Djibouti - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/djibouti/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Thu, 18 Jun 2020 06:19:37 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Djibouti - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/djibouti/ 32 32 Djibouti et le Kenya en ballottage à l’ONU https://mondafrique.com/international/djibouti-et-le-kenya-en-ballottage-a-lonu/ Thu, 18 Jun 2020 06:18:47 +0000 https://mondafrique.com/?p=39069 Le mercredi 17 juin 2020, 192 Etats membres de l’ Assemblée générale de l’ONU se sont exprimés, au scrutin secret avec présence physique, pour élire les cinq nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils siégeront pour les deux prochaines années (2021-2022). Au premier tour, quatre Etats ont été élus, en ayant […]

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Le mercredi 17 juin 2020, 192 Etats membres de l’ Assemblée générale de l’ONU se sont exprimés, au scrutin secret avec présence physique, pour élire les cinq nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils siégeront pour les deux prochaines années (2021-2022).

Au premier tour, quatre Etats ont été élus, en ayant obtenu la majorité exigible des deux tiers des voix (128 voix). Le Canada de Justin Trudeau subit un cuisant échec. Au titre de représentant de l’Afrique, Djibouti et le Kenya devront attendre un second tour, jeudi 18 juin, n’ayant pu obtenir la majorité exigée. 

L’échec de Justin Trudeau

Le Mexique (187 voix), l’Inde (184 voix), la Norvège (130 voix) et l’Irlande (128 voix) ont été élus. Le Canada (108 voix) a été défait dans le groupe l’opposant à la Norvège et à l’Irlande, qui ont réussi à se faire élire, de justesse, au premier tour. Cet échec, prévisible, du Canada constitue une satisfaction personnelle pour Donald Trump dont les relations avec le Premier ministre canadien sont connues pour être exécrables. Pour Justin Trudeau, c’est une défaite qui pourrait bien hypothéquer, un peu plus, son avenir à la tête du Canada.

Djibouti et le Kenya au second tour

Pour le représentation de l’Afrique, la compétition entre le Kenya et Djibouti apparaissait inégale car l’Union africaine avait porté son choix sur le Kenya, bien que ce pays ait déjà occupé deux fois un siège de membre non permanent contre une seule fois pour Djibouti. De surcroît, l’unique présence de Djibouti au Conseil de sécurité était bien antérieure à la dernière participation du Kenya, ce qui aurait dû, selon une jurisprudence ancienne, favoriser le soutien de l’Union africaine à sa candidature. Manifestement, le choix de l’Union africaine n’a pas été décisif pour le Kenya qui n’a pu atteindre les 128 voix. Au premier tour, le Kenya a obtenu 113 voix et Djibouti 78 voix. Un second tour aura lieu jeudi 18 juin, mais il n’est pas certain qu’il soit décisif, tant la situation apparaît figée pour atteindre la majorité qualifiée des deux tiers.

Les cinq nouveaux Etats membres non permanents rejoindront les cinq autres qui termineront leur mandat fin 2021 : Estonie, Niger, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Tunisie et Viet Nam. 

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Conseil de Sécurité, l’Union Africaine soutient le Kenya https://mondafrique.com/international/conseil-de-securite-lunion-africaine-soutient-le-kenya/ Tue, 16 Jun 2020 08:50:25 +0000 https://mondafrique.com/?p=38975 C’est ce mercredi 17 juin 2020 que l’Assemblée générale de l’ONU choisira entre Djibouti et le Kenya pour devenir membre non permanent du Conseil de sécurité. Au moment où Djibouti assure une médiation entre la Somalie et le Somaliland, l’Union africaine a décidé de soutenir la candidature du Kenya. Cette décision vient à l’encontre de […]

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C’est ce mercredi 17 juin 2020 que l’Assemblée générale de l’ONU choisira entre Djibouti et le Kenya pour devenir membre non permanent du Conseil de sécurité. Au moment où Djibouti assure une médiation entre la Somalie et le Somaliland, l’Union africaine a décidé de soutenir la candidature du Kenya.

Cette décision vient à l’encontre de sa jurisprudence rappelée par Mondafrique dans un article récent ci-joint.

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Djibouti : Ismaël Omar Guelleh, l’espion de la Chine https://mondafrique.com/international/djibouti-ismael-omar-guelleh-lespion-de-la-chine/ Tue, 07 May 2019 07:18:39 +0000 https://mondafrique.com/?p=28968 Mondafrique a reçu cet excellent texte sur la façon dont les Chinois ont installé à Djibouti un système d’espionnage généralisé avec l’aval du président Guelleh Il est tout de même extraordinaire de voir à quel point les puissances colonialistes s’obstinent à se réserver le droit de remettre en cause la souveraineté des États africains. À […]

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Mondafrique a reçu cet excellent texte sur la façon dont les Chinois ont installé à Djibouti un système d’espionnage généralisé avec l’aval du président Guelleh

Il est tout de même extraordinaire de voir à quel point les puissances colonialistes s’obstinent à se réserver le droit de remettre en cause la souveraineté des États africains. À Djibouti, l’entreprise de télécommunication Huwaei, engagée dans un bras de fer direct avec les États-Unis, est désormais citée dans une affaire d’espionnage qui a pour principal acteur Omar Guelleh. Le président de Djibouti qui refuse toujours à offrir son pays sur un plateau d’argent aux puissances occidentales, largement impliquées dans la Corne de l’Afrique, n’a pas les mêmes préventions avec les Chinois. Les autorités de Djibouti ont commis le péché de faire construire le palais ^résidentiel à l’aide des Chinois.

À en croire le site HCH24, ces batiments sont bourrés d’appareils d’espionnage made in Huawei que le président met à profit quand les dirigeants occidentaux y sont accueillis !

