Congo - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/congo/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Tue, 02 Jul 2024 07:39:45 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Congo - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/congo/ 32 32 Musiques d’Afrique (3/5) : Quand la rumba congolaise danse avec le pouvoir https://mondafrique.com/loisirs-culture/musiques-dafrique-quand-la-rumba-congolaise-danse-avec-le-pouvoir/ Tue, 02 Jul 2024 02:47:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=104456 La rumba congolaise, qui fait vibrer dans les rues des villes des deux Congos depuis plus de 70 ans, est intimement liée à la politique. Depuis son apparition dans l’entre deux guerres, elle a joué un rôle significatif en accompagnant la vie de la société de l’indépendance jusqu’à aujourd’hui. Après avoir défié en musique le […]

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La rumba congolaise, qui fait vibrer dans les rues des villes des deux Congos depuis plus de 70 ans, est intimement liée à la politique. Depuis son apparition dans l’entre deux guerres, elle a joué un rôle significatif en accompagnant la vie de la société de l’indépendance jusqu’à aujourd’hui. Après avoir défié en musique le pouvoir colonial et avoir chanté l’indépendance, les artistes de rumba congolaise ont dû naviguer avec prudence entre un rôle de caisse de résonance des difficultés socio-économique de la population et une déférence auprès des puissances politiques et financières. 

Afrique Caraïbe Aller-Retour

Pendant l’entre deux guerres des disques de musique afro-cubaine – les fameux  “G.V. Series, produits à la Havane sont introduits dans le pays  par des marchands grecs et vont créer un engouement considérable pour cette musique  transatlantique qui sonnait d’autant mieux à l’oreille dès qu’elle avait elle-même des origines africaines avec, à sa base, le rythme fondateur de la clave.

La rumba congolaise va immédiatement se différencier de  sa cousine américaine. Dans un article intitulé Les temps de la musique populaire congolaise (1), Bob White explique que c’est surtout  l’importance moindre des percussions et la prédominance de la guitare qui distingue au premier chef  la rumba congolaise de sa cousine américaine. “ La complexité des nuances sonores du jeu de guitare congolais, écrit-il,  confère à cette musique un son incomparablement moderne”.
Après la seconde guerre mondiale,  cette musique qu’on dit alors “moderne”, pour la distinguer de la musique traditionnelle et de la musique religieuse, se diffuse en RDC comme une traînée de poudre, à la faveur notamment de l’absence au Congo d’une tradition de griots limitant la pratique de la musique à une caste particulière. Dans l’ atmosphère urbaine de  Kinshasa qu’on appelle alors “l’Ambiance”, la rumba congolaise, chantée de plus en plus en langue locale, va traverser les frontières et devenir la première musique populaire panafricaine.

Un esprit de liberté souffle dans la ville indigène

Dans les années 50 la ségrégation la plus stricte s’applique à Léopoldville. “La ville européenne qui se situe dans les hauteurs est séparée par un cordon policier de la “ville indigène” où vivent ceux “d’en bas”. Or c’est là qu’une vie culturelle intense va se développer librement en offrant une vie auparavant réservée uniquement aux européens. Un vent de liberté avant l’indépendance souffle dans la ville. Les bars, les cinémas, les orchestres, vont se multiplier et créer cette “culture de l’ambiance” – qui fait encore aujourd’hui la réputation de Kinshasa.
C’est dans ces conditions que  le premier tube de la rumba congolaise voit le jour en 1948 : Marie Louise de  Wendo Kolosoy dit Papa Wendo. Le succès est immédiat. La chanson qui parle de la beauté d’une femme et de sa séduction fait beaucoup chanter et danser. Considérée comme corruptrice des mœurs, la chanson sera condamné par l’Église.

