Algérie - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/algerie/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Thu, 06 Mar 2025 23:53:22 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Algérie - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/algerie/ 32 32 La ville d’Alger ne se livre pas au premier venu ! https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-serie-villes-2-5-alger-le-port-de-langoisse/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-serie-villes-2-5-alger-le-port-de-langoisse/#comments Thu, 06 Mar 2025 23:07:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=21534 Alger demeure la princesse éternelle du Grand Maghreb. Une princesse berbéro-barbaresque qui refuse les liftings, contrairement aux putes orientales qui se donnent au premier touriste low cost venu Ah Alger, comment elle était belle et comme elle est devenue… On connaît la rengaine, elle se transmet de génération en génération, de guerre en guerre: Alger […]

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Alger demeure la princesse éternelle du Grand Maghreb. Une princesse berbéro-barbaresque qui refuse les liftings, contrairement aux putes orientales qui se donnent au premier touriste low cost venu

Ah Alger, comment elle était belle et comme elle est devenue… On connaît la rengaine, elle se transmet de génération en génération, de guerre en guerre: Alger n’est plus ce qu’elle était, Ya Hasrah comme disent ses habitants qui cultivent l’art presque inné de la nostalgie, car c’est bien connu les Algérois ne sont pas les derniers à déplorer l’état de délabrement de leur ville et à pleurer son âge d’or sans cesse réinventé…

Aux étrangers égarés ou aux hommes d’affaires appâtés par l’odeur des hydrocarbures, Alger souhaite la bienvenue à sa manière. La plus modeste chambre du dernier des ses hôtels miteux coute au moins le prix d’une suite trois Etoiles à Agadir. C’est comme ça! Les Garçons de café font la gueule, partout le service, c’est un peu à la tête du client et beaucoup selon l’humeur du moment. Pour les taxis, l’administration, les hôpitaux c’est kif kif bourricot. «Normal» rétorquent les autochtones quand un étranger s’avise à faire des remarques déplacées. Oui, tout le monde trouve sa place dans ce grand souk de fous, et tout est normal.

Ne dit-on pas qu’Alger est une ville qui se mérite?

                 Alger, le ravin de la femme sauvage »

Je m’appelle donc Mezghana en berbère; Al-Jazaïr, les îlots en arabe; Alger en français et c’est vrai que je me laisse aller comme dans la chanson de Charles Aznavour le crooner bien aimé des algérois qui continuent à penser, à rêver et à parler en français.

Corsaires et déchets

De l’époque des Frères corsaires Barberousse à celle des Frères Dark-Vador Bouteflika, au fond je suis resté la même: un beau repère des flibustiers et des brigands de tous poils, une ville qui se prend facilement mais qui n’abdique jamais. Je suis la demi-clocharde mi-rêve mi-cauchemar, épicentre des séismes en tous genres, terre tremblante de tous les impossibles, les nuits les plus glauques du monde se confondant avec les plus beaux levers du jour de l’univers.D’après ce qu’on dit ici et là, j’ai une bonne réputation. Je suis  la ville punk par excellence, un rêve pour les Mad Max du 21ème siècle. Personne ne me conteste le record absolu du désordre urbain par exemple.

Selon le célèbre magazine «The Economist», je suis classée parmi les cinq villes les moins vivables de la planète… Moi je demande à voir, quelles sont ces villes qui prétendent être plus infernales que moi? Lagos (Nigeria), Karachi (Pakistan) ou Dhaka (Bangladesh)? Je parie que dans quelques années je vais les surpasser…  Je peux faire mieux, avec mes tonnes de déchets qui jonchent les trottoirs, les marchés informels qu’aucune police n’arrive à  contrôler,  et l’enfer des transports publics dans des routes cabossées où les feux ne servent qu’à faire joli quand ils fonctionnent … Pour l’incivisme, je crois que ça va, personne ne peut prétendre arriver à ma cheville.

Un port sans accès à la mer

Aussi décatie que la Havane, je la joue austère comme dans une banlieue de Djeddah. Je suis la bâtarde de l’Occident arrogant et de l’Orient décadent. Je fais la misère aux réalisateurs de cinéma attirés par mes décors improbables et je ne leur facilite jamais la vie.L’enfant de Notre Dame d’Afrique, Merzak Allouache qui ne cesse de me filmer, de «Omar Gatlato» (1977) à son dernier opus «Les Terrasses», dit que je ne suis pas une ville mais «une fournaise». Si ce n’est pas un compliment, je ne sais pas ce que c’est. Je suis la seule ville côtière où l’accès à la mer est quasi impossible,

«Dans ma ville la mer n’est qu’un poster, on la voit de partout, mais elle nous tourne le dos» comme le résume si bien la plasticienne de Bologhine, Amina Ménia. 

J’attire à leurs risques et périls les poètes maudits, les dandy pervers et les aventuriers de mauvaise foi. À cet effet on a beaucoup écrit sur moi, le livre d’Alger comporte que des signatures prestigieuses: Camus, Gide, Montherland, Fromentin, Daudet, Maupassant… Je ne compte pas les peintres, de Dinet à Delacroix, qui venaient chercher les éclats étincelants de mes lumières particulières, à ceux-là aussi je leur au réservé les plus mauvais tours du Mektoub, le destin d’Alger.

Dans le dernier livre qui m’est consacré, «Alger, le cri» aux éditions Barzach, l’auteur Samir Toumi, un des descendants du prince fondateur de la ville Salim El-Toumi- celui qui au 16ème siècle fit appel aux frères corsaires Barberousse pour libérer Alger des Espagnols- me traite comme j’aime et je me retrouve dans son soliloque désespéré  « Le coeur se serre encore, je la sens en moi, elle est là, je la respire, j’allume une cigarette. Les voitures roulent à toute vitesse, les immeubles et les paraboles défilent, la ville ne se dévoile pas, elle fait sa timide, cachée dans la brume polluée. Je sens son odeur, je la sens respirer, je la déteste, elle me déteste, je l’aime, je la déteste encore plus, je me déteste, le coeur se serre. Sur la Route Moutonnière, des solitudes en silhouettes errent sur la promenade des sabelettes, un véhicule comme accablé, est échoué sur la bande d’arrêt d’urgence. La brume se dissipe peu à peu et dévoile la colline, face à moi. Salope de ville, je t’aime! Chienne de ville, Khamdja!»