Les Chinois omniprésents

Courant 2016, le corps de la garde républicaine, les éléments de ce corps spécial en charge de la surveillance de la présidence djiboutienne et tous les locaux de la présidence ont été équipés de matériels de télécommunications des marques chinoises Huawei et Techno. D’après des informations reçues de haut gradés de la gendarmerie nationale et de la police, il existe dans la nouvelle extension du palais présidentiel djiboutien une salle équipée de matériels chinois d’espionnage qui remplissent deux missions: brouiller le matériel d’espionnage externe au palais; transmettre en direct, à la base militaire chinoise de Doraleh, tous les échanges d’informations pendant les réunions entre les officiels occidentaux et le président de la République de Djibouti. »

Le site évoque le cas de la visite d’Emmanuel Macron, président de la France, le 12 mars 2019, pendant son passage dans l’extension du palais présidentiel de l’escale, d’où il a été mis sur écoute pour le compte des Chinois.

Guelleh, victime de l’occident

Le but de Guelleh serait ainsi de se faire passer pour une victime de l’Occident auprès de la Chine. Il essaie de faire comprendre aux Chinois qu’il subit des pressions insupportables en raison de son rapprochement avec Pékin.

Ainsi, Ismaël Omar Guelleh possède désormais un protecteur dans les instances internationales qui lui permettra de prolonger ses mandats à la tête du pays ! Les appareils d’écoute du chinois Huwaei seraient-ils de nature à paralyser le système d’espionnage du camp d’en face ? Peut-être… Mais les occidentaux sont surtout inquiets de ce que les militaires chinois, visiblement aux aguets, parviennent rapidement au palais présidentiel pour empêcher une éventuelle tentative de coup de force contre Guelleh.

Après tout, l’expérience soudanaise, largement inspirée par l’Egypte soutenue par les Emiratis, pourrait se reproduire à Djibouti qui a fermé ses portes aux pays du Golfe appuyés sur les Etats-Unis

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Djibouti, Mohamed Kadami: “Le problème de Djibouti, c’est son président” https://mondafrique.com/international/mohamed-kadami-dirigeant-du-frud-le-probleme-de-djibouti-cest-son-president/ Thu, 07 Feb 2019 17:24:37 +0000 http://www.mondafrique.info/?p=3292 A l’approche des dernières présidentielles en 2016, le Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie, seul mouvement armé du pays, appellait à l’alternance par les urnes ou par les armes. Aujourd’hui Mohamed Kadami, un des ses dirigeants réfugiés en France, est menacé d’extradition. Voici l’entretien que nous avions réalisé à l’époque. Mondafrique. […]

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A l’approche des dernières présidentielles en 2016, le Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie, seul mouvement armé du pays, appellait à l’alternance par les urnes ou par les armes. Aujourd’hui Mohamed Kadami, un des ses dirigeants réfugiés en France, est menacé d’extradition. Voici l’entretien que nous avions réalisé à l’époque.

Mondafrique. La situation politique semble bloquée à Djibouti après l’échec de la mise en œuvre de l’accord conclu entre le regroupement de l’opposition, Union pour le salut national (USN), et le pouvoir. Comment vous, FRUD, voyez-vous la sortie de crise ?

Mohamed Khadami. Le FRUD est certes un mouvement de lutte armée créé en 1991 dans le contexte de la double culture de Djibouti à la fois francophone et spécifique à la Corne de l’Afrique. Mais, nous avons toujours été disposés au dialogue politique. Nous avons d’ailleurs conclu deux accords avec le gouvernement en 1994 et en 200. Malheureusement, aucun de ces accords n’a été respecté par le pouvoir. S’agissant de nos rapports avec l’opposition non armée, je peux dire qu’ils sont très bons. Nous avons même indirectement participé à la création de l’USN dont nous avons salué la victoire aux législatives de 2013 tout en disant que l’alternance par les urnes est une option très délicate à Djibouti. Nous ne sommes donc pas surpris que le président Guelleh ait choisi de ne pas mettre en application le dernier accord conclu avec l’USN. Au lieu de cela, son choix a été d’embarquer le pays dans son projet de 4 ème mandat. Et dans cette configuration, notre conviction est qu’il y a une parfaite complémentarité entre la lutte politique et la lutte armée.

Mondafrique. Vous pensez donc qu’il faut reprendre la lutte armée ?

M.K. La lutte armée n’a jamais cessé en réalité.  Depuis deux ans, le pouvoir a essayé par tous les moyens de se débarrasser du FRUD dans les montagnes de Goda. Pour sa dernière tentative, il a dépêché sur place près de 1500 soldats pour chasser le FRUD de ses bastions, une région montagneuse que je connais très bien. Le pouvoir a subi un sérieux revers qui l’a obligé à activer son plan consistant à s’en prendre aux familles des combattants du FRUD.  Il a ainsi procédé à des arrestations massives des épouses, sœurs, cousins, oncles de nos éléments puis les a placés en détention à la tristement célèbre prison de Gabote. Ils sont poursuivis pour complicité avec l’insurrection armée. Je vous signale que plusieurs notables Afars dont Ado Mohamed, Badou Godar Badoul ont été arrêtés début octobre parce qu’ils n’ont pas adhéré au projet de 4 ème mandat. Après eux, le Vizir de Tadjourah Chehem Ahmed et deux jeunes ont été arrêtés et emprisonnés à Gabode.   En réalité, le gouvernement djiboutien a inventé le délit de proximité familiale. Il s’agit d’opérations décidées dans le cadre de la recherche du 4 ème mandat. Et pour cela, il faut neutraliser dès maintenant les menaces potentielles. Le président Guelleh a compris qu’il y a actuellement de nombreuses personnes qui militent contre son projet de succéder à lui-même en avril 2016. Il est d’autant plus inquiet que les législatives de 2013 largement remportées par l’opposition lui ont fourni la preuve qu’il n’a pas de base sociale, même pas dans la région qu’il prétendait être son fief.

