Ce 15 Août est un jour de commémoration du débarquement de l’Armée d’Afrique il y a 75 ans sur les côtes de Provence. Voici un poème en l’honneur de ces soldats libérateurs de la France en 1944, écrit par Mme Riche-Muller à Sigolsheim où se trouve une nécropole nationale militaire. « Afin que nul n’oublie »* Au pied des monts bleutés, en un site historique Il est une colline où flottent nos couleurs. Endormis à jamais, abattus loin des leurs C’est là que sont tombés ceux de l’Armée d’Afrique… Alignés sous la Croix ou la Stèle hébraïque, Arborant le Croissant du soldat musulman, De modestes tombeaux témoignent de ce sang Que versèrent pour nous ceux de l’Armée d’Afrique… Et sur ce tertre obscure, morne et mélancolique, Ils ne sont pas tous là : les autres, par milliers, Ont jalonné de gloire en usant de leurs souliers La route de l’Honneur, chère à l’Armée d’Afrique… Quand ils ont débarqué, courageux, magnifiques, Venus de Kabylie, d’Alger, venus d’Oran, De Tunis, ou Rabat, de Dakar, d’Abidjan, Ils étaient de chez nous, eux de l’Armée d’Afrique! Ils s’appelaient Muller, Krauth ou Bou-Haiche, Fernandez, Ouadi, Ginart ou bien Dardour Ayant pour idéal de planter sur Strasbourg Leurs drapeaux glorieux, ceux de l’Armée d’Afrique! A leurs rangs s’ajoutait le peuple nostalgique Ayant perdu la France en fuyant l’étranger Qui dans «Rhin et Danube» accourait s’engager Fiers de rejoindre aussi ceux de l’Armée d’Afrique… Leurs grands chefs égalaient les Héros de l’Attique C’étaient Juin et Leclerc, de Lattre ou Monsabert, C’étaient Giraud, Valin, Brosset, de Boislambert, Qui menaient au combat ceux de l’Armée d’Afrique… Ils ont rétabli Rome en sa grandeur antique On les a vus à Sienne, à Monté Cassino. Dans la neige et le froid du Garigliano, Dans Mulhouse et Colmar, ceux de l’Armée d’Afrique… Après avoir vécu l’Aventure Homérique Quand ils ont défilé sur les Champs Elysées Les foules en délires étaient électrisées. Et Paris acclamait ceux de l’Armée d’Afrique Mais tant d’autres sont morts, en n’ayant pour musique Que la voix du canon et la plaine du vent… Passant, près de ces tombes arrête-toi souvent Prie et recueille-toi ; là dort l’Armée d’Afrique. Mme Riche-Muller de la Société des Gens de Lettres. *Poème publié par une revue réalisée en 1994 par l’Association des Anciens combattants du Corps Expéditionnaire Français en Italie Toulouse Midi-Pyrénées en partenariat avec le Conseil Régional Midi-Pyrénées, le Conseil Général de la Haute Garonne et le Rectorat et l’Inspection Académique. |