Une ville sale…vraiment?

Khamdja, qui veut dire tout à la fois sale et … « salope ». Khamdja, mon titre de noblesse. Oser me comparer à Brigitte Bardot, quel mauvais goût, encore quelqu’un qui est resté scotché à mon passé français, je suis mieux que ça voyons! Quitte à être réduite à une star de cinéma, je préfère Bette Davis dans «L’Argent de la vieille», car je suis misérable mais riche, une des villes les plus riches de la rive sud. Ou alors à Gloria Swanson dans «Sunset Boulevard», car dans ma belle déchéance on ne peut ne pas voir ma beauté intérieure -ou refoulée, comme vous voulez.

Un de mes lieux porte un nom qui me va à ravir: le Ravin de la Femme Sauvage. Qui veut venir défier chez elle la Femme Sauvage? Oh, ne ricanez pas, il y a encore quelques bonnes raisons de venir tel un Ulysse des temps modernes visiter Alger la noire, la ville la plus inhospitalière du monde, mais aussi la plus étrange, la plus envoûtante des cités de la Méditerranée.

Voici dix raisons d’être déraisonnable, de céder au le plus beau chant des sirènes et de s’échouer dans la ville qui ne ressemble à aucune autre…

1- Flâner au Jardin D’Essai. Créé dès le début de la colonisation française,  ce grand parc botanique est un des plus beau du monde. Il s’étend sur une superficie de 32 hectares, et tous les amoureux d’Alger peuvent y trouver un peu de quiétude si rare dans cette ville.

2- Se perdre à l’Aéro-Habitat. Un des plus beau immeuble français d’Alger, construit  dans l’esprit corbusien par Louis Miquel et José Ferrer-Laloë entre 1952 et 1955,  composé de quatre immeubles liant le quartier Télemly du centre-ville .La position en éperon des deux plus grands bâtiments permet une double exposition des logements en duplex, ce qui leur offre une vue sur l’étendue du paysage algérois et sur la baie d’Alger. Une rue intérieure dévolue au commerce est savamment aménagée en fonction de la déclivité du terrain.

La salle du tombeau de Sidi Abderrahmane Et-Thaâlibi

3- Chercher la spiritualité au Mausolée de Sidi-Abderahmane. En pleine ville «arabe», entre la Casbah et Bab El Oued, le petit mausolée du Saint patron d’Alger, Sidi Abderhamane, un havre de paix dans le vacarme de la ville.

4- Comprendre le chant du Meknine à Bab-el-Oued. Ni chat, ni chien, les Algérois n’aiment que les oiseaux chanteurs, et le plus vénéré d’entre eux est le chardonneret. Au coeur du Marché de Bab-el-Oued, le marché des «Meknines» est une place stratégique où se racontent mille et une légendes sur ce petit oiseau chanteur.

5- Voir changer les couleurs du ciel à partir du balcon Saint Raphaël. Un petit parc avec vue sur la baie d’Alger, on peut s’y faire dépouiller les jours de pas de chance, certes, mais il y a des jours où l’on peut juste contempler les couleurs magnifiques du ciel d’Alger (d’octobre à avril, c’est la bonne saison)

6- Rejouer Pépé le Moko à la Casbah d’Alger. Vous avez aimé Jean Gabin dans le film de Julien Duvivier, voyou au grand coeur recherché par la police, planqué dans la vieille médina? Vous pouvez rejouer le film dans ce repère de tous les interlopes de la ville cosmopolite. Ne craignez pas d’être déçus, la Casbah tombe en ruine, mais ses bandits sont toujours à l’affut…

7- Découvrir les trésors cachés du Musée National des Beaux- Arts. Avec ses 8 000 œuvres, c’est le plus grand musée d’art du Maghreb et du continent africain. Inauguré en 1932 pour le centenaire de la colonisation française, il s’ouvre avant la fin de la colonisation aux peintres algériens.

8- Déguster les petites sardines à Chéraga. C’était jadis le premier village à la sortie d’Alger, aujourd’hui c’est un quartier de la grande ville qui ne cesse de s’étendre. Dans la place de l’ancien village, «Le Roi de la sardine» mérite amplement son titre. Pas d’alcool, mais que du bon poisson frais et des sardines cuisinées de différentes manières, à la pied-noir, à la kabyle, à l’algéroise… Quel régal! Ne faites pas circuler trop cette adresse, c’est tellement dur de trouver une bonne gargote à Alger…

9- Faire la petite ballade de Télémly. Un chemin ombragé, long et sinueux qui permet de quitter le centre ville pour aller sur les hauteurs de la ville. Quand les automobilistes se calment un peu, on peut flâner dans ce chemin serpentant et pittoresque et admirer entre deux beaux immeubles la magnifique baie. Anciennement appelé le chemin des Aqueducs car il suivait en partie le tracé des conduites turques restaurées et améliorées, et qui servaient à l’adduction des eaux pour la Casbah. Télemly viendrait du berbère  thala oumlil signifiant la source blanche

10- Tomber amoureux comme les amants de Notre Dame D’Afrique. La basilique  d’Alger surplombe la ville car est a été construite sur un promontoire dominant la mer de 124 m. Accessible par un taxi ou téléphérique depuis le quartier de Bologhine (ex-Saint Eugène), elle offre aux algérois une des plus belles esplanades de la ville. Les enfants viennent y jouer au foot, les vieux tuent le temps pour qu’il ne les tue pas et les amoureux qui se retrouvent ici n’ont jamais été si proches du ciel.

