Ce samedi 16 janvier à Alger, ce fut une journée de deuil pour tout le gratin politique algérien. La femme du frère du Président Abdelaziz Bouteflika, Nacer Bouteflika, dit Abderrahim, est décédée des suites d’une longue maladie. L’enterrement s’est déroulé au cimetière de Ben Aknoun, dans la banlieue ouest de la capitale algérienne pendant presque une journée.
Une immense foule a fait le déplacement nécessitant un protocole spécial et tout un dispositif sécuritaire. Ce qui est une simple affaire familiale s’est transformée en un événement politique de grande envergure puisque tous les officiels du gouvernement ont fait le déplacement jusqu’au cimetière.
Forte affluence
Des députés, sénateurs, officiers de l’armée, fonctionnaires de l’Etat, PDG des grandes entreprises publiques ou hommes d’affaires ont répondu présent. Cette forte affluence n’a pas manqué de susciter des réactions au sein de la famille Bouteflika et de ses proches. Ces derniers, selon nos sources, ont beaucoup ironisé sur cette forte présence politique et officielle. « La plupart de ces gens-là médisent sur le dos de la famille du Président. Ils sont prêts à retourner la veste à la moindre tempête qui va ébranler le trône. Ces courtisans affichent uniquement leur fidélité en espérant maintenir leur rang », confie un membre de la famille Bouteflika.
Le Président et ses frères n’auraient même pas demandé à ce qu’il y ait autant de « zèle » de la part des fonctionnaires et hauts responsables de l’Etat.
L’absence de Toufik
Ce jour là, tous les regards cherchaient désespérément le général Toufik, l’ex-patron du DRS. Sa venue aurait été un grand geste politique prouvant qu’entre lui et Abdelaziz Bouteflika et son clan, la hache de guerre est enterrée. Mais le général n’est pas venu. « Il n’occupe plus aucune fonction officielle et rien ne justifie, désormais, son déplacement à l’enterrement d’une personnalité même s’il s’agit du frère du Président de la République », se défendent des amis à lui interrogés par nos soins. Et pourtant, il y a de cela quelques semaines, le général Toufik n’a pas manqué d’assister à la cérémonie d’enterrement du frère aîné de Wahid Bouabdellah, l’ancien PDG d’Air Algérie et dont le père avait abrité sur ses terres privées la première base de l’ancêtre du DRS, le MALG, à Oujda au Maroc.