Le 17 juillet 2019, la luxueuse limousine présidentielle de Macky Sall avec également à son bord le président malien, Ibrahima Boubacar Keita, surnommé IBK, prit feu. Une tragédie évitée de justesse.
Le président sénégalais Macky Sall avait accueilli à l’Aéroport international Blaise Diagne son homologue malien, Ibrahima Boubacar Diagne afin de se rendre aux cérémonies funéraires de feu Ousmane Tanor Dieng, ancien disciple de Senghor et d’Abdou Diouf, inamovible Secrétaire général du PS sénégalais et personnalité nationale majeure. Les funérailles avaient lieu à Nguéniène, village natal du défunt situé à environ 60 km de l’aéroport. Arrivée à destination, au centre du village, la voiture présidentielle s’enflamma avec les deux illustres personnalités à son bord. On devine la stupeur des intéressés.
La version officielle met en cause un dos d’âne qui aurait été heurté par le véhicule brisant le carter d’huile occasionnant l’embrasement du véhicule. Devant une foule médusée et un service de sécurité présidentiel tétanisé, les deux chefs de l’État ont heureusement pu être extirpés de la limousine la plus chère au monde.
Une limousine hors normes
La Mercedes Maybach S600 Pullman Guard a été reconditionnée par l’entreprise belge Carat-Duchtelet. Les blindages sont hors normes. Ils doivent résister aux tirs de fusil d’assaut automatique et aux explosifs les plus puissants.
L’allongement de la berline est de 6,5 mètres. Le moteur V12 de 530 chevaux permet d’atteindre la vitesse de 160 kmh en dépit du poids de ce bunker roulant. Son plancher est blindé pour résister aux explosions au sol ou aux côtés. Pourtant, il n’aura pas résisté à un dos d’âne d’une route secondaire sénégalaise. Le coût de cette limousine revient à plus d’un million d’euros.
Le dos d’âne a bon dos
Les Sénégalais ont fait connaissance avec la Mercedes Maybach S600 Pullman Guard acquise en avril dernier par Macky Sall. Partie en fumée quelques mois après son acquisition, elle ne manquera pas d’alimenter la polémique. Ce véhicule exceptionnel n’a que de rares propriétaires, situés essentiellement au Moyen-Orient et en Asie. En Afrique, il semblerait que seul le président congolais Sassou Nguesso n’ait pas résisté à l’achat de ce « carosse doré ».
Au Sénégal, tout événement fait l’objet d’interprétations multiples. La combustion de la limousine à proximité du lieu de la cérémonie funéraire fait débat et les exégèses ne manquent pas. A Dakar, certains disent également que le dos d’âne a bon dos.
Une visite présidentielle se prépare aussi de nombreuses déficiences ont été relevées dans cet incident exceptionnel. Des enquêtes et mises en cause ont été lancées. De même, des interrogations sont posées sur la fiabilité du blindage du plancher de la limousine. Le patron de la société liégeoise Carat-Duchatelet a été convoqué à Dakar.
La Limousine de trop
Les réseaux sociaux ont réagi très négativement à cet achat dune limousine hors normes par la présidence sénégalaise. Sous le titre « Macky Sall s’offre un bijou à un milliard de francs CFA, un site sénégalais conclut: « Le Chef de l’Etat tient à sa sécurité car il sait que son peuple vit de graves moments de détresse due à sa gestion et à son manque d’audace, qui peuvent conduire à des révoltes qu’aucune force de l’ordre ne pourrait contenir. La pénurie d’eau, les délestages fréquents, la famine, la mauvaise prise en charge médicale et l’enseignement qui marche avec des béquilles, sont les maux qui étranglent notre pays. Macky Sall au vu de cette situation désastreuse, n’a pas hésité à s’offrir une limousine blindée de plus de 5 tonnes ».
L’incident de la limousine présidentielle vient à un moment où la popularité du président Macky Sall est en chute libre. De surcroît, avec la disparition d’Ousmane Tanor Dieng, héritier putatif de Senghor et d’Abdou Diouf, il perd l’un de ses plus importants soutiens politiques.