PAR YASMINE BARAKAT

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Un rassemblement sous haute tension pour Sansal à Paris https://mondafrique.com/confidentiels/boualem-sansal-rassemblement-sous-haute-tension-a-paris/ Sun, 26 Jan 2025 11:35:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=125364 Alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau continue de plaider pour une refonte totale des relations entre la France et l’Algérie, la campagne en faveur de la libération de Boualem Sansal s’intensifie. Un rassemblement, organisé à ce titre par une certaine « Ligue Kabyle des droits de l’Homme » ce dimanche 26 janvier, pourrait […]

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Alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau continue de plaider pour une refonte totale des relations entre la France et l’Algérie, la campagne en faveur de la libération de Boualem Sansal s’intensifie. Un rassemblement, organisé à ce titre par une certaine « Ligue Kabyle des droits de l’Homme » ce dimanche 26 janvier, pourrait être vécu comme une provocation par Alger et une partie de la diaspora algérienne.

Le cas de Boualem Sansal, toujours détenu en Algérie, est régulièrement abordé par plusieurs leaders politiques français pour pointer du doigt les agissements du gouvernement algérien. Mais les organisations séparatistes kabyles ne sont pas en reste. La « Ligue Kabyle des droits de l’Homme », créée en 2023, annonce depuis quelques jours la tenue d’un rassemblement dont le mot d’ordre évoque pêle-mêle Boualem Sansal, l’antisémitisme et les semeurs de haine.

Un événement derrière lequel plane l’ombre de Ferhat Mehenni, ancien chanteur de musique berbère devenu le président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), un mouvement indépendantiste classé organisation terroriste par Alger. L’homme, réfugié politique activement recherché par son pays d’origine, dénonce régulièrement la « complaisance » des autorités vis-à-vis de l’État algérien et n’hésite pas à afficher son rapprochement avec le Maroc et Israël.

Le rassemblement, planifié par la Ligue Kabyle des droits de l’Homme à trois cents mètres du consulat d’Algérie à Paris, a reçu le soutien de plusieurs personnalités ouvertement hostiles à l’Algérie telles que le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, l’activiste algérien Abdou Semmar ou encore le polémiste franco-israélien Gilles-William Goldnadel.

 

 

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Parlement européen : polémique autour du cas Boualem Sansal https://mondafrique.com/confidentiels/maghreb/parlement-europeen-polemique-autour-du-cas-boualem-sansal/ Fri, 24 Jan 2025 09:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=125714 Le vote d’une résolution européenne demandant la libération de l’écrivain à une très grande majorité des parlementaires a provoqué plusieurs échanges musclés entre une majorité de la classe politique française et les eurodéputés LFI, qui se sont abstenus ou ont voté contre. Le Parlement européen a récemment adopté une résolution appelant à la remise en […]

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Le vote d’une résolution européenne demandant la libération de l’écrivain à une très grande majorité des parlementaires a provoqué plusieurs échanges musclés entre une majorité de la classe politique française et les eurodéputés LFI, qui se sont abstenus ou ont voté contre.

Le Parlement européen a récemment adopté une résolution appelant à la remise en liberté de Boualem Sansal, écrivain de 75 ans incarcéré depuis novembre en Algérie. Alors que 533 députés ont voté pour, les élus de La France Insoumise (LFI) ont suscité une vague de critiques en refusant de donner leur voix en faveur du texte. Rima Hassan, qui a voté contre, est particulièrement ciblée par des personnalités politiques, dont le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui dénonce un acte d’« indignité » et l’accuse d’être « une alliée du régime algérien ».

Ce vote, qui inclut une demande de mission médicale pour évaluer l’état de santé de Sansal, menace également de ne pas renouveler l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie. Une disposition relevée par Manuel Bompard, coordinateur national LFI, qui s’est exprimé sur X pour évoquer une différence de traitement injustifiée : « Rappelons qu’à aucun moment le Parlement européen n’a accepté ne serait-ce que de débattre de la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël ! »

 

 

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Bardella demande la suspension de l’accord entre l’UE et Alger https://mondafrique.com/video/bardella-demande-la-suspension-de-laccord-entre-lue-et-alger/ Thu, 23 Jan 2025 11:08:44 +0000 https://mondafrique.com/?p=125599 Actuellement au cœur de nombreux débats et enquêtes au sein du paysage médiatique français, l’Algérie a fait l’objet d’une intervention particulièrement virulente de la part de Jordan Bardella, à Strasbourg.   Dans l’enceinte du parlement européen, le leader d’extrême droite, qui préside le groupe Patriotes pour l’Europe, a tout d’abord abondé dans le sens de […]

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Actuellement au cœur de nombreux débats et enquêtes au sein du paysage médiatique français, l’Algérie a fait l’objet d’une intervention particulièrement virulente de la part de Jordan Bardella, à Strasbourg.

 

Dans l’enceinte du parlement européen, le leader d’extrême droite, qui préside le groupe Patriotes pour l’Europe, a tout d’abord abondé dans le sens de l’actuel ministre de l’Intérieur en demandant un certain nombre de mesures punitives dans le cadre de la relation bilatérale : « interrompre l’octroi de visas, remettre en cause le traité franco-algérien de 1968, mettre fin à l’aide au développement et geler les transferts de fonds privés vers ce pays tant que son attitude demeurera ouvertement hostile ».

Mais l’eurodéputé de 29 ans, dont le nom a été mentionné dans l’affaire des assistants parlementaires du FN, est allé plus loin puisqu’il a exigé de l’Europe des sanctions immédiates : « L’accord de 2005 entre l’Union européenne et la République algérienne, que seule l’Union européenne respecte par ailleurs, doit être suspendu. La renégociation prévue en 2025 doit être abandonnée. 172 millions d’euros : c’est ce que l’Algérie a perçu de la si généreuse Europe ces dernières années. Coupons ces versements, qui ne se justifient plus. Cessons d’entretenir, à nos dépens, ceux qui, en retour, nous haïssent. »

L’État algérien, qui conteste le montant et l’objectif réel de l’aide au développement versée par la France, annonce depuis plusieurs mois sa volonté de réviser l’accord d’association avec l’Union européenne. Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères, avait dénoncé dès le mois de septembre 2024 un traité « désavantageux pour l’Algérie ».