Mondafrique.  Dans les conditions que vous décrivez, il y a donc peu de chances que le pouvoir accède à la revendication de l’opposition d’obtenir une présidentielle libre et transparente en 2016 ?

M.K. Le président Guelleh refuse obstinément la création d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI). Or, l’existence de cette structure nous semble être un minimum pour arriver à un scrutin libre, transparent et démocratique. Dans tous les cas, nous devons trouver un moyen de mettre fin à ces 38 années de dictature. Sur ce point, les forces politiques djiboutiennes sont en parfait accord. Il nous faut, et le plus vite serait le mieux, tourner la page Guelleh. Cet homme n’est pas prêt à s’amender, car l’occasion lui a été donnée à plusieurs reprises.  Mais, il ne l’a pas saisie. La vérité, le vrai problème de Djibouti, c’est Guelleh. Le FRUD entend se positionner comme solution alternative à ce régime.

Mondafrique. Comment comptez-vous créer la synergie avec l’USN pour imposer le principe d’une alternance à la tête de Djibouti ?

M.K : la conjoncture actuelle se prête entièrement à cette convergence. N’oublions pas que le pouvoir a refusé de mettre en œuvre l’accord qu’il a signé avec l’USN. Pour sa part, le FRUD poursuit sa contestation du pouvoir dans les montagnes. Nous avons donc tout intérêt à nous mettre ensemble pour empêcher le 4 ème mandat et imposer des élections libres, démocratiques et transparentes. Au-delà, nous devons obtenir que la crise qui a éclaté en 1991 soit réglée ; le mal est beaucoup plus profond qu’une simple crise post-électorale. Un pays ne passe pas de but en blanc d’une dictature de 38 années à la démocratie. Il va donc falloir créer un rapport de forces qui l’impose. Pour y arriver,  notre démarche est complémentaire de celle de nos amis de l’USN. Même l’environnement sous-régional est aujourd’hui favorable à ce qu’il y ait un changement à Djibouti.

Mondafrique. Avez-vous le sentiment que la communauté internationale s’intéresse à la situation socio-politique dans votre pays.

M.K. Je pense que la balle est plutôt dans le camp de l’opposition djiboutienne. Il appartient à l’USN et au FRUD de créer le rapport de force indispensable au changement politique. Et à partir de là, la communauté internationale pourra agir, car elle a un rôle déterminant à jouer le processus politique. Ce sont les subsides qu’elle verse qui maintiennent le pays sous perfusion. On a désormais dépassé le chiffre de 100 millions d’euros pour la location des bases et je suis sûr que les pays concernés sont favorables à ce que Guelleh applique l’accord signé avec ses opposants. Tout le monde est témoin du délitement de l’Etat. Personnellement, je ne suis même pas sûr qu’il puisse terminer son mandat. Je doute qu’il en est la capacité.

Mondafrique. Vous voulez dire qu’il est malade…

M.K. Oui, c’est même un secret de Polichinelle. Les Djiboutiens le savent tout comme sa famille. Nous sommes arrivés à un point où il va falloir  réfléchir à l’après Guelleh. C’est pour éviter toute surprise immédiate que nous proposons aux autres composantes de l’opposition de nous accorder sur une Charte consensuelle qui a déjà fait l’objet d’une rédaction et qui sera soumise à tout le monde. De toutes les façons, on ne peut faire autrement que de nous rassembler parce qu’en face c’est le mur.

Mondafrique. Avez-vous l’impression que la France se montre complaisante avec Guelleh ?

M.K. Je suis d’autant plus à l’aise pour vous répondre qu’en 1992, nous étions à la porte de Djibouti lorsque l’armée française s’est interposée pour empêcher le FRUD de prendre le pouvoir. Il est vrai qu’on n’est plus aujourd’hui dans cette configuration. En tout cas, c’est dans l’intérêt des partenaires de Djibouti qu’il y ait une ouverture politique dans le pays. Le problème principal de Guelleh, c’est qu’il est sous la pression constante de son clan familial. Ce sont ceux-là qui lui disent que s’il quitte le pouvoir, ils vont  être massacrés.  Nous sommes donc face à une sorte d’intégrisme clanique qui est pire que l’intégrisme religieux puisqu’il ne laisse aucune place au dialogue.

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Dhibouti, une plainte en France contre le président Guelleh https://mondafrique.com/confidentiels/dhibouti-une-plainte-en-france-contre-le-president-guelleh/ Thu, 29 Nov 2018 17:42:20 +0000 https://mondafrique.com/?p=24333 Les dirigeants de Djibouti qui font l’objet de nombreuses sollicitations de la part des grandes puissances (Chine, Etats-Unis, Golfe) en raison de l’enjeu géopolitique du pays, sont soupçonnés de corruption à Paris par l’ONG française Sherpa  La corruption fait des ravages à Djibouti, un petit pays aux enjeux géopolitiques immenses, qui abrite plusieurs bases militaires […]

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Les dirigeants de Djibouti qui font l’objet de nombreuses sollicitations de la part des grandes puissances (Chine, Etats-Unis, Golfe) en raison de l’enjeu géopolitique du pays, sont soupçonnés de corruption à Paris par l’ONG française Sherpa 

La corruption fait des ravages à Djibouti, un petit pays aux enjeux géopolitiques immenses, qui abrite plusieurs bases militaires appartenant aux Américains et aux Français notamment. On a vu, ces dernier mois s’affronter violemment les Chinois et les Emiratis, soutenus par l’administration Trump, pour le contrôle du port.

Autant de « parrains » étrangers qui convoitent de contrôler  la plaque tournante formidable que constitue Djibouti, autant apparemment de propositions  financières alléchantes pour l’entourage proche du chef de l’état djiboutien.