Indépendance cha cha

Dans les années 50,  pendant l’ère de Papa Wendo, de nombreux orchestres vont se former , à commencer par l’ OK Jazz de Franco Luambo  et par son concurrent l’African Jazz de Joseph Kabasele, dit grand Kallé.
Joseph Kabasele laissera son nom à la postérité en chantant  : “Indépendance cha cha” (1960).  La chanson est composée à Bruxelles en janvier 1960 pendant que se tient la table ronde qui doit décider de l’avenir du Congo belge. Le parolier y intègre plusieurs langues, le lingala, le tshiluba, le kikongo, et aussi le français. La chanson rapidement enregistrée va résonner très loin au-delà des frontières, grâce à l’émetteur le plus puissant d’Afrique qui est installé Léopoldville. Elle devient la chanson des indépendances pour tous les peuples d’Afrique. 

L’ironie du sort fera  de du Grand Kallé un exilé : partisan de Patrice Lumumba , il devra  après l’assassinat  de ce dernier (17 juin 1961) quitter la République Démocratique du Congo et s’installer à Paris pour y continuer sa carrière.


Le sorcier et le musicien

Franco (François Luambo Luanzo Makiadi, 1938-1989) en revanche deviendra le chantre du régime autoritaire de Joseph Désiré Mobutu (1930-1997) qui le lui rendra bien en lui accordant le titre de “grand maître de la musique zaïroise” et en lui permettant de devenir un homme d’affaires. Quoi qu’on en dise, il n’avait pourtant pas manqué de courage. En 1958 sa chanson Mukoko est interdite à cause de ses allusions à la colonisation. Il risque même sa peau en 1966 avec sa chanson Luvumbu Ndoki, censurée par la police secrète de Mobutu et dont la plupart des copies sont détruites. Car Luvumbu est un sorcier mythique qui n’hésite pas à sacrifier les membres de sa famille pour rester au pouvoir. Or le régime vient de faire pendre, le 1er juin 1966 sur la place publique, quatre hommes politiques congolais (dont l’ex-Premier ministre Evariste Kimba). On les appellera les Martyrs de la Pentecôte. Un fort avertissement qui va conduire Franco à être beaucoup plus conciliant avec le nouveau régime qui va durer 32 ans.


Il n’y a pas d’amour heureux

Sous la longue dictature de Mobutu (1965 – 1997), le pouvoir peut faire et défaire la carrière d’un artiste :  elle peut être favorisée si l’artiste prend soin de défendre les valeurs du parti unique et glorifier le chef de l’Etat. Mais elle peut être brisée au moindre écart. Or la situation semble vraiment difficile pour les artistes de musique moderne qui chantent à longueur de temps la vie difficile et les griefs des “gens d’en bas” qui ne bénéficient pas des largesses du régime.

Car si la rumba congolaise chante d’abord l’amour, le désir, la beauté d’une femme ou la tristesse d’une séparation, elle ne chante pas que cela, loin de là. Elle est une sorte de  chronique des difficultés sociales et économiques qui rendent difficile l’amour. Dans la rumba congolaise comme dans le poème d’Aragon,  il n’y a pas d’amour heureux tout simplement parce que les conditions d’existence dignes ne sont pas réunies pour rendre possible un amour véritable.

“Les paroles ayant trait aux relations hommes-femmes, écrit Bob White (1) nous donnent une idée des contraintes familiales et du poids des traditions, de la difficulté à joindre les deux bouts et de la nature arbitraire du pouvoir dans une région qui compte énormément de ressources naturelles mais qui reste pourtant gangrenée par une logique de prédation, d’extraction et une gouvernance autoritaire.” 