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L’Espagnol kidnappé dans le sud de l’Algérie a été libéré https://mondafrique.com/confidentiels/lespagnol-kidnappe-dans-le-sud-de-lalgerie-a-ete-libere/ Wed, 22 Jan 2025 00:51:07 +0000 https://mondafrique.com/?p=125500 Gilbert Navarro, un citoyen espagnol enlevé le 14 janvier dernier, a été libéré lors d’une opération menée par le FLA (Front de libération de l’Azawad), en collaboration avec les services algériens. Les kidnappeurs, qui avaient réussi à capturer l’otage dans la zone dite « des trois frontières » (Algérie, Mali, Niger), auraient répondu à un « appel d’offres » […]

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Gilbert Navarro, un citoyen espagnol enlevé le 14 janvier dernier, a été libéré lors d’une opération menée par le FLA (Front de libération de l’Azawad), en collaboration avec les services algériens. Les kidnappeurs, qui avaient réussi à capturer l’otage dans la zone dite « des trois frontières » (Algérie, Mali, Niger), auraient répondu à un « appel d’offres » de l’État islamique.

Remis aux autorités algériennes, Gilbert Navarro est arrivé mardi soir à l’aéroport militaire de Boufarik, près d’Alger. Discret sur cette affaire, le gouvernement espagnol avait simplement confirmé la semaine dernière que l’un de ses ressortissants était « retenu contre sa volonté dans le nord de l’Afrique ».

Dans un communiqué diffusé ce mardi 21 janvier, le Front de libération de l’Azawad a tenu à préciser qu’il « condamne avec la plus grande fermeté le crime organisé et le terrorisme sous toutes leurs formes, en particulier les prises d’otages contraires aux valeurs de l’islam ainsi qu’aux traditions et coutumes du peuple de l’Azawad. » Un message qui semble destiné à la junte militaire malienne, mais également à la communauté internationale. En quête de respectabilité, le FLA entend ainsi légitimer ses revendications et se démarquer des groupes terroristes actifs dans la région du Sahel.

 

 

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De Villepin sur la relation avec l’Algérie : « C’est ça, une diplomatie…? » https://mondafrique.com/video/de-villepin-sur-la-relation-avec-lalgerie-cest-ca-une-diplomatie/ Tue, 21 Jan 2025 16:49:58 +0000 https://mondafrique.com/?p=125471 Lors d’un long entretien accordé à Mediapart, Dominique de Villepin a évoqué le dossier brûlant des relations entre Paris et Alger. Interrogé par Edwy Plenel, l’ancien chef de la diplomatie française a notamment dénoncé l’attitude actuelle du gouvernement français et, sans le nommer, les interventions répétées du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau à l’encontre de […]

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Lors d’un long entretien accordé à Mediapart, Dominique de Villepin a évoqué le dossier brûlant des relations entre Paris et Alger. Interrogé par Edwy Plenel, l’ancien chef de la diplomatie française a notamment dénoncé l’attitude actuelle du gouvernement français et, sans le nommer, les interventions répétées du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau à l’encontre de l’Algérie : « Quelque chose qui m’afflige tous les jours, c’est la façon dont les grandes affaires diplomatiques sont traitées aujourd’hui par les hommes politiques français, par Twitter, en quelques phrases… : « Il faut dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie…» (propos de Retailleau) Quand on a l’histoire que nous avons avec l’Algérie, est-ce qu’on peut la ramener à une formule comme celle-là ?! Qu’est-ce que cela veut dire ? Il faut supprimer l’accord de 1968 ? (…) C’est ça, une diplomatie ? C’est ça, une politique vis-à-vis d’un pays avec lequel nous sommes liés par la culture, par l’histoire, par la géographie, et par le peuple ? »

https://www.tiktok.com/@lelienofficiel/video/7461297935129611542

 

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La Grande Mosquée affaiblie par la brouille entre Paris et Alger https://mondafrique.com/a-la-une/la-grande-mosquee-de-paris-dans-la-tourmente/ Fri, 17 Jan 2025 04:33:36 +0000 https://mondafrique.com/?p=125134 Accusée d’ingérence et d’être une « annexe » du gouvernement algérien, la grande mosquée subit actuellement une série d’attaques de la part de médias, figures politiques et activistes d’extrême droite. Cible collatérale de l’escalade entre Paris et Alger, Chems-Eddine Hafiz, recteur depuis 2020, est aujourd’hui sommé de s’expliquer, malgré les bonnes relations qu’il entretenait jusqu’ici […]

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Accusée d’ingérence et d’être une « annexe » du gouvernement algérien, la grande mosquée subit actuellement une série d’attaques de la part de médias, figures politiques et activistes d’extrême droite. Cible collatérale de l’escalade entre Paris et Alger, Chems-Eddine Hafiz, recteur depuis 2020, est aujourd’hui sommé de s’expliquer, malgré les bonnes relations qu’il entretenait jusqu’ici avec les autorités françaises.

Cnews, Europe 1, Le Figaro et Le Point, entre autres, accusent la mosquée de Paris de complicité dans l’affaire dite « des influenceurs algériens » sur TikTok, une série de dérapages décrits par Bruno Retailleau comme une véritable entreprise de déstabilisation de la France.

Si la couverture médiatique est à l’heure actuelle particulièrement virulente à l’encontre du lieu de culte, celui-ci était jusqu’ici régulièrement attaqué par des leaders politiques de la droite radicale, des militants assumés de la lutte contre « l’islamo-gauchisme » et même certains hauts-fonctionnaires français tels que Xavier Driencourt. Omniprésent sur les sujets qui touchent de près ou de loin l’Algérie, l’ancien ambassadeur de France à Alger évoquait dès 2023 un alignement sur les positions du gouvernement algérien, notamment à travers les actions de son recteur, Chems-Eddine Hafiz, défini comme un agent d’influence du président Tebboune en France.