Accusations de « détournements de fonds publics »

C’est dans ces conditions que l’ONG française Sherpa, créée par l’avocat William Bourdon, a déposé une plainte le 16 octobre, aux côtés du Collectif européen de la diaspora djiboutienne pour « abus de biens sociaux », « détournement de fonds publics », « abus de confiance » et « corruption d’agents publics étrangers ». Dans cette nouvelle affaire de soupçons de « bien mal acquis », l’avocate de Sherpa, Me Apolline Cagnat, s’interroge sur les conditions d’acquisition, par la famille du président de Djibouti Ismaïl Omar Guelleh, au pouvoir depuis dix-neuf ans, d’un patrimoine immobilier important en France et notamment à Paris.

Ces dernières années, des procédures dites de « Biens mal acquis » (BMA) ont été lancées aec un grand retentissement médiatique par Sherpa à l’encontre de dirigeants, anciens ou actuels, de Guinée équatoriale, du Gabon, du Congo-Brazzaville et de Syrie,

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Les USA s’interrogent sur leur présence en Afrique https://mondafrique.com/international/les-usa-se-questionnent-sur-leur-presence-en-afrique/ Thu, 07 Jun 2018 14:44:48 +0000 https://mondafrique.com/?p=20444 A la suite de la mort de quatre soldats américains au Niger, le Congrès à l’unanimité a demandé des réponses sur la vulnérabilité des troupes américaines en Afrique. Et la dernière attaque du 27 mai au Mozambique montre que la guerre contre le terrorisme est loin d’être gagnée. Dans un attaque qui rappelle l’État islamique, […]

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A la suite de la mort de quatre soldats américains au Niger, le Congrès à l’unanimité a demandé des réponses sur la vulnérabilité des troupes américaines en Afrique. Et la dernière attaque du 27 mai au Mozambique montre que la guerre contre le terrorisme est loin d’être gagnée.

Dans un attaque qui rappelle l’État islamique, une faction du groupe terroriste somalien Al-Shabaab a assassiné 10 personnes dans la province de Cabo Delgado, près de la frontière mozambicaine avec la Tanzanie, et leur a coupé la tête.
La police a arrêté des centaines de suspects dans une zone où l’Islam est la religion dominante – et affirme avoir tué neuf « insurgés » – bien que le gouvernement n’ait pas encore rendu public un compte rendu complet.

Le Mozambique du Nord est marqué par la pauvreté et le chômage, deux facteurs communs dans les zones où des groupes terroristes sont actifs, du Nigeria au Kenya et en Somalie.

Les Etats-Unis inquiets

Les corps sans tête marquent une poussée d’al-Shabaab vers le sud qui risque d’inquiéter les Etats-Unis.
Le président Donald Trump s’est engagé à gagner la guerre contre les extrémistes, mais un examen des forces spéciales du pays ordonné par le secrétaire à la Défense Jim Mattis, pourrait voir le nombre de troupes en Afrique réduit.

Selon les médias américains, plus de 7 300 « opérations spéciales » sont en cours dans le monde entier. Il y a une dizaine d’années, c’était presque le double, surtout en Irak et en Afghanistan. Mais M. Mattis, général à la retraite, pense que l’armée est maintenant trop dispersée.

L’année dernière, lorsque quatre soldats ont été pris en embuscade et tués au Niger, le Congrès et le Sénat ont demandé une enquête sur les soi-disant « guerres de l’ombre », et certains prétendent que le Pentagone fonctionne sans mandat clair de la Chambre.

L’impasse entre les législateurs et l’administration s’est aggravée ces derniers jours, sous la conduite de Donald Hunter, un des principaux partisans de M. Trump, qui représente la ville de San Diego dans le sud de la Californie et qui est lui-même un vétéran de la guerre en Irak.
Fin mai, M. Hunter s’est adressé au Congrès, pour exiger que M. Mattis et le secrétaire d’État Mike Pompeo – un ancien capitaine de l’armée et ancien chef de la CIA – informent le Congrès et le Sénat sur certaines questions sensibles de politique étrangère.

Le soutien au régime de Djibouti

Une des questions se rapporte à la base américaine à Djibouti au nord de la Somalie. Djibouti abrite l’un des régimes les plus répressifs d’Afrique, dirigé par le président Ismaïl Guelleh qui, en tant qu’allié de longue date, a échappé aux questions sur les droits de l’homme et la crédibilité des élections où il obtient régulièrement plus de 80% des voix.

Là où Washington a imposé des sanctions au Zimbabwe et même à la Russie, il n’y a pas eu de blâme à l’encontre de Guelleh, malgré les informations d’Amnesty International sur la torture, le contrôle de la presse et même les meurtres.

Puis, l’année dernière, la Chine a ouvert son propre poste naval à Djibouti avec une plus importante que les bases américaines et françaises réunies.

L’amendement Hunter exige qu’à la fin de juin, Mattis et Pompeo révèlent:

• Quel impact la Chine aura-t-elle sur la seule base américaine permanente en Afrique?

• La capacité de Pékin à obtenir des informations secrètes sur les troupes américaines et leur travail

• La vérité au sujet d’une attaque récente contre des pilotes américains volant près de leur base.

En février, le président Guelleh a publié un décret dépouillant DP World (le troisième exploitant portuaire mondial) de son contrat pour l’exploitation du seul port à conteneurs du pays. L’Etat dit que DP World a violé les termes du contrat, une revendication que l’entreprise nie et l’affaire risque d’être entendue devant un tribunal de Londres.

