Voilà sept ans que les auteurs africains, à commencer par ceux du Bassin du Congo, se sont fédérés afin de se présenter ensemble sur un même stand au Salon du Livre à Paris. Pour cette édition, ils sont une dizaine de pays à avoir répondu présent en faisant la part belle au Nigéria mis à l’honneur.
Wole Soyinka, l’insoumis
Impressionnant par sa diversité, ce Pavillon des lettres d’Afrique propose un voyage optimiste d’un comptoir à l’autre. A l’honneur cette fois, Wole Soyinka, premier lauréat noir du prix Nobel de littérature en 1986. Ce Nigérian devenu un géant parmi les auteurs de rang mondial s’est glissé dans son personnage d’insoumis charismatique, de militant engagé, ancien prisonnier condamné à mort. Récemment, ce dernier avait déchiré sa carte verte pour protester contre l’élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis. Soyinka se prête au jeu du Salon, cette ménagerie dont les grands fauves sont les auteurs les plus ostensiblement réservés. Il demeure celui qui dans l’ouvrage « Le lion et la perle » dit : « Un signe de sagesse c’est le désir de s’instruire même auprès des enfants ».
Célébrer la langue française
Le Nigeria est terre fertile en écrivains et chacun de citer nombre de romans nécessaires, vitaux tels « Tout s’effondre » (Actes Sud): entre colère, effroi et lyrisme éperdu.
Toujours au programme des maints débats organisés autour de ce Pavillon aux palabres, le dynamisme de la langue française et sa résistance face à l’Anglais et au Mandarin. La condition des femmes, aussi. Les migrations, les diasporas. Les poétiques urbaines. Le slam. Le roman policier. La lecture. L’édition. A total une quarantaine de rencontres et de débats avec des auteurs ou intervenants choisis, comme par exemple Emilie Moundako Eyala, responsable de l’exemplaire Librairie des Manguiers à Brazzaville.