Avec bien peu de solidarité pour son allié marocain, Riyad a fait campagne publiquement contre Rabat et en faveur du dossier de candidature nord-américain (Canada, Etats-Unis, Mexique) pour l’organisation du Mondial 2026.
Le président de la Fédération saoudienne de football, Turki Al-Sheikh, omniprésent à Moscou, d’après le site marocain Maghreb Intelligence, a offert des diners chaque soir afin de retourner les fédérations qui pourraient être acquises au dossier marocain. Une dizaine de voix auraient ainsi basculé dans le giron de la candidature nord-américaine suite à l’intervention « musclée » du Saoudien, réputé pour être « la voix de son maître », le prince héritier Mohamed Ben Salmane qui a réapparu à Moscou après une très longue absence inexpliquée.
Selon des diplomates en poste à Moscou cités par nos excellents confrères de Maghreb Intelligence, deux pays ont particulièrement subi les pressions saoudiennes, l’Afghanistan et du Pakistan. Contre toute attente, la Guinée Conakry qui passait pour un des défenseurs du Maroc, a voté pour les Américains, tout en dénonçant ….une erreur informatique. Chacun jugera de la qualité de la sincérité de telles déclarations….
Des bonnes surprises
En revanche, la bonne surprise a été de voir la France faire campagne pour le fidèle allié marocain. Surprise, l’Algérie, traditionnellement hostile au Royaume chérifien et dont les liens avec les Américains sont étroits, voter finalement pour le Maroc
A l’approche du vote mercredi 13 juin, l’offensive de Turki Al-Sheikh contre le Maroc redoublait d’intensité soulevant la question de savoir si les relations historiquement excellentes entre Rabat et Riyad ne passaient pas aujourd’hui par une forte zone de turbulences.
Des relations refroidies
Jamais par le passé, les relations entre les deux monarchies n’ont été aussi froides. L’Arabie Saoudite reprocherait au Maroc, d’après des sources diplomatiques, sa neutralité dans le conflit qui oppose Riyad à Doha, et le refus de Rabat d’envoyer des forces terrestres au Yémen où les Saoudiens subissent de sérieux revers.
Des voix de plus en plus nombreuses commencent à s’élever au Maroc pour dénoncer la position saoudienne et demander à la diplomatie chérifienne de revoir ses alliances. « C’est juste une question de temps. Rabat se donne un délai pour comprendre la nouvelle Arabie Saoudite. Mais à la fin, ce sont les intérêts du Maroc qui vont prévaloir », souligne un diplomate marocain sous couvert d’anonymat. Les choses risquent bien de se compliquer un peu plus dans un proche avenir.
Ce n’était pas une surprise que l’Algérie vote pour le Maroc. Elle l’avait annoncé, de même que théoriquement l’ensemble de la CAF. Quant aux liens étroits avec les américains….comme si le Maroc était un fer de lance de l’opposition aux Etats Unis (qui lui fournissent l’essentiel de son armement).