 

La rumba exutoire de la colère sociale

Mobutu va laisser le mécontentement du peuple s’exprimer à travers les chansons. Après tout, une chanson est moins dangereuse qu’une révolte ou que le multipartisme! Et il faut bien un exutoire ou le mécontentement puisse s’exprimer. Cet exutoire sera la Rumba. C’est en tout cas l’analyse de la chercheuse Camille Dugrand à propos de la relation de que Franco entretien avec la critique sociale dans un article intitulé “Politique de la Rumba congolaise” (2) : “Franco, écrit-elle, certes, célèbre la fierté nationale, mais il chante et commente surtout les tourments quotidiens des citadins kinois. Amour, mariage, infidélité, délinquance, les thèmes de ses chansons évoquent en creux la portée des difficultés socio-économiques dans la vie des Kinois de la rue dans une société marquée par la précarité, l’autoritarisme, la corruption et la gabegie financière. Le Franco chroniqueur des difficultés sociales est toléré tant qu’il ne contrarie pas les projets d’un Mobutu qui, semble-t-il, y trouve son compte : l’expression prêtée à « ceux d’en bas » par le musicien n’est-elle pas utile, finalement, pour détourner et soulager l’exaspération d’un peuple dont le régime autoritaire réprime toute parole ?”
La prudence pour les musiciens consiste à savoir doser la critique pour ne pas risquer la censure. Franco lui-même dérape en 1978 pour deux chansons jugées obscènes qui le mènent un mois en prison.

Des musiciens au service des Présidents

Il faut l’admettre que cette fonction de soupape de sûreté du mécontentement populaire  que représente la Rumba est aller trop souvent de pair avec un soutien au pouvoir.
Il est vrai qu’avec une industrie du disque défaillante, minée par la piraterie avant l’apparition des plateformes, et une collecte des droits d’auteur très inefficace, il est difficile pour les musiciens de vivre de leur industrie. A cet égard le “libanga”, ce procédé introduit dans les années 80, qui consiste à rendre hommage aux sponsors et aux puissants, en échange d’une rémunération ou d’un service, et qui répond en effet aux difficultés économiques rencontrées, explique que beaucoup de musiciens congolais ont du mal à trouver une juste distance avec le pouvoir.
Et c’est ainsi qu’en République Démocratique du Congo les musiciens soutiennent ouvertement et souvent en chanson, le candidat sortant à chaque élection. Félix Tshisekedi a embarqué ainsi dans son équipe de campagne pour les élections présidentielles de décembre 2023 beaucoup de musiciens de rumba congolaise, et pas des moindres, qui chantent sur le clip officiel.

Cette compromission avec le pouvoir se paye par une diffusion à l’étranger rendu plus difficile de la rumba congolaise par les “Combattants”, un groupe  diffus d’activistes de la diaspora, qui mène depuis 2006 des actions violentes pour empêcher les artistes congolais compromis avec le pouvoir de se produire en concert en Europe. 

Eddy Narbal

(1) Bob White, Les temps de la musique populaire congolaise, in Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko, Édition Fondation Cartier pour l’art contemporain

(2) Camille Dugrand, La rumba congolaise et la politique in Revue du Crieur, 2016, numéro 3, éditions La Découverte

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‘Kinshasa now’ un film en réalité virtuelle sur les enfants accusés de sorcellerie https://mondafrique.com/loisirs-culture/kinshasa-now-en-realite-virtuelle-realise-par-marc-henri-wajnberg/ Tue, 08 Nov 2022 02:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=76236 Le film en réalité virtuelle Kinshasa Now suit Mika, 14 ans. Accusé de sorcellerie et jeté hors de chez lui, Mika doit comprendre les codes de la rue pour survivre. Le spectateur est plongé, grâce à un casque VR à 360° au milieu des rues de Kinshasa tout en découvrant le quotidien d’un enfant de […]

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Le film en réalité virtuelle Kinshasa Now suit Mika, 14 ans. Accusé de sorcellerie et jeté hors de chez lui, Mika doit comprendre les codes de la rue pour survivre. Le spectateur est plongé, grâce à un casque VR à 360° au milieu des rues de Kinshasa tout en découvrant le quotidien d’un enfant de la rue.