Maintenant Hunter veut, « une évaluation de la capacité du président de Djibouti à mettre fin par toutes les méthodes y compris par simple décret au contrat de location de la base américaine.
Cela met M. Trump dans une position difficile. Si son gouvernement prétend qu’il n’y a pas de risque venant de la Chine ou du président Guelleh, et qu’ils se trompent, cela risque d’ébranler la confiance de l’administration et pourrait entraîner d’autres problèmes avec le Congrès. Mais toute déclaration contraire contrarierait probablement Djibouti et Pékin, mettant en péril des relations déjà tendues.

Les critiques ont prétendu que Donald Hunter avait soulevé la question pour détourner de ses propres problèmes. Il fait l’objet d’une enquête pour avoir prétendument utilisé les fonds de la campagne pour payer le divertissement et les frais de scolarité de ses enfants.
Cette ligne d’attaque a disparu lorsque le Congrès a voté à l’unanimité pour sa proposition.

Le président Guelleh insiste sur le fait que la base américaine est en sécurité et s’est engagé à continuer de travailler avec les États-Unis alors que ces derniers effectuent des opérations depuis Djibouti à travers l’Afrique de l’Est, le Yémen et au-delà. Au cours du mois dernier, les forces spéciales ont tué 49 militants en Somalie.

La Chine augmente ses dépenses et sa présence

Aussi la Chine a augmenté ses dépenses et sa présence en Afrique, persuadant récemment le Burkina Faso de couper les liens diplomatiques avec Taiwan et signant ce qu’elle appelle un « partenariat stratégique global » avec le Mozambique, incluant de nouveaux projets d’une valeur de 100 millions de dollars.

A Djibouti, on ne sait pas encore si une réduction du nombre de soldats américains affectera les quelque 4 000 membres du personnel du camp ou quel rôle les forces spéciales pourraient avoir dans la réduction de la croissance des milices.

L’attaque macabre au Mozambique est un autre signe que la «guerre contre le terrorisme», loin d’être gagnée, et qu’elle se propage.
Cependant, les 10 cadavres sans tête avec la présence continue de Boko Haram en Afrique de l’Ouest et une menace d’al-Shabaab au Kenya et le long de la Corne mettront davantage de pression sur Washington pour justifier le maintien de troupes à Djibouti au lieu de maintenir une base de le continent.

Et la motion de Donald Hunter va ajouter aux appels au Congrès et au Sénat pour une révision des relations avec M. Guelleh.

par Said Aboubaker pour CAJ

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Djibouti, le mirage des succès économiques https://mondafrique.com/economie/djibouti-le-mirage-des-succes-economiques/ Wed, 30 May 2018 17:19:16 +0000 https://mondafrique.com/?p=20132 Malgré une forte croissance, l’image actuelle du potentiel d’investissement à Djibouti est surfaite et non durable Un rapport de la société EXX Africa À première vue, Djibouti semble être une destination d’investissement attractive dans une région de la Corne de l’Afrique par ailleurs troublée. La stabilité politique apparente du pays est assurée par la présence de plusieurs bases militaires […]

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Malgré une forte croissance, l’image actuelle du potentiel d’investissement à Djibouti est surfaite et non durable Un rapport de la société EXX Africa

À première vue, Djibouti semble être une destination d’investissement attractive dans une région de la Corne de l’Afrique par ailleurs troublée. La stabilité politique apparente du pays est assurée par la présence de plusieurs bases militaires étrangères et son exposition relativement faible aux menaces régionales de sécurité. La situation stratégique de Djibouti, à proximité des voies de navigation les plus empruntées du monde, contrôlant l’accès à la Mer rouge et à l’Océan indien, continue à attirer des investisseurs étrangers africains, occidentaux, asiatiques et du Golfe, en particulier dans les secteurs de la marinede la constructionde l’aviationdu carburant et de la défense.

Toutefois, l’annulation remarquée d’une concession de terminal portuaire plus tôt au cours de l’année a soulevé des questions sur l’attitude de Djibouti face à l’investissement étranger. D’un côté, le gouvernement devient de plus en plus nationaliste et semble promouvoir des interventions étatistes dans l’économie. Dans le même temps, Djibouti favorise ses partenaires de développement préférés, en violation possible d’accords contractuels existants. Ces interventions sont susceptibles de dissuader d’autres investissements étrangers dans le secteur des services, alors que les ressources naturelles de Djibouti sont négligeables.

En outre, tandis que le président en exercice s’est assuré un quatrième mandat lors d’une victoire électorale écrasante il y a seulement deux ans, une opposition revigorée boycotte à présent les élections locales et insiste sur des réformes politiques. Les forces de sécurité ont adopté une approche sévère pour réprimer les militants et les activistes de l’opposition. En réprimant la liberté d’expression et les droits politiques, le gouvernement a intensifié les allégeances à des clans indisciplinés et a augmenté les perspectives d’une insurrection armée. L’absence de clarté sur la succession présidentielle entraîne également des rivalités internes et gêne les perspectives d’une politique à long terme.

Du fait que l’économie du secteur public boursouflée de Djibouti dépend d’une survie financière assurée par les puissances régionales et qu’elle n’a pas su se diversifier par rapport au secteur des services portuaires, le potentiel d’investissement du pays est en réalité plutôt limité. Par ailleurs, les interventions nationalistes dans l’économie et l’affaiblissement de la stabilité politique indiquent que l’image actuelle du potentiel d’investissement de Djibouti est surfaite et non durable.

Pour obtenir une copie intégrale du rapport, veuillez contacter (www.ExxAfrica.com

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Le président de Djibouti fait annuler un débat sur Africa 24 https://mondafrique.com/confidentiels/president-de-djibouti-annuler-debat-africa-24/ Sat, 04 Mar 2017 18:48:54 +0000 http://mondafrique.com/?p=10353 En visite officielle en France, le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a refusé que l’ambassadeur de son pays en France, Ayeid Mousseid Yahya, participe à un débat avec deux représentants de l’opposition djiboutienne sur la chaîne Africa 24. Convié le vendredi 3 mars par l’équipe de l’émission « Politia », le représentant de Djibouti à Paris a […]

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En visite officielle en France, le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a refusé que l’ambassadeur de son pays en France, Ayeid Mousseid Yahya, participe à un débat avec deux représentants de l’opposition djiboutienne sur la chaîne Africa 24.

