Voici un article signé Salif Diarrah, qui énumère la liste impressionnante des agressions subies par des journalistes au Mali durant l’année 2018.
Le 21 février 2018, trois journalistes de maliactu.net ont été arrêtés. Après cinq jours de garde à vue, deux ont été libérés et le Directeur de publication a été placé sous contrôle judiciaire. Jusqu’à ce jour, il n’est pas libre d’exercer convenablement son métier. Quelques temps après Daouda Boukary Koné, le Directeur du site d’information générale croissanceafrique.com a été interpelé par la police puis libéré après des tractations des doyens de la presse.
Une avalanche de plaintes
En décembre 2018, le Directeur de publication du journal le « Pays » a été condamné à six mois de prison dont 2 avec sursis. Il était opposé à six membres de la cour constitutionnelle du Mali. Harber Maïga, Directeur de publication du journal « Azalaï Express » a reçu une plainte de la part du PDG de Wassoul’or pour diffamation ainsi que Bruno Sebedji Directeur du journal « Mali Horizon » qui, lui, est sous le coup d’une plainte introduite par le Directeur de la pharmacie populaire du Mali.
Birama Touré, le journaliste du Sphinx qui a disparu depuis plus d’un an reste toujours introuvable et les enquêtes n’ont abouti à aucun résultat jusqu’à présent.
Séquestré, torturé, menacé de mort
Le destin réservait-il le même sort à El Hadj Hamidou Touré ? En tous cas, le témoignage glaçant du Directeur de publication de Malimédias.net a secoué plus d’un. En effet, le 28 novembre celui qu’on surnomme « Président » affirme avoir été séquestré, torturé, humilié et menacé de mort par un haut gradé de l’armée qui officiait au sein de la commission vérité, justice et réconciliation.
Pendant que nous pensions finir l’année avec des bonnes nouvelles comme la nomination de Salif Sanogo à la tête de l’ORTM et de Bréhima Touré aux commandes de l’AMAP, nous avons été surpris d’apprendre la disparation de Issiaka Tamboura, Directeur de publication du journal le « Soft » entre Boni et Mopti le 27 décembre 2018.
Malgré les cris de cœur des organisations de défense des droits de la presse (RSF, CPJ, Maison de la presse du Mali, ASSEP, APPEL-Mali etc.), la situation n’a pas du tout changé et on espère que la nouvelle année sera meilleure pour la presse malienne ainsi que pour le Mali tout court.
Salif Diarrah