Les autorités marocaines reprennent en main leurs mosquées pour contrer la tentative d’OPA des Emiratis sur l’Islam de France
L’Iftar organisé en début de Ramadan à la mosquée d’Evry en l’honneur de Ali Nouaymi, le ministre émirati chargé du Conseil Mondial des Minorités Musulmanes, a relancé les interrogations sur une possible OPA des Émirats sur les mosquées marocaines en Europe.
Depuis, Khalil Merroun, l’inamovible « recteur » d’Evry, soupçonné lui aussi de vouloir élargir le conseil d’administration à des membres inféodés aux autorités de Dubai, s’est fait chapitrer par les autorités marocaines. Le saint homme s’est empressé de publier un communiqué en forme de mise au point précisant que sa Mosquée appartient à l’Etat marocain. Le texte, semble-t-il, a été rédigé en haut lieu à Rabat.
Des sites consulaires marocains ont également publié des communiqués qui traduisent une volonté de reprise en mains des mosquées « marocaines ». L’objectif est de faire échouer le plan initial de Mohamed Bechari, devenu l’homme des Emiratis après avoir été celui des Qataris, des Libyens et , dans une autre vie, des Marocains sous le rêgne de Driss Basri, alors ministre de l’Intérieur d’Hassan II..
Les mosquées salafistes ciblées
La possible résistance des Marocains a été sous estimée à Dubaï où l’on a pris trop au sérieux les fanfaronnades de Bechari. Les Emirats ne se découragent pas pour autant. Ils continuent de répertorier les mosquées salafistes, ou supposées telles, dans le but soit de les récupérer, soit de les dénoncer, dans leur immense duplicité, auprès des administrations sécuritaires françaises.
Les Emiratis qui cherchent à exporter en Europe leur croisade anti-Frères Musulmans, se contentent curieusement d’incriminer le malekisme, l’école juridico-théologique dominante dans tout le Maghreb qu’ils se proposent de chasser des mosquées d’Europe.
Les offres de la mosquée de Lyon
La direction de la grande mosquée de Lyon, qui a invité l’ambassadeur d’Arabie Saoudite en France, est sensible, elle, aux sirènes venues des monarchies pétrolières. Les fidèles ont eu beau interpeller le diplomate séoudien sur la guerre au Yémen, le recteur, Kamel Kaptane, n’en a eu cure; L’essentiel à ses yeux est aujourd’hui de faire aboutir les pourparlers en vue de détacher des enseignants exclusivement arabophones de l’université égyptienne d’El Azhar pour assurer un début de fonctionnement à l’intéressant « Institut français de la Civilisation musulmane », dont la construction vient d’être achevée. Or quand l’Egypte de Sissi détache des enseignants, ce sont les Séoudiens qui sortent le carnet de chèques.
Le bâtiment de l’Institut, une réussite architecturale, risquait de rester un corps sans âme, comme bon nombre d’autres « Instituts » du pauvre Islam de France. Cela résulte des grandes difficultés des recteurs à attirer des enseignants de qualité recrutés parmi l’élite de l’Islam en France.
L’Islam de France devra attendra que prennent fin ces marchandages entre des mosquées en perpétuelle recherche de financement et des petromonarchies voulant jouer un rôle mondial au nom de L’Islam.