Convié le vendredi 3 mars par l’équipe de l’émission « Politia », le représentant de Djibouti à Paris a reçu un coup de fil du chef de l’Etat l’enjoignant de ne pas participer. Ayeid Mousseid Yahya a expliqué à l’animateur de l’émission Richard Togbe qu’il ignorait que le débat serait contradictoire.

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Pour l’ONG Survie, la coopération militaire sert les dictatures africaines https://mondafrique.com/economie/long-survie-cooperation-militaire-sert-dictatures-africaines/ Wed, 27 Apr 2016 08:31:35 +0000 http://www.mondafrique.com/?p=6778 Un rapport de l’ONG Survie pointe les rapports coupables qu’entretient l’armée française avec le Congo-Brazzaville, Djibouti, le Tchad et le Gabon. Avec pas moins de 16 scrutins présidentiels programmés sur le continent, l’année 2016 constitue un véritable test démocratique pour les Etats africains. Puissant révélateur des réflexes autoritaires qui travaillent le pouvoir dans ces pays, cette période électorale est également un […]

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Un rapport de l’ONG Survie pointe les rapports coupables qu’entretient l’armée française avec le Congo-Brazzaville, Djibouti, le Tchad et le Gabon.

Avec pas moins de 16 scrutins présidentiels programmés sur le continent, l’année 2016 constitue un véritable test démocratique pour les Etats africains. Puissant révélateur des réflexes autoritaires qui travaillent le pouvoir dans ces pays, cette période électorale est également un bon thermomètre des relations entre Paris et ses ex colonies.

Essoufflé sur le plan politique, le partenariat entre la France et l’Afrique s’est recentré sur l’un de ses plus anciens piliers : la coopération militaire. Cruciale pour la préservation des intérêts de l’ancienne métropole à l’étranger, celle-ci qui a trouvé un nouvel élan sous la présidence de François Hollande à la faveur des interventions militaires au Mali, en Centrafrique et dans le contexte de la percée de la menace terroriste sur le continent.

Au coeur des préoccupations occidentales, la lutte contre les groupes radicaux sert toutefois régulièrement de prétexte pour les régimes en place à maintenir des habitudes répressives avec, sinon l’assentiment, du moins l’assurance que la France n’interviendra pas.

C’est ce qu’entend dénoncer l’ONG Survie dans sa dernière étude « La coopération militaire au service des dictatures ». En s’appuyant sur quatre pays du pré carré français soumis cette année à l’épreuve des urnes : le Congo-Brazzaville, le TchadDjibouti et le Gabon, les auteurs du rapport souhaitent mettre en évidence « les compromissions auxquelles se livrent les dirigeants français vis-à-vis de leurs engagements officiels à défendre partout la démocratie et les droits humains, dès lors qu’il s’agit de maintenir la présence militaire et l’influence politique. »

— Au Congo-Brazzavile, « la France se distingue par son silence sur les exactions commises et par le maintien de sa coopération militaire avec le régime » relève le rapport qui précise que l’accord de coopération militaire qui lie les deux pays depuis 1974 est régulièrement actualisé. « Cela a encore été le cas en 2015. »

Premier partenaire commercial du Congo, pays dont l’entreprise Total extrait 60 % du pétrole et qui a octroyé en 2009 à Bolloré la concession du port de Pointe-Noire sur 27 ans, la France continue de soutenir le président Denis Sassou Nguesso, y compris en période de forte contestation populaire.

« Ces intérêts économiques et diplomatiques s’articulent avec des enjeux militaires au cœur de la relation historique entre la France et le régime dictatorial de Sassou, dont elle met en avant le rôle clef en matière de sécurité dans la région (en Centrafrique notamment). »

La coopération militaire officielle entre la France et le Congo s’opère actuellement sur trois volets : le soutien direct, à travers la présence de conseillers français auprès des cadres des forces armées et de la gendarmerie ; la formation des éléments des forces armées, de la police et de la gendarmerie, et l’équipement de ces forces. « La France fournit au Congo des experts techniques, militaires, des experts de la gendarmerie, des experts spécialistes de la sécurité maritime ainsi que des spécialistes de la formation et de l’organisation générale des opérations. »

(…) « Au niveau de la formation, la France a financé une école militaire nationale de génie-travaux à Brazzaville à hauteur de 578 000 euros (378 millions de FCFA) qui accueille depuis septembre 2010 des stagiaires venant de 17 pays africains. Des accords spécifiques permettent aussi aux militaires congolais de venir se former dans les écoles militaires françaises (notamment à Saint-Cyr). Du fait de ces relations de formation et d’expertise, il existe de véritables liens organiques entre les cadres militaires français et congolais

Pour ce qui est de l’appui logistique et de l’équipement, l’article III des accords de coopération technique de 1974 précise que « la République Populaire du Congo peut s’adresser à la République française pour la fourniture de matériel et d’équipement militaires et des rechanges correspondants. La République française apporte son concours dans des conditions à définir au soutien logistique de l’armée populaire nationale ».

Malgré le tripatouillage constitutionnel et les multiples violations des Droits de l’Homme dont fait preuve le régime de Sassou, la France n’a toujours pas suspendu sa coopération militaire, et continue de la renforcer sur le plan opérationnel, comme le montre la signature des nouvelles conventions de 2015, mais également sur le plan symbolique, à travers la décoration de piliers du régime de Sassou de la Légion d’Honneur.