Dernier reproche formulé par Xavier Driencourt : l’absence de prise de parole publique en faveur de la libération de Boualem Sansal. Toujours détenu en Algérie, l’écrivain et ancien haut fonctionnaire au ministère de l’industrie algérien pourrait voir sa situation se compliquer après la diffusion récente d’une vidéo compromettante sur les réseaux sociaux. Filmé à son insu pendant une discussion lors d’un séjour à Tel-Aviv, Boualem Sansal y révèle avoir rencontré secrètement la délégation israélienne au Forum de Davos en 1997, alors qu’il représentait les intérêts du gouvernement algérien.

La riposte de Chems-Eddine Hafiz

Soutien affiché de l’actuel président français, notamment lors de la dernière campagne présidentielle de 2022, Chems-Eddine Hafiz a été promu au rang d’officier de la Légion d’honneur par Emmanuel Macron en personne.

Quand la Mosquée de Paris soutenait Macron en 2022

Mais à son grand regret, il ne semble plus être en odeur de sainteté à l’Élysée. Dans un communiqué diffusé le 6 janvier, le recteur n’a pas manqué d’évoquer « le silence des autorités françaises » face à une « campagne sournoise » pour tenter de « déstabiliser » la Grande Mosquée de Paris.

Une campagne déclenchée principalement par un Algérien, Chawki Benzehra, ancien activiste anti-France reconverti en lanceur d’alerte spécialisé dans la traque de contenus illicites diffusés par ses compatriotes. Réfugié politique depuis seulement fin 2023, ce dernier a accusé directement Chems-Eddine Hafiz d’accueillir et de financer des influenceurs algériens, sans apporter de précisions ni de preuves supplémentaires.

Désormais dans l’œil du cyclone, le responsable religieux multiplie depuis les initiatives pour tenter de redorer son image ternie par ces accusations. Par le biais d’un courrier adressé le 9 janvier dernier aux 150 imams affiliés à la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz a demandé d’introduire à la fin de chaque prêche du vendredi une incantation pour « préserver la France ». Plus récemment, l’avocat franco-algérien a diffusé un post sur les réseaux sociaux dans lequel il pointe du doigt une « ère où règne la désinformation » et revendique son « rôle au service de la concorde entre deux pays, la France et l’Algérie ».

Règlements de comptes

En mauvaise posture, la mosquée de Paris a vu ces derniers jours plusieurs de ses détracteurs se saisir de l’occasion pour exprimer publiquement leur hostilité, souvent à des fins politiques.

Damien Rieu, influenceur d’extrême droite, a demandé sur X la fermeture définitive du lieu de culte, invoquant l’application de la loi du talion : « Œil pour œil, dent pour dent ». Condamné en 2024 à huit mois de prison avec sursis, l’éphémère candidat Reconquête aux législatives de 2022 a formulé ce vœu en s’appuyant sur un article du journal Le Figaro qui aborde une supposée persécution des chrétiens en Algérie.

Dans un registre proche, Naïma M’Faddel, invitée fétiche des émissions de Cnews, a mis en avant le dossier du magazine « Le Point » totalement à charge contre la Grande Mosquée de Paris pour suggérer à demi-mot sur X que celle-ci devrait revenir au Maroc. L’ex-élue locale à Dreux, qui soutient régulièrement les thèses de Reconquête et du Rassemblement national, a notamment évoqué la présence d’artisans marocains lors de la construction de l’édifice pour justifier un changement d’administration. Depuis le règne de Hassan II, Rabat n’a jamais caché son intention de ravir l’édifice à l’Algérie afin de posséder officiellement une deuxième grande mosquée en France après celle de Saint-Étienne, nommée « mosquée Mohammed VI » en l’honneur de l’actuel roi du Maroc.  

La Mosquée de Paris sous influence des services algériens

 

 

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Crise entre Paris et Alger : Retailleau contesté en France https://mondafrique.com/confidentiels/maghreb/crise-entre-paris-et-alger-retailleau-conteste-en-france/ Mon, 13 Jan 2025 08:41:11 +0000 https://mondafrique.com/?p=124871 Les tensions entre la France et l’Algérie continuent d’enflammer les débats politiques. La récente expulsion controversée d’un « influenceur algérien », renvoyé en France par l’Algérie, illustre ces crispations croissantes. Alors que la droite et l’extrême droite soutiennent activement la ligne dure incarnée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, des critiques s’élèvent au sein de la […]

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Les tensions entre la France et l’Algérie continuent d’enflammer les débats politiques. La récente expulsion controversée d’un « influenceur algérien », renvoyé en France par l’Algérie, illustre ces crispations croissantes. Alors que la droite et l’extrême droite soutiennent activement la ligne dure incarnée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, des critiques s’élèvent au sein de la gauche pour dénoncer une gestion jugée provocatrice et peu respectueuse des règles diplomatiques et de l’État de droit.

Une expulsion arbitraire selon la gauche

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a vivement critiqué Bruno Retailleau, allant même jusqu’à prononcer le mot « pyromane » lors de son intervention au Grand Jury RTL – M6 – Le Figaro – Public Sénat. Elle a reproché au ministre de multiplier les « incendies », citant sa sortie médiatique sur la place des femmes voilées lors des sorties scolaires avant d’évoquer l’expulsion précipitée d’un ressortissant algérien sans respecter les procédures légales.

 « Les relations internationales ont des règles. Les gens ne sont pas des colis que l’on retourne à l’expéditeur », a déclaré la responsable politique. Pour Tondelier, Retailleau ne respecte ni les accords internationaux ni les principes de l’État de droit, au moment même où plusieurs analystes de la vie politique plaident pour des relations plus apaisées avec l’Algérie.

