Qui succèdera au Nigeria, champion d’Afrique 2013, pour cette nouvelle édition de la Coupe d’Afrique des Nations, qui démarre en Guinée équatoriale? Tour d’horizon des seize équipes
Le Groupe A : Guinée équatoriale (118eme rang mondial au classement FIFA, 36eme rang africain), Burkina Faso (64eme, 18eme), Gabon (62eme, 16eme), Congo (61eme, 15eme).
C’est le grand jour à Bata, la capitale économique de la Guinée équatoriale. Ce samedi, le Nzalang Nacional ouvrira la Coupe d’Afrique des Nations 2015, devant son public, face aux Diables Rouges du Congo. Disqualifié pour avoir aligné un joueur inéligible, la sélection équato-guinéenne n’était pas programmée pour jouer la phase finale de cette 30e édition, a fortiori à domicile. Pour cette compétition, la très cosmopolite formation, pleine de joueurs naturalisés à coups de pétrodollars, sera coachée par l’Argentin Esteban Becker, jusqu’alors à la tête de l’équipe nationale féminine, sacrée championne d’Afrique de sa catégorie en 2013. Personne ou presque ne demandera au nouveau sélectionneur, nommé à moins de deux semaines du coup d’envoi, de faire aussi bien, mais le public se souviendra du parcours réussi en 2012, qui vit la Guinée équatoriale se hisser valeureusement jusqu’en quarts de finale.
Première équipe à se dresser sur la route du pays organisateur, le Congo effectuera son retour en phase finale après quinze ans d’absence. Dirigés par le très expérimenté Claude Le Roy, dont ce sera la huitième CAN en tant que coach, les Diables Rouges ont réussi l’exploit de la phase éliminatoire en gagnant sur la pelouse jusqu’alors imprenable de Calabar face au tenant du titre nigérian. Après cette rencontre d’ouverture entre les deux petits poucets de la compétition, les deux favoris de ce groupe en découdront. Déjà opposés en éliminatoires, le Burkina Faso et le Gabon ont facilement pris la mesure de l’Angola et du Lesotho, leurs adversaires dans ce groupe de qualification. Bénéficiant du travail dans la durée du Belge Paul Put sur leur banc, les Etalons, à l’effectif pratiquement inchangé, gardent en tête leur finale surprise de 2013. Sous la ferme baguette du Portugais Jorge Costa, les Panthères, en voisines, entendent bien confirmer leur statut de puissance montante et recueillir les fruits bien mûrs du titre de champion d’Afrique des moins de 23 ans remporté fin 2011.
Le groupe B : Zambie (50eme rang mondial au classement FIFA, 11eme rang africain), Tunisie (22eme, 2eme), Cap-Vert (40eme, 7eme), RD Congo (57eme, 13eme).
Trois anciens vainqueurs : c’est, mine de rien, le plateau chargé d’histoire que nous propose ce groupe B. Tête de série, la Zambie, championne d’Afrique 2012 au Gabon et… en Guinée «équatoriale, devra batailler pour rééditer pareil exploit. Neuf des joueurs sacrés en 2012 sont encore présents, mais l’équipe est depuis rentrée dans le rang. Incapables de passer le premier tour en Afrique du Sud il y a deux ans, les Chipololo ont depuis perdu leur coach charismatique, Hervé Renard, et une bonne partie de leur qualité de jeu. Régulière en phase finale, la Tunisie s’est qualifiée la première dans un groupe éliminatoire très relevé, qui comportait également le Sénégal et l’Egypte. Repris en mains par le Belge Georges Leekens, les Aigles de Carthage restent fidèle à leur image d’équipe solide et rompue aux matchs en Afrique (13 des 23 sélectionnés jouent dans des clubs locaux).