— A Djibouti, pays clé, au coeur du dispositif militaire français en Afrique, la France reste présente depuis l’indépendance du pays en 1977 malgré la perte de son hégémonie et des relations souvent houleuses avec le président Omar Guelleh.

Comme le précise le rapport, « Paris veut préserver sa plus grande base militaire extérieure (avec 1750 hommes, et constituant son point d’ancrage sur la côte est- africaine), qui a été employée dans près des deux-tiers des opérations extérieures menées en Afrique depuis les années 60. »

Aujourd’hui, la base de Djibouti est un élément-clé de l’opération anti terroriste Barkhane au Sahel dont elle permet la continuité à l’Est. Afin de la préserver, le Parlement français a ratifié en 2012 un nouvel accord de défense avec Djibouti pour 10 ans renouvelables. Or, comme le précise le rapport de Survie, « cet accord est le seul conclu avec une ancienne colonie française qui comprenne encore après renégociation une clause d’engagement de la France « à contribuer à la défense de l’intégrité territoriale de la République de Djibouti » en cas d’agression armée.

Encore faut-il caractériser ce qu’est une agression armée dans un pays qui connaît une longue tradition de rébellions et de répression de l’opposition par des moyens militaires » s’inquiètent les auteurs du rapport. Un soulèvement populaire ou un mouvement d’opposition demandant le départ de Guelleh déclencheraient-ils une intervention française pour sauver le régime ?

Enfin, la présence militaire française apporte un soutien financier considérable à l’Etat djiboutien. « Le loyer annuel de la base militaire française est de 30 millions d’euros, dont 5 millions d’euros d’aide au Ministère djiboutien de la Défense, principalement destinée à l’achat de matériel militaire français. A cette manne financière (…) s’ajoute l’aide publique au développement et la coopération militaire (25 millions d’euros par an), ainsi que des cessions de matériels militaires, et la consommation de biens et de services djiboutiens par les forces françaises. Or, le taux de croissance honorable de Djibouti, dû essentiellement aux loyers militaires et aux infrastructures et taxes de transport, ne profite qu’au clan au pouvoir. 80 % de la population djiboutienne vit sous le seuil de pauvreté relative, 60% est au chômage, et le pays est au 170e rang pour l’Indice de Développement Humain sur 187 pays. »

— Autre cas d’école, l’histoire militaire récente du Tchad repose en grande partie sur son intrication avec l’armée française.

Depuis l’indépendance en 1960, la présence militaire française y reste quasi ininterrompue et le pays détient le record du nombre d’interventions françaises sur son sol, toutes ayant un objectif de défense du régime en place, même si leur motif officiel (rétablissement de l’état de droit, lutte contre le terrorisme, etc.) ne le laisse pas paraître. » (…) « La coopération militaire française s’articule dans deux cadres, d’une part une coopération bilatérale et d’autre part celle apportée par la présence sur le territoire tchadien de l’opération Epervier de 1986 à 2014, devenue Barkhane.

Les objectifs de la coopération sont ainsi définis par le rapport Fromion : « Le but de la coopération y est clairement d’accompagner la montée en puissance des armées tchadiennes en diffusant la doctrine française, de façon à tisser des liens entre les deux armées ». Ce rapport précise aussi le budget : « Le budget alloué à la coopération structurelle atteint 12 millions d’euros par an, auxquels on peut agréger les 53 millions d’euros de dons et d’aides diverses fournis par la force Épervier. »

Implantée à N’Djamena, Abéché et Faya Largeau au Nord du pays, l’opération sert aussi plus largement le dispositif militaire français en Afrique en jouant le rôle de base de prépositionnement pour les opérations françaises dans la sous région.

Enfin note le rapport, « le Tchad constitue un terrain d’entraînement idéal et à moindre coût pour l’armée française, puisque aucun loyer n’est payé pour son implantation (…) : « l’Etat tchadien a fait preuve d’une grande retenue dans la taxation de l’entraînement des troupes françaises et des manœuvres du dispositif Epervier. Cela est très appréciable comme l’est (à l’inverse de ce qui se fait à Djibouti) l’absence d’autorisation préalable pour envoyer des troupes en « nomadisation » ou le décollage d’un hélicoptère ou d’un avion de surveillance. La confiance d’Idriss Déby vis-à-vis du dispositif français est relativement exceptionnelle ».

Un traitement de faveur très apprécié des militaires français qui vantent en retour la stabilité du régime tchadien malgré se dérives autoritaires. L’installation du commandement de l’opération Barkhane à N’Djamena, « du fait d’une prétendue stabilité et de l’engagement du Tchad dans la lutte anti- terroriste, contribue à justifier le soutien à ce régime infréquentable, corrompu et répressif » souligne le rapport.

— La militarisation du Gabon, qui s’accompagne d’une augmentation des exactions commises par l’armée, se fait avec l’appui de la France qui possède dans le pays sa principale base militaire permanente sur la côte occidentale depuis l’indépendance en 1960. En 2010, un nouvel accord de « partenariat de défense » signé entre la France et le Gabon continue de permettre «la mise à disposition de coopérants militaires techniques français » au sein de l’armée gabonaise.

En 2014, la France a ainsi formé 4000 près de soldats gabonais. La Garde républicaine reste par ailleurs toujours solidement encadrée par des experts français. C’est notamment via l’Ecole d’état-major de Libreville, que les Forces françaises au Gabon (FFG) forment de nombreux officiers des pires armées de la sous-région (Tchad, Cameroun, Congo- Brazzaville, etc.). Le rapport de Survie précise que « l’armée française met à disposition, juste pour cette école, cinq coopérants militaires techniques à temps plein ».