Synopsis

35.000 enfants accusés de sorcellerie et rejetés par leurs familles tentent de survivre dans les rues de Kinshasa, en RDC. Mika, 14 ans, se retrouve du jour au lendemain dans cette situation terrifiante. Pour faire face à cette transition, il doit apprendre les codes de la rue, trouver un moyen de manger et de dormir, mais aussi se protéger en intégrant un gang de rue. Comment va-t-il faire face à cette nouvelle vie ? Au fil de l’histoire, des choix s’offrent à vous. Quel chemin choisiriez-vous ?

 

La projection en réalité virtuelle

Voici la réaction d’Aboulaye Toure, à l’issue de la projection.

Marc-Henri Wajnberg, Kinshasa now, 2020.

Marc-Henri Wajnberg

Marc-Henri Wajnberg a étudié le cinéma à l’INSAS, à Bruxelles. Il est scénariste, réalisateur, acteur et producteur de films. Ses productions sont éclectiques : il a réalisé et produit 3000 films très courts dont la célèbre collection des 1200 Claps diffusée à l’international, des courts dont Le Réveil avec Jean-Claude Dreyfus primé à Cannes et nombre de documentaires dont Oscar Niemeyer, un architecte engagé dans le siècle. Son long-métrage Just Friends a représenté la Belgique dans la course aux Oscars (1994).

En 2009, il part filmer des musiciens à Kinshasa et découvre la scène artistique kinoise, enclenchant une révolution dans sa pratique cinématographique. La confrontation avec la ville est un choc et son projet devient une fiction dans un style documentaire : Kinshasa Kids, l’histoire d’un groupe d’enfants dits « de la rue », qui forment un groupe de musique pour déjouer leur sort.

Après Kinshasa Kids (sélectionné à Venise et 70 festivals), il réalise Enfants sorciers, Kinshasa, Kinshasa Now (sélectionné à Venise) et le long-métrage I am Chance (sortie en mai 22) qui tous traitent de la problématique des enfants « de la rue ».

Marc-Henri Wajnberg à propos de Kinshasa Now

Faire un film à Kinshasa est une expérience qui m’a marqué, pour la vie. Kinshasa Now aborde la thématique des enfants dits « de la rue ». En arrière-plan du récit, différents thèmes apparaissent tels que la famille, la solidarité, la religion, l’économie parallèle… À travers mes films, je souhaite donner une voix, une visibilité à ces enfants. Afin d’être au plus proche de leur réalité, le scénario est directement basé sur leur vécu. Tous mes films réalisés à Kinshasa depuis dix ans sont le fruit d’une collaboration avec les enfants de la rue et les professionnel.le.s de terrain. Lors des tournages, j’ai été accompagné par le Réseau des Éducateurs des Enfants et Jeunes de la Rue qui coordonne plus de 164 centres qui aident à la réinsertion des enfants de la rue et à la promotion des Droits de l’Enfant. Je veux aussi rendre hommage aux artistes, plasticien.ne.s, performeur.meuse.s, musicien.ne.s de la scène kinoise qui inventent, créent dans des conditions difficiles. Les spectateurs pourront découvrir leur travail dans Kinshasa Now.


Un tournage en réalité virtuelle

En tant que cinéaste, j’aime réaliser des films dans des techniques, des styles ou des formats les plus adaptés aux histoires que je raconte. Pour Kinshasa Now, la réalité virtuelle s’est imposée pour mieux ressentir l’intensité et la réalité de ces vies, de créer un sentiment d’immersion et donc de proximité avec les enfants. Faire un film en réalité virtuelle nécessite un matériel sophistiqué, une caméra
possédant plusieurs objectifs qui filment à 360°. Un exercice compliqué, particulièrement quand les séquences de mise en scène se font dans des situations de vie réelles, telles des rues animées, des marchés ou des églises.

