Un marché noir du masque et du gel s’est développé en Tunisie qui prive les citoyens ordinaires des moyens de se prémunir contre l’épidémie du Covid qui se développe de façon vertigineuse.
Une chronique d’Ezzeddine Ben Hamida
Au rythme où la Tunisie compte ses morts dus au Covid, le pays finira à coup sûr par rejoindre le sinistre peloton des dix premiers pays qui enregistrent les plus forts taux de mortalité dans le monde. En Afrique, les Tunisiens sont déjà au deuxième rang juste après l’Afrique du Sud avec plus de 7.000 morts pour environ 11,7 millions d’habitants, soit l’équivalent de 35000 morts en France.
Si on ajoute à ce chiffre les victimes décédées chez elles dans une Tunisie de l’intérieur sous équipée sans que les statistiques officielles ne les recensent, on prend conscience de l’ampleur du désastre..
Cherchez l’erreur!
En termes de gestes barrières, la plupart des Tunisiens n’ont guère les moyens de se prémunir contre ce fléau. En Tunisie, le masque vaut en moyenne 50 centimes d’euros pièce (1,6 dinars). En France, le paquet de 50 masques est vendu à 4,90 euros (16 dinars) dans les grandes surfaces, soit à peine 10 centimes (0,33 dinars) par unité.
Quant au gel hydroalcoolique, c’est presque un produit de “luxe” inaccessible: les 100 ml à environ 1€. Sur beaucoup de lieux publics en France, des bornes de distribution gratuite du gel hydroalcoolique sont mises à la disposition des citoyens.
Un marché noir florissant
Les services de douanes tunisiens ont réussi récemment à saisir des grosses quantités de masques périmés. Secret de polichinelle, beaucoup de médecins, très gourmands, trouvent des masques chirurgicaux, et en bon état, sur le marché parallèle. Leur prix? 11,5€ (37.500 dinars) le lot de 50 pièces. Ce qui revient à 0,23 centimes (0.75 dinars) l’unité.
Le masque se vend du simple au double, selon qu’on se fournit clandestinement ou légalement Clairement, la Tunisie a reçu en don des masques de la Chine et de l’OMS qui se sont transformés en produits lucratifs vendus sous le manteau moins cher qu’en pharmacie.
La Tunisie des oubliés
Aussi, il est utile de rappeler que le salaire moyen en Tunisie est à peine de 220€ (640 dinars). Le taux de pauvreté, d’après une étude du Centre des recherches et des études sociales tunisien (CRES), avait atteint en 2017 les 28% ! Rares sont les citoyens qui capables de se procurer normalement gel et masques
La crise sanitaire révèle les failles de la vie politique tunisienne. Le slogan de la révolution de 2011, « travail, liberté et dignité » s’est transformé en « malversation, corruption et impunité ».
La Tunisie à l’épreuve du Covid sur France Culture
Le 14 janvier 2021, date anniversaire de la révolution tunisienne, fut aussi le premier jour du reconfinement général face à l’épidémie de covid 19. Un reconfinement décrété mardi 12 janvier 2021 par les autorités et qui doit durer 4 jours. Pourquoi 4 jours seulement ? Comment le pays gère-t-il la crise sanitaire ? Dans quelles conditions les Tunisiens font-ils face à l’épidémie ?
Guillaume Erner reçoit Mahdi Elleuch, analyste politique, l’un des contributeurs de « La Tunisie à l’épreuve du covid 19 », dirigé par Hamadi Redissi pour l’observatoire tunisien de la transition démocratique, contributeur également à la Fondation Jean Jaurès.
Merci pour l’auteur pour cette chronique. Ce qui se passe bien Tunisie est insupportable. Tout est cher en Tunisie à cause de la dépréciation du dinar. Mais l’affaire des masques montre une autre facette de la Tunisie, celle des intermédiaires sans scrupule.
Mieux vaut une Tunisie au bout du souffle mais libre, sur d elle qu une Tunisie soumise sous tutelle. ولا بد للظلم أن ينجلي ولا بد للقيد أن ينكسر.
Les incompétents au pouvoir, Ennahdha et sa bande, nous font regretter l’époque de Ben Ali !!! Depuis leur arrivée la situation s’est dégradée et ils font tout pour garder leur mainmise sur le pays et étouffer les citoyens !!!
Où son passé les millions de dinars, versés par les citoyens et les entreprises au Fonds 1818 dédié à la lutte contre le coronavirus ??? Ils se sont évaporés ??? On ne sait plus où cet argent a été investi !!! Peut être dans les campagnes de dénigrement menées par les nahdhaouis !!
Pendant ce temps, Ghannouchi et sa bande veulent isoler le président Saïed !!! Les islamistes symboles de l’échec doivent être écarter du pouvoir, ils ont prouvé leur incompétence et on mené le pays à la dérive !!!!!
Les gens s’interrogent pourquoi les jeunes envahissent les rues pour protester contre le pouvoir !! Voilà la réponse, tout est plus cher qu’en France où ailleurs, le pouvoir d’achat des Tunisiens est au plus bas ! Même pour se protéger du coronavirus est devenu un luxe dans ce pays !!!!
Il aurait été plus judicieux de mentionner le SMIG, salaire minimum garanti, estimé à environ 403 dinars tunisiens par mois, soit environ 125 euros. Comment ces Tunisiens au SMIG peuvent s’acheter des masques et se protéger du virus ???
C’est le fruit de 10 ans de mauvaise gouvernance, corruption et impunité !!! Si on pensait que les Trabelsi ont été arrêtés, leurs pratiques sont toujours d’actualité et c’est le parti qui prétendait « craindre Dieu » qui opte pour le même mode opératoire !!!
Et si on parlait du vaccin ?! La Tunisie est le seul pays du Maghreb à ne pas avoir entamé la campagne de vaccination !! Pire encore les responsables s’attendent à partager les doses avec le voisin algérien !!! Un pays dirigé par des incompétents !!!!
Qu’est ce qu’on attend d’un État corrompu qui confie la fabrication de 2 millions de ces masques non médicaux à une entreprise dirigée par un député au Parlement bien que la loi interdise aux parlementaires d’avoir des relations commerciales avec l’État !!!!!
@Asma, je partage le même avis et je rappelle qu’en 2019, l’ancien ambassadeur à Tunis de l’Union européenne, Patrice Bergamini critiquait des positions d’ententes et des monopoles qui entravent la transition économique ! Deux ans après, rien n’a changé
Et qui se cache derrière tout ça ??? Les cartels économiques soutenus par Ennahdha et ses députés au Parlement par des projets de loi à la carte !!!
Tout est plus cher à Tunis, les masques, la prise en charge contre le virus et même les produits de première nécessité !!! Le quotidien des Tunisiens, asphyxiés par la hausse des prix, est devenu insoutenable !!!