Les Requins Bleus du Cap-Vert auront à cœur de confirmer leur statut de puissance montante sur l’échiquier continental. Désormais dirigés par le Portugais Rui Aguas, les quart-finalistes sortants ouvriront face au favori tunisien et pourront d’emblée bousculer cette supposée hiérarchie. Quant aux Léopards de RD Congo, eux aussi disputent leur seconde phase finale de rang. Sous la houlette du local Florent Ibenge, également coach de l’AS Vita Club (finaliste de la Ligue des Champions africaine), leur objectif sera cette fois de passer le premier tour, ce qu’ils avaient échoué à faire en 2013 (3 matchs nuls).
Le groupe C : Ghana (37eme rang mondial au classement FIFA, 5eme), Algérie (18eme, 1er), Afrique du Sud (52eme, 12eme), Sénégal (35eme, 4eme).
Tout tirage au sort accouche de son groupe de la mort. Celui de cette CAN 2015 n’a pas fait les choses à moitié et donné naissance à deux terribles spécimens du genre : le premier est le groupe C. Si l’on en croit les statistiques, l’Algérie, devenue numéro un africain, doit en être considérée comme la grande favorite de cette CAN 2015. Mais en Guinée équatoriale, les Fennecs ne pourront compter sur le soutien de leur nombreux et enthousiaste public, comme c’eut été le cas si l’épreuve avait eu lieu comme prévu au Maroc. Aux hommes du Français Christian Gourcuff, il reste heureusement des certitudes dans le jeu, qui leur ont permis de se qualifier dès la quatrième journée des éliminatoires. Face à eux se dressera une Afrique du Sud rajeunie et sans complexes. Moyens lors de l’édition 2013 qu’ils disputèrent à domicile, les Bafana Bafana ont redressé la tête depuis l’arrivée à leur tête de Shakes Mashaba.
Passé à côté de sa CAN il y a trois ans en Guinée Equatoriale, le Sénégal tentera de laver cet affront. Solides mais pas toujours assez efficaces durant les éliminatoires, les hommes d’Alain Giresse, revanchard, devront rapidement régler la mire, comme ils semblent l’avoir fait durant les matchs de préparation. Mieux dotés dans l’entrejeu qu’en 2012, les Lions de la Teranga devront se méfier du Ghana. Présentée au début de la décennie comme la plus régulière et cohérente d’Afrique, cette équipe apparaît aujourd’hui branchée sur courant alternatif. L’arrivée à leurs commandes de l’Israélien Avram Grant leur redonnera-t-elle le jus nécessaire à la reconquête d’un trophée qui les fuit depuis 1982 ?
Le Groupe D : Côte d’Ivoire (28eme rang mondial au classement FIFA, 3eme rang africain), Mali (49eme, 10eme), Cameroun (42eme, 8eme), Guinée (39eme, 6eme).
Toujours favorite, jamais gagnante, la Côte d’Ivoire a fini par dégoûter les pronostiqueurs. Pour la première fois depuis l’édition 2006, les Eléphants ne sont plus les mieux placés chez les bookmakers. Cette pression moindre leur réussira-t-elle ? Nommé sélectionneur après l’échec de l’équipe à passer le premier tour à la dernière Coupe du monde, Hervé Renard a peiné durant les éliminatoires à dégager une équipe type stable, et ses performances restent tributaires des coups d’éclat sporadiques de ses stars, à commencer par l’ailier Gervinho et le milieu de terrain Yaya Touré.
Face à eux, les Ivoiriens verront d’abord se dresser la Guinée. Gros outsider de cette poule, le « Syli national » s’est qualifié malgré l’obligation de disputer tous ses matchs à domicile sur terrain neutre, pour cause de précaution contre le risque Ebola. De quoi prendre très au sérieux cette équipe très jeune. Restant sur deux places de troisième, le Mali se mesurera d’emblée au Cameroun. Treize ans après la dernière de leurs quatre victoires, les Lions Indomptables caressent l’idée de rugir de nouveau. Une phase éliminatoire parfaitement maîtrisée vient apporter un certain crédit à cette hypothèse.