s’organise pour accéder au vaccinPlutôt épargnée par la première vague de la Covid-19, l’Afrique est progressivement rattrapée par la deuxième vague et l’apparition d’un variant sud-africain plus contagieux, dont le premier cas a été enregistré ce jeudi aux Etats-Unis.
La structure de la population, beaucoup plus jeune, un certain éloignement des routes principales de la mondialisation, des campagnes massives de vaccination antérieures notamment contre le BCG, le climat, et peut-être d’autres facteurs restant à identifier ont permis au continent de n’enregistrer, à ce jour, que 3,5 millions de cas et 88 000 décès, selon les chiffres publiés par la directrice régionale de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, dr Matshidiso Moeti. Lors d’une conférence de presse en ligne, elle a toutefois admis que le nombre de cas publié était sans doute inférieur à la réalité en raison des capacités de tests inégales du continent.
L’inquiétude des dirigeants africains est suscitée par une deuxième vague plus forte que la première et surtout, par l’apparition de nouveaux variants plus contagieux, notamment le variant 501Y.V2 apparu en Afrique du Sud, où il représente désormais 90% des cas. Ce variant a été repéré aussi au Botswana, au Ghana, au Kenya, à Mayotte, et en Zambie et, depuis jeudi, au Mozambique. Il est également plus résistant aux anticorps produits par une infection antérieure.
Le continent s’est organisé pour suivre le séquençage des différentes souches du virus dans 52 pays, dans le cadre d’un réseau de laboratoires coordonné par les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, une agence de santé publique de l’Union africaine.
L’Union africaine a annoncé une commande de 270 millions de doses à travers la Plateforme africaine de fournitures médicales
Par ailleurs, en ce qui concerne l’achat des vaccins, à côté de l’initiative Covax soutenue par l’OMS et des partenaires publics et privés pour permettre l’accès aux vaccins des pays les plus pauvres, l’Union africaine a annoncé une commande de 270 millions de doses à travers la Plateforme africaine de fournitures médicales, dont les achats anticipés seront garantis par la Banque africaine d’import-export Afreximbank jusqu’à 2 milliards de dollars US.
Pour le moment, le fonds Covax n’est doté que de 1,65 milliard d’euros, sur les 29 milliards d’euros attendus pour financer 2 milliards de doses. Le Président américain Joe Biden a annoncé une participation de 3 milliards de dollars.
L’OMS pour l’Afrique estime que 30 à 35% des Africains pourraient être vaccinés d’ici la fin de l’année
L’OMS pour l’Afrique estime que 30 à 35% des Africains pourraient être vaccinés d’ici la fin de l’année grâce à ces deux mécanismes, dans le cadre d’une stratégie priorisant les personnes à risque et les travailleurs de santé. Elle mise particulièrement sur le candidat vaccin Johnson and Johnson qui s’administre en une seule dose et ne requiert pas une chaîne du froid comparable aux deux premiers vaccins disponibles.
La vaccination a commencé aux Seychelles et à Maurice et elle est sur le point de débuter au Maroc et en Afrique du Sud (deux pays qui ont acheté 1,5 million de doses chacun.) La distribution des vaccins devrait s’étendre à tous les pays vers la mi-mars, a indiqué l’OMS pour l’Afrique.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ont instruit samedi la Commission de la CEDEAO pour la mise en place d’un « Fonds renouvelable pour les vaccins qui servira à garantir la disponibilité des vaccins anti-Covid dans la région par un approvisionnement commun à court terme et une fabrication régionale à moyen et long termes. »
La diplomatie vaccinale de la Chine et de la Russie pourrait aussi contribuer à cet effort.
l’Afrique a défié toutes les prévisions sur le covid 19 et comme par hasard un mutant plus contagieux et plus résistant apparaît en Afrique du Sud.
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