« Les relations avec l’Algérie, c’est une chose très importante, il y a près d’un quart des Français qui ont des relations avec l’Algérie, ça ne peut pas être une question parmi d’autres », a rappelé Catherine Tricot, directrice de la revue Regards. « Je pense que Bruno Retailleau connaît bien la question des OQTF, donc là, je ne sais pas à quoi il a joué. La question des OQTF est une question compliquée, on n’expédie pas les gens vers un pays sans avoir un accord du pays vers lequel la personne est expédiée », a ajouté la journaliste, qui constate que la France ne dégrade pas ses relations seulement avec l’Algérie, mais avec de nombreux pays africains.

La mise en garde du PS

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a lui aussi critiqué la gestion de la crise par Retailleau, estimant qu’elle est motivée par une recherche de buzz médiatique. Faure a souligné que cette approche pourrait avoir des conséquences stratégiques. « Attention à la relation que nous devons maintenir avec l’Algérie. Les Russes cherchent à s’implanter en Méditerranée et pourraient se tourner vers des pays comme l’Algérie. La diplomatie, ce n’est pas fanfaronner à la télévision », a averti le député.

Pour Faure, la procédure d’expulsion de l’influenceur algérien, jugée illégale par Alger, montre un manque de respect des règles internationales et compromet la crédibilité de la France sur la scène mondiale.

Retailleau persiste dans sa défense

Face à ces critiques, Bruno Retailleau a défendu ses actions, affirmant que l’arrêté ministériel d’expulsion avait été pris sur la base d’une « menace grave à l’ordre public ». Il a insisté sur la séparation entre les procédures judiciaires et administratives, qu’il considère comme une composante essentielle de l’État de droit.

Malgré cette nouvelle justification, les appels à une désescalade et à un dialogue respectueux avec l’Algérie se multiplient, posant la question de la stratégie française face à un partenaire historique de premier plan.

 

 

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Said Bensdira, youtuber et mercenaire, devrait être extradé vers Alger https://mondafrique.com/limage-du-jour/essaid-bensdira-refugie-algerien-a-londres-et-relais-de-certains-clans-militaires/ https://mondafrique.com/limage-du-jour/essaid-bensdira-refugie-algerien-a-londres-et-relais-de-certains-clans-militaires/#comments Sun, 12 Jan 2025 19:13:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=104256 Said Bensdira, un youtubeur installé à Londres en tant que réfugié politique qui diffuse des révélations fracassantes sur le pouvoir algérien, est en fait un aimable correspondant de certains clans des services secrets algériens à qui il sert de boite aux lettres en Europe pour relayer des informations plus ou moins fiables et des analyses favorables aux généraux algériens.

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Said Bensdira, un youtubeur installé à Londres où il se présentait comme « réfugié politique » tout en possédant des comptes très bien approvisionnés en Espagne, a été arrêté en France en avril dernier et se trouve toujours sous le coup d’un strict contrôle judiciaire. Condamné en Algérie dans quatre dossiers différents et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, ce propagandiste sert de boite de certains clans au pouvoir à Alger pour relayer des informations peu fiables, des confidences nauséabondes sur la vie privée des dirigeants algériens et des analyses aussi sommaires qu’erronées.

D’après les informations de Mondafrique, il pourrait être extradé prochainement vers l’Algérie où il serait interrogé longuement sur ses « parrains », notamment es services de contre espionnage (DGSI), qui ont actionné les youtubers qui, depuis la France et de façon grossière, s’en prennent à la diaspora algérienne, à la France ou encore dans le cas de Said Bensdira, au président Tebboune. Une certitude, le gouvernement français est décidé à en finir avec le désordre créé, via des pseudos lanceurs d’alerte repris par réseaux sociaux, dans la communauté algérienne en France.

Autant dire dans les semaines à venir que de sérieuses turbulences pourraient bien bousculer et affaiblir le pouvoir algérien.

L’ex patron des services secrets Algérien (SM) qui est mort assassiné à Alger par un commando de tueurs, le Colonel Kasdi Merbah, est entouré de jeunes journalistes: à sa droite en costume, clair, le jeune Essaid Bensdira; sur sa gauche, Mohammed Seghir Sellam et Ali Fodhil devenus grands patrons de presse arabophones réputés très proche des services de sécurités algériens

Né le 13 mars 1968 à Birine, petite ville algérienne, Said Bensdira, qui se livre sur les réseaux sociaux à des révélations fracassantes, est enrôlé en tant qu’informateur des services de la sécurité militaire algérienne à la fin des années quatre-vingt, qui avait l’habitude de recruter dans les milieux universitaire et journalistique.

Recruté pour son affiliation tribale notable par le DRS, Said Bensedira ne montre aucune qualité à dresser des analyses ou des évaluations de situations, de l’avis des es propres collègues et responsables, indique notre source, qui le désigne, non sans mépris, comme « une petite main » de ses commanditaires à Alger.

Dès le soulèvement du 5 octobre 1988 qui donnera le jour à quelques années de pluralisme politiques pendant lesquelles les forces islamistes seront portées par une majorité populaire, il est mandaté pour exécuter des missions de surveillance commanditées par l’ex-DRS. Sous couvert de journalisme, Bensedira allait espionner activement syndicats d’étudiants universitaires, collègues journalistes, politiciens, dirigeants communautaires, mais également des gens ordinaires. C’est son ex-compagnon au DRS, Karim Moulai, qui le révèle en 2010, alors qu’il était demandeur d’asile en Ecosse, à la télévision écossaise. Tous les moyens sont utilisés pour infiltrer différentes cibles des services : chantage, corruption, intimidation etc.

