » de l’implication iranienne. Une affirmation surprenante dans la mesure ou les dirigeants du Hamas se sont publiquement vanté du soutien politique et militaire de l’Iran et que des journaux comme le Wall Street Journal et le New York Times en ont fait état de manière précise et circonstanciée.

Il n’est pas sur toutefois que la guerre Etats Unis – Iran (ou Etats Unis – Hezbollah) soit évitable. Le ministère américain de la Défense a reconnu mardi dernier que les troupes américaines et de la coalition en Irak et en Syrie avaient été attaquées au moins 13 fois au cours de la semaine dernière.

Entre le 17 et le 24 octobre, les troupes de la coalition américaine ont été la cible d’attaques de roquettes et de drones au moins dix fois en Irak et trois fois en Syrie, a déclaré mardi le porte-parole du ministère américain de la Défense, Pat Ryder.

Antony Blinken a averti mardi que les États-Unis ne « souhaitaient pas de conflit militaire avec l’Iran », mais qu’ils répondraient « rapidement et de manière décisive » à toute attaque contre les forces américaines de la part de l’Iran ou de ses mandataires. Mais il est douteux que ce message ferme suffise à dissuader les mollahs de Téhéran et leurs agents. Les Etats Unis ont dans un passé pas si lointain tracé différentes « lignes rouges » mais ne sont jamais passés à l’acte quand ces lignes rouges ont été franchies. Et si les Iraniens tentent de les pousser vers la porte de sortie du Moyen Orient, il n’est pas sur qu’ils n’obtempèrent pas.

Israel n’a par ailleurs reçu aucune garantie sécuritaire de la part de Joe Biden. Lors du vol de retour d’Israël vers Washington, un journaliste a demandé au président s’il avait dit aux Israéliens que les États-Unis interviendraient en cas d’attaque d’Israel par le Hezbollah et son arsenal de 200 000 roquettes et missiles ? Le président a répondu très clairement : « Ce n’est pas vrai. Je ne l’ai jamais dit ».

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Les menaces israéliennes contre le Hezbollah https://mondafrique.com/moyen-orient/les-menaces-israeliennes-contre-le-hezbollah/ Wed, 01 Nov 2023 09:45:17 +0000 https://mondafrique.com/?p=99217 Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé lundi que ce qui se passe à Gaza est un message adressé au Hezbollah. « L’armée israélienne continuera à répondre à toutes les menaces qui visent » le nord de l’État hébreu, a-t-il ainsi déclaré lors d’une conférence de presse tenue lundi soir. « La partie qui nous […]

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Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé lundi que ce qui se passe à Gaza est un message adressé au Hezbollah. « L’armée israélienne continuera à répondre à toutes les menaces qui visent » le nord de l’État hébreu, a-t-il ainsi déclaré lors d’une conférence de presse tenue lundi soir. « La partie qui nous poussera vers la guerre paiera un lourd tribut. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger nos citoyens », a encore insisté M. Gallant, affirmant que « ce qui se passe à Gaza est un message adressé au Hezbollah ».

« Nous sommes en état de défense sur le front libanais et nos forces sont prêtes à répondre à toute agression venant du nord. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour défendre l’indépendance de notre pays », a ajouté le ministre israélien alors que les échanges de tirs d’artillerie entre le Hezbollah et l’armée israélienne ont repris de plus belle lundi dans l’après-midi, au Liban-Sud, après une courte trêve en milieu de journée.

L’armée israélienne a ainsi lancé des bombes incendiaires dans les environs des régions de Aïta el-Chaab et Tallet el-Raheb. Elle a aussi bombardé les forêts et les oliveraies entre Deir Mimas et Tell Nahas à Kfar Kila. En fin d’après-midi, Israël a tiré des bombes au phosphore au-dessus d’une caserne de l’armée à Ras Naqoura, provoquant un incendie dans les lieux.

L’État hébreu a également bombardé les localités de Chihine, Al-Jibine, Majdel Zoun et Labbouné dans le secteur ouest. Plus de 50 obus se sont abattus dans ce dernier village.

Pour la première fois depuis 2006, les attaques israéliennes se sont étendues pour atteindre la zone située entre les villes de Kfar Tibnit et Al-Hamra, un obus de 155 mm ayant atterri sur un terrain agricole.

L’armée israélienne a, par ailleurs, annoncé avoir intercepté des roquettes dans la région de Naharaya, au nord d’Israël. Elle a, en outre, effectué dans l’après-midi une opération de ratissage depuis le site d’Al-Marj jusqu’à la vallée de Hounein, face à la localité de Markaba. « Nous avons attaqué l’infrastructure du Hezbollah au Liban après que des militants ont ouvert le feu sur un site israélien à la frontière libanaise », a déclaré Israël, dans ce contexte.

De son côté, le Hezbollah a affirmé lundi avoir visé des équipements techniques dans la localité israélienne de Mtallé et occasionné des dommages directs. Il a affirmé avoir ciblé les équipements techniques et de renseignements du site de Bayad Blida, ainsi que Dechmé et son poste de garde.

Plus tôt dans l’après-midi, l’armée libanaise a annoncé avoir découvert 21 rampes de lancement de missiles, dont l’une prête à l’usage, dans les régions de Wadi al-Khansa et al-Khraybé, dans le caza de Hasbaya, ainsi qu’à Kleilé, dans le caza de Tyr.

Il est à signaler que depuis dimanche, les incendies continuent de se propager dans les forêts près de Naqoura et Alma el-Chaab. Les équipes de la Défense civile n’ont pas pu les éteindre en raison des bombardements en cours.

Nouvelles « règles d’engagement »

L’escalade à la frontière est suivie avec une grande préoccupation au Liban, où l’on craint une réponse militaire d’ampleur de la part d’Israël si les « règles d’engagement » régissant les échanges d’artillerie à la frontière sud étaient enfreintes. Jusqu’à présent, ces échanges de tirs se sont principalement concentrés sur des cibles militaires, préservant les cibles civiles des deux côtés de la frontière.

Dans ce contexte, des mises en garde ont été émises, dans les milieux militaires, contre les attaques répétées aux roquettes perpétrées par des factions palestiniennes armées, installées dans le Liban-Sud, notamment dans le caza de Tyr, visant le territoire israélien.

De mêmes sources, on a indiqué que la poursuite de ce bombardement aurait des retombées « excessivement négatives sur la stabilité du pays, notamment dans le sud ».

Toujours selon ces sources, les unités de l’armée déployées au Liban-Sud intensifient leurs patrouilles et leurs opérations de ratissage pour repérer les bases de lancement de roquettes et les démanteler, en coordination avec les contingents de la Finu

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