Fiche technique

Réalisation : Marc-Henri Wajnberg
Casting : Mika Bangala, Vainqueur Kanga, David Lemba, Patrick Makambo, Chancelvie Kaponge
Version interactive : 65 minutes de film avec 40 chemins possibles dont la durée oscille entre 7 et 25 minutes.
Version linéaire : 21 minutes
Année : 2020

Une production Wajnbrosse
En co-production avec RG & Créatifs Associés (RDC), Wim Forceville (Belgique)
Avec le soutien du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Creative Europe Media, Le Fonds Audiovisuel Flamand (VAF), Wallimage Creative et le Fonds des Médias du Canada, Belga Productions,Tax Shelter, UNICEF, Amnesty International, Trust Merchant Bank,

Fondation Jean-François Peterbroeck, Groupe Forrest International, Wallonie-Bruxelles International et l’Association suisse des Amis du Dr Janusz Korczak.

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Le Congolais Sassou Nguesso sous le charme de Erdogan https://mondafrique.com/international/le-congolais-sassou-nguesso-sous-le-charme-de-erdogan/ Tue, 04 Aug 2020 09:45:16 +0000 https://mondafrique.com/?p=39699 Le général Jean-Marie Mokoko, incarcéré depuis quatre ans, vient enfin de bénéficier d’un bon de sortie du Congo.   Les pressions de la France envers ce Saint-Cyrien, resté proche des militaires français, et celles, plus récentes, des Présidents de l’Angola, de la RDC et du Gabon ont fini par convaincre le chef de l’État congolais […]

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Le général Jean-Marie Mokoko, incarcéré depuis quatre ans, vient enfin de bénéficier d’un bon de sortie du Congo.
 
Les pressions de la France envers ce Saint-Cyrien, resté proche des militaires français, et celles, plus récentes, des Présidents de l’Angola, de la RDC et du Gabon ont fini par convaincre le chef de l’État congolais et, surtout, le patron de la sécurité congolaise, le secrétaire général du Comité national de sécurité nationale, Jean-Dominique Okemba. Le « Hamed Bagayoko congolais » est déjà dans la perspective des élections de 2021.
 
Jean- Marie Mokoko a donc été évacué sanitaire. Non pas vers Paris mais vers Istanbul. Cela n’est guère surprenant. Denis Sassou-Nguesso préside le Comité de haut niveau de  l’Union africaine chargé de la médiation dans la crise libyenne. La Turquie, avec ses mercenaires syriens, s’est engagée militairement aux côtés du Gouvernement d’union nationale de Tripoli (GNA).
 
Afin d’obtenir un soutien de l’Union africaine, Recep Erdogan a entrepris il y a plusieurs mois une opération de charme auprès de Sassou Nguesso,  avec à la clé une coopération multiforme renforcée. Par ces temps difficiles pour le régime congolais,ce soutien ne pouvait se refuser. 
 
L’évacuation de Jean-Marie Mokoko vers Istanbul est donc une aubaine. Chez Erdogan, dans de bonnes mains, cet opposant dangereux pour le régime sera en quelque sorte en résidence surveillée, ce qui n’aurait pas été le cas à Paris.
 
Alors que s’annonce l’élection de 2021, les 11 chefs de l’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont déjà fait leur choix en plaçant Denis Sassou- Nguesso à leur tête pour cinq ans.

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La Communautéd’Afrique centrale : l’immobilisme assuré https://mondafrique.com/confidentiels/la-communaute-economique-dafrique-centrale-un-patchwork-inefficace/ Tue, 04 Aug 2020 09:30:41 +0000 https://mondafrique.com/?p=39693 Composée de 11 membres (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Rwanda, RDC, Sao-Tome, Tchad) et présidée par Denis Sassou Nguesso , l’organisation fait pâle figure face à ses homologues africaines, notamment la CEDEAO en Afrique de l’Ouest. Il faut dire que la CEEAC regroupe, à l’exception notable du Rwanda, les États parmi les plus […]

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Composée de 11 membres (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Rwanda, RDC, Sao-Tome, Tchad) et présidée par Denis Sassou Nguesso , l’organisation fait pâle figure face à ses homologues africaines, notamment la CEDEAO en Afrique de l’Ouest.