Un vrai faux combattant

Ancien cadre du parti de l’ex Premier ministre Ahmed Ouyahya, fondateur du RND en 1997, notre homme qui a toujours eu besoin d’une couverture journalistique, sera même rédacteur dans un quotidien arabophone animant une rubrique sur la vie sentimentale de la jeunesse algérienne, Essaid Bensdira s’était engagé comme « volontaire », selon ses dires, dans les groupes armés crées par les services de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme islamiste des années noires (1992-1998). Pour se faire valoir, ce lanceur d’alerte d’un genre particulier ne cesse de revenir à cette période tragique de l’histoire algérienne comme si il avait joué un role majeur sur le terrain miné d’une guerre fratricide. Les exactions commises par les groupes d’auto défense et les milices encadrées par les services de sécurité qui ont provoqué la mord de milliers d’Algériens  furent dénoncées par les militants des droits de l’homme algériens et internationaux.

Un proche de Bensdira révèle à Mondafrique que « Essaid n’a jamais été coopté par le DRS, les services secrets dirigés pendant un quart de siècle par le général Toufik, qui reste toujours influent à Alger depuis la mort de Gaïd Salah. En fait, c’est lui qui a proposé ses services dès son entrée dans le milieu journalistique ».  Ce Rastignac dévoré par l’ambition est vite recruté par le centre de communication et de diffusion dirigé par le général Tahri Zoubir, alias Hadj Zoubir et dépendant directement du DRS de Toufik. Une recrue de seconde main car le service dispose de grands patrons de médias écrits et visuelles usant de ses deux armes dissuasives : l’imprimerie et la distribution de l’espace publicitaire. Cependant, le besoin d’avoir des éléments à l’intérieur des coulisses des journaux s’avérait nécessaire.

« La majeure partie des journalistes se méfient du jeune Bensrira au sein des rédactions », nous confie la même source. Voyant sa carrière politique et journalistique figée dans le temps, il décide de tenter sa chance à l’étranger. Sa destination était les pays du Golfe, d’abord aux Emirates arabe unis puis à Oman, mais sans grand succès.

« Allo, Londres ! »

C’est alors qu’il est mandaté par ses « parrains » au sein du système militaire algérien pour se fixer à Londres où il tente de se rapprocher des opposants comme le diplomate Mohamed Larbi Zitout, qui lui donne quelques subsides, ou des militaires dissidents comme le capitaine Hassine Ouaguennoun, alias Haroune, ou le capitaine Ahmed Chouchane. En dépit des rencontres, Bensdira n’a pas réussi sa mission d’amorce, la méfiance de ses interlocuteurs le marginalisant au sein de la communauté des opposants au pouvoir algérien. 

Aigri par une carrière bloquée et voyant ses amis des débuts devenir des grands patrons de presse (Ali Foudhil, Mohamed Sehir Sellam, Habeth Hannachi, Anis Rahmani),  décide de faire son chemin sur les réseaux sociaux à travers des lives YouTube. Ainsi, chaque soir, il concentre ses attaques, ses menaces, contre tout opposant au système faisant ouvertement l’apologie des services de l’ancien État profond des années 90. « Le Rangers est la seule solution possible » clame-t-il dans une allusion claire aux militaires. Le slogan clôture toutes ses interventions vidéos.

On le découvre attaquant l’entourage du clan Bouteflika tout en prenant ouvertement position, dès le début de la mobiisation populaire du Hirak en faveur du clan du général Toufik, revenu en force sur le devant de la scène  après avoir été marginalisé sous le court règne de Gaïd Salah, qui aura été patron de l’Algérie depuis le départ de Bouteflika jusqu’à son décès brutal en décembre 2019. La mission du « réfugié » et « journaliste » Bensdira est de faire contrepoids à l’influence des vrais opposants au système réfugiés à l’étranger et devenus très populaires sur la toile: l’ex officier des services algériens, Hicham Aboud, Amir Dz, l’islamiste Zitout, ou encore le Capitaine Haroun.

Sur cette photo, Said Bousdira pose en Espagne aux cotés du général Nezzar, récemment décédé, qui fut un des hommes forts du pouvoir militaire dans sa lutte contre les maquis islamistes

Cet agent d’influence se rapproche du général Nezzar et de son fils Lotfi durant leur exil doré en Catalogne espagnole où il tente d’avoir un coup d’avance en se diversifiant vers d’autres officines: la DGDSE (services extérieurs) du général Djebbar Mhenna, la DGSI (contre espionnage) du général Kamel Majdoub Rehal. Depuis février 2023, ce mercenaire n’avait cessé d’attaquer le directeur de la DGSN, Farid Bencheikh, ce proche de l’actuel directeur de cabinet du président Tebboune qui a été poussé vers la sortie par l’institution militaire.

L’agression du 10 mai 2023

Très actif sur YouTube, Bensdira est aussi très mobile se déplaçant en permanence entre Londres, Barcelone, et des passages fréquents à Paris. C’est dans les Hauts de Seine en banlieue parisienne, qu’il est la cible d’une agression, le 10 mai 2023, par deux individus. L’objectif des assaillants est de récupérer le téléphone principal de la victime. Cette opération fut filmée.

Une fois transféré à Alger, le téléphone portable de Bensdira fut minutieusement scruté et analysé par les services des renseignements généraux de la DGSN (police algérienne) proches de la présidence. Une mine d’informations fut découverte, l’annuaire du téléphone regorge de contacts avec des numéros en Algérie mais aussi en Europe, des photos, des déroulés des communications non effacées. Le téléphone dispose d’une application payante qui enregistre automatiquement les communications. Ce qui a facilité le travail des analystes.

D’autres nom apparaissent: des hauts officiers, des hommes d’affaires. Des captures d’écrans également sur des transferts d’argent sur les comptes de Bensdira dans deux pays européens. Le nom qui revenait le plus est celui du directeur de cabinet du général Djebbar Mhenna, le patron de la DGDSE (services extérieurs) qui a été récemment mis à la retraite, un certain colonel H.