Le partenariat maintient par ailleurs la base militaire française et offre de nombreux avantages à l’armée française. Il permet par exemple qu’aucun « contrôle d’inventaire ou douanier ne soit fait par le Gabon sur tout le matériel et les approvisionnements […] des forces françaises » note le rapport.

La base militaire française au Gabon est par ailleurs un élément-clé du maillage de l’Afrique francophone par l’armée française. Récemment, elle a permis le départ des premiers bataillons français envoyés dans le cadre de l’opération Sangaris en Centrafrique, et son état-major a servi de commandement à cette opération. « Mais cette base française permet aussi d’intervenir dans des opérations bien moins médiatisées par le gouvernement français » relèvent les auteurs du rapport. Il y a eu par exemple son rôle proactif dans la guerre qu’a mené Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville en 1997.

Enfin, la présence militaire française au Gabon est intimement liée aux nombreux intérêts économiques français dans ce pays.

« A l’approche des élections présidentielles, et alors que l’on doit craindre une intensification de la répression, la France a pourtant le choix de suspendre sa coopération militaire et sécuritaire, pour ne pas se rendre indirectement responsable des exactions commises par les forces de sécurité gabonaises qu’elle contribue à former et conseiller » conclut le rapport.

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A Djibouti, les militaires violent les opposantes https://mondafrique.com/societe/a-djibouti-militaires-violent-opposantes/ Thu, 07 Apr 2016 12:28:16 +0000 http://www.mondafrique.com/?p=6422 Alors que des présidentielles se tiennent aujourd’hui vendredi 8 avril à Djibouti, des Djiboutiennes réfugiées en France dénoncent les exactions de l’armée contre les femmes de l’ethnie Afar. C’est dans un modeste local au rez-de-chaussée d’un immeuble d’Arcueil en banlieue parisienne qu’une dizaine de Djiboutiennes en tenues traditionnelles reçoivent les journalistes. Certaines dorment sur des […]

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Alors que des présidentielles se tiennent aujourd’hui vendredi 8 avril à Djibouti, des Djiboutiennes réfugiées en France dénoncent les exactions de l’armée contre les femmes de l’ethnie Afar.

C’est dans un modeste local au rez-de-chaussée d’un immeuble d’Arcueil en banlieue parisienne qu’une dizaine de Djiboutiennes en tenues traditionnelles reçoivent les journalistes. Certaines dorment sur des lits, épuisées par la grève de la faim qu’elles ont entamé le 25 mars pour protester contre l’impunité des viols des femmes Afar par l’armée djiboutienne.

Petite enclave peuplé de 900 000 habitants dans la Corne de l’Afrique, Djibouti est le théâtre, depuis la guerre civile de 1992-1994, de l’affrontement de deux tribus, les Afars et les Issas.

Les viols, « un non-sujet » à Djibouti

La responsable gréviste du comité des femmes djiboutiennes, accepte de répondre aux questions. Avec humour, elle s’amuse des élections présidentielles qu’elle considère comme une « mascarade pour amuser les chancelleries occidentales ».  

Depuis 1993, d’après les grévistes 246 femmes Afar ont été violées par l’armée djiboutienne dans le Nord et le Sud du Pays. Le viol est utilisé « comme une arme de guerre pour détruire l’identité de ces femmes qui en gardent des séquelles à vie et qui ont du mal à se reconstruire » affirme-t-elle. Elle insiste sur la cruauté sans limite des soldats qui vont jusqu’à commettre ces viols devant les familles des victimes.

La plupart de ces viols sont commis à quelque lieux des bases militaires étrangères (française, américaine, japonaise, chinoise). Les forces d’intervention présentes sur le territoire djiboutien ferment les yeux devant ces crimes odieux depuis des années. Et pour cause. Djibouti est considéré par les chancelleries occidentales « comme un allié face au terrorisme ».

La France, alliée du président Guelleh

Selon le dernier rapport de l’association « Survie », « Ensemble contre la Françafrique » paru le 4 avril 2016, « depuis l’indépendance en 1977, la France n’a jamais quitté Djibouti ». De fait, Paris y maintient sa principale base militaire permanente d’Afrique. Depuis 1977, la dictature djiboutienne s’appuie sur le soutien de la France qui lui apporte une caution internationale, en dépit des pires exactions et fraudes électorales. 

Pour faire bonne figure, l’actuel président Ismael Omar Gelleh a nommé des femmes ministres au gouvernement. Un écran de fumée pour cacher la réalité de la condition féminine dans son pays. Ces mêmes femmes ministres ne parlent jamais des viols qui est un « sujet tabou » explique l gréviste. 

Le président Gelleh se représente pour un quatrième mandat après avoir modifié la Constitution. Face aux résistances son gouvernement autoritaire n’hésite pas user de la torture et d’arrestations arbitraires pour faire taire toute opposition démocratique et pacifique. Opposants politiques, syndicalistes et journalistes sont systématiquement réprimés.

Les elections, une mascarade

En février 2011, quelque semaines avant les élections présidentielles, deux personnes avaient trouvé la mort lors d’un rassemblement pacifique. Deux ans plus tard, huit autres perdaient la vie à la suite d’une manifestation de protestations contre les résultats des élections législatives, ponctuées par plus de 900 arrestations. Le 20 novembre 2015, plusieurs journalistes et militants ont été arrêtés lors d’un meeting organisé par l’USN la principale force d’opposition au président Gelleh.  

Les grévistes djiboutiennes n’attendent rien de ces élections dont « le résultat sera sans surprise » selon la responsable. Elles espèrent malgré tout profiter de l’occasion pour sensibiliser le gouvernement français afin qu’il clarifie sa position vis à vis de la dictature djiboutienne, que les viols des femmes Afar soient reconnus comme crimes de guerre et les criminels jugés.

Voir la vidéo de campagne des femmes Djiboutiennes d’Arcueil contre les viols

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