Il faut dire que la CEEAC regroupe, à l’exception notable du Rwanda, les États parmi les plus malades de la corruption, du népotisme, de la mauvaise gouvernance et de la dilapidation des richesses naturelles, particulièrement importantes dans ces pays.

La plupart des chefs de l’Etat de cet espace de 6,6 millions de km2 peuplé de près de 200 millions d’habitants se maintiennent au pouvoir en pratiquant, avec constance, les manipulations électorales et l’élimination des opposants.

Les relations entre ces États sont parfois peu amicales, comme entre le Cameroun et la Guinée équatoriale, le Rwanda, la RDC et le Burundi, le Tchad et la Centrafrique, le Gabon et le Congo. La problématique de l’intégration régionale est par ailleurs compliquée par l’appartenance de ces 11 États à plusieurs autres organisations sous-régionales (ex Cemac, Cepgl, Sadc) ainsi que par la question linguistique (anglais, français, portugais et espagnol étant parlés dans ces pays).

Même avant le Covid-19, les frontières intra-communautaires étaient plutôt hermétiques et la libre circulation des biens et des personnes restait un vœu loin d’être appliqué sur le terrain. Sur le plan politique, les rares tentatives de médiation dans les conflits sont restées peu efficaces comme en témoigne le sort de l’Accord de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les groupes rebelles qui contrôlent encore près des trois-quarts du pays.

Une réforme cosmétique

Le président sortant, Ali Bongo Ondimba, avait reçu pour mandat en 2015 de réformer l’institution pour la rendre davantage opérationnelle et efficace. Il lui aura fallu cinq années pour proposer une réforme, finalement adoptée en décembre 2019 et qui se présente comme une sorte de copier-coller des institutions de l’Union africaine. Il s’agira donc de remplacer le Secrétariat général par une Commission, comme cela fut fait par la CEDEAO dès 2007. Un comité Paix et Sécurité a été imaginé sur le modèle de celui de l’Union africaine. Le règlement financier incite, lui, à l’autonomie, comme le préconisait Paul Kagame pour l’Union africaine. Les Etats sont invités à collecter la taxe communautaire d’intégration pour l’affecter au budget communautaire.

Évidemment, cela restera un grand défi, puisque seulement sept pays sont actuellement à jour de leur cotisation, essentiellement en raison de l’intérêt qu’ils nourrissent pour les postes auxquels ils espèrent placer un de leurs ressortissants. Comme dans beaucoup d’autres organisations régionales, les questions du personnel, de leur nomination et leurs éventuelles retombées constituent les préoccupations principales. La réforme de l’institution n’a pas prévu de diminuer les dépenses de fonctionnement qui restent, de loin, les plus importantes.

 Un Sommet de recasement

Le Traité de 1983 créant la CEEAC a été révisé, mais seulement huit États l’avaient ratifié et sont à jour de leur contribution : l’Angola, le Cameroun, le Congo, la RDC, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad et le Rwanda.  » Les trois États défaillants ( Burundi, Centrafrique, SaoTome-et-Principe) n’auront pas de postes officiels. « 

Le Secrétaire général, le Tchadien Ahmad Allam-Mi, est remplacé par le président de la nouvelle Commission, l’Angolais Gilberto Veressimo. Le Rwanda se voit attribuer la commission thématique chargée du marché commun ; le Tchad présidera le comité Paix et Sécurité ; le Cameroun obtient la commission chargée du développement des infrastructures et la RDC se contente de la cmmission chargée du genre. Si un consensus s’est dégagé en faveur d’une réponse communautaire à la pandémie du Covid-19, il sera beaucoup plus difficile de parvenir à une stratégie commune et de mutualiser les moyens humains et matériels pour lutter efficacement contre cette pandémie, dont les conséquences économiques et financières sont dramatiques dans un contexte où prévaut encore un certain isolationnisme.

Pour l’avenir de la CEEAC, il faut être réaliste : l’immobilisme a encore de beaux jours devant lui.

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