 

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Le ministre Bruno Retailleau contre les TikTokeurs algériens https://mondafrique.com/a-la-une/retailleau-contre-les-tiktokeurs/ Wed, 08 Jan 2025 21:43:53 +0000 https://mondafrique.com/?p=124601 Alors que la France commémorait cette semaine les 10 ans des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, Bruno Retailleau s’est distingué en communiquant sur l’arrestation de plusieurs…influenceurs. Auteurs de dérapages violents et dangereux, ces ressortissants algériens aux parcours tortueux voire chaotiques sont soupçonnés d’être des agents à la solde d’Abdelmadjid Tebboune. Une accusation […]

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Alors que la France commémorait cette semaine les 10 ans des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, Bruno Retailleau s’est distingué en communiquant sur l’arrestation de plusieurs…influenceurs. Auteurs de dérapages violents et dangereux, ces ressortissants algériens aux parcours tortueux voire chaotiques sont soupçonnés d’être des agents à la solde d’Abdelmadjid Tebboune. Une accusation largement relayée malgré l’absence de preuves, quitte à entretenir le fantasme d’une cinquième colonne algérienne.

Les forces de l’ordre n’ont pas traîné. Trois individus, décrits comme des « influenceurs algériens », ont été arrêtés cette semaine à Brest, Échirolles et Montpellier après des propos particulièrement belliqueux et des menaces à l’encontre des personnes qui tenteraient de s’opposer au gouvernement de leur pays d’origine. Un de leurs compatriote, se présentant comme un réfugié politique en France, était également visé par ces dérapages mêlant nationalisme extrême, antisémitisme et complotisme.

Des personnalités politiques et de nombreux médias, à commencer par ceux de la galaxie Bolloré, se sont empressés de dresser un tableau inquiétant : ces « influenceurs algériens » ont agi de manière coordonnée en vue de semer le chaos en France.

Malgré les tensions actuelles avec Alger, le ministère de l’Intérieur n’a pas contredit pas ces accusations développées sur les plateaux TV et radio mais a communiqué à plusieurs reprises sur les arrestations. Une note censée être interne a même été révélée par le Figaro. Celle-ci nous informe que Bruno Retailleau a demandé aux préfets de redoubler de vigilance et d’initier l’ouverture de procédures d’éloignement quand les auteurs de propos haineux sont des ressortissants étrangers résidant en France.

En l’absence de démenti, la petite musique insidieuse a continué de se propager sans encombre dans les débats des chaînes d’informations en continu et sur les réseaux sociaux : ces TikTokeurs seraient-ils les soldats d’une sombre stratégie anti-française bien plus vaste ?

À en croire ces insinuations, l’Algérie, qui préside actuellement le conseil de sécurité de l’ONU, en conflit ouvert avec la France, le Maroc et désormais le Mali, aurait donc misé sur le réseau social préféré des adolescents pour mener une opération de déstabilisation.

Son nom est « de luxe »… « Bledar de luxe »

L’opération commence sur TikTok, temple du divertissement et de la dérision, où la simple ouverture d’un compte peut donner le droit de caresser le rêve de devenir influenceur. Les individus dans le viseur de Retailleau déclinent des noms tous plus loufoques les uns que les autres : « Zazou Youcef », « Imad Tintin » alias « Bledar de luxe », « Abdesslam bazooka », ou encore « Ami (oncle en arabe) Boualem », surnommé comme ça en raison de son âge avancé.

Les conditions de tournage de leurs vidéos révèlent un amateurisme à mille lieues des influenceurs comme Inoxtag, Léna Situations ou encore Squeezie dont ils pensent partager la table. Armés de leurs simples smartphones, « Zazou Youcef », cheveux longs copieusement gominés et lunettes noires XXL, ou encore « Bledar de luxe », vêtu la plupart du temps d’une veste de jogging, se filment dans leur chambre ou dans une voiture, sans prêter la moindre attention au cadrage ou à la qualité sonore.

À l’instar de Bassem Braiki, polémiste proche des milieux d’extrême droite célèbre sur Youtube, ils cherchaient probablement à gagner de nouveaux abonnés et à se rendre célèbres par des provocations. Ils ont finalement atteint leur but mais devront désormais répondre de leurs actes devant la justice et peut-être même faire l’objet d’une expulsion. Les trois personnes arrêtées cette semaine sont ou seront ciblés par des OQTF en raison de leurs démêlés judiciaires. L’Algérie a d’ores et déjà refusé le retour du plus âgé de ces influenceurs, « ami Boualem » (59 ans), désormais placé en centre de rétention administrative en Seine-et-Marne après un aller-retour entre Paris et Alger dans la même journée. 

Chawki Benzehra, un « opposant » au passé intriguant

Acteur-clé derrière cette vague d’interpellations : Chawki Benzehra, lui aussi de nationalité algérienne. L’homme a obtenu le statut de réfugié politique en 2023 pour avoir soutenu, selon lui, le hirak algérien. Celui qui se définit comme un lanceur d’alerte a joué un rôle central en attirant l’attention de Bruno Retailleau sur ces individus, noyés jusqu’à présent dans la jungle des réseaux sociaux. Sympathisant des idées d’extrême droite, il a notamment apporté son soutien à Marion Maréchal ou encore à l’eurodéputée Reconquête Sarah Knafo, qui cible régulièrement l’Algérie.

Ses interventions dans plusieurs émissions télévisées ont évoqué ce qu’il considère comme une stratégie de déstabilisation orchestrée par Alger, avec la complicité selon lui de la Mosquée de Paris, laquelle a dénoncé dans un communiqué la campagne sournoise menée à son encontre.

En prenant pour cible les influenceurs algériens, Benzehra semble parti pour s’installer comme un invité de choix dans le traitement des questions sensibles liées à l’Algérie et à l’islam, aux côtés de ses indéboulonnables compatriotes Mohamed Sifaoui et Kamel Daoud.

Dans des vidéos enregistrées en 2020 toujours disponibles sur les réseaux sociaux, Chawki Benzehra se montrait pourtant férocement hostile à la France. L’actuel réfugié politique dénonçait une forme d’ingérence de Paris dans les affaires de l’Algérie et des pays du Sahel. Il avait notamment évoqué le rôle néfaste joué par Bernard Kouchner, un homme proche de « l’entité sioniste » selon ses propres mots.

 

 

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